La Voix du Nord, France
mardi 3 juillet 2012
Le Réseau éducation sans frontières soutient une famille arménienne
hébergée à Tourcoing
Tourcoing - Ils ne sont pas venus nombreux mais leur mobilisation
n'avait pas pour but une démonstration de force, juste l'occasion de
montrer qu'ils n'entendent pas laisser tomber la famille Alexanian,
des réfugiés arméniens hébergés à Tourcoing dont les enfants sont
scolarisés dans les écoles Lamartine et Ferry de la Croix Rouge. PAR
CHRISTIAN VINCENT [email protected] PHOTOS « LA VOIX » « On
entend mobiliser à la vigilance les gens à la veille des départs en
vacances scolaires. (...) C'est quand ils voient que leurs enfants
jouent ensemble et partagent les mêmes bancs scolaires qu'ils se
rendent compte qu'on ne peut rester indifférent à des situations
d'urgence.
Là, ils voient que leurs enfants ne sont pas différents », estiment
des militants du Réseau éducation sans frontières venus, hier
après-midi faire signer une pétition de soutien à la sortie des écoles
Jules-Ferry et Lamartine où sont scolarisés les enfants de cette
famille arménienne depuis janvier 2011. Nous avons déjà évoqué le sort
des Alexanian qui avaient été hébergés provisoirement par la CGT avant
de trouver un refuge provisoire dans l'association dirigée par Martina
Partoes. L'association ne pourra de toute manière pas les héberger
au-delà de la fin août et il faudra qu'une solution soit trouvée au
risque qu'ils se retrouvent une nouvelle fois à la rue. Leur demande
d'asile déposée auprès de la Cour nationale du droit d'asile a été
rejetée et même s'il n'y a pas encore de menace d'expulsion et aucune
procédure de lancée dans ce sens, RESF a décidé de se lancer dans
l'action. « Ce sont des gens qui n'ont ni le droit au travail, ni le
droit au logement. » Dans leur dossier, ils expliquent qu'ils ont été
victimes d'un escroc arménien qui, dans un premier temps, leur a fait
ouvrir un crédit qu'il s'engageait à rembourser. Sauf que, selon leurs
dires, il n'en a rien fait et quand ils sont allés lui demander des
explications, ils se sont retrouvés menacés de mort par quelqu'un aux
agissements douteux et mafieux. Le problème est que l'administration
française attend des preuves et refuse de se baser sur un déclaratif
des demandeurs. « Si ce qu'ils disent est vrai, on n'a pas le droit de
prendre le risque de les renvoyer en Arménie et qu'ils soient
assassinés », explique Jacques Caude du réseau. Il est vrai que ceux
qui les ont soutenus jusqu'à maintenant n'ont pas envie de prendre le
risque d'apprendre le décès par mort violente d'un membre de la
famille, du seul fait de leur retour en Arménie. « Vous croyez quoi ?
Il faut un sacré courage partir en abandonnant tout derrière soi,
maison, travail, amis ! On ne part pas comme ça sans raison. » Le
militant explique que leur but est juste de vivre comme une famille
normale et d'ailleurs on le constate quand les parents viennent
chercher leurs enfants à la sortie de l'école avec, comme tous les
autres, les travaux réalisés en classe durant l'année. « Ils ne
peuvent plus vivre normalement en Arménie. » Un espoir ? Pour Martine
Partoes, « La famille arménienne installée provisoirement chez nous
est aussi discrète qu'agréable. » Elle est pourtant sceptique sur la
possibilité d'obtenir une régularisation. « L'administration va
insister sur le fait qu'ils n'ont aucune preuve de ce qu'ils disent,
ce sur quoi le refus de la Cour national du droit d'asile se fonde
pour confirmer le refus... » Pour Jacques Caude, les dossiers sont
quasiment tous refusés ces derniers temps par la Cour nationale du
droit d'asile. « Ils ne disent jamais qu'ils mentent mais toujours
qu'il n'y a pas de preuve. La charge de la preuve est au demandeur. Il
y a des familles qui sont chez nous depuis près de dix ans,
l'administration essaye de les avoir à l'usure. » Leur présence à la
sortie de l'école a aussi pour but de montrer qu'ils ne sont pas seuls
en France et qu'ils ont un collectif derrière eux. La pétition est
aussi faite pour ça, à joindre aux dossiers de demandes.
mardi 3 juillet 2012
Le Réseau éducation sans frontières soutient une famille arménienne
hébergée à Tourcoing
Tourcoing - Ils ne sont pas venus nombreux mais leur mobilisation
n'avait pas pour but une démonstration de force, juste l'occasion de
montrer qu'ils n'entendent pas laisser tomber la famille Alexanian,
des réfugiés arméniens hébergés à Tourcoing dont les enfants sont
scolarisés dans les écoles Lamartine et Ferry de la Croix Rouge. PAR
CHRISTIAN VINCENT [email protected] PHOTOS « LA VOIX » « On
entend mobiliser à la vigilance les gens à la veille des départs en
vacances scolaires. (...) C'est quand ils voient que leurs enfants
jouent ensemble et partagent les mêmes bancs scolaires qu'ils se
rendent compte qu'on ne peut rester indifférent à des situations
d'urgence.
Là, ils voient que leurs enfants ne sont pas différents », estiment
des militants du Réseau éducation sans frontières venus, hier
après-midi faire signer une pétition de soutien à la sortie des écoles
Jules-Ferry et Lamartine où sont scolarisés les enfants de cette
famille arménienne depuis janvier 2011. Nous avons déjà évoqué le sort
des Alexanian qui avaient été hébergés provisoirement par la CGT avant
de trouver un refuge provisoire dans l'association dirigée par Martina
Partoes. L'association ne pourra de toute manière pas les héberger
au-delà de la fin août et il faudra qu'une solution soit trouvée au
risque qu'ils se retrouvent une nouvelle fois à la rue. Leur demande
d'asile déposée auprès de la Cour nationale du droit d'asile a été
rejetée et même s'il n'y a pas encore de menace d'expulsion et aucune
procédure de lancée dans ce sens, RESF a décidé de se lancer dans
l'action. « Ce sont des gens qui n'ont ni le droit au travail, ni le
droit au logement. » Dans leur dossier, ils expliquent qu'ils ont été
victimes d'un escroc arménien qui, dans un premier temps, leur a fait
ouvrir un crédit qu'il s'engageait à rembourser. Sauf que, selon leurs
dires, il n'en a rien fait et quand ils sont allés lui demander des
explications, ils se sont retrouvés menacés de mort par quelqu'un aux
agissements douteux et mafieux. Le problème est que l'administration
française attend des preuves et refuse de se baser sur un déclaratif
des demandeurs. « Si ce qu'ils disent est vrai, on n'a pas le droit de
prendre le risque de les renvoyer en Arménie et qu'ils soient
assassinés », explique Jacques Caude du réseau. Il est vrai que ceux
qui les ont soutenus jusqu'à maintenant n'ont pas envie de prendre le
risque d'apprendre le décès par mort violente d'un membre de la
famille, du seul fait de leur retour en Arménie. « Vous croyez quoi ?
Il faut un sacré courage partir en abandonnant tout derrière soi,
maison, travail, amis ! On ne part pas comme ça sans raison. » Le
militant explique que leur but est juste de vivre comme une famille
normale et d'ailleurs on le constate quand les parents viennent
chercher leurs enfants à la sortie de l'école avec, comme tous les
autres, les travaux réalisés en classe durant l'année. « Ils ne
peuvent plus vivre normalement en Arménie. » Un espoir ? Pour Martine
Partoes, « La famille arménienne installée provisoirement chez nous
est aussi discrète qu'agréable. » Elle est pourtant sceptique sur la
possibilité d'obtenir une régularisation. « L'administration va
insister sur le fait qu'ils n'ont aucune preuve de ce qu'ils disent,
ce sur quoi le refus de la Cour national du droit d'asile se fonde
pour confirmer le refus... » Pour Jacques Caude, les dossiers sont
quasiment tous refusés ces derniers temps par la Cour nationale du
droit d'asile. « Ils ne disent jamais qu'ils mentent mais toujours
qu'il n'y a pas de preuve. La charge de la preuve est au demandeur. Il
y a des familles qui sont chez nous depuis près de dix ans,
l'administration essaye de les avoir à l'usure. » Leur présence à la
sortie de l'école a aussi pour but de montrer qu'ils ne sont pas seuls
en France et qu'ils ont un collectif derrière eux. La pétition est
aussi faite pour ça, à joindre aux dossiers de demandes.