ETUDIANTE LYONNAISE EMPRISONNEE EN TURQUIE : LA FAMILLE DENONCE L'INJUSTICE
Stephane
armenews.com
mercredi 11 juillet 2012
Près de Lyon, parents et amis de Sevil Sevimli, etudiante franco-turque
emprisonnee depuis mai en Turquie pour des liens supposes avec une
organisation clandestine d'extreme gauche, se mobilisent pour denoncer
"une injustice" et obtenir sa liberation.
"Il n'y a rien contre elle, ma fille est victime d'une injustice
et on veut qu'elle sorte rapidement", declare son père, Erdogan
Sevimli, les yeux rougis, recevant l'AFP au domicile familial de
Belleville-sur-Saône.
Depuis le 10 mai, jour où sa fille de 20 ans a ete incarceree a
Eskisehir, dans le nord-est du pays, ce Kurde originaire de l'est
de la Turquie est hante par l'absence d'"explication plausible a
son incarceration".
"Mon epouse est sur place et ne rentrera pas sans sa fille. Elle
peut la voir au parloir tous les mercredis et m'a rapporte que ses
conditions d'incarceration se sont ameliorees et qu'elle a le moral",
confie-t-il.
Nee en France, Sevil a la double nationalite, mais est consideree
par Ankara comme Turque et encourt 12 ans de prison. Etudiante en
licence information-communication a l'universite Lyon-2, Sevil Sevimli
participait a un echange europeen Erasmus.
Lettre publique du president de son universite francais
"C'est sous couvert de cette procedure parfaitement legale qu'elle
est entree en Turquie avec un passeport francais et un visa, meme
si elle est Franco-turque. Qui aurait pu penser qu'une telle chose
arriverait aux portes de l'Europe ?", s'indigne Jean-Luc Mayaud, le
president de Lyon-2, qui a appele dans une lettre publique mi-juin a la
"liberation immediate" de Sevil Sevimli.
Dans le salon familial, parents et amis, vetus de T-shirts a l'effigie
de la jeune fille, se regroupent pour etudier l'avancement du dossier.
"Les choses commencent a bouger en France et sur place. Et la
mediatisation aide a faire prendre conscience de son cas", veut
croire Sinem Elmas, figure du comite de soutien et amie d'enfance
de Sevil Sevimli, marquee par un editorial du journal Le Monde du 29
juin interpellant le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan sous
le titre "Quel crime a commis Sevil Sevimli, M. Erdogan ?".
"Mercredi, elle a pu sortir, encadree par la police, pour passer un
examen a la faculte et, en fin de semaine dernière, une personne
du consulat francais a pu lui rendre visite, au bout de deux mois
d'incarceration", detaille-t-elle.
Concert, manifestation et collage d'affiche
Le 9 mai, les parents avaient ete prevenus par la police turque de
l'arrestation. "Selon ma fille, des arrestations massives ont ete
menees dans tout le pays sur la base de soupcons de liens avec le
DHKP-C, un parti clandestin d'extreme gauche", rapporte son père,
artisan arrive en France en 1988.
Selon son avocat turc, Me Kahraman, il lui est reproche d'avoir
participe au defile du 1er Mai, pourtant legal, a Istanbul, d'avoir
assiste, parmi 350.000 autres spectateurs, a un concert du groupe
Yorum, engage a gauche, et d'avoir colle une affiche en faveur de la
gratuite de l'enseignement.
"C'est quelqu'un qui a des idees de gauche mais ce n'est pas
une militante. Elle veut etre journaliste et s'interesse a tout",
poursuit son amie Sinem, organisatrice d'une manifestation de soutien
qui avait rassemble plus de 350 personnes a Lyon le 17 juin.
"Nous demandons sa liberation immediate. Les charges, par rapport au
droit francais, nous paraissent particulièrement faibles. Je ne vois
pas du tout en quoi elle pourrait etre assimilee a une quelconque
action terroriste. Je suis pret a aller temoigner a Ankara s'il y a
un procès", conclut le president de l'universite.
Stephane
armenews.com
mercredi 11 juillet 2012
Près de Lyon, parents et amis de Sevil Sevimli, etudiante franco-turque
emprisonnee depuis mai en Turquie pour des liens supposes avec une
organisation clandestine d'extreme gauche, se mobilisent pour denoncer
"une injustice" et obtenir sa liberation.
"Il n'y a rien contre elle, ma fille est victime d'une injustice
et on veut qu'elle sorte rapidement", declare son père, Erdogan
Sevimli, les yeux rougis, recevant l'AFP au domicile familial de
Belleville-sur-Saône.
Depuis le 10 mai, jour où sa fille de 20 ans a ete incarceree a
Eskisehir, dans le nord-est du pays, ce Kurde originaire de l'est
de la Turquie est hante par l'absence d'"explication plausible a
son incarceration".
"Mon epouse est sur place et ne rentrera pas sans sa fille. Elle
peut la voir au parloir tous les mercredis et m'a rapporte que ses
conditions d'incarceration se sont ameliorees et qu'elle a le moral",
confie-t-il.
Nee en France, Sevil a la double nationalite, mais est consideree
par Ankara comme Turque et encourt 12 ans de prison. Etudiante en
licence information-communication a l'universite Lyon-2, Sevil Sevimli
participait a un echange europeen Erasmus.
Lettre publique du president de son universite francais
"C'est sous couvert de cette procedure parfaitement legale qu'elle
est entree en Turquie avec un passeport francais et un visa, meme
si elle est Franco-turque. Qui aurait pu penser qu'une telle chose
arriverait aux portes de l'Europe ?", s'indigne Jean-Luc Mayaud, le
president de Lyon-2, qui a appele dans une lettre publique mi-juin a la
"liberation immediate" de Sevil Sevimli.
Dans le salon familial, parents et amis, vetus de T-shirts a l'effigie
de la jeune fille, se regroupent pour etudier l'avancement du dossier.
"Les choses commencent a bouger en France et sur place. Et la
mediatisation aide a faire prendre conscience de son cas", veut
croire Sinem Elmas, figure du comite de soutien et amie d'enfance
de Sevil Sevimli, marquee par un editorial du journal Le Monde du 29
juin interpellant le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan sous
le titre "Quel crime a commis Sevil Sevimli, M. Erdogan ?".
"Mercredi, elle a pu sortir, encadree par la police, pour passer un
examen a la faculte et, en fin de semaine dernière, une personne
du consulat francais a pu lui rendre visite, au bout de deux mois
d'incarceration", detaille-t-elle.
Concert, manifestation et collage d'affiche
Le 9 mai, les parents avaient ete prevenus par la police turque de
l'arrestation. "Selon ma fille, des arrestations massives ont ete
menees dans tout le pays sur la base de soupcons de liens avec le
DHKP-C, un parti clandestin d'extreme gauche", rapporte son père,
artisan arrive en France en 1988.
Selon son avocat turc, Me Kahraman, il lui est reproche d'avoir
participe au defile du 1er Mai, pourtant legal, a Istanbul, d'avoir
assiste, parmi 350.000 autres spectateurs, a un concert du groupe
Yorum, engage a gauche, et d'avoir colle une affiche en faveur de la
gratuite de l'enseignement.
"C'est quelqu'un qui a des idees de gauche mais ce n'est pas
une militante. Elle veut etre journaliste et s'interesse a tout",
poursuit son amie Sinem, organisatrice d'une manifestation de soutien
qui avait rassemble plus de 350 personnes a Lyon le 17 juin.
"Nous demandons sa liberation immediate. Les charges, par rapport au
droit francais, nous paraissent particulièrement faibles. Je ne vois
pas du tout en quoi elle pourrait etre assimilee a une quelconque
action terroriste. Je suis pret a aller temoigner a Ankara s'il y a
un procès", conclut le president de l'universite.