Libération, France
21 juin 2012
Hollande convié à Ankara, qui retire ses sanctions contre Paris
Cette invitation du Premier ministre turc Erdogan ouvre la voie à un
réchauffement des relations diplomatiques, après les tensions
suscitées par la loi sur la négation des génocides.
La Turquie a invité le président français François Hollande en visite
et annoncé jeudi qu'elle allait retirer des sanctions imposées à la
France à propos de la question du génocide arménien. C'est le Premier
ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan qui a formulé
l'invitation à François Hollande, lors d'un entretien à Rio de Janeiro
en marge du sommet sur le développement durable, selon l'agence turque
Anatolie.
Recep Tayip Erdogan a expliqué à son interlocuteur que la dernière
visite d'Etat d'un président français remontait à 20 ans, et a invité
le nouveau chef de l'Etat français à se rendre en Turquie, précise
l'agence. François Hollande a estimé pour sa part qu'un tel
déplacement serait pour lui «un privilège», affirmant y être
favorable, selon Anatolie.
Les deux dirigeants ont aussi réaffirmé l'importance d'ouvrir une
nouvelle page dans les relations bilatérales, ajoute l'agence. Dans la
foulée, le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a indiqué que
les sanctions imposées contre Paris «ne seront plus d'actualité»,
après l'élection de François Hollande.
«Recep Erdogan a donné les instructions nécessaires après son entrevue
avec le président Hollande (...) Les sanctions ne seront plus
d'actualité en raison de la nouvelle position de la France», a
souligné M. Davutoglu lors d'un entretien à la chaîne d'information
CNN-Türk. Il a aussi précisé qu'il se rendra en visite à Paris le 5
juillet.
L'adhésion à l'UE en question
Après le vote d'un texte par l'Assemblée nationale française en fin
d'année dernière réprimant la négation du génocide arménien sous
l'empire ottoman (1915-1917), nié depuis toujours par la Turquie,
Ankara avait suspendu sa coopération politique et militaire avec la
France. Ce texte avait par la suite été censuré par le Conseil
constitutionnel.
En dépit de l'annonce de ces sanctions, la coopération politique a
néanmoins continué entre les deux pays, en particulier sur des
dossiers tels que la situation en Syrie.
Les relations entre la France et la Turquie ont connu des moments
particulièrement difficiles durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy,
du fait de l'opposition résolue de ce dernier à l'entrée de la Turquie
dans l'Union européenne. La position de François Hollande à ce sujet
est moins tranchée.
Le président français est resté prudent sur une éventuelle adhésion de
la Turquie pendant sa campagne mais le gouvernement turc souhaite
dynamiser les relations, ce qui permettrait de sortir de l'impasse les
négociations avec l'Union entamées en 2005. Ankara espère ainsi que
Paris lèvera son veto sur certains chapitres de négociations.
http://www.liberation.fr/monde/2012/06/21/hollande-convie-a-ankara-qui-retire-ses-sanctions-contre-la-france_828113
21 juin 2012
Hollande convié à Ankara, qui retire ses sanctions contre Paris
Cette invitation du Premier ministre turc Erdogan ouvre la voie à un
réchauffement des relations diplomatiques, après les tensions
suscitées par la loi sur la négation des génocides.
La Turquie a invité le président français François Hollande en visite
et annoncé jeudi qu'elle allait retirer des sanctions imposées à la
France à propos de la question du génocide arménien. C'est le Premier
ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan qui a formulé
l'invitation à François Hollande, lors d'un entretien à Rio de Janeiro
en marge du sommet sur le développement durable, selon l'agence turque
Anatolie.
Recep Tayip Erdogan a expliqué à son interlocuteur que la dernière
visite d'Etat d'un président français remontait à 20 ans, et a invité
le nouveau chef de l'Etat français à se rendre en Turquie, précise
l'agence. François Hollande a estimé pour sa part qu'un tel
déplacement serait pour lui «un privilège», affirmant y être
favorable, selon Anatolie.
Les deux dirigeants ont aussi réaffirmé l'importance d'ouvrir une
nouvelle page dans les relations bilatérales, ajoute l'agence. Dans la
foulée, le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a indiqué que
les sanctions imposées contre Paris «ne seront plus d'actualité»,
après l'élection de François Hollande.
«Recep Erdogan a donné les instructions nécessaires après son entrevue
avec le président Hollande (...) Les sanctions ne seront plus
d'actualité en raison de la nouvelle position de la France», a
souligné M. Davutoglu lors d'un entretien à la chaîne d'information
CNN-Türk. Il a aussi précisé qu'il se rendra en visite à Paris le 5
juillet.
L'adhésion à l'UE en question
Après le vote d'un texte par l'Assemblée nationale française en fin
d'année dernière réprimant la négation du génocide arménien sous
l'empire ottoman (1915-1917), nié depuis toujours par la Turquie,
Ankara avait suspendu sa coopération politique et militaire avec la
France. Ce texte avait par la suite été censuré par le Conseil
constitutionnel.
En dépit de l'annonce de ces sanctions, la coopération politique a
néanmoins continué entre les deux pays, en particulier sur des
dossiers tels que la situation en Syrie.
Les relations entre la France et la Turquie ont connu des moments
particulièrement difficiles durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy,
du fait de l'opposition résolue de ce dernier à l'entrée de la Turquie
dans l'Union européenne. La position de François Hollande à ce sujet
est moins tranchée.
Le président français est resté prudent sur une éventuelle adhésion de
la Turquie pendant sa campagne mais le gouvernement turc souhaite
dynamiser les relations, ce qui permettrait de sortir de l'impasse les
négociations avec l'Union entamées en 2005. Ankara espère ainsi que
Paris lèvera son veto sur certains chapitres de négociations.
http://www.liberation.fr/monde/2012/06/21/hollande-convie-a-ankara-qui-retire-ses-sanctions-contre-la-france_828113