LA LOI PUNISSANT LA NEGATION DES GENOCIDES PROMULGUEE DANS LES 15 JOURS
Stephane
armenews.com
mercredi 25 janvier 2012
La loi punissant la negation du genocide des Armeniens en 1915 sera
promulguee dans les 15 jours, a-t-on appris mardi auprès de l'Elysee
au lendemain d'un vote du Senat valant adoption definitive par le
Parlement.
"Le president de la Republique va promulguer la loi punissant la
negation des genocides dans un delai normal" après son adoption mardi
par le Parlement, c'est-a-dire "15 jours", a affirme la presidence.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a qualifie cette loi de
"raciste" et a promis d'imposer a la France des represailles "etape
par etape".
Toutefois, l'Elysee met en exergue le fait que les interets superieurs
des deux pays devraient l'emporter. "La où nous avons des convergences,
ces convergences demeureront, la où nous avons des divergences,
elles demeureront aussi", affirme-t-on.
"Il y aura des reactions vocales bruyantes de la part des Turcs mais
les Turcs ont besoin des investisseurs francais", ajoute-t-on.
La meme source observe que malgre les deux precedents boycottages
d'Ankara envers Paris - en 2001 lors de l'adoption de la loi
reconnaissant le genocide armenien et en 2006, lors du premier depôt
de la proposition de loi punissant la negation de ce genocide -
les relations economiques entre les deux pays n'en avaient pas ete
affectees.
"Depuis 2006, on est passe de 250 entreprises francaises a 400
installees en Turquie, le nombre d'employes turcs passant de 40.000
a 100.000" dans ces entreprises, fait-on valoir.
Avec le boycottage, "les bateaux francais ne pourront plus accoster
dans le port d'Izmir", souligne Paris, qui refuse d'y voir "un drame
national".
Alors que le president Abdullah Gul et le Premier ministre Recep
Erdogan avaient demande a parler au telephone avec Nicolas Sarkozy,
celui-ci avait decline l'offre, craignant qu'"au lieu de calmer le
jeu", cela n'empire. A la place, il avait ecrit le 18 janvier une
lettre a M. Erdogan, lui demandant de "faire prevaloir la raison" et
"le dialogue", "comme il sied entre deux pays allies et amis".
"Le souhait du president Sarkozy serait de voir la Turquie reconnaître
les pages sombres de son Histoire comme nous avons reconnu les nôtres",
ajoute-t-on, en allusion a la reconnaissance par l'ex-president
Jacques Chirac, en 1995, de la "responsabilite de l'Etat francais"
dans la deportation de juifs de France, ou la decision de M. Sarkozy
de faire du 10 mai un jour de commemoration de l'esclavage des Noirs.
"Pourquoi la Turquie refuse-t-elle avec vehemence d'assumer ses
responsabilites ? Ca fait cinq ans que le president pousse les Turcs
a evoluer sur le sujet", affirme-t-on, en ajoutant : "c'est une loi
necessaire pour proteger nos valeurs, dans un esprit qui n'est pas
partisan" puisque le nom de la Turquie n'est pas mentionnee dans le
texte de loi.
Deux genocides, celui des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale
et celui des Armeniens, sont reconnus par la France, mais seule
la negation du premier etait pour l'instant punie. Pour l'Elysee,
"cela n'etait pas acceptable pour les Armeniens qui consideraient
qu'il y avait deux poids, deux mesures".
Stephane
armenews.com
mercredi 25 janvier 2012
La loi punissant la negation du genocide des Armeniens en 1915 sera
promulguee dans les 15 jours, a-t-on appris mardi auprès de l'Elysee
au lendemain d'un vote du Senat valant adoption definitive par le
Parlement.
"Le president de la Republique va promulguer la loi punissant la
negation des genocides dans un delai normal" après son adoption mardi
par le Parlement, c'est-a-dire "15 jours", a affirme la presidence.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a qualifie cette loi de
"raciste" et a promis d'imposer a la France des represailles "etape
par etape".
Toutefois, l'Elysee met en exergue le fait que les interets superieurs
des deux pays devraient l'emporter. "La où nous avons des convergences,
ces convergences demeureront, la où nous avons des divergences,
elles demeureront aussi", affirme-t-on.
"Il y aura des reactions vocales bruyantes de la part des Turcs mais
les Turcs ont besoin des investisseurs francais", ajoute-t-on.
La meme source observe que malgre les deux precedents boycottages
d'Ankara envers Paris - en 2001 lors de l'adoption de la loi
reconnaissant le genocide armenien et en 2006, lors du premier depôt
de la proposition de loi punissant la negation de ce genocide -
les relations economiques entre les deux pays n'en avaient pas ete
affectees.
"Depuis 2006, on est passe de 250 entreprises francaises a 400
installees en Turquie, le nombre d'employes turcs passant de 40.000
a 100.000" dans ces entreprises, fait-on valoir.
Avec le boycottage, "les bateaux francais ne pourront plus accoster
dans le port d'Izmir", souligne Paris, qui refuse d'y voir "un drame
national".
Alors que le president Abdullah Gul et le Premier ministre Recep
Erdogan avaient demande a parler au telephone avec Nicolas Sarkozy,
celui-ci avait decline l'offre, craignant qu'"au lieu de calmer le
jeu", cela n'empire. A la place, il avait ecrit le 18 janvier une
lettre a M. Erdogan, lui demandant de "faire prevaloir la raison" et
"le dialogue", "comme il sied entre deux pays allies et amis".
"Le souhait du president Sarkozy serait de voir la Turquie reconnaître
les pages sombres de son Histoire comme nous avons reconnu les nôtres",
ajoute-t-on, en allusion a la reconnaissance par l'ex-president
Jacques Chirac, en 1995, de la "responsabilite de l'Etat francais"
dans la deportation de juifs de France, ou la decision de M. Sarkozy
de faire du 10 mai un jour de commemoration de l'esclavage des Noirs.
"Pourquoi la Turquie refuse-t-elle avec vehemence d'assumer ses
responsabilites ? Ca fait cinq ans que le president pousse les Turcs
a evoluer sur le sujet", affirme-t-on, en ajoutant : "c'est une loi
necessaire pour proteger nos valeurs, dans un esprit qui n'est pas
partisan" puisque le nom de la Turquie n'est pas mentionnee dans le
texte de loi.
Deux genocides, celui des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale
et celui des Armeniens, sont reconnus par la France, mais seule
la negation du premier etait pour l'instant punie. Pour l'Elysee,
"cela n'etait pas acceptable pour les Armeniens qui consideraient
qu'il y avait deux poids, deux mesures".