GENOCIDE ARMENIEN : LA FRANCE PROMET UNE PROMULGATION RAPIDE DE LA LOI
Le Monde
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/01/24/genocide-armenien-la-france-promet-une-promulgation-rapide-de-la-loi_1633963_3214.html
24 janvier 2012
France
Au lendemain de sa ratification par le Parlement, l'Elysee a promis,
mardi 24 janvier, une promulgation "dans les 15 jours" de la loi
punissant la negation des genocides, dont celui des Armeniens. Nicolas
Sarkozy a envoye une lettre au premier ministre turc, Recep Tayyip
Erdogan, lui assurant que ce texte, extremement mal percu en Turquie,
"ne vise nullement un peuple ou un Etat particulier". "Je forme
le v~\u que la Turquie voudra bien prendre la mesure des interets
communs qui unissent nos deux pays et nos deux peuples", a ajoute le
chef de l'Etat.
M. Erdogan, qui a promis des sanctions definitives en cas de
promulgation, a qualifie cette loi de "raciste" et a promis d'imposer
a la France des represailles "etape par etape" lors d'un discours,
mardi, devant les deputes turcs.
Ankara a notamment menace de reduire sa presence diplomatique en
France. "Quand je parle de rupture totale des relations diplomatiques,
cela comprend mon depart definitif, a declare a la presse l'ambassadeur
de Turquie en France, Tahsin Burcuoglu, après le vote du Senat
francais. On peut aussi s'attendre a ce que les relations diplomatiques
se passent desormais au niveau des charges d'affaires et non plus au
niveau des ambassadeurs." Alain Juppe, a joue l'apaisement, appelant
"nos amis turcs au sang-froid". Il a aussi rappele qu'au titre de
ministre des affaires etrangères, il jugeait cette loi "inopportune",
se refusant a tout autre commentaire.
RESTE LE RECOURS AU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Autre acteur inquiet des possibles repercussions de cette brouille
diplomatique, le Medef, qui va reunir prochainement les entreprises
actives sur le marche turc pour faire le point. Les echanges
commerciaux entre la France et la Turquie ont ete de 11,7 milliards
d'euros en 2010. La Turquie a ete le troisième debouche de la France
hors Union europeenne et Suisse, alors que la France est l'un des
principaux investisseurs en Turquie. S'il est "regrettable de remettre
toujours de l'huile sur le feu (...) nous ne pensons pas que cela
nuira très longtemps aux relations commerciales franco-turques", a
nuance Philippe de Brauer, representant de la Confederation generale
des petites et moyennes entreprises (CGPME).
"Ce n'est pas une question economique en ce qui nous concerne, mais
parce qu'on touche a la liberte constitutionnelle d'expression, qu'on
veut sceller l'histoire, la sovietiser", a affirme le depute-maire
UMP de Maisons-Laffitte, Jacques Myard.AFP/JEAN AYISSI
Les deputes UMP Jacques Myard, Eric Straumann et Jean-Philippe
Maurer, opposes a la loi, ont annonce leur intention de saisir
le Conseil constitutionnel pour qu'il examine ce texte. Les sages
peuvent censurer une loi qu'ils jugent contraire a la Constitution
s'il est saisi par 60 deputes, 60 senateurs, le chef de l'Etat,
le president de l'Assemblee nationale ou celui du Senat. "Ce n'est
pas une question economique en ce qui nous concerne, mais parce qu'on
touche a la liberte constitutionnelle d'expression, qu'on veut sceller
l'histoire, la sovietiser", a affirme M. Myard
Le Monde
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/01/24/genocide-armenien-la-france-promet-une-promulgation-rapide-de-la-loi_1633963_3214.html
24 janvier 2012
France
Au lendemain de sa ratification par le Parlement, l'Elysee a promis,
mardi 24 janvier, une promulgation "dans les 15 jours" de la loi
punissant la negation des genocides, dont celui des Armeniens. Nicolas
Sarkozy a envoye une lettre au premier ministre turc, Recep Tayyip
Erdogan, lui assurant que ce texte, extremement mal percu en Turquie,
"ne vise nullement un peuple ou un Etat particulier". "Je forme
le v~\u que la Turquie voudra bien prendre la mesure des interets
communs qui unissent nos deux pays et nos deux peuples", a ajoute le
chef de l'Etat.
M. Erdogan, qui a promis des sanctions definitives en cas de
promulgation, a qualifie cette loi de "raciste" et a promis d'imposer
a la France des represailles "etape par etape" lors d'un discours,
mardi, devant les deputes turcs.
Ankara a notamment menace de reduire sa presence diplomatique en
France. "Quand je parle de rupture totale des relations diplomatiques,
cela comprend mon depart definitif, a declare a la presse l'ambassadeur
de Turquie en France, Tahsin Burcuoglu, après le vote du Senat
francais. On peut aussi s'attendre a ce que les relations diplomatiques
se passent desormais au niveau des charges d'affaires et non plus au
niveau des ambassadeurs." Alain Juppe, a joue l'apaisement, appelant
"nos amis turcs au sang-froid". Il a aussi rappele qu'au titre de
ministre des affaires etrangères, il jugeait cette loi "inopportune",
se refusant a tout autre commentaire.
RESTE LE RECOURS AU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Autre acteur inquiet des possibles repercussions de cette brouille
diplomatique, le Medef, qui va reunir prochainement les entreprises
actives sur le marche turc pour faire le point. Les echanges
commerciaux entre la France et la Turquie ont ete de 11,7 milliards
d'euros en 2010. La Turquie a ete le troisième debouche de la France
hors Union europeenne et Suisse, alors que la France est l'un des
principaux investisseurs en Turquie. S'il est "regrettable de remettre
toujours de l'huile sur le feu (...) nous ne pensons pas que cela
nuira très longtemps aux relations commerciales franco-turques", a
nuance Philippe de Brauer, representant de la Confederation generale
des petites et moyennes entreprises (CGPME).
"Ce n'est pas une question economique en ce qui nous concerne, mais
parce qu'on touche a la liberte constitutionnelle d'expression, qu'on
veut sceller l'histoire, la sovietiser", a affirme le depute-maire
UMP de Maisons-Laffitte, Jacques Myard.AFP/JEAN AYISSI
Les deputes UMP Jacques Myard, Eric Straumann et Jean-Philippe
Maurer, opposes a la loi, ont annonce leur intention de saisir
le Conseil constitutionnel pour qu'il examine ce texte. Les sages
peuvent censurer une loi qu'ils jugent contraire a la Constitution
s'il est saisi par 60 deputes, 60 senateurs, le chef de l'Etat,
le president de l'Assemblee nationale ou celui du Senat. "Ce n'est
pas une question economique en ce qui nous concerne, mais parce qu'on
touche a la liberte constitutionnelle d'expression, qu'on veut sceller
l'histoire, la sovietiser", a affirme M. Myard