TURQUIE/PROCES KCK : RAGIP ZARAKOLU RISQUE LA PRISON
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=65229
Publie le : 02-07-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le procès du celèbre
editeur et journaliste Ragip Zarakolu s'ouvre aujourd'hui devant la
15ème chambre de la cour d'Assises d'Istanbul chargee des dossiers de
terrorisme et de crime organise. Au total, 193 accuses comparaissent
dans le dossier KCK (Koma Civaken Kurdistan, Union des communautes du
Kurdistan), dont 132 sont toujours en detention preventive. Le procès
se tiendra au sein meme de la prison de haute securite de Silivri,
au nord d'Istanbul. " Internationalement reconnu comme une icône de
la defense des droits de l'homme et de la liberte d'expression en
Turquie, Ragip Zarakolu risque une nouvelle fois d'etre envoye en
prison. Le voici a nouveau contraint de s'expliquer devant la justice
pour ses prises de position courageuses. Ce seul fait en dit long
sur le terrible retour en arrière qui menace aujourd'hui la presse
et la societe civile turques ", a declare Reporters sans frontières.
Fondateur de la ligue de defense des droits de l'homme IHD, Ragip
Zarakolu est depuis longtemps en première ligne pour la reconnaissance
du genocide armenien et les droits des minorites. Sa maison d'edition
Belge (Document) ~\uvre concrètement a repousser les limites de la
censure sur ces sujets. Le Collectif VAN vous invite a lire cette
information publiee sur le site des Reporters Sans Frontières le 2
juillet 2012.
Legende photo: (Photo : Today's Zaman / AA)
Reporters Sans Frontières
Turquie
Affaire KCK : Ragip Zarakolu et trois autres journalistes risquent
la prison
Publie le lundi 2 juillet 2012.
Le procès du celèbre editeur et journaliste Ragip Zarakolu, et de
ses confrères Songul Karatagna, Kazim Seker et Hasan Ozgunes, s'ouvre
aujourd'hui devant la 15ème chambre de la cour d'Assises d'Istanbul
chargee des dossiers de terrorisme et de crime organise. Au total, 193
accuses comparaissent dans le dossier KCK (Koma Civaken Kurdistan,
Union des communautes du Kurdistan), dont 132 sont toujours en
detention preventive. Le procès se tiendra au sein meme de la prison
de haute securite de Silivri, au nord d'Istanbul.
" Internationalement reconnu comme une icône de la defense des
droits de l'homme et de la liberte d'expression en Turquie, Ragip
Zarakolu risque une nouvelle fois d'etre envoye en prison. Le voici
a nouveau contraint de s'expliquer devant la justice pour ses prises
de position courageuses. Ce seul fait en dit long sur le terrible
retour en arrière qui menace aujourd'hui la presse et la societe
civile turques ", a declare Reporters sans frontières.
" Le procès qui s'ouvre aujourd'hui est hautement symbolique.
Criminalisation de la liberte d'expression, abus de la detention
provisoire, recours a la loi antiterroriste et a un tribunal
d'exception : les travers du système judiciaire turc sont pousses
jusqu'a la caricature. Une fois de plus, l'amalgame règne et la
justice, fidèle a son interpretation repressive de la loi, assimile des
intellectuels critiques a des terroristes armes. Tous les journalistes
encore en detention doivent immediatement etre remis en liberte et
beneficier d'un procès equitable. "
Arrete le 28 octobre 2011 en depit de son âge (63 ans) et de sa
sante fragile, Ragip Zarakolu a ete remis en liberte conditionnelle
le 10 avril dernier, ainsi que Songul Karatagna. Comme un aveu de la
faiblesse du dossier, la Cour a decide de prendre en compte " l'etat
des preuves ", " la duree passee en detention " et " la possibilite que
le chef d'accusation puisse changer ". Kazim Seker et Hasan Ozgunes,
en revanche, sont toujours detenus dans la prison de Kandira, dans
la ville de Kocaeli (Nord-Ouest).
Fondateur de la ligue de defense des droits de l'homme IHD, Ragip
Zarakolu est depuis longtemps en première ligne pour la reconnaissance
du genocide armenien et les droits des minorites. Sa maison d'edition
Belge (Document) ~\uvre concrètement a repousser les limites de la
censure sur ces sujets. Ancien directeur de publication du journal
pro-kurde Ozgur Gundem, il collabore regulièrement avec Gunluk
Evrensel et preside le Comite pour la liberte de publier au sein de
l'Union turque des editeurs (TYB). Son action lui a valu de nombreuses
recompenses internationales. En fevrier 2012, alors qu'il etait en
prison, il a ete nomine pour le Prix Nobel de la Paix.
Il est aujourd'hui accuse d'avoir " aide volontairement l'organisation
[KCK], bien qu'il soit etabli qu'il ne fait pas partie de sa hierarchie
". Si l'enquete s'etait interessee a ses chroniques pour Ozgur Gundem
et a ses " trop nombreux " voyages a l'etranger, l'acte d'accusation
lui reproche essentiellement d'avoir assiste a l'inauguration de
l'Academie politique d'Istanbul, liee au parti pro-kurde BDP (legal
et represente au Parlement), et d'y avoir donne des cours. Juge sur
le fondement des articles 220.7 et 314.3 du Code penal et de l'article
5 de la Loi 3713 antiterroriste, il risque jusqu'a 15 ans de prison.
Les editeurs du quotidien Ozgur Gundem, Kazim Seker et Songul
Karatagna sont quant a eux accuses d'appartenir au PKK et risquent
respectivement 15 et 20 ans de prison. Hasan Ozgunes, chroniqueur du
quotidien en langue kurde Azadiya Welat, est accuse de faire partie
des dirigeants du PKK. L'acte d'accusation se fonde essentiellement
sur des livres retrouves chez eux, leur presence lors de manifestations
ou a l'Academie politique d'Istanbul.
De nombreux representants d'organisations et de medias internationaux
se sont deplaces pour assister a l'ouverture du procès, malgre une
interdiction annoncee la veille par le president du tribunal. Parmi
eux, le correspondant de Reporters sans frontières Erol Onderoglu,
le representant du conseil d'administration de l'Association
internationale des editeurs (IPA) Bjørn Smith-Simonsen et le president
de son Comite pour la liberte de publier Alexis Krikorian, le
vice-president de PEN International Eugene Schoulgin et la directrice
de son Comite des ecrivains en prison Sarah Wyatt.
Le 29 juin, des centaines de manifestants se sont reunis a l'appel
de la plate-forme GOP sur l'avenue Istiklal d'Istanbul, aux cris de
" Videz les prisons, liberte aux journalistes ! ", pour demander la
liberation immediate et sans condition des journalistes emprisonnes.
Depuis 2009, plus de 5000 personnes ont ete arretees dans le cadre
des operations policières de grande envergure lancees contre le KCK,
soupconne d'etre le pilier urbain du PKK. Parmi elles, de nombreux
representants locaux du BDP, avocats, journalistes et syndicalistes.
Une quarantaine de professionnels des medias ont ete interpelles
en decembre 2011 lors de rafles coordonnees dans plusieurs villes
du pays. Dans un autre volet de l'affaire, le procès de 37 avocats
incarceres depuis l'automne s'ouvrira le 16 juillet 2012, en presence
de representants du Barreau de Paris.
Pour aller plus loin :
Lire le rapport d'enquete de la FIDH sur la criminalisation des
defenseurs des droits de l'homme : "Presumes coupables" (juin 2012)
Lire le rapport d'enquete de Reporters sans frontières sur les rapports
entre justice et medias en Turquie : "Un livre n'est pas une bombe"
(juin 2011)
Le blog Freedom for Ragip ! (en anglais)
Dossier "Liberte pour Ragip Zarakolu" sur le site du collectif VAN
(en francais), qui recense les divers appels et petitions de soutien
Lire aussi:
Turquie : un futur Prix Nobel en prison ?
Retour a la rubrique
Source/Lien : Reporters Sans Frontières
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=65229
Publie le : 02-07-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le procès du celèbre
editeur et journaliste Ragip Zarakolu s'ouvre aujourd'hui devant la
15ème chambre de la cour d'Assises d'Istanbul chargee des dossiers de
terrorisme et de crime organise. Au total, 193 accuses comparaissent
dans le dossier KCK (Koma Civaken Kurdistan, Union des communautes du
Kurdistan), dont 132 sont toujours en detention preventive. Le procès
se tiendra au sein meme de la prison de haute securite de Silivri,
au nord d'Istanbul. " Internationalement reconnu comme une icône de
la defense des droits de l'homme et de la liberte d'expression en
Turquie, Ragip Zarakolu risque une nouvelle fois d'etre envoye en
prison. Le voici a nouveau contraint de s'expliquer devant la justice
pour ses prises de position courageuses. Ce seul fait en dit long
sur le terrible retour en arrière qui menace aujourd'hui la presse
et la societe civile turques ", a declare Reporters sans frontières.
Fondateur de la ligue de defense des droits de l'homme IHD, Ragip
Zarakolu est depuis longtemps en première ligne pour la reconnaissance
du genocide armenien et les droits des minorites. Sa maison d'edition
Belge (Document) ~\uvre concrètement a repousser les limites de la
censure sur ces sujets. Le Collectif VAN vous invite a lire cette
information publiee sur le site des Reporters Sans Frontières le 2
juillet 2012.
Legende photo: (Photo : Today's Zaman / AA)
Reporters Sans Frontières
Turquie
Affaire KCK : Ragip Zarakolu et trois autres journalistes risquent
la prison
Publie le lundi 2 juillet 2012.
Le procès du celèbre editeur et journaliste Ragip Zarakolu, et de
ses confrères Songul Karatagna, Kazim Seker et Hasan Ozgunes, s'ouvre
aujourd'hui devant la 15ème chambre de la cour d'Assises d'Istanbul
chargee des dossiers de terrorisme et de crime organise. Au total, 193
accuses comparaissent dans le dossier KCK (Koma Civaken Kurdistan,
Union des communautes du Kurdistan), dont 132 sont toujours en
detention preventive. Le procès se tiendra au sein meme de la prison
de haute securite de Silivri, au nord d'Istanbul.
" Internationalement reconnu comme une icône de la defense des
droits de l'homme et de la liberte d'expression en Turquie, Ragip
Zarakolu risque une nouvelle fois d'etre envoye en prison. Le voici
a nouveau contraint de s'expliquer devant la justice pour ses prises
de position courageuses. Ce seul fait en dit long sur le terrible
retour en arrière qui menace aujourd'hui la presse et la societe
civile turques ", a declare Reporters sans frontières.
" Le procès qui s'ouvre aujourd'hui est hautement symbolique.
Criminalisation de la liberte d'expression, abus de la detention
provisoire, recours a la loi antiterroriste et a un tribunal
d'exception : les travers du système judiciaire turc sont pousses
jusqu'a la caricature. Une fois de plus, l'amalgame règne et la
justice, fidèle a son interpretation repressive de la loi, assimile des
intellectuels critiques a des terroristes armes. Tous les journalistes
encore en detention doivent immediatement etre remis en liberte et
beneficier d'un procès equitable. "
Arrete le 28 octobre 2011 en depit de son âge (63 ans) et de sa
sante fragile, Ragip Zarakolu a ete remis en liberte conditionnelle
le 10 avril dernier, ainsi que Songul Karatagna. Comme un aveu de la
faiblesse du dossier, la Cour a decide de prendre en compte " l'etat
des preuves ", " la duree passee en detention " et " la possibilite que
le chef d'accusation puisse changer ". Kazim Seker et Hasan Ozgunes,
en revanche, sont toujours detenus dans la prison de Kandira, dans
la ville de Kocaeli (Nord-Ouest).
Fondateur de la ligue de defense des droits de l'homme IHD, Ragip
Zarakolu est depuis longtemps en première ligne pour la reconnaissance
du genocide armenien et les droits des minorites. Sa maison d'edition
Belge (Document) ~\uvre concrètement a repousser les limites de la
censure sur ces sujets. Ancien directeur de publication du journal
pro-kurde Ozgur Gundem, il collabore regulièrement avec Gunluk
Evrensel et preside le Comite pour la liberte de publier au sein de
l'Union turque des editeurs (TYB). Son action lui a valu de nombreuses
recompenses internationales. En fevrier 2012, alors qu'il etait en
prison, il a ete nomine pour le Prix Nobel de la Paix.
Il est aujourd'hui accuse d'avoir " aide volontairement l'organisation
[KCK], bien qu'il soit etabli qu'il ne fait pas partie de sa hierarchie
". Si l'enquete s'etait interessee a ses chroniques pour Ozgur Gundem
et a ses " trop nombreux " voyages a l'etranger, l'acte d'accusation
lui reproche essentiellement d'avoir assiste a l'inauguration de
l'Academie politique d'Istanbul, liee au parti pro-kurde BDP (legal
et represente au Parlement), et d'y avoir donne des cours. Juge sur
le fondement des articles 220.7 et 314.3 du Code penal et de l'article
5 de la Loi 3713 antiterroriste, il risque jusqu'a 15 ans de prison.
Les editeurs du quotidien Ozgur Gundem, Kazim Seker et Songul
Karatagna sont quant a eux accuses d'appartenir au PKK et risquent
respectivement 15 et 20 ans de prison. Hasan Ozgunes, chroniqueur du
quotidien en langue kurde Azadiya Welat, est accuse de faire partie
des dirigeants du PKK. L'acte d'accusation se fonde essentiellement
sur des livres retrouves chez eux, leur presence lors de manifestations
ou a l'Academie politique d'Istanbul.
De nombreux representants d'organisations et de medias internationaux
se sont deplaces pour assister a l'ouverture du procès, malgre une
interdiction annoncee la veille par le president du tribunal. Parmi
eux, le correspondant de Reporters sans frontières Erol Onderoglu,
le representant du conseil d'administration de l'Association
internationale des editeurs (IPA) Bjørn Smith-Simonsen et le president
de son Comite pour la liberte de publier Alexis Krikorian, le
vice-president de PEN International Eugene Schoulgin et la directrice
de son Comite des ecrivains en prison Sarah Wyatt.
Le 29 juin, des centaines de manifestants se sont reunis a l'appel
de la plate-forme GOP sur l'avenue Istiklal d'Istanbul, aux cris de
" Videz les prisons, liberte aux journalistes ! ", pour demander la
liberation immediate et sans condition des journalistes emprisonnes.
Depuis 2009, plus de 5000 personnes ont ete arretees dans le cadre
des operations policières de grande envergure lancees contre le KCK,
soupconne d'etre le pilier urbain du PKK. Parmi elles, de nombreux
representants locaux du BDP, avocats, journalistes et syndicalistes.
Une quarantaine de professionnels des medias ont ete interpelles
en decembre 2011 lors de rafles coordonnees dans plusieurs villes
du pays. Dans un autre volet de l'affaire, le procès de 37 avocats
incarceres depuis l'automne s'ouvrira le 16 juillet 2012, en presence
de representants du Barreau de Paris.
Pour aller plus loin :
Lire le rapport d'enquete de la FIDH sur la criminalisation des
defenseurs des droits de l'homme : "Presumes coupables" (juin 2012)
Lire le rapport d'enquete de Reporters sans frontières sur les rapports
entre justice et medias en Turquie : "Un livre n'est pas une bombe"
(juin 2011)
Le blog Freedom for Ragip ! (en anglais)
Dossier "Liberte pour Ragip Zarakolu" sur le site du collectif VAN
(en francais), qui recense les divers appels et petitions de soutien
Lire aussi:
Turquie : un futur Prix Nobel en prison ?
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Source/Lien : Reporters Sans Frontières