TURQUIE : UN PROCES POLITIQUE GéANT EBUTE CE 2 JUILLET
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=65208
Publié le : 02-07-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
propose cette information publiée sur le site susam-sokak.fr, le blog
d'Etienne Copeaux, le 1er juillet 2012. Ã~Itienne Copeaux est un
historien spécialiste du monde turc. Chercheur au Groupe de recherches
et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient a Lyon, il
s'intéresse particulièrement au nationalisme en Turquie.
Légende photo : Hommage a Ragip Zarakolu - Création Séta
Papazian/Collectif VAN - www.collectifvan.org - 22 avril 2012
susam-sokak.fr
Silivri : Un procès politique géant, dans un contexte de plus en plus répressif
Dimanche 1 juillet 2012
Le procès géant de Silivri, dit Â" procès du KCK Â" (Koma Civakên
Kurdistan - Union des Communautés du Kurdistan) va débuter ce lundi 2
juillet, sous les yeux d'observateurs internationaux et de
personnalités venues pour apporter leur soutien aux accusés. Pendant
ce temps, et bien que le Premier ministre Erdogan a recu la députée
kurde Leyla Zana pendant plus d'une heure, la politique d'intimidation
continue, avec des rafles dans les milieux du syndicalisme.
Selon le député BDP Sebahat Tuncel, Â" Lors du procès KCK, ce n'est pas
seulement l'avenir des Kurdes, c'est l'avenir de la démocratie en
Turquie qui va se jouer Â". Tuncel a dénoncé le pressions qui se
renforcent non seulement sur le BDP, mais aussi sur le Congrès
démocratique des peuples (Halkların Demokratik Kongresi, HDK), sur les
membres du Parti socialiste des opprimés (Ezilenlerin Sosyalist
Partisi, ESP) ; il a tout particulièrement dénoncé l'arrestation du
président du KESK (syndicat de la fonction publique) Lami Ozgen (voir
plus loin).
Le procès qui va s'ouvrir au tribunal de Silivri, dit Â" procès KCK Â",
sera mené par le procureur Adnan Cimen qui a préparé l'acte
d'accusation de 750 pages. Sur les 193 prévenus (parmi lesquels Busra
Ersanlı et Ragıp Zarakolu), 51 sont accusés de Â" direction d'un
mouvement terroriste Â" ou de Â" soutien a un mouvement terroriste Â".
Busra Ersanlı encourt entre 15 et 22 ans de prison tandis qu'une peine
de 7,5 a 15 ans de prison a été requise contre Ragıp Zarakolu, accusé
de Â" soutien conscient et volontaire a une organisation [terroriste]
sans en être membre Â".
L'acte d'accusation commence par la longue liste des 193 accusés
comportant pour chacun la filiation, le lieu de naissance, de
résidence habituel, la mention éventuelle Â" tutuklu Â"(en état
d'arrestation - presque dans tous les cas) et le lieu de détention, le
nom des défenseurs, la date d'arrestation, de mise en examen et de
détention, enfin le chef d'inculpation, presque invariablement Â"
participation a la direction d'un mouvement terroriste armé Â", Â"
membre d'un mouvement terroriste armé Â", Â" actions de propagande en
faveur d'un mouvement terroriste Â".
Cette liste permet une constatation d'évidence :182 accusés sur 193
sont originaires des départements du sud-est, les départements a forte
population kurde...
Le texte complet (en turc) de l'acte d'accusation est accessible par ce lien.
Une délégation du WTI pour soutenir Ayse Berktay
Le procès de Silivri sera suivi par une délégation d'observateurs
internationaux. Parmi eux, des membres du Tribunal mondial sur l'Irak
(WTI) qui espèrent également rencontrer la traductrice Ayse Berktay,
détenue depuis octobre a la prison pour femmes de Bakırköy (Istanbul).
Au cours d'une conférence de presse, les membres du WTI ont dénoncé la
détention de plus de 8 000 (huit mille) personnes en Turquie sous
prétexte de Â" lutte contre le terrorisme Â". Â" En réalité ces personnes
ont été arrêtées en raison de leur soutien aux citoyens kurdes de
Turquie, et de leurs activités en faveur de la démocratie. Ce sont des
universitaires, des journalistes, des avocats, des étudiants, des
élus, traducteurs et éditeurs Â", tous arrêtés dans le cadre de l' Â"
opération KCK Â". Le BDP paie un lourd tribu dans ces opérations. Â"
La délégation du WTI a déclaré notamment : Â" Nous voulons attirer
l'attention de l'opinion publique sur Ayse Berktay, traductrice,
chercheuse et militante pour la paix et la justice mondiales. (...) Ayse
Berktay a participé en 2003 a la création du Tribunal mondial sur
l'Irak (WTI) et figurait parmi les personnes qui ont organisé la
session finale a Istanbul en 2005. Nous savons qu'Ayse Berktay est une
personne honorable et intègre. Elle n'est pas une terroriste, elle est
une idéaliste qui se dévoue a la cause de la paix et de la démocratie.
Si nous sommes a Istanbul, c'est pour témoigner de notre soutien a
Ayse Berktay et a tous ceux et celles qui tentent, par des moyens
démocratiques, de s'opposer a la solution choisie par l'Etat pour
résoudre la question kurde, la violence, et qui sont pour cette raison
accusés de terrorisme. Â"
Â" L' 'opération KCK' vise a faire peur aux militants de la démocratie,
a faire taire l'opposition. (...) Alors qu'on désigne la Turquie comme
un modèle pour le monde arabe, les arrestations et le procès qui
commence sont une honte pour la Turquie. Nous demandons au
gouvernement turc de renoncer a poursuivre les initiatives
démocratiques qui soutiennent les revendications des citoyens kurdes
de Turquie. Nous demandons que le gouvernement cesse de considérer
l'engagement politique comme une 'activité terroriste'. Nous demandons
la libération d'Ayse Berktay et de tous les prisonniers politiques
détenus en Turquie. Â"
A Strasbourg, Ertugrul Kurkcu dresse le bilan de la répression
Ertugrul Kurkcu est membre de l'assemblée de la gauche européenne
(Strasbourg), député de Mersin (BDP) ; il a pris la parole lors d'une
conférence de presse a l'occasion de la 3e session de l'Assemblée
ordinaire des parlementaires du conseil de l'Europe.
Rappelant que ce 16 juin, 13 détenus sont morts lors d'une révolte a
la prison d'Urfa, il évalue l'augmentation du nombre des détenus en
Turquie a 250 % depuis que le parti AKP est au pouvoir (2002), sans
augmentation de la capacité des prisons, alors que l'augmentation de
la population au cours de la même période n'est que de 4,5 %. Le
nombre de détenus est ainsi passé de 55 209 (2001) a 125 100, d'après
les données du ministère de la justice.
A Urfa, la révolte est survenue parce que les détenus voulaient
protester contre leurs conditions de détention : dans certaines
cellules prévues pour trois personnes, on s'entasse jusqu'a 18. Les
détenus ont mis le feu a leurs matelas, les gardiens ont tardé a
prévenir les secours qui sont intervenus trop tard. Le drame d'Urfa a
attiré l'attention mais ce n'est pas la seule révolte ; d'autres ont
eu lieu a Antep, a Osmaniye, a Karaman. Des enfants détenus sont
concernés. La prison d'Urfa est prévue pour 300 détenus, alors qu'on
en compte presque 1000 actuellement.
Selon Kurkcu, 8 995 personnes sont détenues pour Â" activités
terroristes Â" ; on compte parmi eux 9 députés élus régulièrement en
2011, 16 maires, 442 membres de conseils municipaux ou muhtar
(administrateurs de villages ou de quartiers), environ 500 étudiants,
100 journalistes, en plus des personnalités connues (universitaires,
éditeurs, écrivains).
Ainsi, selon une recherche opérée par Associated Pressen septembre
2011, la Turquie emprisonne un tiers des personnes accusées de Â"
terrorisme Â" dans le monde, depuis le 11 septembre 2001 : 12 897
personnes sur un total mondial de 35 117.
Rafle de syndicalistes
Mais alors que le procès de Silivri se prépare, l'intimidation des
mouvements d'opposition continue. Le 25 juin, toujours dans le cadre
de l'opération KCK, la police a effectué des descentes sur le siège
central du KESK (Kamu Emekcileri Sendikaları Konfederasyonu,
Confédération des syndicats de la fonction publique) a Ankara, et sur
les sections locales. Outre le président du KESK Lami Ozgen, 65
syndicalistes ont été arrêtés, souvent a leur domicile, tôt le matin.
La rafle a touché également les syndicats affiliés a la confédération,
notamment le syndicat des enseignants (Egitim-Sen), le syndicat des
employés des services sociaux et de santé, le syndicat des entreprises
publiques du secteur de l'énergie et des mines.
Dès 17 heures, des manifestations de protestation ont eu lieu ; a
Ankara où les manifestants ont marché de Kızılay jusqu'au ministère,
en clamant : Â" Nous ne nous soumettrons pas a l'AKP Â", Â" Envers et
contre tout, le syndicalisme ! Envers et contre tout, le KESK ! Â". Des
députés du BDP étaient venus apporter leur soutien. A Istanbul, un
défilé s'est déroulé de Tunel a la place de Taksim.
Au cours d'une conférence de presse, le secrétaire général du KESK
İsmail HakkıTombul a rappelé que le 14 février déja, 9 femmes
syndicalistes du KESK avaient été arrêtées. Il a énuméré les causes
des arrestations :la grève du 21 décembre, les manifestations du 28
mars contre la loi dite 4+4+4 (article en francais) et les grèves qui
ont eu lieu par la suite.
Tombul a souligné que les personnes arrêtées ont un point commun : la
plupart sont Kurdes.
A la date du 29 juin, une grande partie des syndicalistes, dont Lami
Ozgen, ont été libérés. Mais quelles que soient les suites judiciaires
de cette rafle, il est clair que la police cherche a intimider les
opposants. Selon la députée d'Igdir Pervin Buldan, Â" La Turquie
traverse une période anormale. Il faut la remettre dans le chemin de
l'Etat de droit Â".
Sources: Agence bianet.org, 25-29 juin 2012
Compléments (en turc) sur cette information par ce lien : â~@¨KESK'e KCK
Operasyonu
Lire aussi:
Turquie : un futur Prix Nobel en prison ?
Liberté pour Ragip Zarakolu : Dossier complet
Retour a la rubrique
TÃ~ILÃ~ICHARGER :
Hommage a Ragip Zarakolu - Visuel de la stèle de 3 mètres
Source/Lien : susam-sokak.fr
From: A. Papazian
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Publié le : 02-07-2012
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d'Etienne Copeaux, le 1er juillet 2012. Ã~Itienne Copeaux est un
historien spécialiste du monde turc. Chercheur au Groupe de recherches
et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient a Lyon, il
s'intéresse particulièrement au nationalisme en Turquie.
Légende photo : Hommage a Ragip Zarakolu - Création Séta
Papazian/Collectif VAN - www.collectifvan.org - 22 avril 2012
susam-sokak.fr
Silivri : Un procès politique géant, dans un contexte de plus en plus répressif
Dimanche 1 juillet 2012
Le procès géant de Silivri, dit Â" procès du KCK Â" (Koma Civakên
Kurdistan - Union des Communautés du Kurdistan) va débuter ce lundi 2
juillet, sous les yeux d'observateurs internationaux et de
personnalités venues pour apporter leur soutien aux accusés. Pendant
ce temps, et bien que le Premier ministre Erdogan a recu la députée
kurde Leyla Zana pendant plus d'une heure, la politique d'intimidation
continue, avec des rafles dans les milieux du syndicalisme.
Selon le député BDP Sebahat Tuncel, Â" Lors du procès KCK, ce n'est pas
seulement l'avenir des Kurdes, c'est l'avenir de la démocratie en
Turquie qui va se jouer Â". Tuncel a dénoncé le pressions qui se
renforcent non seulement sur le BDP, mais aussi sur le Congrès
démocratique des peuples (Halkların Demokratik Kongresi, HDK), sur les
membres du Parti socialiste des opprimés (Ezilenlerin Sosyalist
Partisi, ESP) ; il a tout particulièrement dénoncé l'arrestation du
président du KESK (syndicat de la fonction publique) Lami Ozgen (voir
plus loin).
Le procès qui va s'ouvrir au tribunal de Silivri, dit Â" procès KCK Â",
sera mené par le procureur Adnan Cimen qui a préparé l'acte
d'accusation de 750 pages. Sur les 193 prévenus (parmi lesquels Busra
Ersanlı et Ragıp Zarakolu), 51 sont accusés de Â" direction d'un
mouvement terroriste Â" ou de Â" soutien a un mouvement terroriste Â".
Busra Ersanlı encourt entre 15 et 22 ans de prison tandis qu'une peine
de 7,5 a 15 ans de prison a été requise contre Ragıp Zarakolu, accusé
de Â" soutien conscient et volontaire a une organisation [terroriste]
sans en être membre Â".
L'acte d'accusation commence par la longue liste des 193 accusés
comportant pour chacun la filiation, le lieu de naissance, de
résidence habituel, la mention éventuelle Â" tutuklu Â"(en état
d'arrestation - presque dans tous les cas) et le lieu de détention, le
nom des défenseurs, la date d'arrestation, de mise en examen et de
détention, enfin le chef d'inculpation, presque invariablement Â"
participation a la direction d'un mouvement terroriste armé Â", Â"
membre d'un mouvement terroriste armé Â", Â" actions de propagande en
faveur d'un mouvement terroriste Â".
Cette liste permet une constatation d'évidence :182 accusés sur 193
sont originaires des départements du sud-est, les départements a forte
population kurde...
Le texte complet (en turc) de l'acte d'accusation est accessible par ce lien.
Une délégation du WTI pour soutenir Ayse Berktay
Le procès de Silivri sera suivi par une délégation d'observateurs
internationaux. Parmi eux, des membres du Tribunal mondial sur l'Irak
(WTI) qui espèrent également rencontrer la traductrice Ayse Berktay,
détenue depuis octobre a la prison pour femmes de Bakırköy (Istanbul).
Au cours d'une conférence de presse, les membres du WTI ont dénoncé la
détention de plus de 8 000 (huit mille) personnes en Turquie sous
prétexte de Â" lutte contre le terrorisme Â". Â" En réalité ces personnes
ont été arrêtées en raison de leur soutien aux citoyens kurdes de
Turquie, et de leurs activités en faveur de la démocratie. Ce sont des
universitaires, des journalistes, des avocats, des étudiants, des
élus, traducteurs et éditeurs Â", tous arrêtés dans le cadre de l' Â"
opération KCK Â". Le BDP paie un lourd tribu dans ces opérations. Â"
La délégation du WTI a déclaré notamment : Â" Nous voulons attirer
l'attention de l'opinion publique sur Ayse Berktay, traductrice,
chercheuse et militante pour la paix et la justice mondiales. (...) Ayse
Berktay a participé en 2003 a la création du Tribunal mondial sur
l'Irak (WTI) et figurait parmi les personnes qui ont organisé la
session finale a Istanbul en 2005. Nous savons qu'Ayse Berktay est une
personne honorable et intègre. Elle n'est pas une terroriste, elle est
une idéaliste qui se dévoue a la cause de la paix et de la démocratie.
Si nous sommes a Istanbul, c'est pour témoigner de notre soutien a
Ayse Berktay et a tous ceux et celles qui tentent, par des moyens
démocratiques, de s'opposer a la solution choisie par l'Etat pour
résoudre la question kurde, la violence, et qui sont pour cette raison
accusés de terrorisme. Â"
Â" L' 'opération KCK' vise a faire peur aux militants de la démocratie,
a faire taire l'opposition. (...) Alors qu'on désigne la Turquie comme
un modèle pour le monde arabe, les arrestations et le procès qui
commence sont une honte pour la Turquie. Nous demandons au
gouvernement turc de renoncer a poursuivre les initiatives
démocratiques qui soutiennent les revendications des citoyens kurdes
de Turquie. Nous demandons que le gouvernement cesse de considérer
l'engagement politique comme une 'activité terroriste'. Nous demandons
la libération d'Ayse Berktay et de tous les prisonniers politiques
détenus en Turquie. Â"
A Strasbourg, Ertugrul Kurkcu dresse le bilan de la répression
Ertugrul Kurkcu est membre de l'assemblée de la gauche européenne
(Strasbourg), député de Mersin (BDP) ; il a pris la parole lors d'une
conférence de presse a l'occasion de la 3e session de l'Assemblée
ordinaire des parlementaires du conseil de l'Europe.
Rappelant que ce 16 juin, 13 détenus sont morts lors d'une révolte a
la prison d'Urfa, il évalue l'augmentation du nombre des détenus en
Turquie a 250 % depuis que le parti AKP est au pouvoir (2002), sans
augmentation de la capacité des prisons, alors que l'augmentation de
la population au cours de la même période n'est que de 4,5 %. Le
nombre de détenus est ainsi passé de 55 209 (2001) a 125 100, d'après
les données du ministère de la justice.
A Urfa, la révolte est survenue parce que les détenus voulaient
protester contre leurs conditions de détention : dans certaines
cellules prévues pour trois personnes, on s'entasse jusqu'a 18. Les
détenus ont mis le feu a leurs matelas, les gardiens ont tardé a
prévenir les secours qui sont intervenus trop tard. Le drame d'Urfa a
attiré l'attention mais ce n'est pas la seule révolte ; d'autres ont
eu lieu a Antep, a Osmaniye, a Karaman. Des enfants détenus sont
concernés. La prison d'Urfa est prévue pour 300 détenus, alors qu'on
en compte presque 1000 actuellement.
Selon Kurkcu, 8 995 personnes sont détenues pour Â" activités
terroristes Â" ; on compte parmi eux 9 députés élus régulièrement en
2011, 16 maires, 442 membres de conseils municipaux ou muhtar
(administrateurs de villages ou de quartiers), environ 500 étudiants,
100 journalistes, en plus des personnalités connues (universitaires,
éditeurs, écrivains).
Ainsi, selon une recherche opérée par Associated Pressen septembre
2011, la Turquie emprisonne un tiers des personnes accusées de Â"
terrorisme Â" dans le monde, depuis le 11 septembre 2001 : 12 897
personnes sur un total mondial de 35 117.
Rafle de syndicalistes
Mais alors que le procès de Silivri se prépare, l'intimidation des
mouvements d'opposition continue. Le 25 juin, toujours dans le cadre
de l'opération KCK, la police a effectué des descentes sur le siège
central du KESK (Kamu Emekcileri Sendikaları Konfederasyonu,
Confédération des syndicats de la fonction publique) a Ankara, et sur
les sections locales. Outre le président du KESK Lami Ozgen, 65
syndicalistes ont été arrêtés, souvent a leur domicile, tôt le matin.
La rafle a touché également les syndicats affiliés a la confédération,
notamment le syndicat des enseignants (Egitim-Sen), le syndicat des
employés des services sociaux et de santé, le syndicat des entreprises
publiques du secteur de l'énergie et des mines.
Dès 17 heures, des manifestations de protestation ont eu lieu ; a
Ankara où les manifestants ont marché de Kızılay jusqu'au ministère,
en clamant : Â" Nous ne nous soumettrons pas a l'AKP Â", Â" Envers et
contre tout, le syndicalisme ! Envers et contre tout, le KESK ! Â". Des
députés du BDP étaient venus apporter leur soutien. A Istanbul, un
défilé s'est déroulé de Tunel a la place de Taksim.
Au cours d'une conférence de presse, le secrétaire général du KESK
İsmail HakkıTombul a rappelé que le 14 février déja, 9 femmes
syndicalistes du KESK avaient été arrêtées. Il a énuméré les causes
des arrestations :la grève du 21 décembre, les manifestations du 28
mars contre la loi dite 4+4+4 (article en francais) et les grèves qui
ont eu lieu par la suite.
Tombul a souligné que les personnes arrêtées ont un point commun : la
plupart sont Kurdes.
A la date du 29 juin, une grande partie des syndicalistes, dont Lami
Ozgen, ont été libérés. Mais quelles que soient les suites judiciaires
de cette rafle, il est clair que la police cherche a intimider les
opposants. Selon la députée d'Igdir Pervin Buldan, Â" La Turquie
traverse une période anormale. Il faut la remettre dans le chemin de
l'Etat de droit Â".
Sources: Agence bianet.org, 25-29 juin 2012
Compléments (en turc) sur cette information par ce lien : â~@¨KESK'e KCK
Operasyonu
Lire aussi:
Turquie : un futur Prix Nobel en prison ?
Liberté pour Ragip Zarakolu : Dossier complet
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From: A. Papazian