Agence France Presse
7 juillet 2012 samedi 9:14 AM GMT
Génocide arménien : des responsables de la communauté en France crient
à la "trahison"
PARIS 7 juil 2012
Les déclarations de Laurent Fabius sur une "nouvelle étape" des
relations entre Paris et Ankara ont été qualifiées samedi de
"trahison" par des représentants de la communauté arménienne de
France.
Après s'être entretenu jeudi avec son homologue turc, le chef de la
diplomatie française a semblé exclure l'adoption prochaine par la
France d'une nouvelle loi punissant la négation des génocides, dont
celui des Arméniens, après la censure par le Conseil constitutionnel
d'un texte voté en ce sens en fin d'année dernière par l'Assemblée
nationale.
"Sauf déclaration rapide du chef de l'Etat, il s'agit là d'une
trahison" a déclaré à l'AFP Ara Toranian, président du Conseil de
coordination des organisations arméniennes.
"Avant son élection, François Hollande s'était engagé en faveur d'une
telle loi, à plusieurs reprises, sans ambiguïté", a-t-il dit. "Cette
déclaration de Laurent Fabius est en contradiction totale avec les
engagements du nouveau président de la République".
"Si c'est exact, c'est une félonie, une honte pour la France, pour la
démocratie et pour la politique", a-t-il ajouté. "Comme d'habitude,
entre les Arméniens qui ne représentent rien si ce n'est leur mémoire
et un état turc négationniste qui vient avec son carnet de commandes,
ses pressions et son chantage, il semble que l'état socialiste ait
choisi la voie du cynisme."
Sur le site internet "armenews.com", le journaliste Krikor Amirzayan
écrivait samedi : "La France abandonne ses promesses et lche les
Arméniens".
"A moins d'un retournement spectaculaire de la situation, les
Arméniens seront une nouvelle fois sacrifiés sur l'autel des intérêts
entre Etats et de la loi du plus fort".
Pour illustrer son article, un dessin représente le palais de l'Elysée
d'où s'élève une bulle de dialogue qui dit : "On bloque la loi sur la
pénalisation du négationnisme du génocide arménien... Combien d'Airbus
vous commandez ?"
Après le vote d'un texte par l'Assemblée nationale en fin d'année
dernière réprimant la négation du génocide arménien sous l'empire
ottoman (1915-1917), nié depuis toujours par la Turquie, Ankara avait
annoncé la suspension de sa coopération politique et militaire avec la
France. Ce texte de loi avait par la suite été censuré par le Conseil
constitutionnel.
Le Conseil "a décidé que la proposition de loi qui avait été présentée
par les parlementaires (de la précédente majorité de droite) était
contraire à notre Constitution donc il n'est pas possible de reprendre
le même chemin sinon le résultat sera évidemment le même", avait noté
jeudi M. Fabius.
7 juillet 2012 samedi 9:14 AM GMT
Génocide arménien : des responsables de la communauté en France crient
à la "trahison"
PARIS 7 juil 2012
Les déclarations de Laurent Fabius sur une "nouvelle étape" des
relations entre Paris et Ankara ont été qualifiées samedi de
"trahison" par des représentants de la communauté arménienne de
France.
Après s'être entretenu jeudi avec son homologue turc, le chef de la
diplomatie française a semblé exclure l'adoption prochaine par la
France d'une nouvelle loi punissant la négation des génocides, dont
celui des Arméniens, après la censure par le Conseil constitutionnel
d'un texte voté en ce sens en fin d'année dernière par l'Assemblée
nationale.
"Sauf déclaration rapide du chef de l'Etat, il s'agit là d'une
trahison" a déclaré à l'AFP Ara Toranian, président du Conseil de
coordination des organisations arméniennes.
"Avant son élection, François Hollande s'était engagé en faveur d'une
telle loi, à plusieurs reprises, sans ambiguïté", a-t-il dit. "Cette
déclaration de Laurent Fabius est en contradiction totale avec les
engagements du nouveau président de la République".
"Si c'est exact, c'est une félonie, une honte pour la France, pour la
démocratie et pour la politique", a-t-il ajouté. "Comme d'habitude,
entre les Arméniens qui ne représentent rien si ce n'est leur mémoire
et un état turc négationniste qui vient avec son carnet de commandes,
ses pressions et son chantage, il semble que l'état socialiste ait
choisi la voie du cynisme."
Sur le site internet "armenews.com", le journaliste Krikor Amirzayan
écrivait samedi : "La France abandonne ses promesses et lche les
Arméniens".
"A moins d'un retournement spectaculaire de la situation, les
Arméniens seront une nouvelle fois sacrifiés sur l'autel des intérêts
entre Etats et de la loi du plus fort".
Pour illustrer son article, un dessin représente le palais de l'Elysée
d'où s'élève une bulle de dialogue qui dit : "On bloque la loi sur la
pénalisation du négationnisme du génocide arménien... Combien d'Airbus
vous commandez ?"
Après le vote d'un texte par l'Assemblée nationale en fin d'année
dernière réprimant la négation du génocide arménien sous l'empire
ottoman (1915-1917), nié depuis toujours par la Turquie, Ankara avait
annoncé la suspension de sa coopération politique et militaire avec la
France. Ce texte de loi avait par la suite été censuré par le Conseil
constitutionnel.
Le Conseil "a décidé que la proposition de loi qui avait été présentée
par les parlementaires (de la précédente majorité de droite) était
contraire à notre Constitution donc il n'est pas possible de reprendre
le même chemin sinon le résultat sera évidemment le même", avait noté
jeudi M. Fabius.