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Arrêtez Monsieur Jean Daniel, vous êtes négationniste !

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    GENOCIDE ARMENIEN
    Arrêtez Monsieur Jean Daniel, vous êtes négationniste !
    Le fondateur du « Nouvel Observateur » persiste et signe


    Jean Daniel, l'un des fondateurs du « Nouvel Observateur » est un
    révisionniste ! Il est le seul journaliste Français à nier le génocide
    arménien. Négationniste insidieux après ses deux éditoriaux du 4 et 13
    janvier mettant en doute le « caractère génocidaire » des crimes de
    1915, le vieil homme qui emploie le terme « tragédie » ou « massacres
    de certaines populations arméniennes » pour ne pas évoquer le terme «
    génocide » se dit victime d'un « malentendu » par les Arméniens. Quel
    malentendu ? Car en matière de négationnisme on ne peut être plus
    clair. Et Jean Daniel a tort de s'étonner qu'on ne le comprenne pas.
    On l'a bien compris : il est de la lignée des pires négationnistes qui
    font le jeu du négationnisme de l'Etat turc. K.A.

    Ci-dessous l'article de Jean Daniel dans son intégralité. Puis la
    réponse de l'historien Raymond Kévorkian parue également dans « Le
    Nouvel Observateur ».

    « Jean Daniel répond à nos lecteurs » « Le Nouvel Observateur » du 26
    Janvier 2012 (n° 2464).

    « Au cours de ma longue carrière, j'ai eu parfois l'occasion de
    défendre des causes avec des arguments qui heurtaient la sensibilité
    de mes lecteurs, pourtant les plus attentifs. Après m'être expliqué
    auprès d'eux, force m'a été d'arriver à la conclusion qu'il y avait
    entre nous un réel désaccord. J'ai assumé ce constat. J'ai assumé ce
    constat avec regret. En revanche, je ne me suis jamais résigné aux
    malentendus. Or, dans ce débat sur l'opportunité de sanctionner la
    contestation de la réalité génocidaire du massacre des Arméniens par
    les Turcs en 1915, les propos ont été non pas réfutés, mais mal
    compris. Je suis donc obligé de rappeler que je n'ai jamais
    sous-estimé l'horreur insupportable du massacre de certaines
    populations arméniennes par les Turcs. Cette barbarie m'a toujours
    inspiré une irrépressible aversion. Qu'il s'agisse des Juifs, des
    Tsiganes, des Ukrainiens, des Khmers ou des Rwandais, j'ai chaque fois
    estimé que l'humanité se déshonorait. Quand il s'est agi plus
    précisément des Arméniens, et comme j'étais en rapport avec quelques
    intellectuels turcs de renom, je leur ai demandé d'organiser une
    rencontre avec des écrivains et des artistes arméniens pour qu'ils
    admettent en commun la réalité de ces massacres et pour qu'ils le
    condamnent ensemble. Ces précisions, pour moi essentielles, ne
    devaient pas être oubliées ou négligées par les reproches qui me sont
    faits. Je n'ai jamais, évidemment, fait de différence entre les
    victimes, même si les bourreaux n'ont pas employé des moyens
    identiques. Mais il s'agit d'un problème différent lorsqu'on prétend
    confier à un Etat le soin de trancher dans une question historique
    quelle qu'elle soit. Nous autres Français avons le triste souvenir de
    notre Etat lorsqu'il a prétendu arbitrer en faveur de l'état-major de
    l'armée française contre le capitaine Alfred Dreyfus, scandaleusement
    condamné pour trahison. (...) Or, en ce moment, c'est encore à l'Etat
    que l'on voudrait confier le droit de décider si les massacres
    survenus en Turquie relèvent d'une catégorie bien spéciale des crimes
    contre l'humanité et auxquels on a donné le nom de génocide. Or
    qu'est-ce qu'un génocide ? Selon la législation inaugurée en 1945 à
    Nuremberg, c'est un massacre collectif perpétré avec l'intention
    d'exterminer totalement une race, une religion ou un peuple. C'est la
    volonté d'éradiquer toute espèce d'existence à des hommes et à des
    femmes parce qu'ils sont nés dans certaines conditions et sous un
    certain vocable. Sur ce dernier point, à savoir la volonté
    indiscutable des Turcs d'exterminer totalement jusqu'aux derniers
    survivants les Arméniens, cette thèse est discutée par des hommes
    politiques et des juristes aussi respectables les uns que les autres.
    Seul un tribunal international pourrait devoir trancher. Si tous les
    massacres relevaient du génocide, alors rien ne pourrait être
    construit dans l'avenir du fait de l'hostilité des différentes
    mémoires collectives. Alors, et pour conclure, j'accepte que l'on
    puisse être en désaccord sur la définition du génocide et sur le droit
    des Etats à désigner ceux à qui elle s'appliquerait. Mais je n'accepte
    pas le malentendu qui fait de moi un homme insensible à la tragédie
    des Arméniens ».

    Jean Daniel

    « Arménie : le travail des historiens » par Raymond Kévorkian, historien.

    « Dans son éditorial daté du 4 janvier, en grande partie consacré au
    vif débat qui a eu lieu depuis la mi-décembre autour du projet de loi
    pénalisant la négation des génocides, Jean Daniel exprime son
    opposition aux « lois mémorielles » et, dans la foulée, remet
    clairement en doute l'intentionnalité dans la destruction des
    Arméniens ottomans, c'est-à-dire la qualification de génocide. Il a
    ainsi marqué sa singularité, puisque même parmi les plus vifs
    opposants à la loi nous n'avons pas observé de remise en cause de la
    réalité du génocide. Phénomène qu'on doit certainement au patient
    travail mené par quelques historiens ces vingt dernières années. Outre
    l'exhumation d'une masse considérable de fonds d'archives
    diplomatiques, missionnaires, politiques, administratives, militaires,
    ces chercheurs ont, chacun à leur manière, apporté un éclairage sur le
    programme d'homogénéisation ethnique porté par le Comité central
    jeune-turc, sur sa radicalisation progressive, sur le nationalisme et
    le darwinisme social qui l'animaient, sur le rôle des paramilitaires
    dans l'Organisation spéciale dans les meurtres de masse, sur la prise
    de décision, sur les convois de déportés ou les camps de concentration
    installés en Syrie et Mésopotamie. Dans un va-et-vient permanent entre
    victimes et bourreaux, ces mêmes historiens ont progressivement levé
    les points d'ombre ne laissant plus aucun doute sur l'intentionnalité
    et l'ampleur de ce crime d'Etat. Une quinzaine d'Allemands,
    Américains, Arméniens, Britanniques, Français, Kurdes, Néerlandais,
    Italiens et Turcs ont publié des travaux, principalement en anglais et
    en français, qui ont permis au monde universitaire de se faire une
    opinion. La plupart des turcologues européens et américains, parmi
    lesquels se recrutaient les plus sceptiques, ont ainsi revu leurs
    positions, confessant parfois qu'ils avaient suivi un peu trop
    aveuglément les thèses de l'historiographie officielle développée par
    l'Etat turc. Cet apport historien n'est sans doute pas étranger au
    développement en Turquie d'un travail de mémoire, animé par une
    poignée d'universitaires et de militants des droits de l'homme. En
    luttant contre un déni d'Etat, ils tentent de briser le cercle vicieux
    de l'idéologie nationaliste encore à l'`uvre en Turquie contre les
    nouveaux « ennemis intérieurs », les Kurdes ». Raymond Kevorkian

    Krikor Amirzayan

    dimanche 29 janvier 2012,
    Krikor Amirzayan ©armenews.com




    From: A. Papazian
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