Le Parisien, France
22 janvier 2012
Génocide arménien : 15000 manifestants d'origine turque à Paris
Publié le 21.01.2012, 19h52 |
La Turquie a redoublé d'efforts samedi pour convaincre le gouvernement
français de rejeter une loi pénalisant la négation du génocide
arménien. Des milliers de manifestants ont défilé à Paris et Ankara,
menaçant la France de «sanctions» permanentes si elle ne change pas de
position. Le texte, qui prévoit de punir d'un an de prison et 45 000
euros d'amende la négation d'un génocide reconnu par la loi française,
a déclenché une crise majeure entre Paris et Ankara.
La pression turque s'est matérialisée samedi dans les rues de Paris,
où au moins 15 000 Européens d'origine turque ont défilé pour réclamer
le rejet du texte. «Nous manifestons pour dénoncer ce harcèlement. Il
se passe quelque chose de très grave», a déclaré Ahmet Ogras, un des
organisateurs de la manifestation qui a rassemblé, selon lui, «30 000
à 40 000» personnes.
Les manifestants venaient de France mais également de Belgique, des
Pays-Bas et du Luxembourg. Selon la préfecture de police de Paris, «14
500 personnes» ont participé. Le Comité de Coordination des
associations franco-turques de France, qui affirme représenter près de
500 associations et plus de 600 000 franco-turcs, a publié une lettre
ouverte dans plusieurs quotidiens affirmant «qu'il est immoral
d'instrumentaliser une tragédie historique à des fins politiques».
Une riposte turque sur le front commercial et économique
Les Arméniens de France ont répliqué, dans une lettre ouverte publiée
dans Le Monde, par un appel au «respect pour les victimes du génocide
arménien» et à la «ratification par le Sénat dans la législature
actuelle». Le président Nicolas Sarkozy avait tenté vendredi d'apaiser
la colère des Turcs. Dans une lettre au Premier ministre Recep Tayyip
Erdogan, il avait demandé de «faire prévaloir la raison». Après le
vote des députés, la Turquie a gelé sa coopération militaire et
politique avec Paris et prévenu que l'adoption finale du texte aura
sans doute pour conséquence un deuxième volet de sanctions.
De source proche du gouvernement, on souligne que la Turquie a prévu
de rappeler sine die son ambassadeur à Paris. Ankara exigerait aussi
le départ de l'ambassadeur de France en Turquie et pourrait réduire le
niveau de sa représentation diplomatique en France. Une riposte dans
le domaine commercial et économique est aussi d'actualité. La
commission des lois du Sénat a rejeté mercredi ce texte, exprimant les
fortes réticences d'une partie des sénateurs. Mais ce texte devrait
toutefois être voté en séance, une majorité semblant se dessiner en sa
faveur.
La Turquie réfute le terme de génocide, même si elle reconnaît que des
massacres ont été commis et que quelque 500 000 Arméniens ont péri en
Anatolie entre 1915 et 1917, les Arméniens évoquant quant à eux 1,5
million de morts.
http://www.leparisien.fr/crise-egypte/genocide-armenien-15000-manifestants-d-origine-turque-a-paris-21-01-2012-1822949.php
22 janvier 2012
Génocide arménien : 15000 manifestants d'origine turque à Paris
Publié le 21.01.2012, 19h52 |
La Turquie a redoublé d'efforts samedi pour convaincre le gouvernement
français de rejeter une loi pénalisant la négation du génocide
arménien. Des milliers de manifestants ont défilé à Paris et Ankara,
menaçant la France de «sanctions» permanentes si elle ne change pas de
position. Le texte, qui prévoit de punir d'un an de prison et 45 000
euros d'amende la négation d'un génocide reconnu par la loi française,
a déclenché une crise majeure entre Paris et Ankara.
La pression turque s'est matérialisée samedi dans les rues de Paris,
où au moins 15 000 Européens d'origine turque ont défilé pour réclamer
le rejet du texte. «Nous manifestons pour dénoncer ce harcèlement. Il
se passe quelque chose de très grave», a déclaré Ahmet Ogras, un des
organisateurs de la manifestation qui a rassemblé, selon lui, «30 000
à 40 000» personnes.
Les manifestants venaient de France mais également de Belgique, des
Pays-Bas et du Luxembourg. Selon la préfecture de police de Paris, «14
500 personnes» ont participé. Le Comité de Coordination des
associations franco-turques de France, qui affirme représenter près de
500 associations et plus de 600 000 franco-turcs, a publié une lettre
ouverte dans plusieurs quotidiens affirmant «qu'il est immoral
d'instrumentaliser une tragédie historique à des fins politiques».
Une riposte turque sur le front commercial et économique
Les Arméniens de France ont répliqué, dans une lettre ouverte publiée
dans Le Monde, par un appel au «respect pour les victimes du génocide
arménien» et à la «ratification par le Sénat dans la législature
actuelle». Le président Nicolas Sarkozy avait tenté vendredi d'apaiser
la colère des Turcs. Dans une lettre au Premier ministre Recep Tayyip
Erdogan, il avait demandé de «faire prévaloir la raison». Après le
vote des députés, la Turquie a gelé sa coopération militaire et
politique avec Paris et prévenu que l'adoption finale du texte aura
sans doute pour conséquence un deuxième volet de sanctions.
De source proche du gouvernement, on souligne que la Turquie a prévu
de rappeler sine die son ambassadeur à Paris. Ankara exigerait aussi
le départ de l'ambassadeur de France en Turquie et pourrait réduire le
niveau de sa représentation diplomatique en France. Une riposte dans
le domaine commercial et économique est aussi d'actualité. La
commission des lois du Sénat a rejeté mercredi ce texte, exprimant les
fortes réticences d'une partie des sénateurs. Mais ce texte devrait
toutefois être voté en séance, une majorité semblant se dessiner en sa
faveur.
La Turquie réfute le terme de génocide, même si elle reconnaît que des
massacres ont été commis et que quelque 500 000 Arméniens ont péri en
Anatolie entre 1915 et 1917, les Arméniens évoquant quant à eux 1,5
million de morts.
http://www.leparisien.fr/crise-egypte/genocide-armenien-15000-manifestants-d-origine-turque-a-paris-21-01-2012-1822949.php