LES COMPOSITEURS ARMENIENS A L'HONNEUR A PARIS
L'Orient-Le Jour
http://www.lorientlejour.com/category/Culture/article/762232/Les_compositeurs_armeniens_a_lhonneur_a_Paris.html
6 juin 2012
Liban
l'invitation du centre culturel armenien Mesrob de Paris, du nom du
moine qui, au Ve siècle, inventa l'alphabet armenien, Zeina Saleh
Kayali et Bahjat Rizk ont donne une conference autour des compositeurs
libanais d'origine armenienne et de leur considerable apport a la
musique savante au Liban.
Devant un public venu très nombreux, Bahjat Rizk, attache culturel
de la delegation libanaise a l'Unesco et ecrivain, commence par
planter le decor historique, expliquant comment la communaute
armenienne s'est etablie au Liban au debut du XXe siècle, a la
suite du genocide perpetre en 1915 par l'Empire ottoman, et comment,
en 1932, cette communaute est officiellement recensee et reconnue
comme faisant partie integrante des 18 communautes libanaises. Par sa
composition multicommunautaire, le Liban permet alors aux Armeniens
de se structurer en gardant la pratique de leur langue en parallèle a
la langue arabe et en fondant leurs propres institutions, notamment
la prestigieuse universite Haïgazian où le conferencier a lui-meme
enseigne pendant un temps. Puis Bahjat Rizk rappelle l'attachement du
peuple armenien a ses racines musicales, racines qui se developpent
et s'enrichissent au contact de la culture libanaise en y puisant
une fructueuse inspiration et en y apportant un savoir-faire, une
technique et une sensibilite qui s'articulera autour de la souffrance
de l'exil et de l'experience de l'enracinement.
La deuxième partie de la conference est consacree a presenter plus
precisement les compositeurs en commencant par le " duo fondateur
" qui a joue un rôle essentiel dans le paysage musical libanais :
Boghos Gelalian (1927-2011) et Stephane Emiyan (1930-1994). La musique
de Boghos Gelalian, extremement sophistiquee et raffinee, prend sa
source dans le folklore armenien. Orchestrateur de genie, il est, dans
les annees 1960, l'une des pierres angulaires du festival de Baalbeck.
Stephane Emiyan fut quant a lui un pianiste et un improvisateur
hors pair qui laisse une immense ~\uvre pianistique. La conference
se poursuit avec le " quatuor intermediaire " : Antoine Setrakian
(1938), Jean Beujekian (1946) qui a surtout compose pour la guitare,
Edouard Torikian (1952), grand specialiste de musique liturgique,
et Irma Toudjian (1955), fondatrice en Italie d'un des concours de
piano les plus prestigieux d'Europe. Le tour d'horizon se termine
avec le " trio de la relève " : Rita Kassabian (1976) qui compose des
~\uvres pour l'orchestre de la garde republicaine francaise, Sevag
der Gougassian (1977), specialiste de la musique de chambre, et Garo
Avessian (1979) qui mettra en musique de nombreux textes de Kuchac,
le grand poète armenien du XIIIe siècle. Sans oublier le talentueux
et charismatique chef d'orchestre Harout Fazlian qui, ayant pris
la relève du maître disparu Walid Gholmieh a la tete de l'Orchestre
philharmonique libanais, se promet de valoriser le patrimoine musical
national en y incluant regulièrement des ~\uvres de compositeurs
libanais de tous horizons. En fin de seance, pour illustrer le propos,
une ecoute musicale avec des extraits d'~\uvres d'archives de Boghos
Gelalian et Irma Toudjian est proposee a l'assistance.
Cette conference a mis en avant le riche apport des compositeurs
armeniens du Liban au patrimoine musical libanais dans son ensemble,
ainsi que la participation feconde de la communaute armenienne et
son attachement a la culture libanaise dans sa diversite.
From: Baghdasarian
L'Orient-Le Jour
http://www.lorientlejour.com/category/Culture/article/762232/Les_compositeurs_armeniens_a_lhonneur_a_Paris.html
6 juin 2012
Liban
l'invitation du centre culturel armenien Mesrob de Paris, du nom du
moine qui, au Ve siècle, inventa l'alphabet armenien, Zeina Saleh
Kayali et Bahjat Rizk ont donne une conference autour des compositeurs
libanais d'origine armenienne et de leur considerable apport a la
musique savante au Liban.
Devant un public venu très nombreux, Bahjat Rizk, attache culturel
de la delegation libanaise a l'Unesco et ecrivain, commence par
planter le decor historique, expliquant comment la communaute
armenienne s'est etablie au Liban au debut du XXe siècle, a la
suite du genocide perpetre en 1915 par l'Empire ottoman, et comment,
en 1932, cette communaute est officiellement recensee et reconnue
comme faisant partie integrante des 18 communautes libanaises. Par sa
composition multicommunautaire, le Liban permet alors aux Armeniens
de se structurer en gardant la pratique de leur langue en parallèle a
la langue arabe et en fondant leurs propres institutions, notamment
la prestigieuse universite Haïgazian où le conferencier a lui-meme
enseigne pendant un temps. Puis Bahjat Rizk rappelle l'attachement du
peuple armenien a ses racines musicales, racines qui se developpent
et s'enrichissent au contact de la culture libanaise en y puisant
une fructueuse inspiration et en y apportant un savoir-faire, une
technique et une sensibilite qui s'articulera autour de la souffrance
de l'exil et de l'experience de l'enracinement.
La deuxième partie de la conference est consacree a presenter plus
precisement les compositeurs en commencant par le " duo fondateur
" qui a joue un rôle essentiel dans le paysage musical libanais :
Boghos Gelalian (1927-2011) et Stephane Emiyan (1930-1994). La musique
de Boghos Gelalian, extremement sophistiquee et raffinee, prend sa
source dans le folklore armenien. Orchestrateur de genie, il est, dans
les annees 1960, l'une des pierres angulaires du festival de Baalbeck.
Stephane Emiyan fut quant a lui un pianiste et un improvisateur
hors pair qui laisse une immense ~\uvre pianistique. La conference
se poursuit avec le " quatuor intermediaire " : Antoine Setrakian
(1938), Jean Beujekian (1946) qui a surtout compose pour la guitare,
Edouard Torikian (1952), grand specialiste de musique liturgique,
et Irma Toudjian (1955), fondatrice en Italie d'un des concours de
piano les plus prestigieux d'Europe. Le tour d'horizon se termine
avec le " trio de la relève " : Rita Kassabian (1976) qui compose des
~\uvres pour l'orchestre de la garde republicaine francaise, Sevag
der Gougassian (1977), specialiste de la musique de chambre, et Garo
Avessian (1979) qui mettra en musique de nombreux textes de Kuchac,
le grand poète armenien du XIIIe siècle. Sans oublier le talentueux
et charismatique chef d'orchestre Harout Fazlian qui, ayant pris
la relève du maître disparu Walid Gholmieh a la tete de l'Orchestre
philharmonique libanais, se promet de valoriser le patrimoine musical
national en y incluant regulièrement des ~\uvres de compositeurs
libanais de tous horizons. En fin de seance, pour illustrer le propos,
une ecoute musicale avec des extraits d'~\uvres d'archives de Boghos
Gelalian et Irma Toudjian est proposee a l'assistance.
Cette conference a mis en avant le riche apport des compositeurs
armeniens du Liban au patrimoine musical libanais dans son ensemble,
ainsi que la participation feconde de la communaute armenienne et
son attachement a la culture libanaise dans sa diversite.
From: Baghdasarian