INTERVIEW DE BERNARD-HENRI LEVY
ARA
armenews.com
mardi 24 janvier 2012
Pourquoi un tel acharnement ?
Nouvelles d'Armenie Magazine : Quel a ete votre premier sentiment a
l'annonce de cette victoire ?
Bernard-Henri Levy : Une très grande joie. Très grande. Car j'avais
fini, ces derniers jours, et a force, par redouter le pire. Les Turcs
ont mis tant de pression ! Et le petit groupe des historiens ! Et
Badinter ! Lorsque les Senateurs m'ont auditionne, l'autre semaine,
j'ai ete frappe, chez certains, par le trouble que toute cette
campagne avait fini par instiller en eux. Ils etaient convaincus, bien
sûr. Mais troubles. Et je les ai quittes avec une crainte vague, une
apprehension. Tout n'etait pas joue. Et c'est, d'ailleurs, pourquoi
il etait si important de rester mobilises jusqu'au bout.
Nouvelles d'Armenie Magazine N'avez vous pas ete surpris par
l'hostilite des medias envers cette loi et l'agressivite qu'elle a
declenchee chez certaines personnalites ? Comment l'expliquez-vous ?
Bernard-Henri Levy : Oui, bien sûr, tout cela est assez mysterieux.
Les Turcs, deja. Ce serait tellement plus simple, pour eux, de tourner
la page. Pour eux aussi, de faire le deuil de cette histoire qui les
rend fous. Pour eux, oui, d'expulser, une bonne fois, cette horreur
qu'ils ont en travers de la memoire et qui leur barre l'accès a eux
meme et a leur propre avenir. Un nombre grandissant d'intellectuels,
de journalistes, juste de gens, le comprennent. Mais ils sont encore
une minorite et c'est, donc, extremement troublant. Quant aux autres,
quant au lobby francais des opposants a cette loi, c'est encore plus
etrange. Car pourquoi, après tout, cet acharnement ? Cette campagne ?
Cette passion ? Et, au passage, cette mauvaise foi ? Avoir une
opinion est une chose. L'exprimer, pourquoi pas. Mais se battre de
cette manière, plaider comme s'il y allait de son propre destin,
de son salut, du salut de son pays, en faire une affaire personnelle
comme l'a fait un Pierre Nora - historien par ailleurs estimable -
il y a la quelque chose qui m'echappe... Je n'ai pas d'explication.
Qu'esperez-vous de ce texte, desormais ?
Bernard-Henri Levy : Ce que j'ai toujours dit : qu'il permette
aux historiens de travailler enfin en paix. Dans la serenite. Sans
pression. Sans pollution. Car le negationnisme est une vraie pollution
des esprits. Et, en France du moins, le climat vient de changer.
Propos recueillis par Ara Toranian
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
ARA
armenews.com
mardi 24 janvier 2012
Pourquoi un tel acharnement ?
Nouvelles d'Armenie Magazine : Quel a ete votre premier sentiment a
l'annonce de cette victoire ?
Bernard-Henri Levy : Une très grande joie. Très grande. Car j'avais
fini, ces derniers jours, et a force, par redouter le pire. Les Turcs
ont mis tant de pression ! Et le petit groupe des historiens ! Et
Badinter ! Lorsque les Senateurs m'ont auditionne, l'autre semaine,
j'ai ete frappe, chez certains, par le trouble que toute cette
campagne avait fini par instiller en eux. Ils etaient convaincus, bien
sûr. Mais troubles. Et je les ai quittes avec une crainte vague, une
apprehension. Tout n'etait pas joue. Et c'est, d'ailleurs, pourquoi
il etait si important de rester mobilises jusqu'au bout.
Nouvelles d'Armenie Magazine N'avez vous pas ete surpris par
l'hostilite des medias envers cette loi et l'agressivite qu'elle a
declenchee chez certaines personnalites ? Comment l'expliquez-vous ?
Bernard-Henri Levy : Oui, bien sûr, tout cela est assez mysterieux.
Les Turcs, deja. Ce serait tellement plus simple, pour eux, de tourner
la page. Pour eux aussi, de faire le deuil de cette histoire qui les
rend fous. Pour eux, oui, d'expulser, une bonne fois, cette horreur
qu'ils ont en travers de la memoire et qui leur barre l'accès a eux
meme et a leur propre avenir. Un nombre grandissant d'intellectuels,
de journalistes, juste de gens, le comprennent. Mais ils sont encore
une minorite et c'est, donc, extremement troublant. Quant aux autres,
quant au lobby francais des opposants a cette loi, c'est encore plus
etrange. Car pourquoi, après tout, cet acharnement ? Cette campagne ?
Cette passion ? Et, au passage, cette mauvaise foi ? Avoir une
opinion est une chose. L'exprimer, pourquoi pas. Mais se battre de
cette manière, plaider comme s'il y allait de son propre destin,
de son salut, du salut de son pays, en faire une affaire personnelle
comme l'a fait un Pierre Nora - historien par ailleurs estimable -
il y a la quelque chose qui m'echappe... Je n'ai pas d'explication.
Qu'esperez-vous de ce texte, desormais ?
Bernard-Henri Levy : Ce que j'ai toujours dit : qu'il permette
aux historiens de travailler enfin en paix. Dans la serenite. Sans
pression. Sans pollution. Car le negationnisme est une vraie pollution
des esprits. Et, en France du moins, le climat vient de changer.
Propos recueillis par Ara Toranian
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress