L'Expression, France
22 janvier 2012
Le Sénat français vote lundi une loi controversée sur le génocide arménien
Dimanche 22 Janvier 2012 -
Les sénateurs français votent lundi une proposition de loi punissant
la négation du génocide arménien, un texte porté par le président
Nicolas Sarkozy et qui a déclenché une grave crise entre la France et
la Turquie, porte du Moyen Orient et poids lourd régional.
Les efforts d'Ankara pour convaincre Paris de retirer un texte qui
prévoit de punir d'un an de prison et de 45.000 euros d'amende la
négation de génocides reconnus comme tels par la loi française, dont
le génocide arménien, n'ont pas suffi.
Malgré la mobilisation de 15.000 Européens d'origine turque samedi
dans les rues de Paris et les menaces du gouvernement turc de lancer
un second volet de sanctions « permanentes » contre la France, la
chambre haute du Parlement français devrait lundi examiner cette
proposition de loi, déjà adoptée par les députés le 22 décembre.
Samedi soir, le ministre turc des Affaires étrangères a appelé une
nouvelle fois les sénateurs à rejeter un texte « contraire aux droits
de l'Homme ».
« Il y aura de nouvelles sanctions et, cette fois, les sanctions
seront permanentes, jusqu'à ce que la France change sa position », a
déclaré Ahmet Davutoglu.
En gelant sa coopération militaire et politique avec Paris, le
gouvernement turc avait prévenu qu'une seconde série de mesures de
rétorsion pourrait intervenir. Selon des sources à Ankara, la Turquie
pourrait réduire le niveau de sa représentation diplomatique en France
et organiser une riposte dans le domaine commercial et économique.
Les relations entre les deux pays se sont fortement dégradées depuis
l'arrivée au pouvoir en 2007 de Nicolas Sarkozy à la tête de l'Etat
français.
Ce dernier n'a jamais caché son opposition à l'entrée de la Turquie
dans l'Union européenne. Les dernières semaines ont vu le gouvernement
turc tirer à boulets rouges sur le président français, accusé
notamment d'opportunisme électoraliste à l'approche de la
présidentielle où les voix des électeurs de la communauté arménienne
(600.000 personnes) comptent.
Sans revenir sur son soutien à la proposition de loi, M. Sarkozy a
tenté de calmer le jeu et appelé Ankara à « faire prévaloir la raison
et maintenir le dialogue ».
Les relations entre Paris et Ankara sont d'autant plus cruciales que
la Turquie joue un rôle clé dans plusieurs dossiers au Proche-Orient,
notamment en Irak et en Syrie.
La communauté internationale compte notamment sur les Turcs pour
maintenir un dialogue avec Damas et infléchir la politique du
président Bachar al-Assad aux prises depuis dix mois avec une
contestation qui menace de tourner à la guerre civile.
Le chef de la diplomatie turque a ainsi annulé sa participation à une
réunion lundi à Bruxelles de l'UE sur l'Iran et la Syrie en raison du
vote.
La proposition de loi ne fait pas l'unanimité en France, le ministre
des Affaires étrangères Alain Juppé critiquant lui-même un texte «
inopportun ».
Dimanche soir, le ministre de l'Agriculture, également chargé de la
préparation du programme présidentiel de M. Sarkozy, a également
exprimé son opposition au vote.
« Je ne pense pas que ce soit au Parlement de fixer les orientations
sur la mémoire, sur l'Histoire », a souligné Bruno Le Maire.
Et la commission des lois du Sénat a rejeté mercredi ce texte, le
jugeant « contraire à la Constitution », exprimant ainsi les fortes
réticences, à gauche comme à droite, d'une partie de la chambre haute.
Mais soutenu par le président Nicolas Sarkozy comme par le candidat
socialiste à la présidentielle François Hollande, ce texte devrait
toutefois être voté en séance. Les Turcs et Arméniens de France ont
prévu de manifester en même temps devant le Sénat.
La Turquie réfute le terme de génocide, même si elle reconnaît que des
massacres ont été commis et que quelque 500.000 Arméniens ont péri en
Anatolie entre 1915 et 1917, les Arméniens évoquant quant à eux 1,5
million de morts.
http://www.lexpressiondz.com/linformation_en_continue/146791-le-senat-francais-vote-lundi-une-loi-controversee-sur-le-genocide-armenien.html
From: Baghdasarian
22 janvier 2012
Le Sénat français vote lundi une loi controversée sur le génocide arménien
Dimanche 22 Janvier 2012 -
Les sénateurs français votent lundi une proposition de loi punissant
la négation du génocide arménien, un texte porté par le président
Nicolas Sarkozy et qui a déclenché une grave crise entre la France et
la Turquie, porte du Moyen Orient et poids lourd régional.
Les efforts d'Ankara pour convaincre Paris de retirer un texte qui
prévoit de punir d'un an de prison et de 45.000 euros d'amende la
négation de génocides reconnus comme tels par la loi française, dont
le génocide arménien, n'ont pas suffi.
Malgré la mobilisation de 15.000 Européens d'origine turque samedi
dans les rues de Paris et les menaces du gouvernement turc de lancer
un second volet de sanctions « permanentes » contre la France, la
chambre haute du Parlement français devrait lundi examiner cette
proposition de loi, déjà adoptée par les députés le 22 décembre.
Samedi soir, le ministre turc des Affaires étrangères a appelé une
nouvelle fois les sénateurs à rejeter un texte « contraire aux droits
de l'Homme ».
« Il y aura de nouvelles sanctions et, cette fois, les sanctions
seront permanentes, jusqu'à ce que la France change sa position », a
déclaré Ahmet Davutoglu.
En gelant sa coopération militaire et politique avec Paris, le
gouvernement turc avait prévenu qu'une seconde série de mesures de
rétorsion pourrait intervenir. Selon des sources à Ankara, la Turquie
pourrait réduire le niveau de sa représentation diplomatique en France
et organiser une riposte dans le domaine commercial et économique.
Les relations entre les deux pays se sont fortement dégradées depuis
l'arrivée au pouvoir en 2007 de Nicolas Sarkozy à la tête de l'Etat
français.
Ce dernier n'a jamais caché son opposition à l'entrée de la Turquie
dans l'Union européenne. Les dernières semaines ont vu le gouvernement
turc tirer à boulets rouges sur le président français, accusé
notamment d'opportunisme électoraliste à l'approche de la
présidentielle où les voix des électeurs de la communauté arménienne
(600.000 personnes) comptent.
Sans revenir sur son soutien à la proposition de loi, M. Sarkozy a
tenté de calmer le jeu et appelé Ankara à « faire prévaloir la raison
et maintenir le dialogue ».
Les relations entre Paris et Ankara sont d'autant plus cruciales que
la Turquie joue un rôle clé dans plusieurs dossiers au Proche-Orient,
notamment en Irak et en Syrie.
La communauté internationale compte notamment sur les Turcs pour
maintenir un dialogue avec Damas et infléchir la politique du
président Bachar al-Assad aux prises depuis dix mois avec une
contestation qui menace de tourner à la guerre civile.
Le chef de la diplomatie turque a ainsi annulé sa participation à une
réunion lundi à Bruxelles de l'UE sur l'Iran et la Syrie en raison du
vote.
La proposition de loi ne fait pas l'unanimité en France, le ministre
des Affaires étrangères Alain Juppé critiquant lui-même un texte «
inopportun ».
Dimanche soir, le ministre de l'Agriculture, également chargé de la
préparation du programme présidentiel de M. Sarkozy, a également
exprimé son opposition au vote.
« Je ne pense pas que ce soit au Parlement de fixer les orientations
sur la mémoire, sur l'Histoire », a souligné Bruno Le Maire.
Et la commission des lois du Sénat a rejeté mercredi ce texte, le
jugeant « contraire à la Constitution », exprimant ainsi les fortes
réticences, à gauche comme à droite, d'une partie de la chambre haute.
Mais soutenu par le président Nicolas Sarkozy comme par le candidat
socialiste à la présidentielle François Hollande, ce texte devrait
toutefois être voté en séance. Les Turcs et Arméniens de France ont
prévu de manifester en même temps devant le Sénat.
La Turquie réfute le terme de génocide, même si elle reconnaît que des
massacres ont été commis et que quelque 500.000 Arméniens ont péri en
Anatolie entre 1915 et 1917, les Arméniens évoquant quant à eux 1,5
million de morts.
http://www.lexpressiondz.com/linformation_en_continue/146791-le-senat-francais-vote-lundi-une-loi-controversee-sur-le-genocide-armenien.html
From: Baghdasarian