POUR LA PORTE-FLINGUE DE DEVEDJIAN, SARKOZY INCARNE "LA VIOLENCE EN POLITIQUE"
par Laureline Dupont - Marianne
Marianne2.fr
http://www.marianne2.fr/Pour-la-porte-flingue-de-Devedjian-Sarkozy-incarne-la-violence-en-politique_a219444.html
10 juin 2012
France
Marie-Celie Guillaume, directrice de cabinet de Patrick Devedjian au
Conseil general des Hauts-de-Seine, publie le 13 juin " Le Monarque,
son fils, son fief ", une fable politique dans laquelle elle raconte
avec moult details les quatre annees de guerre politique qui a oppose
"l'Armenien" (Devedjian) a la droite du 92 et a Nicolas Sarkozy.
Marianne : Vous publiez le 13 juin " Le Monarque, son fils, son fief
", livre pamphlet sur le système Sarkozy dans les Hauts-de-Seine.
Deja, a droite, les critiques fusent et certains vous reprochent
d'avoir tenu la plume pour Patrick Devedjian auquel vous dediez
le livre...
Marie-Celie Guillaume : Ce n'est en aucun cas une commande de sa part.
Quand il a quelque chose a dire, il le dit lui-meme ! J'ai commence
a ecrire pour moi, absolument pas dans l'idee de faire un livre mais
parce que j'avais besoin d'un exutoire. Quand Patrick Devedjian a
ete reelu president du Conseil general du 92 en 2011 après 4 ans de
violence inouïe, il a fallu reprendre la vie comme si de rien n'etait.
J'ai eu du mal a passer sans transition a la paix. L'ecriture m'a aide.
Dans votre livre, Sarkozy s'appelle Rocky, Devedjian devient
l'Armenien, Jean Sarkozy le Dauphin... Pourquoi avoir choisi
d'attribuer des surnoms a des personnages que l'on reconnaît aisement ?
Pour leur donner une dimension romanesque ! Je ne voulais pas faire
un essai politique. Paradoxalement, la forme de la fable politique
m'a permis d'etre plus près du reel, de recreer l'atmosphère et les
dialogues tels qu'ils sont derrière les portes, loin du politiquement
correct.
Vous decrivez des relations humaines faites de menaces, de rapports
de force, de chantage. Tout est vrai ?
Les faits que je raconte sont pour la plupart publics. Je les remets
en situation et les raconte de l'interieur, c'est ca la difference.
Y a-t-il des evenements que vous n'avez pas ose raconter ?
Non, j'ai essaye de montrer la politique dans son aspect cru et brutal.
Vous donnez parfois une version très differente de celle retenue par
l'histoire officielle. Concernant l'affaire de l'Epad par exemple, vous
racontez que c'est Nicolas Sarkozy qui a prie son fils de renoncer...
Jean a raconte que c'etait lui qui avait renonce pour epargner son
père. Mais de ce que je sais ce n'est pas comme cela que ca s'est
passe. Le Château a ete effraye par le courrier que recevait l'UMP,
les lettres d'insultes, les cartes d'adhesion dechirees. A un moment,
ils ont ont fini par comprendre qu'il fallait que tout cela cesse.
Vous racontez une scène surrealiste qui se deroule dans le bureau de
" Rocky " au Château. Face au miroir, il mime un combat de boxe avec
lui-meme, s'agite, s'enerve, monte en tension. Puis Madame de P.,
une elue de province, toque a la porte, elle a rendez-vous avec le
Monarque auquel elle espère arracher des subventions pour un musee
d'histoire medievale. " Encore sous l'effet de l'euphorie de son combat
de boxe imaginaire ", ecrivez-vous, " il (le Monarque) ressent dans
tout son corps la tension du duel et l'excitation de la victoire.
Il a chaud, très chaud. " A force d'insistance, il finit par obtenir
de la parlementaire qu'elle cède a ses avances. " Cela ne dure que
quelques instants, le monarque est presse et Madame de P.
comprehensive. "
Je ne pouvais pas faire un livre sur la politique sans parler
des relations entre le pouvoir et le sexe. Toutes les femmes
qui travaillent dans l'univers politique, qu'elles soient elues,
collaboratrices ou journalistes, sont confrontees un jour ou l'autre a
ce genre de situation. Tout le monde le sait mais personne n'en parle.
La scène du combat de boxe recree une ambiance similaire a celle d'un
meeting, avec la tension, les acclamations et l'ivresse... Le pouvoir
excite, c'est bien connu !
Le livre n'est pas encore sorti, pourtant vous avez deja recu des
menaces...
Oui, mais ca ne m'a pas etonnee. Je savais très bien a quoi je
m'exposais, j'ai l'habitude vous savez ! Il y a eu un entrefilet
dans un journal local qui a cree une certaine agitation. J'ai ete
prise a parti publiquement par une adjointe de Patrick Balkany qui
m'a injuriee et menacee de represailles rapides. Ils s'affolent alors
qu'ils n'ont meme pas lu le livre...
De tous ces " personnages ", lequel incarne le plus cette violence
politique que vous denoncez ?
Le Monarque (ndlr : Sarkozy). Parce que sa violence est d'autant
plus frappante et choquante qu'il est le Monarque, celui qui doit
rassembler et pacifier.
Le livre se termine sur l'election de l'Armenien (ndlr : Patrick
Devedjian) a la presidence de la Principaute (ndlr : le Conseil
general des Hauts-de-Seine). Vous pensez que cette " paix des braves
" dans le 92 va durer ?
Dans le departement, les electeurs souhaitent qu'on en finisse avec
une certaine facon de faire de la politique. Vous savez, dans les
Hauts-de-Seine, la grande majorite des elus sont travailleurs, devoues,
discrets, mais ils souffrent de la mauvaise image du departement. Ces
dernières annees, l'election de Jean-Christophe Fromantin a Neuilly,
la defaite d'Isabelle Balkany aux dernières cantonales a Levallois,
la reelection de Devedjian et le mauvais score de la liste senatoriale
incarnee par le couple Karoutchi-Balkany ont ete des signes forts de
cette volonte de changement. Je pense que ca correspond a un mouvement
de fond.
" Le Monarque, son fils, son fief ", de Marie-Celie Guilaume, ed. du
Moment, 240 p., sortie le 13 juin, 18,50 ~@
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
par Laureline Dupont - Marianne
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http://www.marianne2.fr/Pour-la-porte-flingue-de-Devedjian-Sarkozy-incarne-la-violence-en-politique_a219444.html
10 juin 2012
France
Marie-Celie Guillaume, directrice de cabinet de Patrick Devedjian au
Conseil general des Hauts-de-Seine, publie le 13 juin " Le Monarque,
son fils, son fief ", une fable politique dans laquelle elle raconte
avec moult details les quatre annees de guerre politique qui a oppose
"l'Armenien" (Devedjian) a la droite du 92 et a Nicolas Sarkozy.
Marianne : Vous publiez le 13 juin " Le Monarque, son fils, son fief
", livre pamphlet sur le système Sarkozy dans les Hauts-de-Seine.
Deja, a droite, les critiques fusent et certains vous reprochent
d'avoir tenu la plume pour Patrick Devedjian auquel vous dediez
le livre...
Marie-Celie Guillaume : Ce n'est en aucun cas une commande de sa part.
Quand il a quelque chose a dire, il le dit lui-meme ! J'ai commence
a ecrire pour moi, absolument pas dans l'idee de faire un livre mais
parce que j'avais besoin d'un exutoire. Quand Patrick Devedjian a
ete reelu president du Conseil general du 92 en 2011 après 4 ans de
violence inouïe, il a fallu reprendre la vie comme si de rien n'etait.
J'ai eu du mal a passer sans transition a la paix. L'ecriture m'a aide.
Dans votre livre, Sarkozy s'appelle Rocky, Devedjian devient
l'Armenien, Jean Sarkozy le Dauphin... Pourquoi avoir choisi
d'attribuer des surnoms a des personnages que l'on reconnaît aisement ?
Pour leur donner une dimension romanesque ! Je ne voulais pas faire
un essai politique. Paradoxalement, la forme de la fable politique
m'a permis d'etre plus près du reel, de recreer l'atmosphère et les
dialogues tels qu'ils sont derrière les portes, loin du politiquement
correct.
Vous decrivez des relations humaines faites de menaces, de rapports
de force, de chantage. Tout est vrai ?
Les faits que je raconte sont pour la plupart publics. Je les remets
en situation et les raconte de l'interieur, c'est ca la difference.
Y a-t-il des evenements que vous n'avez pas ose raconter ?
Non, j'ai essaye de montrer la politique dans son aspect cru et brutal.
Vous donnez parfois une version très differente de celle retenue par
l'histoire officielle. Concernant l'affaire de l'Epad par exemple, vous
racontez que c'est Nicolas Sarkozy qui a prie son fils de renoncer...
Jean a raconte que c'etait lui qui avait renonce pour epargner son
père. Mais de ce que je sais ce n'est pas comme cela que ca s'est
passe. Le Château a ete effraye par le courrier que recevait l'UMP,
les lettres d'insultes, les cartes d'adhesion dechirees. A un moment,
ils ont ont fini par comprendre qu'il fallait que tout cela cesse.
Vous racontez une scène surrealiste qui se deroule dans le bureau de
" Rocky " au Château. Face au miroir, il mime un combat de boxe avec
lui-meme, s'agite, s'enerve, monte en tension. Puis Madame de P.,
une elue de province, toque a la porte, elle a rendez-vous avec le
Monarque auquel elle espère arracher des subventions pour un musee
d'histoire medievale. " Encore sous l'effet de l'euphorie de son combat
de boxe imaginaire ", ecrivez-vous, " il (le Monarque) ressent dans
tout son corps la tension du duel et l'excitation de la victoire.
Il a chaud, très chaud. " A force d'insistance, il finit par obtenir
de la parlementaire qu'elle cède a ses avances. " Cela ne dure que
quelques instants, le monarque est presse et Madame de P.
comprehensive. "
Je ne pouvais pas faire un livre sur la politique sans parler
des relations entre le pouvoir et le sexe. Toutes les femmes
qui travaillent dans l'univers politique, qu'elles soient elues,
collaboratrices ou journalistes, sont confrontees un jour ou l'autre a
ce genre de situation. Tout le monde le sait mais personne n'en parle.
La scène du combat de boxe recree une ambiance similaire a celle d'un
meeting, avec la tension, les acclamations et l'ivresse... Le pouvoir
excite, c'est bien connu !
Le livre n'est pas encore sorti, pourtant vous avez deja recu des
menaces...
Oui, mais ca ne m'a pas etonnee. Je savais très bien a quoi je
m'exposais, j'ai l'habitude vous savez ! Il y a eu un entrefilet
dans un journal local qui a cree une certaine agitation. J'ai ete
prise a parti publiquement par une adjointe de Patrick Balkany qui
m'a injuriee et menacee de represailles rapides. Ils s'affolent alors
qu'ils n'ont meme pas lu le livre...
De tous ces " personnages ", lequel incarne le plus cette violence
politique que vous denoncez ?
Le Monarque (ndlr : Sarkozy). Parce que sa violence est d'autant
plus frappante et choquante qu'il est le Monarque, celui qui doit
rassembler et pacifier.
Le livre se termine sur l'election de l'Armenien (ndlr : Patrick
Devedjian) a la presidence de la Principaute (ndlr : le Conseil
general des Hauts-de-Seine). Vous pensez que cette " paix des braves
" dans le 92 va durer ?
Dans le departement, les electeurs souhaitent qu'on en finisse avec
une certaine facon de faire de la politique. Vous savez, dans les
Hauts-de-Seine, la grande majorite des elus sont travailleurs, devoues,
discrets, mais ils souffrent de la mauvaise image du departement. Ces
dernières annees, l'election de Jean-Christophe Fromantin a Neuilly,
la defaite d'Isabelle Balkany aux dernières cantonales a Levallois,
la reelection de Devedjian et le mauvais score de la liste senatoriale
incarnee par le couple Karoutchi-Balkany ont ete des signes forts de
cette volonte de changement. Je pense que ca correspond a un mouvement
de fond.
" Le Monarque, son fils, son fief ", de Marie-Celie Guilaume, ed. du
Moment, 240 p., sortie le 13 juin, 18,50 ~@
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress