EXPOSITION DU 26 JUIN AU 27 OCTOBRE: HOMMAGE AUX ENFANTS DE LA SHOAH
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=64882
Publie le : 20-06-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
invite a lire cette annonce publiee sur le site officiel de la Mairie
de Paris le 13 juin 2012.
Paris.fr
Credits : © Archives CDJC-Memorial de la Shoah. Coll. OSE
[13/06/2012]
Hommage aux enfants de la Shoah
Juillet 1942, près de 14 000 Parisiens sont arretes par la police
francaise et rassembles au Velodrome d'hiver. Parmi eux de nombreux
enfants. Au travers de l'exposition "C'etaient des enfants" la Mairie
de Paris honore leur souvenir et celui des milliers de leurs camarades
qui ont survecu a la Shoah en presentant aux visiteurs lettres,
photographies, dessins et documents officiels. Salon d'accueil de
l'Hôtel de Ville. Du 26 juin au 27 octobre - Gratuit.
Dans l'ensemble de l'Europe, 1 500 000 enfants juifs ont ete tues.
Parmi eux, 11 400, dont 2 000 qui n'avaient pas six ans ont ete
deportes depuis la France ou ont trouve la mort dans l'un des camps
d'internement installes sur le territoire. La majorite de ces jeunes
victimes etaient de petits Parisiens. Deux-cents seulement sont
revenus vivants.
" Survivants ", " enfants caches " ou encore " rescapes ", les
termes pour designer ces enfants qui ont echappe aux deportations
sont nombreux, et invitent a s'interroger : survivre et après ?
L'exposition "C'etaient des enfants" apporte un eclairage sur cette
periode de notre histoire, en presentant de nombreux documents inedits,
issus de collections particulières, comme ce journal tenu en juillet
1942 par une adolescente juive parisienne, membre des Eclaireurs
israelites, qui parcourt Paris le jour de la rafle du Vel'd'Hiv'
afin de porter secours a des enfants laisses seuls.
Voir aussi le reportage sur "La medaille des Justes" qui distingue
ceux qui ont secouru des Juifs pendant la seconde guerre mondiale. Cet
article est extrait d' "a Paris+" le supplement numerique du magazine
"a Paris", trimestriel de la Ville de Paris.
Infos pratiques
Du 26 juin au 27 octobre Salon d'accueil de la Mairie de Paris 29,
rue de Rivoli. 75004 Paris
Ouvert tous les jours sauf dimanche et jours feries de 10h a 19h.
Gratuit
Metro
ligne(s) 1,11 - Hôtel de Ville ligne(s) 1,4,7,11,14 - Châtelet ligne
4 - Cite ligne 4 - Saint-Michel - Notre-Dame
Catalogue - Sarah Gensburger C'etaient des enfants. Deportation et
sauvetage des enfants juifs a Paris.
24,90 ~@ - 128 pages
************************************************** *************
Pour ne jamais oublier
La population Juive a Paris en 1940
A cette epoque, la population juive de France est estimee a 320 000
membres. Tres diverse, un tiers de ses membres sont nes en France,
l'autre partie sont des immigres. Ces hommes et ces femmes ont quitte
leurs pays pour fuir les persecutions antisemites mais aussi afin
d'ameliorer leurs conditions de vie. On trouve quelques familles
aisees, professions liberales ou cadres, mais surtout une majorite de
menages très modestes qui travaillent dans l'artisanat ou le commerce.
À l'arrivee des soldats allemands en juin 1940, près de 200 000
Juifs vivent dans la capitale francaise : de Belleville a l'ouest
parisien, en passant par la rue de la Roquette. Cette population juive
parisienne est jeune, sur les 140 000 Juifs qui resident encore dans
le departement de la Seine, un quart ont moins de 15 ans.
Identification et exclusion
L'armistice du 22 juin 1940 divise la France en deux et dès septembre
les autorites occupantes et le gouvernement de Vichy y organisent
la stigmatisation des Juifs. La plupart de ces mesures concernent
egalement les enfants.
L'ordonnance allemande du 27 septembre 1940 ordonne aux juifs de zone
occupee de se declarer. Les chefs de famille ont jusqu'au 20 octobre
pour faire etat de leur identite. C'est sur la base de ce recensement
que la prefecture de police de Paris cree finalement un fichier
des enfants juifs. Le tampon " Juif " est porte sur leurs papiers
d'identite, les enfants âges de plus de 6 ans doivent porter l'etoile
jaune. C'est a partir de la loi francaise du 3 octobre " portant statut
des juifs ", que leurs parents sont exclus de nombreuses professions.
L'ordonnance allemande du 8 juillet 1942 interdit aux juifs l'accès
aux lieux publics. L'image des petits juifs parisiens est alors
utilisee par la propagande antisemite pour denoncer le " peril "
que representent les juifs, et ce, dès leur plus jeune âge.
L'Ecole republicaine : entre continuite et rupture
La Revolution nationale promue par le gouvernement de Vichy entend
s'attaquer a l'ecole. Il s'agit de proteger la jeunesse francaise de
" l'influence juive ". Les elèves juifs restent cependant admis dans
les ecoles elementaires et les lycees où ils sont soumis au port de
l'etoile jaune. Lorsque la police francaise arrete en juillet 1942
des enfants juifs, elle arrete d'abord des ecoliers.
Au total, plus de 6 100 enfants ont ete arretes a Paris durant la
Shoah , la plupart d'entre eux ont ete deportes au camp d'Auschwitz
en Pologne où ils furent extermines a leur arrivee.
En 1941 ont lieu les premières rafles parisiennes, elles conduisent
a l'arrestation de près de 8 200 personnes, exclusivement des hommes
et presque tous etrangers. L'internement de ces pères de famille
plonge leur femme et enfants dans des difficultes materielles et
psychologiques supplementaires. Il signifie parfois que les enfants
sont brutalement laisses seuls.
Le Vel' d'Hiv' : un " camp d'enfants "
La grande rafle parisienne des 16 et 17 juillet 1942 est la première
a concerner les enfants de plus de deux ans. Une triple epidemie
de diphterie, de scarlatine et de rougeole touche 300 enfants dont
plusieurs mourront dans les jours qui suivent.
En juillet 1942, le camp de Beaune-la-Rolande compte 300 petits
Parisiens de 2 a 5 ans, près de 500 de 6 a 10 ans et 600 de 10
a 15 ans. Pour remplir au plus vite les convois de deportation,
il est decide de separer les familles. À partir du 15 août 1942,
les enfants du Vel' d'Hiv' encore vivants sont progressivement
transferes a Drancy pour y etre deportes en compagnie d'adultes et
maintenir ainsi l'illusion que ces deportations visent a organiser
des peuplements juifs a l'est de l'Europe.
Aucun statut particulier n'est prevu pour ces jeunes internes et c'est
entre le 14 et le 31 août 1942, que plus de 3 000 enfants sont ainsi
deportes pour Auschwitz, la plupart y sont extermines a leur arrivee.
Seulement 200 des quelques 11 000 enfants juifs deportes de France
sont revenus des camps d'extermination.
Les Parisiens se mobilisent
C'est a Paris que s'est joue le sort de la majorite des enfants juifs
deportes. Les Parisiens qui constatent la disparition d'hommes, de
femmes et surtout d'enfants decident de les sauver. Les reactions a la
rafle du Vel' d'Hiv' sont en effet nombreuses. Ce sont des voisins,
des amis ou encore des camarades de classe qui portent secours aux
enfants juifs parisiens.
Dès sa creation en 1941, l'Union generale des Israelites de France
(UGIF), assure la gestion de plusieurs centres d'accueil pour enfants
a Paris. Plus de 3 000 enfants sejournent dans l'une de ces maisons
entre juillet 1942 et août 1944. Plusieurs rafles y sont conduites
jusqu'a la dernière où, durant la nuit du 20 juillet 1944, 125
petits pensionnaires sont arretes a Paris puis deportes a Auschwitz
par le dernier convoi a quitter Drancy. Dès 1942, des reseaux
interconfessionnels ou laïcs, redoutent cette issue et debutent
l'evacuation clandestine et progressive des maisons de l'UGIF. Ils
sauvent ainsi plusieurs centaines d'enfants.
Survivre et grandir
À Paris comme dans l'ensemble de la France, environ 80 % des enfants
juifs ont survecu a la guerre. Du fait de leurs prises en charge
par des reseaux juifs de sauvetage, epaules par des non-juifs. Il
est toutefois difficile d'etablir un chiffre definitif, comme il est
encore plus delicat de faire une estimation des gestes de solidarite de
tel ou tel voisin, ami ou camarade. En tous les cas, la consideration
exclusive du sauvetage physique des enfants meconnaît les conditions de
leur survie. Etre " cache " suppose souvent d'accepter d'etre separe
de sa famille, de changer d'identite, parfois etre baptise dans la
religion catholique, de quitter Paris enfin de se faire accepter par
un nouvel entourage, entre quasi-adoption et maltraitance.
Afin d'attenuer la separation et lorsue cela est possible,les enfants
ecrivent a leurs parents. Lorsque ceux-ci sont " introuvables ",
ils leur font des dessins, preparent des cadeaux dans l'attente de
les revoir, attente qui s'avèrera souvent vaine.
En 1945, on denombre en effet 10 000 orphelins juifs en France.
D'autres retrouvent des parents affaiblis, sans ressources et
souvent sans logement. Les oeuvres juives ouvrent alors des maisons
pour accueillir temporairement et parfois elever une large part des
enfants qu'elles ont contribue a sauver. La vie en collectivite dans
ces maisons marque une nouvelle epreuve pour les enfants. Elle signifie
qu'ils ne reverront jamais leurs parents.
L'après-guerre
Dans l'immediat après-guerre, le vecu de ces enfants n'a pas sa place
: ils ont eu la " chance " de survivre. À la fin des annees 70, c'est
d'abord comme orphelins que certains prennent publiquement la parole.
Il faut attendre encore dix ans pour que ces memes personnes
parlent d'elles. Les annees 90 voient alors la multiplication des
associations " d' enfants caches " et " d'anciens ". Ces enfants
devenus grands-parents prennent souvent conscience de la dette
qu'ils ont envers tel resistant juif comme envers ces non juifs qu'ils
decident, parfois, de faire reconnaître comme " Juste parmi les nations
" par l'Etat d'Israël.
Autour de l'exposition
- Exposition temporaire - Memorial de la Shoah "Au coeur du genocide -
Les enfants dans la shoah 1933-1945" Du 19 juin au 30 decembre
- " Je pars demain... " Ete 42 : les dernières lettres - CERCIL
d'Orleans Exposition du 16 mai au 30 septembre
En juin-juillet 1942, des milliers de Juifs etrangers sont deportes
a partir des camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande où ils ont ete
internes pendant plus d'un an. Avant le depart, ils vont ecrire une
lettre a leurs proches " nous partons pour une destination inconnue ".
Ecrites le dernier jour dans le camp, parfois meme dans le train,
elles seront les " dernières lettres "...
- Exposition "Sauver les enfants, 1938-1945"- Archives nationales Du
2 octobre au 27 novembre
- Exposition-atelier "Sur les traces d'une photo. Dix histoires
d'enfants sauves"- Bibliothèque Marguerite Audoux Du 28 juin au
31 juillet
- " Nous qui sommes encore vivants " - Resister dans les camps nazis.
Musee de la Resistance nationale a Champigny-sur-Marne Jusqu'au 31 août
Retour a la rubrique
Source/Lien : Paris.fr
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=64882
Publie le : 20-06-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
invite a lire cette annonce publiee sur le site officiel de la Mairie
de Paris le 13 juin 2012.
Paris.fr
Credits : © Archives CDJC-Memorial de la Shoah. Coll. OSE
[13/06/2012]
Hommage aux enfants de la Shoah
Juillet 1942, près de 14 000 Parisiens sont arretes par la police
francaise et rassembles au Velodrome d'hiver. Parmi eux de nombreux
enfants. Au travers de l'exposition "C'etaient des enfants" la Mairie
de Paris honore leur souvenir et celui des milliers de leurs camarades
qui ont survecu a la Shoah en presentant aux visiteurs lettres,
photographies, dessins et documents officiels. Salon d'accueil de
l'Hôtel de Ville. Du 26 juin au 27 octobre - Gratuit.
Dans l'ensemble de l'Europe, 1 500 000 enfants juifs ont ete tues.
Parmi eux, 11 400, dont 2 000 qui n'avaient pas six ans ont ete
deportes depuis la France ou ont trouve la mort dans l'un des camps
d'internement installes sur le territoire. La majorite de ces jeunes
victimes etaient de petits Parisiens. Deux-cents seulement sont
revenus vivants.
" Survivants ", " enfants caches " ou encore " rescapes ", les
termes pour designer ces enfants qui ont echappe aux deportations
sont nombreux, et invitent a s'interroger : survivre et après ?
L'exposition "C'etaient des enfants" apporte un eclairage sur cette
periode de notre histoire, en presentant de nombreux documents inedits,
issus de collections particulières, comme ce journal tenu en juillet
1942 par une adolescente juive parisienne, membre des Eclaireurs
israelites, qui parcourt Paris le jour de la rafle du Vel'd'Hiv'
afin de porter secours a des enfants laisses seuls.
Voir aussi le reportage sur "La medaille des Justes" qui distingue
ceux qui ont secouru des Juifs pendant la seconde guerre mondiale. Cet
article est extrait d' "a Paris+" le supplement numerique du magazine
"a Paris", trimestriel de la Ville de Paris.
Infos pratiques
Du 26 juin au 27 octobre Salon d'accueil de la Mairie de Paris 29,
rue de Rivoli. 75004 Paris
Ouvert tous les jours sauf dimanche et jours feries de 10h a 19h.
Gratuit
Metro
ligne(s) 1,11 - Hôtel de Ville ligne(s) 1,4,7,11,14 - Châtelet ligne
4 - Cite ligne 4 - Saint-Michel - Notre-Dame
Catalogue - Sarah Gensburger C'etaient des enfants. Deportation et
sauvetage des enfants juifs a Paris.
24,90 ~@ - 128 pages
************************************************** *************
Pour ne jamais oublier
La population Juive a Paris en 1940
A cette epoque, la population juive de France est estimee a 320 000
membres. Tres diverse, un tiers de ses membres sont nes en France,
l'autre partie sont des immigres. Ces hommes et ces femmes ont quitte
leurs pays pour fuir les persecutions antisemites mais aussi afin
d'ameliorer leurs conditions de vie. On trouve quelques familles
aisees, professions liberales ou cadres, mais surtout une majorite de
menages très modestes qui travaillent dans l'artisanat ou le commerce.
À l'arrivee des soldats allemands en juin 1940, près de 200 000
Juifs vivent dans la capitale francaise : de Belleville a l'ouest
parisien, en passant par la rue de la Roquette. Cette population juive
parisienne est jeune, sur les 140 000 Juifs qui resident encore dans
le departement de la Seine, un quart ont moins de 15 ans.
Identification et exclusion
L'armistice du 22 juin 1940 divise la France en deux et dès septembre
les autorites occupantes et le gouvernement de Vichy y organisent
la stigmatisation des Juifs. La plupart de ces mesures concernent
egalement les enfants.
L'ordonnance allemande du 27 septembre 1940 ordonne aux juifs de zone
occupee de se declarer. Les chefs de famille ont jusqu'au 20 octobre
pour faire etat de leur identite. C'est sur la base de ce recensement
que la prefecture de police de Paris cree finalement un fichier
des enfants juifs. Le tampon " Juif " est porte sur leurs papiers
d'identite, les enfants âges de plus de 6 ans doivent porter l'etoile
jaune. C'est a partir de la loi francaise du 3 octobre " portant statut
des juifs ", que leurs parents sont exclus de nombreuses professions.
L'ordonnance allemande du 8 juillet 1942 interdit aux juifs l'accès
aux lieux publics. L'image des petits juifs parisiens est alors
utilisee par la propagande antisemite pour denoncer le " peril "
que representent les juifs, et ce, dès leur plus jeune âge.
L'Ecole republicaine : entre continuite et rupture
La Revolution nationale promue par le gouvernement de Vichy entend
s'attaquer a l'ecole. Il s'agit de proteger la jeunesse francaise de
" l'influence juive ". Les elèves juifs restent cependant admis dans
les ecoles elementaires et les lycees où ils sont soumis au port de
l'etoile jaune. Lorsque la police francaise arrete en juillet 1942
des enfants juifs, elle arrete d'abord des ecoliers.
Au total, plus de 6 100 enfants ont ete arretes a Paris durant la
Shoah , la plupart d'entre eux ont ete deportes au camp d'Auschwitz
en Pologne où ils furent extermines a leur arrivee.
En 1941 ont lieu les premières rafles parisiennes, elles conduisent
a l'arrestation de près de 8 200 personnes, exclusivement des hommes
et presque tous etrangers. L'internement de ces pères de famille
plonge leur femme et enfants dans des difficultes materielles et
psychologiques supplementaires. Il signifie parfois que les enfants
sont brutalement laisses seuls.
Le Vel' d'Hiv' : un " camp d'enfants "
La grande rafle parisienne des 16 et 17 juillet 1942 est la première
a concerner les enfants de plus de deux ans. Une triple epidemie
de diphterie, de scarlatine et de rougeole touche 300 enfants dont
plusieurs mourront dans les jours qui suivent.
En juillet 1942, le camp de Beaune-la-Rolande compte 300 petits
Parisiens de 2 a 5 ans, près de 500 de 6 a 10 ans et 600 de 10
a 15 ans. Pour remplir au plus vite les convois de deportation,
il est decide de separer les familles. À partir du 15 août 1942,
les enfants du Vel' d'Hiv' encore vivants sont progressivement
transferes a Drancy pour y etre deportes en compagnie d'adultes et
maintenir ainsi l'illusion que ces deportations visent a organiser
des peuplements juifs a l'est de l'Europe.
Aucun statut particulier n'est prevu pour ces jeunes internes et c'est
entre le 14 et le 31 août 1942, que plus de 3 000 enfants sont ainsi
deportes pour Auschwitz, la plupart y sont extermines a leur arrivee.
Seulement 200 des quelques 11 000 enfants juifs deportes de France
sont revenus des camps d'extermination.
Les Parisiens se mobilisent
C'est a Paris que s'est joue le sort de la majorite des enfants juifs
deportes. Les Parisiens qui constatent la disparition d'hommes, de
femmes et surtout d'enfants decident de les sauver. Les reactions a la
rafle du Vel' d'Hiv' sont en effet nombreuses. Ce sont des voisins,
des amis ou encore des camarades de classe qui portent secours aux
enfants juifs parisiens.
Dès sa creation en 1941, l'Union generale des Israelites de France
(UGIF), assure la gestion de plusieurs centres d'accueil pour enfants
a Paris. Plus de 3 000 enfants sejournent dans l'une de ces maisons
entre juillet 1942 et août 1944. Plusieurs rafles y sont conduites
jusqu'a la dernière où, durant la nuit du 20 juillet 1944, 125
petits pensionnaires sont arretes a Paris puis deportes a Auschwitz
par le dernier convoi a quitter Drancy. Dès 1942, des reseaux
interconfessionnels ou laïcs, redoutent cette issue et debutent
l'evacuation clandestine et progressive des maisons de l'UGIF. Ils
sauvent ainsi plusieurs centaines d'enfants.
Survivre et grandir
À Paris comme dans l'ensemble de la France, environ 80 % des enfants
juifs ont survecu a la guerre. Du fait de leurs prises en charge
par des reseaux juifs de sauvetage, epaules par des non-juifs. Il
est toutefois difficile d'etablir un chiffre definitif, comme il est
encore plus delicat de faire une estimation des gestes de solidarite de
tel ou tel voisin, ami ou camarade. En tous les cas, la consideration
exclusive du sauvetage physique des enfants meconnaît les conditions de
leur survie. Etre " cache " suppose souvent d'accepter d'etre separe
de sa famille, de changer d'identite, parfois etre baptise dans la
religion catholique, de quitter Paris enfin de se faire accepter par
un nouvel entourage, entre quasi-adoption et maltraitance.
Afin d'attenuer la separation et lorsue cela est possible,les enfants
ecrivent a leurs parents. Lorsque ceux-ci sont " introuvables ",
ils leur font des dessins, preparent des cadeaux dans l'attente de
les revoir, attente qui s'avèrera souvent vaine.
En 1945, on denombre en effet 10 000 orphelins juifs en France.
D'autres retrouvent des parents affaiblis, sans ressources et
souvent sans logement. Les oeuvres juives ouvrent alors des maisons
pour accueillir temporairement et parfois elever une large part des
enfants qu'elles ont contribue a sauver. La vie en collectivite dans
ces maisons marque une nouvelle epreuve pour les enfants. Elle signifie
qu'ils ne reverront jamais leurs parents.
L'après-guerre
Dans l'immediat après-guerre, le vecu de ces enfants n'a pas sa place
: ils ont eu la " chance " de survivre. À la fin des annees 70, c'est
d'abord comme orphelins que certains prennent publiquement la parole.
Il faut attendre encore dix ans pour que ces memes personnes
parlent d'elles. Les annees 90 voient alors la multiplication des
associations " d' enfants caches " et " d'anciens ". Ces enfants
devenus grands-parents prennent souvent conscience de la dette
qu'ils ont envers tel resistant juif comme envers ces non juifs qu'ils
decident, parfois, de faire reconnaître comme " Juste parmi les nations
" par l'Etat d'Israël.
Autour de l'exposition
- Exposition temporaire - Memorial de la Shoah "Au coeur du genocide -
Les enfants dans la shoah 1933-1945" Du 19 juin au 30 decembre
- " Je pars demain... " Ete 42 : les dernières lettres - CERCIL
d'Orleans Exposition du 16 mai au 30 septembre
En juin-juillet 1942, des milliers de Juifs etrangers sont deportes
a partir des camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande où ils ont ete
internes pendant plus d'un an. Avant le depart, ils vont ecrire une
lettre a leurs proches " nous partons pour une destination inconnue ".
Ecrites le dernier jour dans le camp, parfois meme dans le train,
elles seront les " dernières lettres "...
- Exposition "Sauver les enfants, 1938-1945"- Archives nationales Du
2 octobre au 27 novembre
- Exposition-atelier "Sur les traces d'une photo. Dix histoires
d'enfants sauves"- Bibliothèque Marguerite Audoux Du 28 juin au
31 juillet
- " Nous qui sommes encore vivants " - Resister dans les camps nazis.
Musee de la Resistance nationale a Champigny-sur-Marne Jusqu'au 31 août
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