LES EUROPEENS SE PREPARENT A ACCUEILLIR DES VOYAGEURS TURCS SANS VISA
Stephane
armenews.com
vendredi 29 juin 2012
Des pourparlers avec la Turquie vont debuter, avec, pour objectif,
la suppression des visas imposes aux voyageurs turcs, sans doute
d'ici a 2015.
En contrepartie, Ankara devra reprendre les migrants illegaux
transitant par son territoire pour gagner l'Union europeenne.
L'Union europeenne a fait un geste, jeudi 21 juin, vis-a-vis d'Ankara
en acceptant de " dialoguer " sur la suppression, a terme, des visas
imposes aux citoyens turcs desireux de se rendre en Europe. C'est une
avancee tangible que le gouvernement turc pourra faire valoir auprès
de son opinion publique, alors que le processus d'adhesion a l'UE,
entame en 2005, est dans l'impasse, notamment a cause des relations
conflictuelles entre la Turquie et Chypre.
Mais l'accord trouve est a double tranchant. En echange du dialogue
sur les visas, le gouvernement turc devra signer un accord - pret
depuis janvier 2011 - qui l'engage a, d'abord, reprendre ses citoyens
ayant franchi illegalement les frontières de l'UE et, dans un delai
de trois ans, reprendre des clandestins non turcs passes dans l'UE via
son territoire. Le dispositif vise surtout a aider la Grèce, depassee
par le flot de migrants qui traversent sa frontière avec la Turquie.
Reticence de Chypre
D'abord reticents, l'Allemagne, l'Autriche, les Pays-Bas se sont
resolus a faire du " donnant-donnant ". Encore plus reticente, Chypre
a obtenu de ses partenaires europeens des conditions au dialogue
sur les visas, Ankara n'ayant pas de relations diplomatiques avec la
partie grecque de l'île. Assurant la presidence de l'UE a partir du
1er juillet, le gouvernement de Nicosie pouvait difficilement etre
le seul a bloquer l'accord.
Côte turc, on n'attendait que cet accord pour parapher l'accord sur les
readmissions des clandestins, puis le signer " dès que la Commission
europeenne presentera un plan d'action sur les visas " .
Les deux processus devraient aboutir en 2015.
L'accord sur la readmission des clandestins est neanmoins très
critique. " C'est la première fois qu'un simple laissez-passer
europeen, et non des documents de voyage turcs, suffirait a renvoyer
des migrants " , denonce l'eurodeputee d'Europe Ecologie Helène
Flautre. Et l'UE ne sait pas ce qu'il advient des migrants renvoyes
dans les pays de transit. " À un moment où les Syriens arrivent
massivement en Turquie, on frise l'indecence politique, voire le risque
de violer le principe de non-refoulement des demandeurs d'asile ",
juge l'elue francaise.
Stephane
armenews.com
vendredi 29 juin 2012
Des pourparlers avec la Turquie vont debuter, avec, pour objectif,
la suppression des visas imposes aux voyageurs turcs, sans doute
d'ici a 2015.
En contrepartie, Ankara devra reprendre les migrants illegaux
transitant par son territoire pour gagner l'Union europeenne.
L'Union europeenne a fait un geste, jeudi 21 juin, vis-a-vis d'Ankara
en acceptant de " dialoguer " sur la suppression, a terme, des visas
imposes aux citoyens turcs desireux de se rendre en Europe. C'est une
avancee tangible que le gouvernement turc pourra faire valoir auprès
de son opinion publique, alors que le processus d'adhesion a l'UE,
entame en 2005, est dans l'impasse, notamment a cause des relations
conflictuelles entre la Turquie et Chypre.
Mais l'accord trouve est a double tranchant. En echange du dialogue
sur les visas, le gouvernement turc devra signer un accord - pret
depuis janvier 2011 - qui l'engage a, d'abord, reprendre ses citoyens
ayant franchi illegalement les frontières de l'UE et, dans un delai
de trois ans, reprendre des clandestins non turcs passes dans l'UE via
son territoire. Le dispositif vise surtout a aider la Grèce, depassee
par le flot de migrants qui traversent sa frontière avec la Turquie.
Reticence de Chypre
D'abord reticents, l'Allemagne, l'Autriche, les Pays-Bas se sont
resolus a faire du " donnant-donnant ". Encore plus reticente, Chypre
a obtenu de ses partenaires europeens des conditions au dialogue
sur les visas, Ankara n'ayant pas de relations diplomatiques avec la
partie grecque de l'île. Assurant la presidence de l'UE a partir du
1er juillet, le gouvernement de Nicosie pouvait difficilement etre
le seul a bloquer l'accord.
Côte turc, on n'attendait que cet accord pour parapher l'accord sur les
readmissions des clandestins, puis le signer " dès que la Commission
europeenne presentera un plan d'action sur les visas " .
Les deux processus devraient aboutir en 2015.
L'accord sur la readmission des clandestins est neanmoins très
critique. " C'est la première fois qu'un simple laissez-passer
europeen, et non des documents de voyage turcs, suffirait a renvoyer
des migrants " , denonce l'eurodeputee d'Europe Ecologie Helène
Flautre. Et l'UE ne sait pas ce qu'il advient des migrants renvoyes
dans les pays de transit. " À un moment où les Syriens arrivent
massivement en Turquie, on frise l'indecence politique, voire le risque
de violer le principe de non-refoulement des demandeurs d'asile ",
juge l'elue francaise.