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    FRANCE
    Alfortville : des habitants d'origine arménienne reconnaissants à la droite


    Ils disent merci à Nicolas Sarkozy mais n'oublient pas le soutien
    ancien du PS : la loi réprimant la négation des génocides ne changera
    pas les opinions politiques des habitants d'Alfortville d'origine
    arménienne, à moins de 100 jours de la présidentielle.

    Au coeur de son épicerie arménienne, Kevork Kabelian se souvient de sa
    rencontre avec Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur en
    visite à Alfortville.

    `Je lui ai offert du raki Chirac (un alcool, ndlr) !`, plaisante-t-il
    devant ses ptisseries appétissantes, proches des douceurs orientales
    du Liban, où il est né et qu'il a quitté pendant la guerre civile dans
    les années 1980.

    Aujourd'hui, ce membre du parti socialiste arménien n'hésite pas à
    exprimer sa reconnaissance à l'UMP, tout en espérant que François
    Hollande gagnera.

    Une position de gauche majoritaire dans la `petite Arménie`
    d'Alfortville, qui compte 7.000 à 9.000 mes, soit près de 20% de la
    population de cette commune socialiste.

    `A la veille des élections, ça sent un peu la session de rattrapage
    !`, s'amuse Hasmig Papazian, journaliste à la radio arménienne AYP,
    qui rappelle qu'une proposition de loi du PS avait été votée une
    première fois en 2006 par l'Assemblée, mais avait été retoquée par le
    Sénat.

    `Mais on ne va pas faire la fine bouche`, tempère Garo Khachikian, 42
    ans, dont les grands-parents sont arrivés en France dans les années
    1920.

    Et surtout, ils voteront à la présidentielle en fonction de thèmes
    franco-français : `chômage, logement, santé, c'est à travers ces
    critères-là que notre choix se fera`, assurent Karine, une jolie brune
    de 22 ans, et ses copines Patyl et Naïri, autour d'un café.

    Ni `communautariste`, ni `mémorielle`

    Anciennes de l'école bilingue Saint-Mesrop d'Alfortville et des
    colonies de vacances arméniennes, toutes membres de l'organisation Nor
    Seround (`nouvelle génération`), les trois étudiantes réfutent le
    qualificatif de `communautariste`, estimant que la proposition de loi
    adoptée le 22 décembre par les députés français et examinée le 23
    janvier au Sénat `protège les valeurs de la France`.

    Ce texte punit d'un an de prison et 45.000 euros d'amende la négation
    de tous les génocides reconnus par la loi française, dont celui des
    Arméniens de 1915, que la Turquie a toujours nié, même si Ankara
    reconnaît des massacres en Anatolie.

    `Ce n'est pas non plus une loi mémorielle, c'est une réponse politique
    à une attitude de négation de la Turquie`, s'insurge Richard Ananian,
    adjoint au maire d'Alfortville. Une réponse destinée, selon lui, à
    compléter la loi de 2001 reconnaissant le génocide arménien, dont le
    maire (PS) René Rouquet avait été le rapporteur.

    `On ne légifère pas sur la mémoire mais sur des attaques du même ordre
    que le racisme ou l'antisémitisme`, insiste Hasmig Papazian.

    Parmi les opposants à la loi, le sénateur PS Robert Badinter, dont le
    père est mort dans un camp d'extermination nazi, a beaucoup déçu les
    Arméniens d'Alfortville. `C'est incompréhensible`, se désole Garo.
    `Notre génocide n'est pas pire ou moins fort que l'Holocauste ou que
    d'autres génocides`.

    Près d'un siècle a passé mais l'émotion reste intacte : sous une
    immense carte d'Arménie, le directeur d'AYP Henri Papazian évoque ses
    parents, jeunes orphelins en 1915. `La loi nous permettra de faire le
    deuil`, espère-t-il.

    D'ici lundi, les Arméniens d'Alfortville iront allumer un cierge à
    l'église arménienne ou refleurir leur monument aux morts, le khatchkar
    (`pierre croix`) gris installé à deux pas de la place d'Achtarak et du
    boulevard d'Erevan.

    Esther DELORD


    dimanche 22 janvier 2012,
    Stéphane ©armenews.com

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