HAUT KARABAKH : PRESIDENTIELLE DANS UN PAYS SOUS TENSION
Krikor Amirzayan
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=81189
"Courrier International", sous la signature d'Alda Engoian publie ce
matin (18 juillet) un large article sur le Haut Karabakh, a la veille
des elections presidentielles. Article que nous vous presentons
ci-dessous. Krikor Amirzayan
Les habitants de la region secessionniste s'appretent a elire leur
cinquième president depuis la fin de la guerre contre l'Azerbaïdjan,
en 1994. Mais quel qu'il soit, le nouvel elu ne semble pas etre mesure
de faire avancer le dossier brûlant du statut de l'enclave.
Ni paix ni guerre. C'est dans ce contexte qu'aura lieu, le 19 juillet,
l'election presidentielle au Haut-Karabakh, region secessionniste
d'Azerbaïdjan, peuplee d'Armeniens et independante de facto depuis le
cessez-le-feu de 1994.
Le 12 juillet, la visite a Stepanakert, capitale du Haut-Karabakh, des
copresidents francais, americain et russe du Groupe de Minsk (cree en
1992 par l'Organisation pour la securite et la cooperation en Europe
[OSCE] pour chercher une resolution pacifique et negociee de ce
conflit ethno-territorial entre l'Armenie et l'Azerbaïdjan) n'a pas
permis d'avancer. Le Haut-Karabakh reclame, avec le soutien d'Erevan,
la reconnaissance de son independance, tandis que les autorites
azeries campent sur l'appartenance de la region a l'Azerbaïdjan. "Les
negociations sont clairement dans l'impasse, mais tout le monde espère
un règlement pacifique car la voie militaire n'aboutira pas", observe
le site armenien Panorama.
Quel que soit le vainqueur de l'election parmi les trois candidats en
lice - le president sortant Bako Saakian, le general et heros de la
guerre d'Artsakh (autodenomination du Haut-Karabakh) de 1988-1994
Vitali Balassanian et le professeur de l'Universite agraire d'Armenie
Arkady Soghomonian -, il devra trouver un equilibre entre les interets
de cette petite republique de 145 000 habitants (relies au monde
exterieur par la seule Armenie, puisque les communications avec
l'Azerbaïdjan sont coupees, voir la carte ci-dessous) et l'enjeu que
constitue l'evitement d'un nouvel embrasement regional, dont
l'eventualite est evoquee par certains analystes locaux.
"L'election se jouera entre les candidats Saakian and Balassanian",
analyse le journal georgien Georgia Times. Le president sortant,
lui-meme hors parti, est en effet soutenu par quatre des principaux
mouvements politiques karabakhis, dont Dachnaktsoutioun (nationaliste)
et le Parti democrate d'Artsakh. Il explique vouloir effectuer un
second mandat pour "continuer les reformes engagees depuis cinq ans"
et rappelle ses reussites : abolition de la peine de mort, creation
d'un poste de defenseur des droits de l'homme, doublement du budget du
pays, dont 60 % est consacre a la sphère sociale, augmentation des
allocations familiales, amelioration des conditions de logement pour
les militaires, legère amelioration de la situation demographique...
Son principal opposant, Balassanian, "a la population a ses côtes" et
peut compter sur le soutien du Mouvement-88, fer de lance du combat
pour l'independance, en 1988. Selon un communique de ce dernier, cite
par le site russe d'informations sur le Caucase Kavkazski Ouzel, les
autorites actuelles ont "une faible capacite de reflexion independante
sur les questions de securite nationale. Elles ont gonfle
l'administration de l'Etat, privatise des biens publics, contribue a
une polarisation colossale entre differentes strates de la societe,
ebranle la volonte du peuple en ne laissant presque rien de notre
unite de 1988". Sur le plan de la politique interieure, Balassanian
critique "la situation economique insatisfaisante du Karabakh et les
depenses publiques trop elevees". Quant a la politique exterieure, cet
ancien combattant fustige "les fautes commises, au premier rang
desquelles le cessez-le-feu de 1994 [avec l'Azerbaïdjan] et le refus
de l'idee de reunification avec l'Armenie".
Alors que l'Armenie voisine subit le blocus economique impose par la
Turquie et l'Azerbaïdjan et que les escarmouches a la frontière avec
l'Azerbaïdjan sont quasi quotidiennes, le choix des electeurs
karabakhis devra se faire entre les besoins de developpement
economique et les solutions geostrategiques capables de changer la
physionomie du Caucase du Sud.
Krikor Amirzayan
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=81189
"Courrier International", sous la signature d'Alda Engoian publie ce
matin (18 juillet) un large article sur le Haut Karabakh, a la veille
des elections presidentielles. Article que nous vous presentons
ci-dessous. Krikor Amirzayan
Les habitants de la region secessionniste s'appretent a elire leur
cinquième president depuis la fin de la guerre contre l'Azerbaïdjan,
en 1994. Mais quel qu'il soit, le nouvel elu ne semble pas etre mesure
de faire avancer le dossier brûlant du statut de l'enclave.
Ni paix ni guerre. C'est dans ce contexte qu'aura lieu, le 19 juillet,
l'election presidentielle au Haut-Karabakh, region secessionniste
d'Azerbaïdjan, peuplee d'Armeniens et independante de facto depuis le
cessez-le-feu de 1994.
Le 12 juillet, la visite a Stepanakert, capitale du Haut-Karabakh, des
copresidents francais, americain et russe du Groupe de Minsk (cree en
1992 par l'Organisation pour la securite et la cooperation en Europe
[OSCE] pour chercher une resolution pacifique et negociee de ce
conflit ethno-territorial entre l'Armenie et l'Azerbaïdjan) n'a pas
permis d'avancer. Le Haut-Karabakh reclame, avec le soutien d'Erevan,
la reconnaissance de son independance, tandis que les autorites
azeries campent sur l'appartenance de la region a l'Azerbaïdjan. "Les
negociations sont clairement dans l'impasse, mais tout le monde espère
un règlement pacifique car la voie militaire n'aboutira pas", observe
le site armenien Panorama.
Quel que soit le vainqueur de l'election parmi les trois candidats en
lice - le president sortant Bako Saakian, le general et heros de la
guerre d'Artsakh (autodenomination du Haut-Karabakh) de 1988-1994
Vitali Balassanian et le professeur de l'Universite agraire d'Armenie
Arkady Soghomonian -, il devra trouver un equilibre entre les interets
de cette petite republique de 145 000 habitants (relies au monde
exterieur par la seule Armenie, puisque les communications avec
l'Azerbaïdjan sont coupees, voir la carte ci-dessous) et l'enjeu que
constitue l'evitement d'un nouvel embrasement regional, dont
l'eventualite est evoquee par certains analystes locaux.
"L'election se jouera entre les candidats Saakian and Balassanian",
analyse le journal georgien Georgia Times. Le president sortant,
lui-meme hors parti, est en effet soutenu par quatre des principaux
mouvements politiques karabakhis, dont Dachnaktsoutioun (nationaliste)
et le Parti democrate d'Artsakh. Il explique vouloir effectuer un
second mandat pour "continuer les reformes engagees depuis cinq ans"
et rappelle ses reussites : abolition de la peine de mort, creation
d'un poste de defenseur des droits de l'homme, doublement du budget du
pays, dont 60 % est consacre a la sphère sociale, augmentation des
allocations familiales, amelioration des conditions de logement pour
les militaires, legère amelioration de la situation demographique...
Son principal opposant, Balassanian, "a la population a ses côtes" et
peut compter sur le soutien du Mouvement-88, fer de lance du combat
pour l'independance, en 1988. Selon un communique de ce dernier, cite
par le site russe d'informations sur le Caucase Kavkazski Ouzel, les
autorites actuelles ont "une faible capacite de reflexion independante
sur les questions de securite nationale. Elles ont gonfle
l'administration de l'Etat, privatise des biens publics, contribue a
une polarisation colossale entre differentes strates de la societe,
ebranle la volonte du peuple en ne laissant presque rien de notre
unite de 1988". Sur le plan de la politique interieure, Balassanian
critique "la situation economique insatisfaisante du Karabakh et les
depenses publiques trop elevees". Quant a la politique exterieure, cet
ancien combattant fustige "les fautes commises, au premier rang
desquelles le cessez-le-feu de 1994 [avec l'Azerbaïdjan] et le refus
de l'idee de reunification avec l'Armenie".
Alors que l'Armenie voisine subit le blocus economique impose par la
Turquie et l'Azerbaïdjan et que les escarmouches a la frontière avec
l'Azerbaïdjan sont quasi quotidiennes, le choix des electeurs
karabakhis devra se faire entre les besoins de developpement
economique et les solutions geostrategiques capables de changer la
physionomie du Caucase du Sud.