Le Monde, France
21 juin 2012
La Turquie signe son rapprochement avec Paris
La Turquie a annoncé jeudi 21 juin la levée de sanctions contre la
France à propos de la question du génocide arménien, manifestant sa
volonté de tourner la page des mauvaises relations bilatérales qui
avaient marqué le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan "a donné les instructions
nécessaires après son entrevue avec le président Hollande (...) Les
sanctions ne seront plus d'actualité en raison de la nouvelle position
de la France", a déclaré le ministre des affaires étrangères turc
Ahmet Davutoglu à la chaîne d'information CNN-Türk.
Après le vote d'un texte par l'Assemblée nationale française en fin
d'année dernière réprimant la négation du génocide arménien sous
l'empire ottoman (1915-1917), nié depuis toujours par la Turquie,
Ankara avait annoncé la suspension de sa coopération politique et
militaire avec la France. Ce texte de loi avait par la suite été
censuré par le Conseil constitutionnel.
En dépit de l'annonce de ces sanctions, la coopération politique avait
continué entre les deux pays, en particulier sur le dossier brûlant de
la Syrie, un pays qui partage une frontière de plus de 900 kilomètres
avec la Turquie et qui constitue une des priorités de la diplomatie
française.
Lire : Le Parlement adopte la loi sur le génocide arménien
HOLLANDE INVITÉ EN TURQUIE
M. Erdogan et le président français François Hollande ont eu mercredi
un entretien à Rio de Janeiro, en marge du sommet sur le développement
durable. Lors de cet entretien, le premier ministre turc a invité M.
Hollande à se rendre en visite dans son pays, faisant valoir que la
dernière visite d'Etat d'un président français remontait à 20 ans,
selon l'agence de presse Anatolie.
M. Hollande a estimé pour sa part qu'un tel déplacement serait pour
lui "un privilège", affirmant y être favorable, selon Anatolie. Les
deux dirigeants ont aussi réaffirmé l'importance d'ouvrir une nouvelle
page dans les relations bilatérales, ajoute l'agence.
L'ENTRÉE DE LA TURQUIE DANS L'UE
Le premier ministre turc Recep Erdogan et Nicolas Sarkozy, le 7 avril
2010, à Paris. | AFP/ERIC FEFERBERG
Les relations entre la France et la Turquie ont connu des moments
particulièrement difficiles durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy,
du fait également de l'opposition résolue de ce dernier à l'entrée de
la Turquie dans l'Union européenne. La position de M. Hollande à ce
sujet est moins tranchée.
Lire en édition abonnés : Sortir de l'impasse avec la Turquie
Le président français est resté prudent sur une éventuelle adhésion de
la Turquie pendant sa campagne électorale, mais le gouvernement turc
souhaite dynamiser les relations, ce qui permettrait de sortir de
l'impasse les négociations avec l'Union entamées en 2005. Ankara
espère ainsi que Paris lèvera son veto sur certains chapitres des
négociations.
Depuis l'élection en mai de M. Hollande, Ankara a multiplié les signes
d'apaisement dans les relations bilatérales. "Nous espérons qu'il [M.
Hollande] ouvrira une nouvelle page dans les relations historiques,
fructueuses et très profondes entre la Turquie et la France", avait
ainsi déclaré le 11 mai le ministre turc des affaires européennes
Egemen Bagis. "Nous espérons que nos relations bilatérales se
développeront et que la France, comme sous le président [Jacques]
Chirac, deviendra l'un des champions de l'intégration de la Turquie
dans l'Union européenne", avait-il ajouté.
Le processus de négociations d'adhésion entre Ankara et l'UE est au
point mort, avec seulement 13 chapitres ouverts sur les 35 qui
jalonnent la négociation
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/06/21/la-turquie-signe-son-rapprochement-avec-paris_1722883_3214.html
21 juin 2012
La Turquie signe son rapprochement avec Paris
La Turquie a annoncé jeudi 21 juin la levée de sanctions contre la
France à propos de la question du génocide arménien, manifestant sa
volonté de tourner la page des mauvaises relations bilatérales qui
avaient marqué le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan "a donné les instructions
nécessaires après son entrevue avec le président Hollande (...) Les
sanctions ne seront plus d'actualité en raison de la nouvelle position
de la France", a déclaré le ministre des affaires étrangères turc
Ahmet Davutoglu à la chaîne d'information CNN-Türk.
Après le vote d'un texte par l'Assemblée nationale française en fin
d'année dernière réprimant la négation du génocide arménien sous
l'empire ottoman (1915-1917), nié depuis toujours par la Turquie,
Ankara avait annoncé la suspension de sa coopération politique et
militaire avec la France. Ce texte de loi avait par la suite été
censuré par le Conseil constitutionnel.
En dépit de l'annonce de ces sanctions, la coopération politique avait
continué entre les deux pays, en particulier sur le dossier brûlant de
la Syrie, un pays qui partage une frontière de plus de 900 kilomètres
avec la Turquie et qui constitue une des priorités de la diplomatie
française.
Lire : Le Parlement adopte la loi sur le génocide arménien
HOLLANDE INVITÉ EN TURQUIE
M. Erdogan et le président français François Hollande ont eu mercredi
un entretien à Rio de Janeiro, en marge du sommet sur le développement
durable. Lors de cet entretien, le premier ministre turc a invité M.
Hollande à se rendre en visite dans son pays, faisant valoir que la
dernière visite d'Etat d'un président français remontait à 20 ans,
selon l'agence de presse Anatolie.
M. Hollande a estimé pour sa part qu'un tel déplacement serait pour
lui "un privilège", affirmant y être favorable, selon Anatolie. Les
deux dirigeants ont aussi réaffirmé l'importance d'ouvrir une nouvelle
page dans les relations bilatérales, ajoute l'agence.
L'ENTRÉE DE LA TURQUIE DANS L'UE
Le premier ministre turc Recep Erdogan et Nicolas Sarkozy, le 7 avril
2010, à Paris. | AFP/ERIC FEFERBERG
Les relations entre la France et la Turquie ont connu des moments
particulièrement difficiles durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy,
du fait également de l'opposition résolue de ce dernier à l'entrée de
la Turquie dans l'Union européenne. La position de M. Hollande à ce
sujet est moins tranchée.
Lire en édition abonnés : Sortir de l'impasse avec la Turquie
Le président français est resté prudent sur une éventuelle adhésion de
la Turquie pendant sa campagne électorale, mais le gouvernement turc
souhaite dynamiser les relations, ce qui permettrait de sortir de
l'impasse les négociations avec l'Union entamées en 2005. Ankara
espère ainsi que Paris lèvera son veto sur certains chapitres des
négociations.
Depuis l'élection en mai de M. Hollande, Ankara a multiplié les signes
d'apaisement dans les relations bilatérales. "Nous espérons qu'il [M.
Hollande] ouvrira une nouvelle page dans les relations historiques,
fructueuses et très profondes entre la Turquie et la France", avait
ainsi déclaré le 11 mai le ministre turc des affaires européennes
Egemen Bagis. "Nous espérons que nos relations bilatérales se
développeront et que la France, comme sous le président [Jacques]
Chirac, deviendra l'un des champions de l'intégration de la Turquie
dans l'Union européenne", avait-il ajouté.
Le processus de négociations d'adhésion entre Ankara et l'UE est au
point mort, avec seulement 13 chapitres ouverts sur les 35 qui
jalonnent la négociation
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/06/21/la-turquie-signe-son-rapprochement-avec-paris_1722883_3214.html