Le Figaro, France
Samedi 23 Juin 2012
Nouvelle lune de miel entre Paris et Ankara
Erdogan lève les sanctions prises contre la France après la loi sur le
génocide arménien.
AUTEUR: Gerçek, Burçin
TURQUIE La Turquie a annoncé son intention de lever les sanctions
prises contre la France à propos de la loi pénalisant la négation du
génocide arménien. Une manière pour Ankara de saluer la fin du
quinquennat de Nicolas Sarkozy, marqué par de mauvaises relations
bilatérales. « Monsieur est parti, la bagarre et terminée », titrait
vendredi le quotidien Habertürk, rappelant que cette normalisation
était prévue depuis l'élection du nouveau président français. Elle
s'est concrétisée à l'issue d'une rencontre entre François Hollande,
porteur de « la nouvelle position de la France » et le premier
ministre Recep Tayyip Erdogan à Rio de Janeiro, en marge du sommet sur
le développement durable.
Le vote du texte à l'Assemblée nationale française, en décembre 2011,
avait provoqué de vives réactions en Turquie. Ankara avait rappelé son
ambassadeur à Paris et annoncé l'annulation des rencontres politiques,
économiques et militaires avec la France. Les autorisations accordées
aux avions de chasse et aux btiments de guerre français d'atterrir ou
de mouiller en Turquie avaient également été supprimées. Les deux pays
avaient cependant continué à coopérer sur le dossier de la Syrie.
Invité par Erdogan à lui rendre visite en Turquie, François Hollande a
estimé qu'un tel déplacement serait pour lui « un privilège ». La
déclaration a fait la une de plusieurs journaux turcs, qui ont rappelé
que Nicolas Sarkozy avait seulement passé cinq heures à Ankara en
février 2011. La brièveté de cette visite avait été critiquée par la
presse turque.
Pas en arrière
Aujourd'hui, Ankara espère surtout un changement de ton de la France
vis-à-vis de la candidature turque à l'Union européenne. « Nicolas
Sarkozy s'opposait à l'adhésion de la Turquie pour des raisons
culturelles ou religieuses. François Hollande ne reprendra très
probablement pas cette attitude irrationnelle à son compte », écrivait
Eser Karakas après le second tour de l'élection présidentielle
française dans le quotidien turc Star.
« À partir d'aujourd'hui, les critiques contre la candidature turque
seront basées sur des sujets réels, comme les atteintes à la liberté
d'expression ou aux droits de l'homme. Les exigences de l'Europe dans
ces domaines avaient permis à la Turquie d'accomplir de réelles
avancées entre 2003 et 2006 », poursuivait-il.
Le processus de négociations d'adhésion entre la Turquie et l'UE est
actuellement au point mort, avec seulement 13 chapitres ouverts sur
35. Certains observateurs estiment que l'élection de François Hollande
pourrait permettre de le relancer. « À une époque où la Turquie a
freiné les réformes et a même fait des pas en arrière, notamment en ce
qui concerne les droits des femmes, la perspective européenne pourrait
permettre de limiter les tendances autoritaires du gouvernement »,
écrivait le 12 juin Can Selçuki dans Hurriyet Daily News.
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress
Samedi 23 Juin 2012
Nouvelle lune de miel entre Paris et Ankara
Erdogan lève les sanctions prises contre la France après la loi sur le
génocide arménien.
AUTEUR: Gerçek, Burçin
TURQUIE La Turquie a annoncé son intention de lever les sanctions
prises contre la France à propos de la loi pénalisant la négation du
génocide arménien. Une manière pour Ankara de saluer la fin du
quinquennat de Nicolas Sarkozy, marqué par de mauvaises relations
bilatérales. « Monsieur est parti, la bagarre et terminée », titrait
vendredi le quotidien Habertürk, rappelant que cette normalisation
était prévue depuis l'élection du nouveau président français. Elle
s'est concrétisée à l'issue d'une rencontre entre François Hollande,
porteur de « la nouvelle position de la France » et le premier
ministre Recep Tayyip Erdogan à Rio de Janeiro, en marge du sommet sur
le développement durable.
Le vote du texte à l'Assemblée nationale française, en décembre 2011,
avait provoqué de vives réactions en Turquie. Ankara avait rappelé son
ambassadeur à Paris et annoncé l'annulation des rencontres politiques,
économiques et militaires avec la France. Les autorisations accordées
aux avions de chasse et aux btiments de guerre français d'atterrir ou
de mouiller en Turquie avaient également été supprimées. Les deux pays
avaient cependant continué à coopérer sur le dossier de la Syrie.
Invité par Erdogan à lui rendre visite en Turquie, François Hollande a
estimé qu'un tel déplacement serait pour lui « un privilège ». La
déclaration a fait la une de plusieurs journaux turcs, qui ont rappelé
que Nicolas Sarkozy avait seulement passé cinq heures à Ankara en
février 2011. La brièveté de cette visite avait été critiquée par la
presse turque.
Pas en arrière
Aujourd'hui, Ankara espère surtout un changement de ton de la France
vis-à-vis de la candidature turque à l'Union européenne. « Nicolas
Sarkozy s'opposait à l'adhésion de la Turquie pour des raisons
culturelles ou religieuses. François Hollande ne reprendra très
probablement pas cette attitude irrationnelle à son compte », écrivait
Eser Karakas après le second tour de l'élection présidentielle
française dans le quotidien turc Star.
« À partir d'aujourd'hui, les critiques contre la candidature turque
seront basées sur des sujets réels, comme les atteintes à la liberté
d'expression ou aux droits de l'homme. Les exigences de l'Europe dans
ces domaines avaient permis à la Turquie d'accomplir de réelles
avancées entre 2003 et 2006 », poursuivait-il.
Le processus de négociations d'adhésion entre la Turquie et l'UE est
actuellement au point mort, avec seulement 13 chapitres ouverts sur
35. Certains observateurs estiment que l'élection de François Hollande
pourrait permettre de le relancer. « À une époque où la Turquie a
freiné les réformes et a même fait des pas en arrière, notamment en ce
qui concerne les droits des femmes, la perspective européenne pourrait
permettre de limiter les tendances autoritaires du gouvernement »,
écrivait le 12 juin Can Selçuki dans Hurriyet Daily News.
From: Emil Lazarian | Ararat NewsPress