TURQUIE-CHYPRE
L'islamisation aux portes de la partie occupée de Chypre
par Charalambos Petinos, historien et Alexis Christodoulou, étudiant
Le parti islamiste AKP (Parti de la Justice et du Développement), au
pouvoir en Turquie depuis 2002, tente d'islamiser petit à petit la
société turque. De la même manière, il s'attaque à la partie occupée
de Chypre.
En Turquie, tout d'abord, le Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan,
cultive savamment l'art du contre-pied et utilise au profit de son
idéologie islamiste toutes les possibilités que lui offre la situation
politique.
Il faut se rappeler que le Premier Ministre turc a à plusieurs
reprises et même devant l'Assemblée déclaré vouloir « former une
jeunesse religieuse » en adéquation avec « les valeurs et principes de
la nation turque ». Face aux protestations soulevées dans les cercles
laïcs et républicains, il ajoutait même : « Attendez-vous du parti AKP
qu'il forme une génération d'athées ? ». Erdogan a réitéré ses propos,
dimanche 22 février 2012, à l'intention des jeunesses de l'AKP.
Les protestations face à des propos de cette nature viennent de
l'opposition turque ; Kemal Kiliçdaroglu, leader du Parti républicain
du peuple (CHP, kémaliste), a, lors d'un discours de campagne à
Diyarbakir à l'occasion des législatives du 12 juin 2011, accusé l'AKP
de s'être doté d'un plan secret pour monopoliser le pouvoir après les
élections Ensuite, l'AKP et l'UBP (Parti de l'Unité Nationale, droite
nationaliste) sont accusés de vouloir diffuser l'Islam sunnite dans
les territoires occupés de Chypre et d'empêcher toute solution.
La presse chypriote turque et turque font écho de ces faits.
Notamment, le quotidien chypriote turc Kibris (13.02.12) consacre un
long article à la rencontre de représentants du syndicat des
enseignants chypriotes turcs du secondaire (KTOEOS) avec des
dirigeants du Parti de Chypre unifié (BKP, gauche communiste). Selon
le quotidien, les discussions se sont centrées principalement sur
l'ouverture d'un département de théologie dans le lycée professionnel
de Mia Milia, situé en zone occupée. Le président du KTOEOS Tahir
Gokcebel a affirmé que cette action fait partie de l'attaque plus
générale contre l'identité culturelle et contre la structure sociale
et économique de la communauté chypriote turque.
Plus précisément, il a incriminé le gouvernement turc de l'AKP, qui
impose ses décisions au « peuple » chypriote turc par le biais du
prétendu gouvernement chypriote turc de l'UBP. De même, M. Gokcebel a
rappelé que son syndicat proteste aussi contre l'allocation d'un
terrain adjacent à une mosquée, en vue de construire un complexe
religieux, toujours à Mia Milia.
Quant au secrétaire général du KTOEOS, Mehmet Tasker, il a tenu des
propos similaires, affirmant que tous les secteurs organisés de la
communauté chypriote turque sont attaqués et qu'à terme l'objectif de
l'AKP et de l'UBP est d'intégrer la partie septentrionale occupée de
Chypre à la Turquie.
Le secrétaire général du BKP Izzet Izcan a apporté son soutien au
combat du KTOEOS. Il a critiqué la tentative de changer la composition
culturelle, économique et sociale de la communauté chypriote turque en
diffusant l'islam sunnite dans les territoires occupés. Cela
provoquerait, selon lui, la création d'un nouveau type de peuple, afin
d'empêcher finalement toute possibilité de solution au problème
chypriote.
L'affaire de Mia Milia concernant la cession d'un terrain pour
construire un complexe religieux a provoqué des réactions en chaîne.
Des représentants de différents partis politiques chypriotes turcs ont
réagi de manière virulente à cette décision.
Selon le quotidien chypriote turc Yeni Duzen (03.02.12), le leader du
Parti républicain turc (CTP, social-démocrate) Ozkan Yorgancioglu a
décrit cet acte comme « un comportement inacceptable » et a exigé la
démission immédiate du prétendu gouvernement chypriote turc de l'UBP.
Le CTP souligne l'irrégularité de la procédure en vue de la
constitution de cet ensemble religieux : en effet, aucune candidature
n'a été déposée au « ministère » de l'éducation pour un tel projet
éducatif, le « ministre » lui-même ayant avoué devant « l'assemblée »
qu'il ignorait, avant d'en avoir été informé par un journaliste, la
location du terrain.
Le journal Afrika (03.02.12) rapporte la réaction de Mustafa
Emiroglulari, « député » du Parti de la démocratie commune (TDP,
centre-gauche). Devant le prétendu parlement, M.Emiroglulari a
vivement critiqué l'attaque des partisans de la loi religieuse dans
les territoires occupés, déclarant que « la mentalité de la loi
religieuse jugera même un jour Atatürk ».
De telles réactions ont été également observées en Turquie, dans
l'optique générale de l'islamisation de la société. La presse turque a
publié plusieurs commentaires critiquant les remarques du Premier
ministre Erdogan affirmant que le gouvernement de l'AKP a pour
objectif d'élever « une génération pieuse » en Turquie.
Lire la suite sur >Diaspora Grecque ICI
dimanche 10 juin 2012,
Jean Eckian ©armenews.com
L'islamisation aux portes de la partie occupée de Chypre
par Charalambos Petinos, historien et Alexis Christodoulou, étudiant
Le parti islamiste AKP (Parti de la Justice et du Développement), au
pouvoir en Turquie depuis 2002, tente d'islamiser petit à petit la
société turque. De la même manière, il s'attaque à la partie occupée
de Chypre.
En Turquie, tout d'abord, le Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan,
cultive savamment l'art du contre-pied et utilise au profit de son
idéologie islamiste toutes les possibilités que lui offre la situation
politique.
Il faut se rappeler que le Premier Ministre turc a à plusieurs
reprises et même devant l'Assemblée déclaré vouloir « former une
jeunesse religieuse » en adéquation avec « les valeurs et principes de
la nation turque ». Face aux protestations soulevées dans les cercles
laïcs et républicains, il ajoutait même : « Attendez-vous du parti AKP
qu'il forme une génération d'athées ? ». Erdogan a réitéré ses propos,
dimanche 22 février 2012, à l'intention des jeunesses de l'AKP.
Les protestations face à des propos de cette nature viennent de
l'opposition turque ; Kemal Kiliçdaroglu, leader du Parti républicain
du peuple (CHP, kémaliste), a, lors d'un discours de campagne à
Diyarbakir à l'occasion des législatives du 12 juin 2011, accusé l'AKP
de s'être doté d'un plan secret pour monopoliser le pouvoir après les
élections Ensuite, l'AKP et l'UBP (Parti de l'Unité Nationale, droite
nationaliste) sont accusés de vouloir diffuser l'Islam sunnite dans
les territoires occupés de Chypre et d'empêcher toute solution.
La presse chypriote turque et turque font écho de ces faits.
Notamment, le quotidien chypriote turc Kibris (13.02.12) consacre un
long article à la rencontre de représentants du syndicat des
enseignants chypriotes turcs du secondaire (KTOEOS) avec des
dirigeants du Parti de Chypre unifié (BKP, gauche communiste). Selon
le quotidien, les discussions se sont centrées principalement sur
l'ouverture d'un département de théologie dans le lycée professionnel
de Mia Milia, situé en zone occupée. Le président du KTOEOS Tahir
Gokcebel a affirmé que cette action fait partie de l'attaque plus
générale contre l'identité culturelle et contre la structure sociale
et économique de la communauté chypriote turque.
Plus précisément, il a incriminé le gouvernement turc de l'AKP, qui
impose ses décisions au « peuple » chypriote turc par le biais du
prétendu gouvernement chypriote turc de l'UBP. De même, M. Gokcebel a
rappelé que son syndicat proteste aussi contre l'allocation d'un
terrain adjacent à une mosquée, en vue de construire un complexe
religieux, toujours à Mia Milia.
Quant au secrétaire général du KTOEOS, Mehmet Tasker, il a tenu des
propos similaires, affirmant que tous les secteurs organisés de la
communauté chypriote turque sont attaqués et qu'à terme l'objectif de
l'AKP et de l'UBP est d'intégrer la partie septentrionale occupée de
Chypre à la Turquie.
Le secrétaire général du BKP Izzet Izcan a apporté son soutien au
combat du KTOEOS. Il a critiqué la tentative de changer la composition
culturelle, économique et sociale de la communauté chypriote turque en
diffusant l'islam sunnite dans les territoires occupés. Cela
provoquerait, selon lui, la création d'un nouveau type de peuple, afin
d'empêcher finalement toute possibilité de solution au problème
chypriote.
L'affaire de Mia Milia concernant la cession d'un terrain pour
construire un complexe religieux a provoqué des réactions en chaîne.
Des représentants de différents partis politiques chypriotes turcs ont
réagi de manière virulente à cette décision.
Selon le quotidien chypriote turc Yeni Duzen (03.02.12), le leader du
Parti républicain turc (CTP, social-démocrate) Ozkan Yorgancioglu a
décrit cet acte comme « un comportement inacceptable » et a exigé la
démission immédiate du prétendu gouvernement chypriote turc de l'UBP.
Le CTP souligne l'irrégularité de la procédure en vue de la
constitution de cet ensemble religieux : en effet, aucune candidature
n'a été déposée au « ministère » de l'éducation pour un tel projet
éducatif, le « ministre » lui-même ayant avoué devant « l'assemblée »
qu'il ignorait, avant d'en avoir été informé par un journaliste, la
location du terrain.
Le journal Afrika (03.02.12) rapporte la réaction de Mustafa
Emiroglulari, « député » du Parti de la démocratie commune (TDP,
centre-gauche). Devant le prétendu parlement, M.Emiroglulari a
vivement critiqué l'attaque des partisans de la loi religieuse dans
les territoires occupés, déclarant que « la mentalité de la loi
religieuse jugera même un jour Atatürk ».
De telles réactions ont été également observées en Turquie, dans
l'optique générale de l'islamisation de la société. La presse turque a
publié plusieurs commentaires critiquant les remarques du Premier
ministre Erdogan affirmant que le gouvernement de l'AKP a pour
objectif d'élever « une génération pieuse » en Turquie.
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dimanche 10 juin 2012,
Jean Eckian ©armenews.com