La Voix du Nord, France
samedi 23 juin 2012
Edmond, 14 ans : un Arménien qui a réussi son intégration grce à la
classe d'accueil du collège Lévi-Strauss
Lille - Avec son sac à dos rouge, ses baskets et son appareil
dentaire, Edmond, 14 ans, est un adolescent lillois comme les autres.
À ceci près qu'il est Arménien et que sa famille est arrivée en France
l'année dernière. Sans connaître un mot de français.
Grce à la classe d'accueil du collège Lévi-Strauss, où des élèves de
tous les pays viennent intégrer le circuit scolaire français, il a
très vite montré de l'intérêt pour la langue de Molière. Jeudi, avec
d'autres camarades, il a même réussi haut la main le diplôme d'études
en langue française. Un test destiné à évaluer le niveau de français
des étrangers. « Je suis arrivé au collège en septembre, relate le
jeune homme. Je me souviens qu'au début je ne comprenais rien du tout.
» Après dix mois d'école, avec derrière toute une équipe pédagogique,
il arrive à suivre une conversation naturellement. « J'ai d'abord
écouté, je n'osais pas parler au début. » Petit à petit, l'audace du
jeune homme et son « envie d'apprendre » ont pris le dessus. « Je ne
savais même pas ce que voulait dire "Ça va ?" », s'amuse-t-il
désormais. Puis le mécanisme s'est enclenché. « Je me souviens du jour
où j'ai compris la que stion "Tu viens d'où ?", ajoute-t-il. J'avais
répondu : " Arménie", et mon professeur m'a dit qu'il fallait répondre
: "D'Arménie". » Sa vie au collège Lévi-Strauss, est une immersion
dans le français. Même si Jean-Philippe Papineau, le principal,
conçoit que ses élèves usent de leur langue maternelle dans les
couloirs. Pour autant, les progrès des élèves sont chaque jour
remarqués. « Certains ont des facilités telles qu'on est sûrs qu'ils
auront une mention au brevet des collèges », explique le principal.
Edmond aurait tout pour faire partie de ceux-là. « Pourtant le
français c'est dur, sourit l'élève. La conjugaison est difficile, il y
a trop de terminaisons, je dois parfois prendre le disque à conjuguer
pour m'aider. » Mais son intégration à Lille se passe très bien. «
J'aime beaucoup vivre ici, c'est juste qu'il fait froid tout le temps.
» Depuis un an, il a même pu intégrer une équipe de football. « Je
vais aux entraînements quand je sors de l'école. » Cette activité
l'aide aussi à améliorer son français. Pour le moment, avec ses
parents, Edmond vit dans un hôtel. Mais il devrait bientôt intégrer un
logement et se stabiliser. « Je vais devoir déménager de Lille dans un
mois », regrette-t-il, tout en sachant qu'il restera dans la région.
Il sait désormais qu'il est en mesure de s'intégrer. « Quand je suis
venu en France, dans ma tête il était impossible de parler comme les
autres, et aujourd'hui j'y suis arrivé, ça m'étonne toujours ! »X. S.
samedi 23 juin 2012
Edmond, 14 ans : un Arménien qui a réussi son intégration grce à la
classe d'accueil du collège Lévi-Strauss
Lille - Avec son sac à dos rouge, ses baskets et son appareil
dentaire, Edmond, 14 ans, est un adolescent lillois comme les autres.
À ceci près qu'il est Arménien et que sa famille est arrivée en France
l'année dernière. Sans connaître un mot de français.
Grce à la classe d'accueil du collège Lévi-Strauss, où des élèves de
tous les pays viennent intégrer le circuit scolaire français, il a
très vite montré de l'intérêt pour la langue de Molière. Jeudi, avec
d'autres camarades, il a même réussi haut la main le diplôme d'études
en langue française. Un test destiné à évaluer le niveau de français
des étrangers. « Je suis arrivé au collège en septembre, relate le
jeune homme. Je me souviens qu'au début je ne comprenais rien du tout.
» Après dix mois d'école, avec derrière toute une équipe pédagogique,
il arrive à suivre une conversation naturellement. « J'ai d'abord
écouté, je n'osais pas parler au début. » Petit à petit, l'audace du
jeune homme et son « envie d'apprendre » ont pris le dessus. « Je ne
savais même pas ce que voulait dire "Ça va ?" », s'amuse-t-il
désormais. Puis le mécanisme s'est enclenché. « Je me souviens du jour
où j'ai compris la que stion "Tu viens d'où ?", ajoute-t-il. J'avais
répondu : " Arménie", et mon professeur m'a dit qu'il fallait répondre
: "D'Arménie". » Sa vie au collège Lévi-Strauss, est une immersion
dans le français. Même si Jean-Philippe Papineau, le principal,
conçoit que ses élèves usent de leur langue maternelle dans les
couloirs. Pour autant, les progrès des élèves sont chaque jour
remarqués. « Certains ont des facilités telles qu'on est sûrs qu'ils
auront une mention au brevet des collèges », explique le principal.
Edmond aurait tout pour faire partie de ceux-là. « Pourtant le
français c'est dur, sourit l'élève. La conjugaison est difficile, il y
a trop de terminaisons, je dois parfois prendre le disque à conjuguer
pour m'aider. » Mais son intégration à Lille se passe très bien. «
J'aime beaucoup vivre ici, c'est juste qu'il fait froid tout le temps.
» Depuis un an, il a même pu intégrer une équipe de football. « Je
vais aux entraînements quand je sors de l'école. » Cette activité
l'aide aussi à améliorer son français. Pour le moment, avec ses
parents, Edmond vit dans un hôtel. Mais il devrait bientôt intégrer un
logement et se stabiliser. « Je vais devoir déménager de Lille dans un
mois », regrette-t-il, tout en sachant qu'il restera dans la région.
Il sait désormais qu'il est en mesure de s'intégrer. « Quand je suis
venu en France, dans ma tête il était impossible de parler comme les
autres, et aujourd'hui j'y suis arrivé, ça m'étonne toujours ! »X. S.