REVUE DE PRESSE
L'Unesco au chevet de Bethléem
L'Autorité palestinienne invoque le délabrement de la basilique de la
Nativité pour justifier son classement au patrimoine de l'humanité.
Imbroglio en perspective.
La basilique de la Nativité de Bethléem se trouve une nouvelle fois au
centre d'un imbroglio politique international. L'Autorité
palestinienne demande à l'Organisation des Nations unies pour la
culture et l'éducation (Unesco) le classement de l'église au
patrimoine mondial de l'humanité. - Israël, qui conteste l'adhésion de
la Palestine à l'Unesco, résultat d'une action unilatérale de
l'Autorité palestinienne, met en doute l'urgence du classement de
l'édifice et dénonce une opération politique. La demande palestinienne
doit être examinée la semaine prochaine par le comité de l'Unesco en
charge du classement, qui tient sa réunion annuelle à
Saint-Pétersbourg en Russie. Une trentaine d'autres sites à travers le
monde sont aussi candidats à un classement basé sur la « valeur
universelle - exceptionnelle » du lieu.
Le dossier de l'église de la Nativité, lieu de naissance de Jésus, est
politiquement chargé. Les Palestiniens ont été acceptés au sein de
l'Unesco en octobre 2011, après un vote des États membres qui avait
provoqué la colère d'Israël et des Américains. La demande de
classement de l'église de la Nativité est la première démarche
officielle entreprise par l'Autorité palestinienne depuis son
admission. Les Palestiniens demandent une procédure d'urgence, en
raison du « délabrement et de la dégradation de l'ensemble
architectural ».
La théorie du complot Les Israéliens sont d'un autre avis. « Les
Palestiniens ont demandé à utiliser la procédure d'urgence pour la
préservation de l'église de la Nativité qui serait soi-disant en
danger, explique Yigal Palmor, porte-parole du ministère israélien des
Affaires étrangères. Mais un groupe d'experts a rejeté leur demande en
expliquant qu'aucun danger immédiat ne menace le btiment. Résultat :
les Palestiniens ressortent leur théorie du complot en accusant ce
comité d'experts d'être politisé et manipulé par Israël. On ne sait
pas s'il faut en rire ou en pleurer. C'est l'arroseur arrosé. C'est
eux qui ont voulu politiser l'Unesco en menant une bataille pour faire
reconnaître prématurément un État de Palestine alors que l'Unesco est
censée ne s'occuper que de culture et d'éducation. Les pays qui ont
pris la responsabilité de soutenir cette initiative doivent désormais
s'en mordre les doigts. »
Les experts du Conseil international des monuments et des sites
(Icomos) ont effectivement rendu un avis défavorable, estimant que le
dossier palestinien a été insuffisamment préparé, et n'évalue pas dans
le détail les menaces pesant sur le site. Mais le comité peut se
prononcer contre l'avis des experts.
Deux millions de visiteurs Ce n'est pas la première fois que l'église
de la Nativité devient un enjeu de politique internationale. Au XIXe
siècle, l'étoile d'argent à quatorze branches, scellée par les
catholiques à l'endroit de la naissance Jésus, avait été enlevée par
les Grecs orthodoxes, protégés de la Russie tsariste. L'affaire, sur
fond de rivalité franco-russe, avait été l'un des éléments
déclencheurs de la guerre de Crimée en 1853. En 2002, en pleine
Intifada, une centaine d'activistes palestiniens de Bethléem s'étaient
retranchés dans l'église pour échapper à une opération de l'armée
israélienne. La basilique avait été assiégée pendant quarante jours
par les forces israéliennes, avant qu'un accord ne soit négocié pour
évacuer l'église, en échange de l'exil d'une partie des militants en
dehors de Palestine.
Depuis, la basilique de la Nativité est redevenue l'un lieux les plus
visités par les touristes en Terre Sainte, et accueille près de 2
millions de visiteurs par an. La toiture a été rénovée l'an dernier,
mais l'église, très ancienne, nécessite des travaux de restauration
constants, même si leur degré d'urgence reste matière à discussion.
Le classement des sites religieux et archéologiques est un sujet
politiquement sensible entre Israéliens et Palestiniens. Le caveau des
Patriarches à Hébron, et le tombeau de Rachel près de Bethléem ont été
récemment classés par Israël comme faisant partie de son patrimoine
national. L'Autorité palestinienne a contesté cette décision auprès de
l'Unesco.
--------------------------------------------------------------------------------
L'église de la Nativité, un véritable monument.
L'église de la Nativité est l'une des plus anciennes et des plus
belles églises du monde. L'édifice original date du IVe siècle, et a
miraculeusement échappé à toutes les destructions et invasions qui ont
régulièrement ravagé la Terre sainte. Restaurée par les croisés,
augmentée d'un couvent arménien et d'une église catholique attenants
au btiment principal, la basilique est construite au-dessus du lieu
de naissance de Jésus, auquel on accède parun escalier souterrain qui
s'enfonce sous l'autel. Une étoile d'argent à quatorze branches marque
l'endroit de la Nativité, à côté de la crèche où, selon la tradition,
fut placé l'Enfant Jésus.
Par Adrien Jaulmes
Le Figaro
http://www.lefigaro.fr/culture/2012/06/22/03004-20120622ARTFIG00704-l-unesco-au-chevet-de-bethleem.php
samedi 23 juin 2012,
Stéphane ©armenews.com
L'Unesco au chevet de Bethléem
L'Autorité palestinienne invoque le délabrement de la basilique de la
Nativité pour justifier son classement au patrimoine de l'humanité.
Imbroglio en perspective.
La basilique de la Nativité de Bethléem se trouve une nouvelle fois au
centre d'un imbroglio politique international. L'Autorité
palestinienne demande à l'Organisation des Nations unies pour la
culture et l'éducation (Unesco) le classement de l'église au
patrimoine mondial de l'humanité. - Israël, qui conteste l'adhésion de
la Palestine à l'Unesco, résultat d'une action unilatérale de
l'Autorité palestinienne, met en doute l'urgence du classement de
l'édifice et dénonce une opération politique. La demande palestinienne
doit être examinée la semaine prochaine par le comité de l'Unesco en
charge du classement, qui tient sa réunion annuelle à
Saint-Pétersbourg en Russie. Une trentaine d'autres sites à travers le
monde sont aussi candidats à un classement basé sur la « valeur
universelle - exceptionnelle » du lieu.
Le dossier de l'église de la Nativité, lieu de naissance de Jésus, est
politiquement chargé. Les Palestiniens ont été acceptés au sein de
l'Unesco en octobre 2011, après un vote des États membres qui avait
provoqué la colère d'Israël et des Américains. La demande de
classement de l'église de la Nativité est la première démarche
officielle entreprise par l'Autorité palestinienne depuis son
admission. Les Palestiniens demandent une procédure d'urgence, en
raison du « délabrement et de la dégradation de l'ensemble
architectural ».
La théorie du complot Les Israéliens sont d'un autre avis. « Les
Palestiniens ont demandé à utiliser la procédure d'urgence pour la
préservation de l'église de la Nativité qui serait soi-disant en
danger, explique Yigal Palmor, porte-parole du ministère israélien des
Affaires étrangères. Mais un groupe d'experts a rejeté leur demande en
expliquant qu'aucun danger immédiat ne menace le btiment. Résultat :
les Palestiniens ressortent leur théorie du complot en accusant ce
comité d'experts d'être politisé et manipulé par Israël. On ne sait
pas s'il faut en rire ou en pleurer. C'est l'arroseur arrosé. C'est
eux qui ont voulu politiser l'Unesco en menant une bataille pour faire
reconnaître prématurément un État de Palestine alors que l'Unesco est
censée ne s'occuper que de culture et d'éducation. Les pays qui ont
pris la responsabilité de soutenir cette initiative doivent désormais
s'en mordre les doigts. »
Les experts du Conseil international des monuments et des sites
(Icomos) ont effectivement rendu un avis défavorable, estimant que le
dossier palestinien a été insuffisamment préparé, et n'évalue pas dans
le détail les menaces pesant sur le site. Mais le comité peut se
prononcer contre l'avis des experts.
Deux millions de visiteurs Ce n'est pas la première fois que l'église
de la Nativité devient un enjeu de politique internationale. Au XIXe
siècle, l'étoile d'argent à quatorze branches, scellée par les
catholiques à l'endroit de la naissance Jésus, avait été enlevée par
les Grecs orthodoxes, protégés de la Russie tsariste. L'affaire, sur
fond de rivalité franco-russe, avait été l'un des éléments
déclencheurs de la guerre de Crimée en 1853. En 2002, en pleine
Intifada, une centaine d'activistes palestiniens de Bethléem s'étaient
retranchés dans l'église pour échapper à une opération de l'armée
israélienne. La basilique avait été assiégée pendant quarante jours
par les forces israéliennes, avant qu'un accord ne soit négocié pour
évacuer l'église, en échange de l'exil d'une partie des militants en
dehors de Palestine.
Depuis, la basilique de la Nativité est redevenue l'un lieux les plus
visités par les touristes en Terre Sainte, et accueille près de 2
millions de visiteurs par an. La toiture a été rénovée l'an dernier,
mais l'église, très ancienne, nécessite des travaux de restauration
constants, même si leur degré d'urgence reste matière à discussion.
Le classement des sites religieux et archéologiques est un sujet
politiquement sensible entre Israéliens et Palestiniens. Le caveau des
Patriarches à Hébron, et le tombeau de Rachel près de Bethléem ont été
récemment classés par Israël comme faisant partie de son patrimoine
national. L'Autorité palestinienne a contesté cette décision auprès de
l'Unesco.
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L'église de la Nativité, un véritable monument.
L'église de la Nativité est l'une des plus anciennes et des plus
belles églises du monde. L'édifice original date du IVe siècle, et a
miraculeusement échappé à toutes les destructions et invasions qui ont
régulièrement ravagé la Terre sainte. Restaurée par les croisés,
augmentée d'un couvent arménien et d'une église catholique attenants
au btiment principal, la basilique est construite au-dessus du lieu
de naissance de Jésus, auquel on accède parun escalier souterrain qui
s'enfonce sous l'autel. Une étoile d'argent à quatorze branches marque
l'endroit de la Nativité, à côté de la crèche où, selon la tradition,
fut placé l'Enfant Jésus.
Par Adrien Jaulmes
Le Figaro
http://www.lefigaro.fr/culture/2012/06/22/03004-20120622ARTFIG00704-l-unesco-au-chevet-de-bethleem.php
samedi 23 juin 2012,
Stéphane ©armenews.com