REVUE DE PRESSE
Katia BOUDOYAN : L'un des objectifs du futur Centre National de la
Mémoire Arménienne est de générer un intérêt pour une histoire qui est
en passe d'être oubliée faute de conservation de la littérature grise
et de rassemblement de sources Quelle est l'histoire de la maison de
la culture arménienne de Décines ?
Peu de temps après son installation à Décines, les Arméniens ont créé
en 1932 la maison du peuple, qui devient, en 1977, la Maison de la
Culture Arménienne de Décines. La communauté arménienne a toujours été
présente de manière organisée sur le territoire, depuis le foyer du
peuple jusqu'au futur Centre National de la Mémoire Arménienne en
cours de construction. La maison du peuple a permis aux Arméniens,
regroupés en associations, de se retrouver, d'organiser des fêtes, des
débats et des représentations de thétre dans la grande salle
communautaire. L'église arménienne est construite quelques années
après le foyer du peuple, juste en face, dans la même rue.
Comment la communauté arménienne s'est-elle organisée lors de son
arrivée à Décines ?
Il y a eu schématiquement trois grandes vagues d'immigration
arménienne à Décines : durant les années 1920, après le génocide,
durant les années 1970 avec les Arméniens du Moyen-Orient et récemment
avec l'immigration économique des Arméniens d'Arménie.
Les premiers Arméniens, survivants du génocide, s'installent à Décines
vers 1923-1924 car deux usines y recrutent de la main d'`uvre
étrangère. Très rapidement, au bout de quatre cinq ans de présence sur
le territoire, ils éprouvent le besoin de se regrouper. Ce sont des
personnes isolées qui ont perdu leurs parents ou leurs enfants et qui
savent désormais qu'ils ne pourront retourner chez eux. Dès le départ,
les regroupements en associations se font par ville, village et région
d'origine du pays perdu. Il faut bien avoir conscience du choc
culturel et économique vécu. Ces gens arrivent des régions
anatoliennes, ce sont en grande majorité des paysans qui découvrent
tout en arrivant en France : le monde ouvrier et la politisation de la
société.
Historiquement, les communautés de la diaspora s'installent là où il y
a des usines et donc du travail. C'est grce à une usine de textiles
artificiels (SLSA) et une usine chimique (Gifrer) que Décines a pris
cette place importante pour la communauté arménienne dans
l'agglomération lyonnaise. Cette implantation historique a eu un effet
boule de neige pour l'arrivée d'immigrants arméniens.
L'immigration a continué d'affluer à Décines après la période
d'embauche industrielle massive. Les Arméniens s'installent à Décines
parce qu'il y a une communauté structurée : maison du peuple, église.
Dans tout le quartier, il n'était pas forcément utile de parler le
français pour pouvoir vivre ! L'arménien est parlé aussi à l'usine,
beaucoup d'ouvriers étant arménien. Mon grand père est arrivé à 31 ans
en France, en 1924. Il est mort en 1970, en parlant encore mal le
français, après toute une vie passée à Décines. Même si on a
aujourd'hui un regard un peu attendrissant sur cette période en
rappelant que les Arméniens se sont bien intégrés en France, il faut
souligner le racisme violent dont ils ont été victimes. Les premiers
arrivants étaient très pauvres, venaient de vivre des drames,
physiquement marqués, ça n'a pas été simple...tout comme pour les
Polonais, les Italiens et les Espagnols également !
La communauté arménienne de Décines voit arriver à la fin des années
70 des Arméniens du Moyen-Orient, installés dans ces régions depuis
les années 20, à la suite du génocide. Après avoir fait une grande
partie de leur vie dans ces pays, une émigration massive a lieu
pendant la guerre du Liban. Les lieux d'exils sont ceux où il y a des
« points d'ancrage », de la famille ou famille éloignée, où il y a
aussi une référence arménienne : Décines. La vague d'arrivée
d'Arméniens du Moyen-Orient redonne vie et une nouvelle jeunesse à la
communauté installée. En 1978, le foyer du peuple est rebaptisé Maison
de la culture arménienne de Décines et son activité redémarre et
s'enrichit.
Les années 1970 sont celles de la phase d'intégration de la première
vague, la langue d'origine se perd peu à peu alors que les enfants
apprennent le français à l'école et parlent de moins en moins
l'arménien à la maison. Les Arméniens du Moyen-Orient, quant à eux,
vivaient assez cloisonnés dans leur pays d'accueil. En Syrie, comme au
Liban, les Arméniens étaient regroupés en quartier. Ils ont donc
fortement développé et conservé leur identité. Certains d'entre-eux,
les plus gés, ne parlaient pas un mot d'arabe, évoluant dans une
communauté à grande échelle d'un quartier disposant d'hôpitaux,
d'écoles, de magasins, de fonctionnaires arméniens ! Quand ces
populations quittent le Liban, la Syrie et arrivent à Décines, ils se
regroupent tout naturellement.
Le territoire communal décinois est-il marqué symboliquement par la
présence arménienne ?
Oui, le tout sur un espace assez circonscrit. L'ancienne rue Branly a
été débaptisée en 1965 pour prendre le nom de « rue du 24 avril 1915
», le premier mémorial d'Europe dédié au génocide est créé sur la
place de la libération, appelée « place des Arméniens » par les
Décinois, en 1972. En face se construit le Centre National de la
Mémoire Arménienne. L'inscription d'éléments mémoriels dans l'espace
public sont des demandes classiques des communautés. Dans beaucoup de
villes de l'agglomération, il y a un mémorial, une stèle. Ce besoin de
reconnaissance s'inscrit sur le territoire de vie. Par exemple, la
petite communauté arménienne de Vaulx-en-Velin ressent le besoin
d'avoir un monument sur son territoire. La démarche rencontre souvent
un écho auprès des élus puisque souvent la communauté arménienne est
très intégrée dans la vie publique et politique locale. La région
lyonnaise comprend de nombreux élus d'origine arménienne : adjoints au
maire, conseillers municipaux, régionaux.
Quelles sont les activités de la maison de la culture arménienne de Décines ?
Il s'agit essentiellement de promouvoir la culture arménienne.
Différents axes existent depuis de nombreuses années.
L'apprentissage de la langue pour les adultes et les enfants est
l'activité de base, le socle de la maison de la culture. Nous sommes
l'une des rares institutions à enseigner l'arménien occidental dans la
région. « L'école arménienne du mercredi » permet aux enfants
d'apprendre la langue avec un professeur. Nous donnons aussi des cours
aux adolescents et aux adultes.
L'école du mercredi a longtemps été dans le Rhône le seul moyen
d'apprendre l'arménien aux enfants. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas,
puisqu'il existe, à Lyon, depuis plus de 25 ans désormais, une école
arménienne primaire qui enseigne l'arménien quatre heures par semaine
en plus du programme officiel de l'enseignement primaire, l'école
Markarian-Papazian. Les collégiens peuvent, s'ils le souhaitent,
continuer l'apprentissage de l'arménien au collège Notre Dame de
Bellecombe à Lyon. Des dispositifs identiques existent à Paris et à
Marseille également. Ces écoles sont aussi bien fréquentés par les
jeunes Français d'origine arménienne de la quatrième génération que
par les enfants des Arméniens d'Arménie arrivés tout récemment en
France.
Outre l'apprentissage de la langue, nous possédons également une
bibliothèque, qui est l'une des plus riches de France sur la culture
arménienne. Nous possédons quelques pièces très rares et nous avons un
grand nombre d'adhérents qui vient régulièrement consulter ou
emprunter des ouvrages. La maison de la culture donne aussi des cours
de musique pour les enfants et adolescents, avec des instruments
classiques ou typiquement arméniens comme le « dehol », sorte de
tambour. Les cours de cuisine connaissent actuellement beaucoup de
succès, nous avons dû ouvrir une deuxième classe. La maison de la
culture comprend également le restaurant associatif Ara. Ouvert le
midi du lundi au samedi, son rôle est de promouvoir la gastronomie
arménienne. Le club de gymnastique rencontre un succès constant depuis
des années. Avec le même professeur depuis une quinzaine d'années,
c'est l'occasion pour les dames du quartier de se retrouver. Enfin,
nous disposons d'un club de loisirs ouvert l'après-midi.
Traditionnellement, nous organisons un voyage touristique annuel,
généralement lié à l'histoire arménienne ou à une communauté
arménienne. L'année dernière, les adhérents se sont rendus en Arménie
et cette année nous proposons une rencontre avec la communauté
arménienne de Jérusalem, une des plus anciennes communautés installée
hors d'Arménie depuis le 5ème siècle. L'Église arménienne apostolique
a d'ailleurs le statut officiel de gardien du Saint-Sépulcre aux côtés
d'autres Églises.
La Maison de la Culture est à la fois le lieu de transmission
d'activités purement arméniennes : langue, musique, cuisine mais aussi
un lieu de rassemblement ou de convivialité par le club de loisirs ou
de gymnastique. Nous avons toutes les facettes de notre culture qui
sont présentées ici. Parmi nos projets de la rentrée prochaine, nous
souhaitons ouvrir un atelier de thétre ainsi qu'un atelier d'échecs,
les échecs étant un « sport » national chez les Arméniens ! Nous
sommes très largement inscrit dans le paysage local et régional et
nous avons à c`ur de travailler avec d'autres associations décinoises.
La maison de la culture répond-elle aux préoccupations des plus jeunes ?
Les préoccupations des jeunes d'origine arménienne sont les mêmes que
celles des jeunes en général. Leurs intérêts sont avant tout
générationnels. La maison de la culture, en association avec l'église
arménienne de Décines, a célébré récemment l'une des figures héroïques
de l'histoire arménienne Vartan Mamigonian, valeureux seigneur tombé
sur le champ de bataille, en 451, luttant pour la foi chrétienne
contre les Perses mazdéens qui voulaient imposer leur religion. Le
repas que nous avons organisé à cette occasion n'a pas attiré les plus
jeunes. On essaie de s'adapter en organisant des activités qui leur
parlent davantage, qui sont aussi l'occasion de se retrouver entre
copains. On rencontre aussi beaucoup « d'anciens jeunes », autrefois
peu concernés qui, une fois installés, mariés et parents, ressentent
le besoin de revenir aux origines, d'être actifs dans la communauté,
en s'engageant bénévolement. Le désir de transmission de sa culture et
d'un retour aux sources apparaissent naturellement avec la maturité.
Avez-vous recueilli des témoignages des différentes vagues d'immigration ?
Nous disposons de plusieurs témoignages oraux des premiers arrivants.
Ils ont été faits par les gens de la communauté dans un souci de
préservation d'une partie de la mémoire et nous souhaitons qu'ils
puissent servir de support pour de futurs travaux universitaires sur
l'immigration et le génocide arméniens.
L'un des objectifs du futur Centre National de la Mémoire Arménienne
est de générer un intérêt pour une histoire qui est en passe d'être
oubliée faute de conservation de la littérature grise et de
rassemblement de sources. Nous allons être confrontés aux problèmes
d'inventaire, de traitement des dons, d'archivage, d'identification de
photographies, de numérisation... Nous intervenons lors des
successions afin de pouvoir récupérer les documents les plus
intéressants afin qu'ils échappent à la destruction. On essaie de
sensibiliser les gens pour qu'un minimum d'informations soit indiqué
sur les documents. Nous accueillons également des stagiaires de
l'Enssib (École nationale supérieure des sciences de l'information et
des bibliothèques) et de l'Université Jean Moulin Lyon 3 pour nous
aider dans l'inventaire complet de notre fonds d'archives. Nous avons
un fonds très riche en cours d'organisation.
Peut on dire que « l'intégration à la française » a particulièrement
bien fonctionné pour la communauté arménienne ?
La communauté arménienne s'est enrichi par vagues successives. La
première génération est rescapée du génocide. Dans les années 1970,
elle est en perte de vitesse : la maison de la culture est toujours là
mais ses activités ne sont pas très florissantes. La deuxième
génération, celle des enfants nés en France, est intégrée. Elle est
bien installée dans la vie active grce bien sûr à la connaissance du
français. Cette intégration est révélée par l'adoption de prénoms
français : les rescapés du génocide ont des noms et prénoms arméniens,
la génération suivante a des prénoms français. Les prénoms arméniens
reviennent à la troisième génération et pour la quatrième nombreux
sont les enfants qui ont des prénoms arméniens !
Les Arméniens se définissent comme des Français d'origine arménienne
et sont, pour certains, des acteurs majeurs de la vie politique
française. En revanche, il y a une forme d'urgence, il faut travailler
à la conservation de l'identité et de la culture arménienne. Nous
avons un problème majeur par rapport à la langue.
Les Arméniens de la diaspora, qui ont été chassés des décombres de
l'Empire ottoman, - la Turquie d'aujourd'hui - parlent l'arménien
occidental, une langue quasiment en voie de disparition. En effet, les
locuteurs et les gens pour l'enseigner sont de moins en moins nombreux
et la survivance de cette langue est désormais l'un de nos principaux
défis. L'indépendance de l'Arménie a changé la donne par rapport aux
références de la communauté. L'Arménie indépendante parle une langue
sensiblement différente que celle de la diaspora même si l'alphabet
est le même. Aujourd'hui, toute la production littéraire,
scientifique, artistique est faite en arménien oriental. Les Arméniens
de diaspora, de mieux en mieux intégrés, perdent l'usage de leur
langue et la production littéraire en arménien occidental est de plus
en plus faible. La production culturelle des Arméniens de la diaspora
se fait dans la langue du pays d'accueil, les Français d'origine
arménienne écrivent en français, les Américains d'origine arménienne
en anglais, etc.
Avoir un État souverain indépendant change-t-il les références
culturelles de la diaspora ?
L'État Arménien nous garantit la survivance d'un patrimoine. Mais
l'identité de la diaspora est très différente. Il y a toujours un
risque de perte d'identité et de culture. Les Arméniens de la diaspora
ne sont pas géographiquement issus de l'Arménie d'aujourd'hui. Le pays
perdu n'est donc pas situé en Arménie mais en Turquie aujourd'hui !
Les Arméniens d'Erévan voient le mont Ararat, leur montagne sacrée,
symbole de l'Arménie, depuis leur fenêtre, de l'autre côté de la
frontière, en Turquie. Les Arméniens de la diaspora se trouvent
confrontés à une ambiguïté géographique. Si on veut retrouver par
exemple le village de son grand père, il faut aller en Turquie et non
en Arménie ! En outre, la langue arménienne parlée en Arménie est
sensiblement différente de celle parlée par les Arméniens de diaspora.
Cela ne minimise pas la valeur et l'attachement qu'on peut avoir avec
l'Arménie cependant.
Les revendications communautaristes sont-elles le fait de communautés récentes ?
Pas forcément. Il ne s'agit pas , dans le cas des Français d'origine
arménienne, d'une revendication communautaire et encore moins
communautariste. Nous n'avons pas de « retour à la religion », ni de
revendications particulières mais on constate un nouvel intérêt pour
la culture, la transmission et la préservation de cette culture
également. Nous recevons beaucoup de familles dont l'un des parents
est d'origine arménienne et l'autre pas. Le père ou la mère, d'origine
arménienne, ressent le besoin de transmettre sa culture familiale à
ses enfants par le biais d'activités tels l'apprentissage de la langue
ou de la danse.
Quel avenir voyez-vous pour la minorité arménienne de France ?
Le mot « minorité » me gêne, je ne me sens pas minoritaire mais
Française d'origine arménienne. Je suis née en France, de parents nés
en France et scolarisée à l'école de la République. Un Arménien né au
Liban, arrivé en France après la guerre et qui a 70 ans aujourd'hui a
le même discours que moi. La communauté arménienne de France est
plurielle, elle recouvre des réalités extrêmement différentes :
Français d'origine arménienne nés en France, immigrants d'Arménie, de
Syrie, du Liban, mariages mixtes, etc. Cette diversité n'entame pas
cependant notre sentiment d'être Français. Le pays quitté par les
grand parents n'existe plus en tant que tel d'où l'importance pour la
communauté de la reconnaissance du génocide. Nous sommes des déracinés
au sens propre du terme, exterminés et chassés. Il y a négation du
génocide et de l'histoire tri-millénaire, spatio-temporelle de notre
peuple et de ce que nous sommes devenus aujourd'hui. La reconnaissance
ira bien plus loin que celle d'un fait précis de massacres, dans un
contexte historique donné. Ce n'est pas seulement les événements de
1915-1918 qui sont en jeu. Il s'agit de redonner vie à tout ce qui a
existé avant et qui est complètement nié.
Je crois personnellement aux études des psychanalystes qui ont
théorisé la transmission du traumatisme génocidaire à travers les
générations. Le traumatisme est transmis et induit des comportements
et des inhibitions. Il faut que nous puissions enfin sortir de ça ! Le
calendrier des fêtes arméniennes est lié au calendrier traditionnel et
religieux. Même si on n'est pas croyant, le calendrier liturgique est
associé à l'histoire de l'Arménie. L'identité arménienne est
indissociable de son histoire religieuse et les Arméniens n'ont eu de
cesse, durant toute leur histoire, de se battre pour conserver leur
foi, face à des envahisseurs qui voulaient leur imposer la leur.
La communauté est particulièrement attachée à son identité, due à son
déracinement. Elle a suivi les schémas de l'immigration classique des
années 20-30, comme les Italiens, Polonais... mais avec cette
différence notable qu'elle a été victime d'un génocide et qu'elle a
été forcé de partir dans des conditions terribles. L'attachement à
l'identité est lié au fait que le traumatisme n'est pas réparé.
La communauté arménienne de France retourne-elle en Turquie sur les
terres de ses ancêtres ?
Il existe deux types de réactions. Certains Français d'origine
arménienne refusent d'aller en Turquie, par peur ou par fidélité à la
mémoire de leurs aïeux victimes d'un crime impuni. D'autres ressentent
le besoin de connaître la région d'origine de leurs parents ou
grand-parents. Ils sont de plus en plus nombreux à voyager en Turquie.
L'ancienne Arménie est située dans les territoires de l'Est de la
Turquie, zone de fort peuplement kurde. C'est une région très
contrôlée, pas forcément facile d'accès. Les Arméniens s'y rendent
tout de même, comme on pourrait faire un pèlerinage, voyageant «
caméra à l'épaule » pour témoigner à leur retour de leur séjour sur
place
La Turquie de l'Est, l'Arménie historique, après avoir été vidée de sa
population arménienne est aujourd'hui peuplée exclusivement de Kurdes.
Les Turcs forment les contingents de fonctionnaires, de militaires ou
de policiers. C'est une région qui a été volontairement
sous-développée et les conditions de vie à l'est ne sont pas les mêmes
que dans l'ouest de la Turquie. Aujourd'hui, les droits essentiels des
Kurdes ne sont pas respectés.
La diaspora arménienne est attachée à cette région qui est
historiquement l'Arménie. C'est pourquoi la négation du génocide n'est
pas seulement la négation du crime génocidaire mais aussi de toute
l'histoire des Arméniens sur cette terre ancestrale.
http://www.millenaire3.com/Katia-BOUDOYAN-L-un-des-objectifs-du-futur-Centr.122+M5416a8fdfd2.0.html
dimanche 22 juillet 2012,
Stéphane ©armenews.com
Katia BOUDOYAN : L'un des objectifs du futur Centre National de la
Mémoire Arménienne est de générer un intérêt pour une histoire qui est
en passe d'être oubliée faute de conservation de la littérature grise
et de rassemblement de sources Quelle est l'histoire de la maison de
la culture arménienne de Décines ?
Peu de temps après son installation à Décines, les Arméniens ont créé
en 1932 la maison du peuple, qui devient, en 1977, la Maison de la
Culture Arménienne de Décines. La communauté arménienne a toujours été
présente de manière organisée sur le territoire, depuis le foyer du
peuple jusqu'au futur Centre National de la Mémoire Arménienne en
cours de construction. La maison du peuple a permis aux Arméniens,
regroupés en associations, de se retrouver, d'organiser des fêtes, des
débats et des représentations de thétre dans la grande salle
communautaire. L'église arménienne est construite quelques années
après le foyer du peuple, juste en face, dans la même rue.
Comment la communauté arménienne s'est-elle organisée lors de son
arrivée à Décines ?
Il y a eu schématiquement trois grandes vagues d'immigration
arménienne à Décines : durant les années 1920, après le génocide,
durant les années 1970 avec les Arméniens du Moyen-Orient et récemment
avec l'immigration économique des Arméniens d'Arménie.
Les premiers Arméniens, survivants du génocide, s'installent à Décines
vers 1923-1924 car deux usines y recrutent de la main d'`uvre
étrangère. Très rapidement, au bout de quatre cinq ans de présence sur
le territoire, ils éprouvent le besoin de se regrouper. Ce sont des
personnes isolées qui ont perdu leurs parents ou leurs enfants et qui
savent désormais qu'ils ne pourront retourner chez eux. Dès le départ,
les regroupements en associations se font par ville, village et région
d'origine du pays perdu. Il faut bien avoir conscience du choc
culturel et économique vécu. Ces gens arrivent des régions
anatoliennes, ce sont en grande majorité des paysans qui découvrent
tout en arrivant en France : le monde ouvrier et la politisation de la
société.
Historiquement, les communautés de la diaspora s'installent là où il y
a des usines et donc du travail. C'est grce à une usine de textiles
artificiels (SLSA) et une usine chimique (Gifrer) que Décines a pris
cette place importante pour la communauté arménienne dans
l'agglomération lyonnaise. Cette implantation historique a eu un effet
boule de neige pour l'arrivée d'immigrants arméniens.
L'immigration a continué d'affluer à Décines après la période
d'embauche industrielle massive. Les Arméniens s'installent à Décines
parce qu'il y a une communauté structurée : maison du peuple, église.
Dans tout le quartier, il n'était pas forcément utile de parler le
français pour pouvoir vivre ! L'arménien est parlé aussi à l'usine,
beaucoup d'ouvriers étant arménien. Mon grand père est arrivé à 31 ans
en France, en 1924. Il est mort en 1970, en parlant encore mal le
français, après toute une vie passée à Décines. Même si on a
aujourd'hui un regard un peu attendrissant sur cette période en
rappelant que les Arméniens se sont bien intégrés en France, il faut
souligner le racisme violent dont ils ont été victimes. Les premiers
arrivants étaient très pauvres, venaient de vivre des drames,
physiquement marqués, ça n'a pas été simple...tout comme pour les
Polonais, les Italiens et les Espagnols également !
La communauté arménienne de Décines voit arriver à la fin des années
70 des Arméniens du Moyen-Orient, installés dans ces régions depuis
les années 20, à la suite du génocide. Après avoir fait une grande
partie de leur vie dans ces pays, une émigration massive a lieu
pendant la guerre du Liban. Les lieux d'exils sont ceux où il y a des
« points d'ancrage », de la famille ou famille éloignée, où il y a
aussi une référence arménienne : Décines. La vague d'arrivée
d'Arméniens du Moyen-Orient redonne vie et une nouvelle jeunesse à la
communauté installée. En 1978, le foyer du peuple est rebaptisé Maison
de la culture arménienne de Décines et son activité redémarre et
s'enrichit.
Les années 1970 sont celles de la phase d'intégration de la première
vague, la langue d'origine se perd peu à peu alors que les enfants
apprennent le français à l'école et parlent de moins en moins
l'arménien à la maison. Les Arméniens du Moyen-Orient, quant à eux,
vivaient assez cloisonnés dans leur pays d'accueil. En Syrie, comme au
Liban, les Arméniens étaient regroupés en quartier. Ils ont donc
fortement développé et conservé leur identité. Certains d'entre-eux,
les plus gés, ne parlaient pas un mot d'arabe, évoluant dans une
communauté à grande échelle d'un quartier disposant d'hôpitaux,
d'écoles, de magasins, de fonctionnaires arméniens ! Quand ces
populations quittent le Liban, la Syrie et arrivent à Décines, ils se
regroupent tout naturellement.
Le territoire communal décinois est-il marqué symboliquement par la
présence arménienne ?
Oui, le tout sur un espace assez circonscrit. L'ancienne rue Branly a
été débaptisée en 1965 pour prendre le nom de « rue du 24 avril 1915
», le premier mémorial d'Europe dédié au génocide est créé sur la
place de la libération, appelée « place des Arméniens » par les
Décinois, en 1972. En face se construit le Centre National de la
Mémoire Arménienne. L'inscription d'éléments mémoriels dans l'espace
public sont des demandes classiques des communautés. Dans beaucoup de
villes de l'agglomération, il y a un mémorial, une stèle. Ce besoin de
reconnaissance s'inscrit sur le territoire de vie. Par exemple, la
petite communauté arménienne de Vaulx-en-Velin ressent le besoin
d'avoir un monument sur son territoire. La démarche rencontre souvent
un écho auprès des élus puisque souvent la communauté arménienne est
très intégrée dans la vie publique et politique locale. La région
lyonnaise comprend de nombreux élus d'origine arménienne : adjoints au
maire, conseillers municipaux, régionaux.
Quelles sont les activités de la maison de la culture arménienne de Décines ?
Il s'agit essentiellement de promouvoir la culture arménienne.
Différents axes existent depuis de nombreuses années.
L'apprentissage de la langue pour les adultes et les enfants est
l'activité de base, le socle de la maison de la culture. Nous sommes
l'une des rares institutions à enseigner l'arménien occidental dans la
région. « L'école arménienne du mercredi » permet aux enfants
d'apprendre la langue avec un professeur. Nous donnons aussi des cours
aux adolescents et aux adultes.
L'école du mercredi a longtemps été dans le Rhône le seul moyen
d'apprendre l'arménien aux enfants. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas,
puisqu'il existe, à Lyon, depuis plus de 25 ans désormais, une école
arménienne primaire qui enseigne l'arménien quatre heures par semaine
en plus du programme officiel de l'enseignement primaire, l'école
Markarian-Papazian. Les collégiens peuvent, s'ils le souhaitent,
continuer l'apprentissage de l'arménien au collège Notre Dame de
Bellecombe à Lyon. Des dispositifs identiques existent à Paris et à
Marseille également. Ces écoles sont aussi bien fréquentés par les
jeunes Français d'origine arménienne de la quatrième génération que
par les enfants des Arméniens d'Arménie arrivés tout récemment en
France.
Outre l'apprentissage de la langue, nous possédons également une
bibliothèque, qui est l'une des plus riches de France sur la culture
arménienne. Nous possédons quelques pièces très rares et nous avons un
grand nombre d'adhérents qui vient régulièrement consulter ou
emprunter des ouvrages. La maison de la culture donne aussi des cours
de musique pour les enfants et adolescents, avec des instruments
classiques ou typiquement arméniens comme le « dehol », sorte de
tambour. Les cours de cuisine connaissent actuellement beaucoup de
succès, nous avons dû ouvrir une deuxième classe. La maison de la
culture comprend également le restaurant associatif Ara. Ouvert le
midi du lundi au samedi, son rôle est de promouvoir la gastronomie
arménienne. Le club de gymnastique rencontre un succès constant depuis
des années. Avec le même professeur depuis une quinzaine d'années,
c'est l'occasion pour les dames du quartier de se retrouver. Enfin,
nous disposons d'un club de loisirs ouvert l'après-midi.
Traditionnellement, nous organisons un voyage touristique annuel,
généralement lié à l'histoire arménienne ou à une communauté
arménienne. L'année dernière, les adhérents se sont rendus en Arménie
et cette année nous proposons une rencontre avec la communauté
arménienne de Jérusalem, une des plus anciennes communautés installée
hors d'Arménie depuis le 5ème siècle. L'Église arménienne apostolique
a d'ailleurs le statut officiel de gardien du Saint-Sépulcre aux côtés
d'autres Églises.
La Maison de la Culture est à la fois le lieu de transmission
d'activités purement arméniennes : langue, musique, cuisine mais aussi
un lieu de rassemblement ou de convivialité par le club de loisirs ou
de gymnastique. Nous avons toutes les facettes de notre culture qui
sont présentées ici. Parmi nos projets de la rentrée prochaine, nous
souhaitons ouvrir un atelier de thétre ainsi qu'un atelier d'échecs,
les échecs étant un « sport » national chez les Arméniens ! Nous
sommes très largement inscrit dans le paysage local et régional et
nous avons à c`ur de travailler avec d'autres associations décinoises.
La maison de la culture répond-elle aux préoccupations des plus jeunes ?
Les préoccupations des jeunes d'origine arménienne sont les mêmes que
celles des jeunes en général. Leurs intérêts sont avant tout
générationnels. La maison de la culture, en association avec l'église
arménienne de Décines, a célébré récemment l'une des figures héroïques
de l'histoire arménienne Vartan Mamigonian, valeureux seigneur tombé
sur le champ de bataille, en 451, luttant pour la foi chrétienne
contre les Perses mazdéens qui voulaient imposer leur religion. Le
repas que nous avons organisé à cette occasion n'a pas attiré les plus
jeunes. On essaie de s'adapter en organisant des activités qui leur
parlent davantage, qui sont aussi l'occasion de se retrouver entre
copains. On rencontre aussi beaucoup « d'anciens jeunes », autrefois
peu concernés qui, une fois installés, mariés et parents, ressentent
le besoin de revenir aux origines, d'être actifs dans la communauté,
en s'engageant bénévolement. Le désir de transmission de sa culture et
d'un retour aux sources apparaissent naturellement avec la maturité.
Avez-vous recueilli des témoignages des différentes vagues d'immigration ?
Nous disposons de plusieurs témoignages oraux des premiers arrivants.
Ils ont été faits par les gens de la communauté dans un souci de
préservation d'une partie de la mémoire et nous souhaitons qu'ils
puissent servir de support pour de futurs travaux universitaires sur
l'immigration et le génocide arméniens.
L'un des objectifs du futur Centre National de la Mémoire Arménienne
est de générer un intérêt pour une histoire qui est en passe d'être
oubliée faute de conservation de la littérature grise et de
rassemblement de sources. Nous allons être confrontés aux problèmes
d'inventaire, de traitement des dons, d'archivage, d'identification de
photographies, de numérisation... Nous intervenons lors des
successions afin de pouvoir récupérer les documents les plus
intéressants afin qu'ils échappent à la destruction. On essaie de
sensibiliser les gens pour qu'un minimum d'informations soit indiqué
sur les documents. Nous accueillons également des stagiaires de
l'Enssib (École nationale supérieure des sciences de l'information et
des bibliothèques) et de l'Université Jean Moulin Lyon 3 pour nous
aider dans l'inventaire complet de notre fonds d'archives. Nous avons
un fonds très riche en cours d'organisation.
Peut on dire que « l'intégration à la française » a particulièrement
bien fonctionné pour la communauté arménienne ?
La communauté arménienne s'est enrichi par vagues successives. La
première génération est rescapée du génocide. Dans les années 1970,
elle est en perte de vitesse : la maison de la culture est toujours là
mais ses activités ne sont pas très florissantes. La deuxième
génération, celle des enfants nés en France, est intégrée. Elle est
bien installée dans la vie active grce bien sûr à la connaissance du
français. Cette intégration est révélée par l'adoption de prénoms
français : les rescapés du génocide ont des noms et prénoms arméniens,
la génération suivante a des prénoms français. Les prénoms arméniens
reviennent à la troisième génération et pour la quatrième nombreux
sont les enfants qui ont des prénoms arméniens !
Les Arméniens se définissent comme des Français d'origine arménienne
et sont, pour certains, des acteurs majeurs de la vie politique
française. En revanche, il y a une forme d'urgence, il faut travailler
à la conservation de l'identité et de la culture arménienne. Nous
avons un problème majeur par rapport à la langue.
Les Arméniens de la diaspora, qui ont été chassés des décombres de
l'Empire ottoman, - la Turquie d'aujourd'hui - parlent l'arménien
occidental, une langue quasiment en voie de disparition. En effet, les
locuteurs et les gens pour l'enseigner sont de moins en moins nombreux
et la survivance de cette langue est désormais l'un de nos principaux
défis. L'indépendance de l'Arménie a changé la donne par rapport aux
références de la communauté. L'Arménie indépendante parle une langue
sensiblement différente que celle de la diaspora même si l'alphabet
est le même. Aujourd'hui, toute la production littéraire,
scientifique, artistique est faite en arménien oriental. Les Arméniens
de diaspora, de mieux en mieux intégrés, perdent l'usage de leur
langue et la production littéraire en arménien occidental est de plus
en plus faible. La production culturelle des Arméniens de la diaspora
se fait dans la langue du pays d'accueil, les Français d'origine
arménienne écrivent en français, les Américains d'origine arménienne
en anglais, etc.
Avoir un État souverain indépendant change-t-il les références
culturelles de la diaspora ?
L'État Arménien nous garantit la survivance d'un patrimoine. Mais
l'identité de la diaspora est très différente. Il y a toujours un
risque de perte d'identité et de culture. Les Arméniens de la diaspora
ne sont pas géographiquement issus de l'Arménie d'aujourd'hui. Le pays
perdu n'est donc pas situé en Arménie mais en Turquie aujourd'hui !
Les Arméniens d'Erévan voient le mont Ararat, leur montagne sacrée,
symbole de l'Arménie, depuis leur fenêtre, de l'autre côté de la
frontière, en Turquie. Les Arméniens de la diaspora se trouvent
confrontés à une ambiguïté géographique. Si on veut retrouver par
exemple le village de son grand père, il faut aller en Turquie et non
en Arménie ! En outre, la langue arménienne parlée en Arménie est
sensiblement différente de celle parlée par les Arméniens de diaspora.
Cela ne minimise pas la valeur et l'attachement qu'on peut avoir avec
l'Arménie cependant.
Les revendications communautaristes sont-elles le fait de communautés récentes ?
Pas forcément. Il ne s'agit pas , dans le cas des Français d'origine
arménienne, d'une revendication communautaire et encore moins
communautariste. Nous n'avons pas de « retour à la religion », ni de
revendications particulières mais on constate un nouvel intérêt pour
la culture, la transmission et la préservation de cette culture
également. Nous recevons beaucoup de familles dont l'un des parents
est d'origine arménienne et l'autre pas. Le père ou la mère, d'origine
arménienne, ressent le besoin de transmettre sa culture familiale à
ses enfants par le biais d'activités tels l'apprentissage de la langue
ou de la danse.
Quel avenir voyez-vous pour la minorité arménienne de France ?
Le mot « minorité » me gêne, je ne me sens pas minoritaire mais
Française d'origine arménienne. Je suis née en France, de parents nés
en France et scolarisée à l'école de la République. Un Arménien né au
Liban, arrivé en France après la guerre et qui a 70 ans aujourd'hui a
le même discours que moi. La communauté arménienne de France est
plurielle, elle recouvre des réalités extrêmement différentes :
Français d'origine arménienne nés en France, immigrants d'Arménie, de
Syrie, du Liban, mariages mixtes, etc. Cette diversité n'entame pas
cependant notre sentiment d'être Français. Le pays quitté par les
grand parents n'existe plus en tant que tel d'où l'importance pour la
communauté de la reconnaissance du génocide. Nous sommes des déracinés
au sens propre du terme, exterminés et chassés. Il y a négation du
génocide et de l'histoire tri-millénaire, spatio-temporelle de notre
peuple et de ce que nous sommes devenus aujourd'hui. La reconnaissance
ira bien plus loin que celle d'un fait précis de massacres, dans un
contexte historique donné. Ce n'est pas seulement les événements de
1915-1918 qui sont en jeu. Il s'agit de redonner vie à tout ce qui a
existé avant et qui est complètement nié.
Je crois personnellement aux études des psychanalystes qui ont
théorisé la transmission du traumatisme génocidaire à travers les
générations. Le traumatisme est transmis et induit des comportements
et des inhibitions. Il faut que nous puissions enfin sortir de ça ! Le
calendrier des fêtes arméniennes est lié au calendrier traditionnel et
religieux. Même si on n'est pas croyant, le calendrier liturgique est
associé à l'histoire de l'Arménie. L'identité arménienne est
indissociable de son histoire religieuse et les Arméniens n'ont eu de
cesse, durant toute leur histoire, de se battre pour conserver leur
foi, face à des envahisseurs qui voulaient leur imposer la leur.
La communauté est particulièrement attachée à son identité, due à son
déracinement. Elle a suivi les schémas de l'immigration classique des
années 20-30, comme les Italiens, Polonais... mais avec cette
différence notable qu'elle a été victime d'un génocide et qu'elle a
été forcé de partir dans des conditions terribles. L'attachement à
l'identité est lié au fait que le traumatisme n'est pas réparé.
La communauté arménienne de France retourne-elle en Turquie sur les
terres de ses ancêtres ?
Il existe deux types de réactions. Certains Français d'origine
arménienne refusent d'aller en Turquie, par peur ou par fidélité à la
mémoire de leurs aïeux victimes d'un crime impuni. D'autres ressentent
le besoin de connaître la région d'origine de leurs parents ou
grand-parents. Ils sont de plus en plus nombreux à voyager en Turquie.
L'ancienne Arménie est située dans les territoires de l'Est de la
Turquie, zone de fort peuplement kurde. C'est une région très
contrôlée, pas forcément facile d'accès. Les Arméniens s'y rendent
tout de même, comme on pourrait faire un pèlerinage, voyageant «
caméra à l'épaule » pour témoigner à leur retour de leur séjour sur
place
La Turquie de l'Est, l'Arménie historique, après avoir été vidée de sa
population arménienne est aujourd'hui peuplée exclusivement de Kurdes.
Les Turcs forment les contingents de fonctionnaires, de militaires ou
de policiers. C'est une région qui a été volontairement
sous-développée et les conditions de vie à l'est ne sont pas les mêmes
que dans l'ouest de la Turquie. Aujourd'hui, les droits essentiels des
Kurdes ne sont pas respectés.
La diaspora arménienne est attachée à cette région qui est
historiquement l'Arménie. C'est pourquoi la négation du génocide n'est
pas seulement la négation du crime génocidaire mais aussi de toute
l'histoire des Arméniens sur cette terre ancestrale.
http://www.millenaire3.com/Katia-BOUDOYAN-L-un-des-objectifs-du-futur-Centr.122+M5416a8fdfd2.0.html
dimanche 22 juillet 2012,
Stéphane ©armenews.com