VOTE FRANCAIS SUR LE GENOCIDE ARMENIEN : LA TURQUIE ATTEINTE DANS SON HONNEUR
Stephane
armenews.com
mardi 24 janvier 2012
En Turquie, majorite comme opposition se sont dressees vent debout
contre la proposition de loi penalisant le genocide armenien que
les senateurs francais ont vote lundi soir, attestant d'un sentiment
commun d'atteinte a l'honneur national.
Premier a reagir a ce vote, le ministre turc de la Justice, Sadullah
Ergin, a porte temoignage de cette indignation, en evoquant "un manque
total de respect pour la Turquie".
Il a declare le texte de loi francais "nul et non avenu".
Le Premier ministre islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan,
devait s'exprimer mardi, lors du discours qu'il prononce chaque
semaine devant les deputes de son parti.
Après un premier vote du texte, par les deputes francais le 22
decembre, M. Erdogan avait très vivement reagi, gelant la cooperation
politique et militaire avec la France, son allie de l'Otan, et
denoncant un "genocide" commis par les colonisateurs francais en
Algerie.
Mais, fait rarissime sur la scène politique turque, il etait rejoint
dans sa colère par le principal parti d'opposition.
"Les Turcs ne peuvent pas croire que le pays de Voltaire et
Diderot voudrait bafouer la liberte d'expression par une loi qui
les viserait, eux, d'abord. Foin d'hypocrisie, c'est une loi contre
les Turcs", declarait le chef du Parti republicain du peuple (CHP,
social-democrate), Kemal Kilicdaroglu, dans une lettre au candidat
a l'election presidentielle francaise, Francois Hollande.
"Si le Parlement francais s'obstine a voter des +lois+ antiturques et
inconstitutionnelles, cela ne pourra que porter gravement atteinte,
non seulement a l'image de la France, mais aussi a celle de l'Union
europeenne, qui sera percue comme deloyale et hostile", ajoutait le
chef de ce parti fonde par Ataturk.
Le parti d'opposition nationaliste MHP, troisième force politique du
pays, avait egalement denonce le texte.
Le texte de loi francais sanctionne d'un an de prison et 45.000 euros
d'amende la negation de tous les genocides reconnus par la France,
dont celui des Armeniens de 1915.
La Turquie refute le terme de genocide, meme si elle reconnaît que des
massacres ont ete commis et que quelque 500.000 Armeniens ont peri
en Anatolie entre 1915 et 1917, les Armeniens evoquant 1,5 million
de morts.
Lundi, quelques heures avant le vote des senateurs francais, le
ministre turc des Affaires etrangères Ahmet Davutoglu a lui aussi
fait ressortir l'indignation de son pays.
La Turquie d'aujourd'hui, a-t-il dit, "n'est plus la Turquie de 2001",
lorsque le Parlement francais avait reconnu le genocide armenien.
Pays emergent, membre du G20, interlocuteur incontournable au
Proche-Orient avec des frontières ultra-sensibles avec la Syrie,
l'Irak et l'Iran, exemple du mariage reussi de la democratie et de
l'islam pour certains pays arabes, la Turquie fait entendre "qu'on peut
moins qu'avant lui donner des lecons", selon un diplomate occidental
a Ankara.
Symptôme de la profonde vexation turque, le maire d'Ankara, Melih
Gokcek, membre du parti majoritaire AKP, avait annonce après le
vote des deputes francais que la municipalite debaptiserait des rues
portant des noms francais.
De meme, avait-il ajoute, la municipalite fera eriger, près de
l'ambassade de France, un monument a la memoire des victimes
algeriennes de la colonisation francaise.
Par Michel SAILHAN
Stephane
armenews.com
mardi 24 janvier 2012
En Turquie, majorite comme opposition se sont dressees vent debout
contre la proposition de loi penalisant le genocide armenien que
les senateurs francais ont vote lundi soir, attestant d'un sentiment
commun d'atteinte a l'honneur national.
Premier a reagir a ce vote, le ministre turc de la Justice, Sadullah
Ergin, a porte temoignage de cette indignation, en evoquant "un manque
total de respect pour la Turquie".
Il a declare le texte de loi francais "nul et non avenu".
Le Premier ministre islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan,
devait s'exprimer mardi, lors du discours qu'il prononce chaque
semaine devant les deputes de son parti.
Après un premier vote du texte, par les deputes francais le 22
decembre, M. Erdogan avait très vivement reagi, gelant la cooperation
politique et militaire avec la France, son allie de l'Otan, et
denoncant un "genocide" commis par les colonisateurs francais en
Algerie.
Mais, fait rarissime sur la scène politique turque, il etait rejoint
dans sa colère par le principal parti d'opposition.
"Les Turcs ne peuvent pas croire que le pays de Voltaire et
Diderot voudrait bafouer la liberte d'expression par une loi qui
les viserait, eux, d'abord. Foin d'hypocrisie, c'est une loi contre
les Turcs", declarait le chef du Parti republicain du peuple (CHP,
social-democrate), Kemal Kilicdaroglu, dans une lettre au candidat
a l'election presidentielle francaise, Francois Hollande.
"Si le Parlement francais s'obstine a voter des +lois+ antiturques et
inconstitutionnelles, cela ne pourra que porter gravement atteinte,
non seulement a l'image de la France, mais aussi a celle de l'Union
europeenne, qui sera percue comme deloyale et hostile", ajoutait le
chef de ce parti fonde par Ataturk.
Le parti d'opposition nationaliste MHP, troisième force politique du
pays, avait egalement denonce le texte.
Le texte de loi francais sanctionne d'un an de prison et 45.000 euros
d'amende la negation de tous les genocides reconnus par la France,
dont celui des Armeniens de 1915.
La Turquie refute le terme de genocide, meme si elle reconnaît que des
massacres ont ete commis et que quelque 500.000 Armeniens ont peri
en Anatolie entre 1915 et 1917, les Armeniens evoquant 1,5 million
de morts.
Lundi, quelques heures avant le vote des senateurs francais, le
ministre turc des Affaires etrangères Ahmet Davutoglu a lui aussi
fait ressortir l'indignation de son pays.
La Turquie d'aujourd'hui, a-t-il dit, "n'est plus la Turquie de 2001",
lorsque le Parlement francais avait reconnu le genocide armenien.
Pays emergent, membre du G20, interlocuteur incontournable au
Proche-Orient avec des frontières ultra-sensibles avec la Syrie,
l'Irak et l'Iran, exemple du mariage reussi de la democratie et de
l'islam pour certains pays arabes, la Turquie fait entendre "qu'on peut
moins qu'avant lui donner des lecons", selon un diplomate occidental
a Ankara.
Symptôme de la profonde vexation turque, le maire d'Ankara, Melih
Gokcek, membre du parti majoritaire AKP, avait annonce après le
vote des deputes francais que la municipalite debaptiserait des rues
portant des noms francais.
De meme, avait-il ajoute, la municipalite fera eriger, près de
l'ambassade de France, un monument a la memoire des victimes
algeriennes de la colonisation francaise.
Par Michel SAILHAN