CHYPRE PRET A ORGANISER L'EVACUATION DES ETRANGERS DE SYRIE
Stephane
armenews.com
samedi 30 juin 2012
Chypre, qui va prendre la presidence semestrielle de l'Union europeenne
le 1er juillet, est pret a organiser avec ses partenaires europeens
une operation d'evacuation de ressortissants etrangers de Syrie,
indique la ministre des Affaires etrangères chypriote. "Nous sommes
seulement a 100 kilomètres des côtes libanaises et syriennes.
Quoi qu'il se passe la-bas, cela nous affectera", souligne Erato
Kozakou-Marcoullis dans un entretien accorde a l'AFP.
"Nous sommes extremement preoccupes par la situation, surtout en Syrie,
et c'est pourquoi nous avons pris dès le debut la position que nous
devions eviter a tout prix une intervention militaire. A notre avis,
une operation militaire en Syrie creera une situation explosive dans
toute la region, qui ne se limitera pas a la Syrie", ajoute-t-elle.
Rappelant le rôle de Chypre dans l'evacuation de 65.000 ressortissants
etrangers du Liban en 2006 lors de la guerre entre ce pays et Israël,
elle precise avoir rappele a ses homologues europeens la situation
geographique de l'île face a une telle eventualite. "Nous passons
notre temps a leur rappeler. Lors de chaque Conseil des ministres
des Affaires etrangères, je rappelle non seulement notre proximite
geographique mais aussi les dangers et les menaces", lance Mme
Kozakou-Marcoullis.
"Si ces refugies potentiels et demandeurs d'asile n'arrivent pas par
la mer, ils arriveront par le biais des zones occupees et c'est notre
plus grand problème actuellement", declare la ministre. La Turquie
occupe depuis 1974 le tiers nord-est de Chypre qui est separe de
la Republique de Chypre par une "ligne verte" dont la surveillance
est confiee aux Nations Unies. La partie nord-est de Chypre s'est
auto-proclamee Republique turque de Chypre-Nord (RTCN) mais n'est
reconnue que par Ankara.
Dialogue avec la Turquie
"Imaginez qu'il y ait un bouleversement gigantesque au Moyen-Orient,
la plupart des refugies arriveront par cette voie", redoute Mme
Kozakou-Marcoullis.
Evoquant le recent "afflux de refugies en Italie et a Malte" a la
suite des "soulèvements en Afrique du nord", elle estime que dans ce
contexte un des dossiers prioritaires dont elle heritera a la tete
de l'UE est la politique commune en matière d'asile.
Selon elle, "le fardeau doit etre partage entre les pays du sud de
l'Union europeenne et les pays du nord", les premiers supportant
l'essentiel du coût de l'accueil des refugies chasses de leur pays
par le Printemps arabe.
"Nous avons recemment pris la decision de ne pas renvoyer en Syrie
les demandeurs d'asile et les immigrants illegaux qui sont ici,
tant que la situation ne s'eclaircira pas. Mais il y a une limite a
ce que nous pouvons faire, nous sommes un petit pays", ajoute-t-elle.
"Nous nous preparons maintenant avec nos partenaires de l'UE pour
une possible evacuation (de Syrie). Nous avons un centre de gestion
de crise que nous avons renforce".
Concernant le règlement de la question de la partition de Chypre, Erato
Kozakou-Marcoullis indique ne pas s'attendre a ce qu'il soit favorise
par le fait que Chypre exercera pour six mois la presidence de l'UE.
Ankara a decide de geler les contacts avec la presidence de l'UE tant
qu'elle sera exercee par la Republique de Chypre.
"Cela n'a jamais ete a l'agenda et cela ne nous appartient pas en
tant que presidence de l'inscrire a l'agenda", assure la chef de la
diplomatie chypriote, tout en precisant que le thème des relations avec
la Turquie est regulièrement evoque lors des reunions des ministres
des Affaires etrangères et des chefs de gouvernement de l'UE.
"Nous avons toujours souhaite un dialogue avec la Turquie. Le problème
est que la Turquie a construit une barrière, une barrière en beton,
et non seulement ils ne nous reconnaissent pas mais ils ne veulent
meme pas nous parler. Il y a donc une impasse totale en ce qui concerne
un dialogue avec la Turquie", constate Mme Kozakou-Marcoullis.
Stephane
armenews.com
samedi 30 juin 2012
Chypre, qui va prendre la presidence semestrielle de l'Union europeenne
le 1er juillet, est pret a organiser avec ses partenaires europeens
une operation d'evacuation de ressortissants etrangers de Syrie,
indique la ministre des Affaires etrangères chypriote. "Nous sommes
seulement a 100 kilomètres des côtes libanaises et syriennes.
Quoi qu'il se passe la-bas, cela nous affectera", souligne Erato
Kozakou-Marcoullis dans un entretien accorde a l'AFP.
"Nous sommes extremement preoccupes par la situation, surtout en Syrie,
et c'est pourquoi nous avons pris dès le debut la position que nous
devions eviter a tout prix une intervention militaire. A notre avis,
une operation militaire en Syrie creera une situation explosive dans
toute la region, qui ne se limitera pas a la Syrie", ajoute-t-elle.
Rappelant le rôle de Chypre dans l'evacuation de 65.000 ressortissants
etrangers du Liban en 2006 lors de la guerre entre ce pays et Israël,
elle precise avoir rappele a ses homologues europeens la situation
geographique de l'île face a une telle eventualite. "Nous passons
notre temps a leur rappeler. Lors de chaque Conseil des ministres
des Affaires etrangères, je rappelle non seulement notre proximite
geographique mais aussi les dangers et les menaces", lance Mme
Kozakou-Marcoullis.
"Si ces refugies potentiels et demandeurs d'asile n'arrivent pas par
la mer, ils arriveront par le biais des zones occupees et c'est notre
plus grand problème actuellement", declare la ministre. La Turquie
occupe depuis 1974 le tiers nord-est de Chypre qui est separe de
la Republique de Chypre par une "ligne verte" dont la surveillance
est confiee aux Nations Unies. La partie nord-est de Chypre s'est
auto-proclamee Republique turque de Chypre-Nord (RTCN) mais n'est
reconnue que par Ankara.
Dialogue avec la Turquie
"Imaginez qu'il y ait un bouleversement gigantesque au Moyen-Orient,
la plupart des refugies arriveront par cette voie", redoute Mme
Kozakou-Marcoullis.
Evoquant le recent "afflux de refugies en Italie et a Malte" a la
suite des "soulèvements en Afrique du nord", elle estime que dans ce
contexte un des dossiers prioritaires dont elle heritera a la tete
de l'UE est la politique commune en matière d'asile.
Selon elle, "le fardeau doit etre partage entre les pays du sud de
l'Union europeenne et les pays du nord", les premiers supportant
l'essentiel du coût de l'accueil des refugies chasses de leur pays
par le Printemps arabe.
"Nous avons recemment pris la decision de ne pas renvoyer en Syrie
les demandeurs d'asile et les immigrants illegaux qui sont ici,
tant que la situation ne s'eclaircira pas. Mais il y a une limite a
ce que nous pouvons faire, nous sommes un petit pays", ajoute-t-elle.
"Nous nous preparons maintenant avec nos partenaires de l'UE pour
une possible evacuation (de Syrie). Nous avons un centre de gestion
de crise que nous avons renforce".
Concernant le règlement de la question de la partition de Chypre, Erato
Kozakou-Marcoullis indique ne pas s'attendre a ce qu'il soit favorise
par le fait que Chypre exercera pour six mois la presidence de l'UE.
Ankara a decide de geler les contacts avec la presidence de l'UE tant
qu'elle sera exercee par la Republique de Chypre.
"Cela n'a jamais ete a l'agenda et cela ne nous appartient pas en
tant que presidence de l'inscrire a l'agenda", assure la chef de la
diplomatie chypriote, tout en precisant que le thème des relations avec
la Turquie est regulièrement evoque lors des reunions des ministres
des Affaires etrangères et des chefs de gouvernement de l'UE.
"Nous avons toujours souhaite un dialogue avec la Turquie. Le problème
est que la Turquie a construit une barrière, une barrière en beton,
et non seulement ils ne nous reconnaissent pas mais ils ne veulent
meme pas nous parler. Il y a donc une impasse totale en ce qui concerne
un dialogue avec la Turquie", constate Mme Kozakou-Marcoullis.