FRANCE/GENOCIDE ARMENIEN : ERDOGAN DENONCE MAIS N'ANNONCE PAS DE RIPOSTE
Stephane
armenews.com
mercredi 25 janvier 2012
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a qualifie de "raciste"
mardi l'adoption la veille par le Parlement francais d'une loi
penalisant la negation du genocide armenien, sans cependant annoncer de
riposte concrète dans l'attente de sa promulgation par Nicolas Sarkozy.
"La proposition (de loi) adoptee en France est ouvertement
discriminatoire et raciste", a-t-il dit au Parlement devant les
deputes du Parti de la justice et du developpement (AKP, issu de la
mouvance islamiste).
M. Erdogan a affirme que cette loi etait "entièrement nulle et non
avenue" pour la Turquie qui imposera "etape par etape" les sanctions
qu'elle a prevues contre la France, "sans marche arrière".
"Nous allons annoncer notre plan d'action en fonction des
developpements", a-t-il prevenu. "La Turquie est encore dans une
periode de patience", a-t-il toutefois ajoute.
Le president francais, qui a voulu ce texte de loi, provoquant une
grave crise entre Ankara et Paris, a en principe 15 jours pour le
promulguer.
M. Erdogan a utilise un ton plus modere qu'attendu et emis l'espoir
que la France "reparerait son erreur". Il s'en est surtout pris
aux ambitions de Nicolas Sarkozy avant la presidentielle de mai,
l'accusant de vouloir seduire l'electorat d'origine armenienne,
et non a la France en general, alliee d'Ankara au sein de l'Otan et
partenaire strategique commercial et politique.
Il a aussi precise que son gouvernement s'efforcait d'obtenir que
des senateurs francais saisissent le Conseil constitutionnel pour
obtenir l'annulation du texte de loi.
Le chef de l'Etat turc Abdullah Gul a lui aussi espere que "60
senateurs francais fassent une demarche" en faveur de l'annulation
du texte.
Un depute du parti majoritaire UMP, Jacques Myard, oppose a la loi,
a annonce mardi qu'il allait tenter de rassembler 60 signatures de
deputes pour saisir cette instance.
Le Conseil constitutionnel peut censurer une loi qu'il juge contraire
a la Constitution, s'il est saisi par 60 deputes, 60 senateurs, le chef
de l'Etat, le president de l'Assemblee nationale ou celui du Senat.
"Nous sommes decides avec un ami a faire circuler une saisine du
Conseil constitutionnel, j'espère que nous serons soixante et nous
allons l'adresser a l'ensemble des deputes", a declare Jacques Myard.
Selon une source parlementaire un autre depute UMP, Michel
Diefenbacher, president du groupe d'amitie avec la Turquie a
l'Assemblee, est egalement a l'origine de cette initiative.
Pour l'instant, l'ambassadeur de Turquie restera a son poste a Paris
mais Ankara, qui l'avait brièvement rappele après un premier vote des
deputes francais le 22 decembre, envisage cette fois de le rappeler
sine die et de reduire son niveau de representation en France lorsque
le texte prendra force de loi, souligne-t-on de source informee.
Après le premier vote, Ankara avait annonce le gel de la cooperation
politique et militaire avec la France, avertissant de nouvelles
represailles.
Face a ces reactions, le chef de la diplomatie francaise, Alain Juppe,
a appele la Turquie au "sang-froid" et a tendu "la main" a ce "grand
pays, cette grande puissance economique, politique".
L'Armenie a pour sa part salue mardi la "grandeur" et le "devouement"
de la France.
"La France a reaffirme sa grandeur et son pouvoir, son devouement pour
les valeurs humaines universelles", a ecrit le president armenien,
Serge Sarkissian, dans une lettre a son homologue francais, selon un
communique publie sur le site de la presidence armenienne.
La loi sanctionne d'un an de prison et 45.000 euros d'amende la
negation de tous les genocides reconnus par la France, dont celui
des Armeniens.
La Turquie refute le terme de genocide, meme si elle reconnaît que des
massacres ont ete commis et que quelque 500.000 Armeniens ont peri
en Anatolie entre 1915 et 1917, les Armeniens evoquant 1,5 million
de morts.
From: Baghdasarian
Stephane
armenews.com
mercredi 25 janvier 2012
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a qualifie de "raciste"
mardi l'adoption la veille par le Parlement francais d'une loi
penalisant la negation du genocide armenien, sans cependant annoncer de
riposte concrète dans l'attente de sa promulgation par Nicolas Sarkozy.
"La proposition (de loi) adoptee en France est ouvertement
discriminatoire et raciste", a-t-il dit au Parlement devant les
deputes du Parti de la justice et du developpement (AKP, issu de la
mouvance islamiste).
M. Erdogan a affirme que cette loi etait "entièrement nulle et non
avenue" pour la Turquie qui imposera "etape par etape" les sanctions
qu'elle a prevues contre la France, "sans marche arrière".
"Nous allons annoncer notre plan d'action en fonction des
developpements", a-t-il prevenu. "La Turquie est encore dans une
periode de patience", a-t-il toutefois ajoute.
Le president francais, qui a voulu ce texte de loi, provoquant une
grave crise entre Ankara et Paris, a en principe 15 jours pour le
promulguer.
M. Erdogan a utilise un ton plus modere qu'attendu et emis l'espoir
que la France "reparerait son erreur". Il s'en est surtout pris
aux ambitions de Nicolas Sarkozy avant la presidentielle de mai,
l'accusant de vouloir seduire l'electorat d'origine armenienne,
et non a la France en general, alliee d'Ankara au sein de l'Otan et
partenaire strategique commercial et politique.
Il a aussi precise que son gouvernement s'efforcait d'obtenir que
des senateurs francais saisissent le Conseil constitutionnel pour
obtenir l'annulation du texte de loi.
Le chef de l'Etat turc Abdullah Gul a lui aussi espere que "60
senateurs francais fassent une demarche" en faveur de l'annulation
du texte.
Un depute du parti majoritaire UMP, Jacques Myard, oppose a la loi,
a annonce mardi qu'il allait tenter de rassembler 60 signatures de
deputes pour saisir cette instance.
Le Conseil constitutionnel peut censurer une loi qu'il juge contraire
a la Constitution, s'il est saisi par 60 deputes, 60 senateurs, le chef
de l'Etat, le president de l'Assemblee nationale ou celui du Senat.
"Nous sommes decides avec un ami a faire circuler une saisine du
Conseil constitutionnel, j'espère que nous serons soixante et nous
allons l'adresser a l'ensemble des deputes", a declare Jacques Myard.
Selon une source parlementaire un autre depute UMP, Michel
Diefenbacher, president du groupe d'amitie avec la Turquie a
l'Assemblee, est egalement a l'origine de cette initiative.
Pour l'instant, l'ambassadeur de Turquie restera a son poste a Paris
mais Ankara, qui l'avait brièvement rappele après un premier vote des
deputes francais le 22 decembre, envisage cette fois de le rappeler
sine die et de reduire son niveau de representation en France lorsque
le texte prendra force de loi, souligne-t-on de source informee.
Après le premier vote, Ankara avait annonce le gel de la cooperation
politique et militaire avec la France, avertissant de nouvelles
represailles.
Face a ces reactions, le chef de la diplomatie francaise, Alain Juppe,
a appele la Turquie au "sang-froid" et a tendu "la main" a ce "grand
pays, cette grande puissance economique, politique".
L'Armenie a pour sa part salue mardi la "grandeur" et le "devouement"
de la France.
"La France a reaffirme sa grandeur et son pouvoir, son devouement pour
les valeurs humaines universelles", a ecrit le president armenien,
Serge Sarkissian, dans une lettre a son homologue francais, selon un
communique publie sur le site de la presidence armenienne.
La loi sanctionne d'un an de prison et 45.000 euros d'amende la
negation de tous les genocides reconnus par la France, dont celui
des Armeniens.
La Turquie refute le terme de genocide, meme si elle reconnaît que des
massacres ont ete commis et que quelque 500.000 Armeniens ont peri
en Anatolie entre 1915 et 1917, les Armeniens evoquant 1,5 million
de morts.
From: Baghdasarian