FRANCE
Paris ne prévoit pas de nouvelle loi sur le génocide arménien
Le gouvernement français ne remettra pas sur le métier la loi sur le
génocide arménien rejetée par le Conseil constitutionnel et cause, en
2011, d'une crise diplomatique entre la France et la Turquie, a laissé
entendre jeudi Laurent Fabius.
A l'issue d'un entretien avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu, le
ministre français des Affaires étrangères est en revanche resté très
prudent sur les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union
européenne.
Après le vote d'une loi pénalisant la négation des génocides, la
Turquie, qui n'a jamais reconnu sa responsabilité dans les massacres
d'Arméniens de 1915, avait rappelé son ambassadeur et pris des mesures
de représailles.
Lors d'une conférence de presse, Laurent Fabius a rappelé que cette
loi, dont la majorité parlementaire précédente avait pris
l'initiative, avait été jugée contraire à la Constitution de la France
par le Conseil constitutionnel.
`Donc il n'est pas possible de reprendre le même chemin, sinon le
résultat sera évidemment le même`, a-t-il ajouté.
La communauté arménienne de France compte environ 500.000 personnes,
selon les estimations les plus courantes.
Pendant la campagne de l'élection présidentielle, François Hollande,
comme son prédécesseur et rival Nicolas Sarkozy, avaient promis de
faire voter rapidement une nouvelle loi.
Depuis l'élection de François Hollande, Paris s'efforce cependant de
renouer des relations détendues avec Ankara, membre le plus oriental
de l'Alliance atlantique et partenaire incontournable au Moyen-Orient.
`Nous souhaitons la réconciliation entre l'Arménie et la Turquie et
nous soutiendrons évidemment tout effort qui est fait en ce sens`, a
souligné Laurent Fabius, qui a aussi souhaité un `développement du
débat historique pour apaiser les tensions`.
`Nous voulons que cet élément, qui a été vécu avec beaucoup de
difficultés en Turquie et en France, puisse être dépassé de bonne
foi`, a ajouté le chef de la diplomatie française.
LES PEUPLES, EN DERNIER RESSORT
Ahmet Davutoglu a pour sa part confirmé la levée des mesures de
représailles prises par la Turquie après le vote de la loi et annoncé
l'achèvement des formalités nécessaires à l'ouverture de deux
consulats turcs, à Bordeaux et Nantes.
Il a réaffirmé l'opposition de la Turquie à toute `approche
unilatérale` fondée sur des considérations de politique intérieure qui
`exploiterait la souffrance des peuples`.
`En dehors de ça, nous sommes tout à fait ouverts à parler de tout
ensemble (...) et à coopérer`, a-t-il ajouté.
Le ministre turc a par ailleurs rappelé le souhait de son pays
d'adhérer un jour à l'Union européenne -une adhésion à laquelle était
fermement opposé Nicolas Sarkozy.
`Nous sommes persuadés que la France sera parfaitement en mesure
d'évaluer la contribution stratégique que pourra faire la Turquie à
l'UE et (...) soutiendra la poursuite des négociations d'adhésion que
la Turquie a entamées en 2004`, a-t-il ajouté.
Laurent Fabius a assuré que la France examinerait `avec une totale
bonne foi la perspective des relations entre la Turquie et l'Union
européenne` mais il ne s'est guère engagé.
Il a invoqué l'arrivée récente aux affaires du nouveau gouvernement
français et la nécessité `d'examiner un certain nombre de dossiers
hérités des précédents responsables`.
`L'essentiel, c'est de poursuivre les discussions de bonne foi en
tenant compte des engagements passés. Nous souhaitons dépasser les
difficultés des dernières années`, a-t-il dit.
`Nous sommes d'accord, le ministre (turc) des Affaires étrangères et
moi-même que, à la fin, de toutes les manières, les choses relèveront
de la décision des peuples`, a ajouté le chef de la diplomatie
française.
A la veille d'une réunion à Paris des Amis de la Syrie, à laquelle
participera Ahmet Davutoglu, les deux ministres ont aussi plaidé pour
un développement des relations économiques, politiques et culturelles
entre la France et la Turquie.
samedi 7 juillet 2012,
Stéphane ©armenews.com
Paris ne prévoit pas de nouvelle loi sur le génocide arménien
Le gouvernement français ne remettra pas sur le métier la loi sur le
génocide arménien rejetée par le Conseil constitutionnel et cause, en
2011, d'une crise diplomatique entre la France et la Turquie, a laissé
entendre jeudi Laurent Fabius.
A l'issue d'un entretien avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu, le
ministre français des Affaires étrangères est en revanche resté très
prudent sur les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union
européenne.
Après le vote d'une loi pénalisant la négation des génocides, la
Turquie, qui n'a jamais reconnu sa responsabilité dans les massacres
d'Arméniens de 1915, avait rappelé son ambassadeur et pris des mesures
de représailles.
Lors d'une conférence de presse, Laurent Fabius a rappelé que cette
loi, dont la majorité parlementaire précédente avait pris
l'initiative, avait été jugée contraire à la Constitution de la France
par le Conseil constitutionnel.
`Donc il n'est pas possible de reprendre le même chemin, sinon le
résultat sera évidemment le même`, a-t-il ajouté.
La communauté arménienne de France compte environ 500.000 personnes,
selon les estimations les plus courantes.
Pendant la campagne de l'élection présidentielle, François Hollande,
comme son prédécesseur et rival Nicolas Sarkozy, avaient promis de
faire voter rapidement une nouvelle loi.
Depuis l'élection de François Hollande, Paris s'efforce cependant de
renouer des relations détendues avec Ankara, membre le plus oriental
de l'Alliance atlantique et partenaire incontournable au Moyen-Orient.
`Nous souhaitons la réconciliation entre l'Arménie et la Turquie et
nous soutiendrons évidemment tout effort qui est fait en ce sens`, a
souligné Laurent Fabius, qui a aussi souhaité un `développement du
débat historique pour apaiser les tensions`.
`Nous voulons que cet élément, qui a été vécu avec beaucoup de
difficultés en Turquie et en France, puisse être dépassé de bonne
foi`, a ajouté le chef de la diplomatie française.
LES PEUPLES, EN DERNIER RESSORT
Ahmet Davutoglu a pour sa part confirmé la levée des mesures de
représailles prises par la Turquie après le vote de la loi et annoncé
l'achèvement des formalités nécessaires à l'ouverture de deux
consulats turcs, à Bordeaux et Nantes.
Il a réaffirmé l'opposition de la Turquie à toute `approche
unilatérale` fondée sur des considérations de politique intérieure qui
`exploiterait la souffrance des peuples`.
`En dehors de ça, nous sommes tout à fait ouverts à parler de tout
ensemble (...) et à coopérer`, a-t-il ajouté.
Le ministre turc a par ailleurs rappelé le souhait de son pays
d'adhérer un jour à l'Union européenne -une adhésion à laquelle était
fermement opposé Nicolas Sarkozy.
`Nous sommes persuadés que la France sera parfaitement en mesure
d'évaluer la contribution stratégique que pourra faire la Turquie à
l'UE et (...) soutiendra la poursuite des négociations d'adhésion que
la Turquie a entamées en 2004`, a-t-il ajouté.
Laurent Fabius a assuré que la France examinerait `avec une totale
bonne foi la perspective des relations entre la Turquie et l'Union
européenne` mais il ne s'est guère engagé.
Il a invoqué l'arrivée récente aux affaires du nouveau gouvernement
français et la nécessité `d'examiner un certain nombre de dossiers
hérités des précédents responsables`.
`L'essentiel, c'est de poursuivre les discussions de bonne foi en
tenant compte des engagements passés. Nous souhaitons dépasser les
difficultés des dernières années`, a-t-il dit.
`Nous sommes d'accord, le ministre (turc) des Affaires étrangères et
moi-même que, à la fin, de toutes les manières, les choses relèveront
de la décision des peuples`, a ajouté le chef de la diplomatie
française.
A la veille d'une réunion à Paris des Amis de la Syrie, à laquelle
participera Ahmet Davutoglu, les deux ministres ont aussi plaidé pour
un développement des relations économiques, politiques et culturelles
entre la France et la Turquie.
samedi 7 juillet 2012,
Stéphane ©armenews.com