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Patrick Devedjian; Les comptes d'Orient

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  • Patrick Devedjian; Les comptes d'Orient

    L'Express, France
    4 Juillet 2012


    Patrick Devedjian; Les comptes d'Orient

    Delphine Saubaber


    ENCART: Dubai, Abou Dhabi : des déplacements du président du conseil
    général des Hauts-de-Seine et de sa directrice de cabinet intriguent
    la Cour des comptes. Qui s'interroge sur leur coût.


    Patrick Devedjian n'avait pas besoin de ça. Le brûlot politique à
    clefs écrit par sa directrice de cabinet du conseil général des
    Hauts-de-Seine, Marie-Célie Guillaume, lui a déjà valu un vote de
    défiance d'une bonne partie des élus UMP de sa majorité
    départementale. Et voilà que la Cour des comptes s'interroge sur ses
    voyages cinq étoiles à Dubai et à Abou Dhabi, au côté de sa désormais
    célèbre collaboratrice.

    Dans son livre réquisitoire sur la Sarkozie des Hauts-de-Seine,
    Marie-Célie Guillaume dresse un portrait plus que flatteur de
    "l'Arménien", alias Patrick Devedjian, en chevalier blanc voulant
    "nettoyer les écuries d'Augias". "Ce que je crois, clame-t-il, c'est
    qu'on est élu pour servir. Que l'argent est dur à gagner pour le
    contribuable. Que chaque euro dépensé doit être utile. [...] Notre
    peuple attend de ses élus rigueur, sobriété et transparence." C'est
    bien dit, mais devant la fureur des élus de la majorité emmenés par
    Jean Sarkozy, Devedjian se voit aujourd'hui obligé de lcher sa
    directrice de cabinet. La même qu'il a emmenée en Orient, à la
    surprise de la Cour des comptes.

    Du 6 au 8 avril 2009, une délégation de l'Etablissement public
    d'aménagement de la Défense (Epad) se rend au Global City d'Abou
    Dhabi, un forum sur le thème de la ville durable et de l'attractivité
    des territoires. Devedjian, président de l'Epad, en est. Accompagné de
    Marie-Célie Guillaume, qui, elle, n'est pas employée par la structure.
    C'est pourtant l'Epad qui lui paie l'avion et deux nuitées à l'hôtel
    Emirates - un palais de marbre rose. Et comme Devedjian est alors
    ministre de la Relance, la classe affaires, initialement prévue, est
    jugée trop modeste pour eux : ils partent donc en première. Coût du
    changement de billet pour Devedjian : 1 349 euros - un mois de smic.
    Coût du billet de Marie-Célie Guillaume : 4 108 euros. Au total,
    l'Epad, qui n'est censé prendre en charge que les frais des membres de
    son conseil d'administration et de ses salariés, débourse, pour
    Marie-Célie Guillaume et l'agent de sécurité de Devedjian, environ 11
    700 euros.

    Octobre 2009, Salon Cityscape, à Dubai. Là encore, vol en première
    classe, deux nuits d'hôtel grand luxe. Au terme de ces deux voyages,
    l'Epad a payé, pour les frais de la directrice de cabinet et de
    l'agent de sécurité, environ 23 000 euros.

    A l'époque, Patrick Devedjian était ministre
    La Cour des comptes (qui enquête sur les finances 2006-2011 de l'Epad,
    de l'Epasa et de la fusion des deux) a prié l'Epad de se justifier sur
    ces prises en charge, sur les raisons du changement de billets d'avion
    et sur le choix des hôtels. Les nouveaux billets de première classe
    ont été émis "sur demande du cabinet [de M. Devedjian] et du fait de
    sa fonction ministérielle", a répondu l'Epad. La Cour a aussi demandé
    si les frais liés au déplacement et à l'hébergement de la directrice
    de cabinet et de l'agent de sécurité ont été refacturés au conseil
    général. La réponse est non. "M. Devedjian est allé là-bas au titre de
    président de l'Epad et Marie-Célie Guillaume l'a accompagné car elle
    suivait au conseil général des Hauts-de-Seine les dossiers de l'Epad,
    répond le service de presse du conseil général, interrogé par
    L'Express. Quant à l'agent de sécurité, il suivait le ministre, c'est
    normal."



    From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
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