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Turquie : Criminalisation Des Defenseurs Des Droits De L'homme

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    TURQUIE : CRIMINALISATION DES DéFENSEURS DES DROITS DE L'HOMME

    http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=64485
    Publié le : 06-06-2012

    Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le 5 juin 2012,
    l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de
    l'Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des
    droits de l'Homme (FIDH) et de l'Organisation mondiale contre la
    torture (OMCT), a publié un rapport intitulé "Turquie : Présumés
    coupables, la criminalisation des défenseurs des droits de l'Homme",
    qui analyse la situation des défenseurs des droits de l'Homme en
    Turquie. Â" Au début de l'année 2012, 105 journalistes, 44 avocats,
    au moins 16 membres d'organisations de défense des droits de l'Homme
    et 41 syndicalistes étaient toujours emprisonnés, principalement
    au titre d'accusations de terrorisme. Les cas les plus emblématiques
    tels que ceux de la sociologue Pınar Selek, poursuivie depuis 1998,
    de l'avocat Muharrem Erbey, détenu depuis décembre 2009, et de
    l'éditeur Ragıp Zarakolu détenu pendant plus de cinq mois, ne sont
    que la partie visible de cette situation déplorable qui prévaut en
    Turquie Â". Le Collectif VAN diffuse ici le communiqué de presse de
    la FIDH et de l'OMCT.

    COMMUNIQUÃ~I DE PRESSE - L'OBSERVATOIRE

    Turquie : présumés coupables, criminalisation des défenseurs des
    droits de l'homme

    Publication d'un rapport d'une mission internationale d'enquête

    Le rapport est disponible en anglais aux liens suivant :

    http://www.fidh.org/IMG/pdf/obsrapporttr05062012eng.pdf

    http://www.fidh.org/IMG/pdf/obsrapporttr05062012eng.pdf

    Paris-Genève, le 5 juin 2012. L'Observatoire pour la protection
    des défenseurs des droits de l'Homme, un programme conjoint de
    la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et de
    l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), publie aujourd'hui un
    rapport intitulé "Turquie : Présumés coupables, la criminalisation
    des défenseurs des droits de l'Homme", qui analyse la situation des
    défenseurs des droits de l'Homme en Turquie.

    En dépit des réformes et des avancées majeures de cette dernière
    décennie, dans la Turquie d'aujourd'hui, ceux qui dénoncent les
    violations des droits de l'Homme dans des domaines Â" sensibles Â"
    sont la cible d'une intense politique de criminalisation. Ces sujets
    Â" sensibles Â" incluent la promotion du droit a la différence
    (droit des minorités religieuses ou ethniques, en particulier la
    question kurde, et droit des minorités sexuelles), et la critique de
    l'Ã~Itat et des institutions (le fonctionnement de ces institutions,
    notamment l'indépendance de la justice ou l'impunité de l'Ã~Itat
    et de l'armée en matière de violations de droits de l'Homme). Des
    secteurs clefs de la société civile, active en matière de
    défense des droits de l'Homme, sont touchés par cette politique :
    des membres d'organisations non gouvernementales (ONG) mais aussi
    des avocats, des syndicalistes, des journalistes, des intellectuels
    et des universitaires, des écrivains, des défenseurs du droit a
    l'objection de conscience ou des membres des familles des victimes
    de violations graves, etc.

    La criminalisation de leurs activités est rendue possible par
    l'existence de pratiques administratives et de dispositions
    pénales répressives, que les différentes réformes n'ont pas
    supprimées, notamment dans le Code pénal (Turkish Penal Code -
    TPC) ou la Loi anti-terrorisme (Anti-Terrorism Law - ATL). De plus,
    les autorités chargées de l'application de la loi, les procureurs
    et les juges, depuis longtemps habitués a limiter les droits et
    libertés, continuent a interpréter et a appliquer la loi de manière
    répressive. Ces dernières années, l'ATL, qui implique l'application
    de règles procédurales moins protectrices des droits de la défense,
    est ainsi de plus en plus utilisée contre les défenseurs des droits
    de l'Homme. La définition vague du terrorisme et son interprétation
    par les tribunaux ont permis aux procureurs et aux juges de considérer
    que la simple critique des autorités et de leur action en matière de
    droits de l'Homme pouvait, en soi, être considérée comme un soutien
    a des groupes terroristes ou comme une preuve de l'appartenance a ces
    groupes. Le recours a de longues périodes de détention préventive
    est fréquent et peut être percu en soi comme une forme de peine,
    indépendamment du résultat des procès.

    "Une révision approfondie du système judiciaire turque est,
    aujourd'hui, plus que nécessaire afin d'améliorer l'environnement
    déterminant l'action des défenseurs des droits de l'Homme. La justice
    est utilisée comme une arme pour réprimer, intimider et punir les
    défenseurs des droits de l'Homme, au travers de procédures pénales
    violant de manière flagrante le droit a un procès équitable.

    Aujourd'hui, de telles pratiques autoritaires doivent prendre fin",
    a affirmé Mme Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.

    Au début de l'année 2012, 105 journalistes, 44 avocats, au moins
    16 membres d'organisations de défense des droits de l'Homme et 41
    syndicalistes étaient toujours emprisonnés, principalement au titre
    d'accusations de terrorisme. Les cas les plus emblématiques tels que
    ceux de la sociologue Pınar Selek, poursuivie depuis 1998, de l'avocat
    Muharrem Erbey, détenu depuis décembre 2009, et de l'éditeur
    Ragıp Zarakolu détenu pendant plus de cinq mois, ne sont que la
    partie visible de cette situation déplorable qui prévaut en Turquie.

    "Nous craignons que ces poursuites pénales continues finissent
    par mener la société civile a développer un certain degré
    d'autocensure, précisément au moment où une communauté de
    défenseurs des droits de l'Homme forte et dynamique, opérant sous la
    protection de la loi, est nécessaire", a ajouté M. Gerald Staberock,
    secrétaire général de l'OMCT.

    L'Observatoire appelle respectueusement les autorités turques
    a attacher la plus grande des attentions a ses recommandations, a
    entreprendre les démarches nécessaires a la création et au maintien
    d'un environnement sÃ"r et propice permettant aux défenseurs des
    droits de l'Homme d'opérer librement et efficacement dans le pays,
    notamment en reconnaissant pleinement le rôle légitime joué par les
    organisations de défense des droits de l'homme, en libérant tous
    les défenseurs détenus du fait de leurs activités en matière de
    droits de l'Homme, en mettant fin au harcèlement judiciaire et en
    menant des enquêtes effectives sur les abus commis a l'encontre des
    défenseurs des droits de l'Homme.

    ************************************************** ************

    Version anglaise

    PRESS RELEASE - THE OBSERVATORY

    TURKEY: Human Rights Defenders, guilty until proven innocent

    Publication of an International fact-finding Mission Report

    The report is available in English at the following links:

    http://www.fidh.org/IMG/pdf/obsrapporttr05062012eng.pdf

    http://www.fidh.org/IMG/pdf/obsrapporttr05062012eng.pdf

    Paris-Geneva, June 5, 2012. The Observatory for the Protection of Human
    Rights Defenders, a joint programme of the International Federation for
    Human Rights (FIDH) and the World Organisation Against Torture (OMCT),
    publishes today a report entitled "Turkey: Human Rights Defenders,
    guilty until proven innocent", which analyses the situation of human
    rights defenders in Turkey.

    Despite major reforms and progresses over the past decade, in today's
    Turkey, those who speak out on "sensitive" human rights issues remain
    the target of an intense criminalisation. "Sensitive" issues include
    promoting the right to alternative identities (ethnic and religious
    minorities' rights, particularly the Kurdish issue, and sexual
    minorities), and criticising the State and its institutions (the
    functioning of the institutions, including the independence of the
    judiciary and the impunity of the State and the army for human rights
    violations). Key categories of civil society active in the defence of
    human rights are affected by this policy: members of non-governmental
    organisations (NGOs) but also lawyers, trade unionists, journalists,
    intellectuals and academics, writers, advocates of the right to
    conscientious objection and family members of victims of serious
    violations, etc.

    Criminalisation is made possible by the existence of repressive
    administrative practices and criminal provisions left unchanged
    by reform packages, notably in the Turkish Penal Code (TPC) and
    the Anti-Terrorism Law (ATL). Furthermore, law-enforcement bodies,
    prosecutors and judges, long-accustomed to limiting freedoms and
    rights, continue to interpret and apply the law in a repressive
    manner. The ATL has been increasingly used against human rights
    defenders over the past years, which entails the application of
    a set of rules less protective of the defence's rights. The vague
    definition of terrorism and its interpretation by the courts have
    made it possible for prosecutors and judges to consider that the
    mere criticism of the authorities' human rights record may in itself
    be construed as a form of support to terrorist groups or evidence
    of membership in terrorist groups. Prolonged pre-trial detention is
    used very frequently and may be seen as a form of punishment per se,
    independently of the outcome of the trial.

    "A comprehensive overhaul of the Turkish legal system is today more
    than needed to improve the environment of operation of human rights
    defenders. Justice is used as a weapon to repress, intimidate and
    punish human rights defenders, through criminal proceedings that
    blatantly violate the right to a fair trial. Today such authoritarian
    practices have to come to an end", says Ms. Souhayr Belhassen,
    FIDH President.

    At the beginning of 2012, 105 journalists, 44 lawyers, at least
    16 members of human rights organisations and 41 trade unionists
    were in jail, mostly under terrorism charges. The emblematic cases
    of sociologist Pınar Selek prosecuted since 1998, lawyer Muharrem
    Erbey, detained since December 2009, and publisher Ragıp Zarakolu,
    detained during more than five months, are only the tip of this
    deplorable situation.

    "We fear that these continuous proceedings may lead the civil society
    to develop a certain degree of self-censorship, precisely at a time
    when a strong and critical human rights community that operate under
    the protective reach of the law is needed", added Mr. Gerald Staberock,
    Secretary General of OMCT.

    The Observatory respectfully urges the authorities of Turkey to pay
    the utmost attention to its recommendations, take the necessary steps
    to create and maintain a safe and conducive environment for human
    rights defenders to operate freely and efficiently in the country,
    including by fully recognising the legitimate role played by human
    rights organisations, releasing all human rights defenders detained
    for exercising human rights activities, ending judicial harassment
    and fully investigating abuses faced by human rights defenders.

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    From: A. Papazian
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