LA FRANCE PENALISE LA NEGATION DU GENOCIDE ARMENIEN
Le Matin
http://www.lematin.ma/journal/Turquie_La-France-penalise-la-negation-du-genocide-armenien/161733.html
24 janvier 2012
France
Le parlement francais a adopte lundi soir la proposition de loi
penalisant la negation du genocide armenien après un ultime vote
du Senat. Le Senat a ratifie par 127 voix contre 86 ce texte deja
adopte par l'Assemblee nationale le 22 decembre. Le Senat ayant juge
le texte conforme (sans amendement), il est definitivement adopte
par le parlement.
Lundi soir, les medias turcs affirmaient que le Premier-ministre Recep
Tayyip Erdogan suivait de près avec ses collaborateurs les debats du
Senat francais, mettant la dernière main a la riposte prevue par son
gouvernement en cas d'adoption.
Dans la journee, le vice-Premier ministre turc Bulent Arinc a prevenu
que la Turquie pourrait se tourner vers la Cour europeenne des droits
de l'Homme (CEDH) pour faire condamner la France si la loi etait votee.
De son côte, la television turque TRT a menace de mettre un terme a sa
participation a Euronews, première chaîne de television internationale
d'information en Europe, basee en France, dont elle est actionnaire
a 15,5 %. Le projet de loi prevoit de punir d'un an de prison et de
45.000 euros d'amende la negation de genocides reconnus comme tels
par la loi francaise, dont le genocide armenien.
Paris a admis en 2001 l'existence d'un genocide d'Armeniens en Anatolie
entre 1915 et 1917 (1,5 million de morts selon les Armeniens). Jusqu'a
present, la France reconnaît deux genocides, celui des Juifs pendant
la Seconde Guerre mondiale et celui des Armeniens, mais ne punit que
la negation du premier. Jusqu'au bout, la Turquie, qui refuse le terme
de genocide meme si elle reconnaît que des massacres ont entraîne la
mort de quelque 500.000 Armeniens, aura tente de faire pression pour
que le Parlement francais recule.
"Nous avons determine au prealable les mesures que nous prevoyons
de prendre si ce texte est finalement adopte. Personne ne doit en
douter", a martele lundi le ministre turc des Affaires etrangères
Ahmet Davutoglu, qui a annule un deplacement a Bruxelles où il devait
assister lundi a une reunion des ministres europeens des Affaires
etrangères. L'adoption du texte par les deputes, le 22 decembre,
avait entraîne le rappel, pour quelques semaines, de l'ambassadeur
de Turquie en France.
Surtout, la Turquie, pays membre de l'OTAN, avait gele sa cooperation
militaire et politique avec Paris qui voit dans Ankara un partenaire
essentiel pour denouer la crise en Syrie, où la France tente d'etre
en pointe.
Cette fois, la Turquie pourrait rappeler sine die son representant a
Paris et prendre des mesures de represailles dans le domaine commercial
et economique, selon des sources a Ankara. Les Francais craignent de
se voir ecarter de gros marches lors d'appels d'offres.
Cela pourrait mettre la France sur la touche pour la construction
de centrales nucleaires ou faire capoter les negociations pour
associer Gaz de France au projet de gazoduc europeen Nabucco. Le
volume bilateral des echanges a atteint près de 12 milliards d'euros
en 2010 et plusieurs centaines d'entreprises francaises travaillent
en Turquie. Paris a appele lundi a "l'apaisement".
"La Turquie est un partenaire et un allie très important de la France",
a assure le porte-parole du ministère des Affaires etrangères, Bernard
Valero. Les autorites turques accusent le chef de l'Etat francais de
chercher a s'assurer les voix de la communaute armenienne en France
(environ 600.000 personnes), a moins de trois mois de l'election
presidentielle, pour laquelle il est donne battu par les sondages. Les
relations entre les deux pays se sont refroidies depuis l'arrivee au
pouvoir en 2007 de Nicolas Sarkozy, farouchement hostile a l'entree
de la Turquie dans l'Union europeenne. M. Sarkzoy tente cependant
depuis le debut de cette crise de calmer le jeu, alors que le texte
a suscite des reticences y compris au sein du gouvernement.
Le ministre turc des AE annule sa visite a Bruxelles Le ministre turc
des Affaires etrangères, Ahmet Davutoglu, qui devait se rendre lundi a
Bruxelles pour participer a une reunion de l'UE sur l'Iran et la Syrie,
a annule sa visite, en raison du vote sur la loi sur le genocide
armenien prevu au Senat francais, a annonce son ministère. "Nous
avons decide de reporter ce voyage de facon a rester en Turquie,
quelle que soit l'issue du vote au Senat francais", a declare a l'AFP
un porte-parole du ministère.
Les senateurs francais ont vote lundi une proposition de loi punissant
la negation du genocide armenien, un texte porte par le president
Nicolas Sarkozy et qui a declenche une grave crise entre la France et
la Turquie. Ankara a deja gele sa cooperation militaire et politique
avec Paris après le vote de la loi par l'Assemblee nationale, et
a prevenu qu'une seconde serie de mesures de retorsion pourrait
intervenir si le texte est approuve par le Senat puis par le president.
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
Le Matin
http://www.lematin.ma/journal/Turquie_La-France-penalise-la-negation-du-genocide-armenien/161733.html
24 janvier 2012
France
Le parlement francais a adopte lundi soir la proposition de loi
penalisant la negation du genocide armenien après un ultime vote
du Senat. Le Senat a ratifie par 127 voix contre 86 ce texte deja
adopte par l'Assemblee nationale le 22 decembre. Le Senat ayant juge
le texte conforme (sans amendement), il est definitivement adopte
par le parlement.
Lundi soir, les medias turcs affirmaient que le Premier-ministre Recep
Tayyip Erdogan suivait de près avec ses collaborateurs les debats du
Senat francais, mettant la dernière main a la riposte prevue par son
gouvernement en cas d'adoption.
Dans la journee, le vice-Premier ministre turc Bulent Arinc a prevenu
que la Turquie pourrait se tourner vers la Cour europeenne des droits
de l'Homme (CEDH) pour faire condamner la France si la loi etait votee.
De son côte, la television turque TRT a menace de mettre un terme a sa
participation a Euronews, première chaîne de television internationale
d'information en Europe, basee en France, dont elle est actionnaire
a 15,5 %. Le projet de loi prevoit de punir d'un an de prison et de
45.000 euros d'amende la negation de genocides reconnus comme tels
par la loi francaise, dont le genocide armenien.
Paris a admis en 2001 l'existence d'un genocide d'Armeniens en Anatolie
entre 1915 et 1917 (1,5 million de morts selon les Armeniens). Jusqu'a
present, la France reconnaît deux genocides, celui des Juifs pendant
la Seconde Guerre mondiale et celui des Armeniens, mais ne punit que
la negation du premier. Jusqu'au bout, la Turquie, qui refuse le terme
de genocide meme si elle reconnaît que des massacres ont entraîne la
mort de quelque 500.000 Armeniens, aura tente de faire pression pour
que le Parlement francais recule.
"Nous avons determine au prealable les mesures que nous prevoyons
de prendre si ce texte est finalement adopte. Personne ne doit en
douter", a martele lundi le ministre turc des Affaires etrangères
Ahmet Davutoglu, qui a annule un deplacement a Bruxelles où il devait
assister lundi a une reunion des ministres europeens des Affaires
etrangères. L'adoption du texte par les deputes, le 22 decembre,
avait entraîne le rappel, pour quelques semaines, de l'ambassadeur
de Turquie en France.
Surtout, la Turquie, pays membre de l'OTAN, avait gele sa cooperation
militaire et politique avec Paris qui voit dans Ankara un partenaire
essentiel pour denouer la crise en Syrie, où la France tente d'etre
en pointe.
Cette fois, la Turquie pourrait rappeler sine die son representant a
Paris et prendre des mesures de represailles dans le domaine commercial
et economique, selon des sources a Ankara. Les Francais craignent de
se voir ecarter de gros marches lors d'appels d'offres.
Cela pourrait mettre la France sur la touche pour la construction
de centrales nucleaires ou faire capoter les negociations pour
associer Gaz de France au projet de gazoduc europeen Nabucco. Le
volume bilateral des echanges a atteint près de 12 milliards d'euros
en 2010 et plusieurs centaines d'entreprises francaises travaillent
en Turquie. Paris a appele lundi a "l'apaisement".
"La Turquie est un partenaire et un allie très important de la France",
a assure le porte-parole du ministère des Affaires etrangères, Bernard
Valero. Les autorites turques accusent le chef de l'Etat francais de
chercher a s'assurer les voix de la communaute armenienne en France
(environ 600.000 personnes), a moins de trois mois de l'election
presidentielle, pour laquelle il est donne battu par les sondages. Les
relations entre les deux pays se sont refroidies depuis l'arrivee au
pouvoir en 2007 de Nicolas Sarkozy, farouchement hostile a l'entree
de la Turquie dans l'Union europeenne. M. Sarkzoy tente cependant
depuis le debut de cette crise de calmer le jeu, alors que le texte
a suscite des reticences y compris au sein du gouvernement.
Le ministre turc des AE annule sa visite a Bruxelles Le ministre turc
des Affaires etrangères, Ahmet Davutoglu, qui devait se rendre lundi a
Bruxelles pour participer a une reunion de l'UE sur l'Iran et la Syrie,
a annule sa visite, en raison du vote sur la loi sur le genocide
armenien prevu au Senat francais, a annonce son ministère. "Nous
avons decide de reporter ce voyage de facon a rester en Turquie,
quelle que soit l'issue du vote au Senat francais", a declare a l'AFP
un porte-parole du ministère.
Les senateurs francais ont vote lundi une proposition de loi punissant
la negation du genocide armenien, un texte porte par le president
Nicolas Sarkozy et qui a declenche une grave crise entre la France et
la Turquie. Ankara a deja gele sa cooperation militaire et politique
avec Paris après le vote de la loi par l'Assemblee nationale, et
a prevenu qu'une seconde serie de mesures de retorsion pourrait
intervenir si le texte est approuve par le Senat puis par le president.
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress