ROBERT AYDABIRIAN INTERVIENT SUR AL JAZEERA
Jean Eckian
armenews.com
vendredi 2 mars 2012
Le 29 fevrier, Robert Aydabirian, President de l'Observatoire Armenien,
etait l'invite de l'emission "Inside Story" sur la chaîne d'information
arabe Al Jazeera, pour debattre de la question armenienne et du rejet
de la loi Boyer, penalisant le negationnisme.
Face a lui, en direct de Birmingham, Pierre Purseigle, maitre de
conferences en histoire a l'Universite de Birmingham, et Mustafa Akyol,
ecrivain et editorialiste, proche de l'AKP, en direct d'Istanbul.
Pierre Purseigle explique que "Pour ce qui est des historiens,
le genocide des Armeniens est un fait incontestable .... La vraie
question est pourquoi les politiciens se melent-ils de cette affaire ?
Je pense que pour la plupart d'entre nous, nous sommes temoins ici est
d'une bataille politique sur un evenement historique exploite pour des
raisons politiques de tous les côtes. " , dit-il. Ajoutant " Il n'est
pas surprenant, que les relations entre la France et la Turquie, qui
rejette l'utilisation du terme " genocide ", aient ete tendues quand
le projet a ete approuve par le parlement francais le mois dernier".
Ce a quoi Robert Aydabirian repliquera : "On n'a pas le droit de
jouer avec la memoire du genocide des armeniens, que ce soit pour des
raisons politiques ou autres. Cette memoire est extrèmement presente
en France et aux Etat Unis, parce c'est la que ce sont installes les
survivants et où ont grandi les descendants de ce genocide." Mais
pour Mustafa Akyol, "Si a propos d'une opinion sur l'Histoire, vous
la definissez telle une insulte, alors vous aurez un nombre sans fin
de lois interdisant la liberte d'expression et de pensee."
Robert Aydabirian, quelle est votre impression au sortir de ce debat ?
R.A - " Je n'ai pas eu d'impression de surprise car les equipes
d'Al Jazeera preparent bien leurs emissions. Mais aussi parce que
mes deux interlocuteurs, journaliste turc et conferencier francais,
ont repete les memes arguments, approximatifs, entendus ou lus depuis
plus de trois mois. Ceci pour "expliquer", par exemple, la supposee
difference entre la loi Gayssot et la loi Boyer ou l'evolution de la
societe turque envers l'Armenie et la question du genocide. Toutes
choses qu'il ne faudrait pas perturber repètent-ils a qui veut bien
les croire.
Mais leur rethorique subtile cache mal la motivation des opposants a
la loi : faire tout ce qu'il faut pour rapprocher la Turquie de l'UE,
economie exige, et releguer les evènements de 1915 a la rubrique
Histoire. Pour ce faire ils continuent a stigmatiser la France son
President de la Republique et sa communaute armenienne.
A contrario j'ai ressenti que mes interpellations sur le pourquoi du
fiasco des Protocoles, du maintien de la loi 301 et de la necessaire
resolution globale de la question armenienne ramenait le debat
dans le champs du politique et de l'actualite. Ce qui surprend
nos interlocuteurs et embarassent nos opposants. A poursuivre et
a approfondir..."
Jean Eckian
armenews.com
vendredi 2 mars 2012
Le 29 fevrier, Robert Aydabirian, President de l'Observatoire Armenien,
etait l'invite de l'emission "Inside Story" sur la chaîne d'information
arabe Al Jazeera, pour debattre de la question armenienne et du rejet
de la loi Boyer, penalisant le negationnisme.
Face a lui, en direct de Birmingham, Pierre Purseigle, maitre de
conferences en histoire a l'Universite de Birmingham, et Mustafa Akyol,
ecrivain et editorialiste, proche de l'AKP, en direct d'Istanbul.
Pierre Purseigle explique que "Pour ce qui est des historiens,
le genocide des Armeniens est un fait incontestable .... La vraie
question est pourquoi les politiciens se melent-ils de cette affaire ?
Je pense que pour la plupart d'entre nous, nous sommes temoins ici est
d'une bataille politique sur un evenement historique exploite pour des
raisons politiques de tous les côtes. " , dit-il. Ajoutant " Il n'est
pas surprenant, que les relations entre la France et la Turquie, qui
rejette l'utilisation du terme " genocide ", aient ete tendues quand
le projet a ete approuve par le parlement francais le mois dernier".
Ce a quoi Robert Aydabirian repliquera : "On n'a pas le droit de
jouer avec la memoire du genocide des armeniens, que ce soit pour des
raisons politiques ou autres. Cette memoire est extrèmement presente
en France et aux Etat Unis, parce c'est la que ce sont installes les
survivants et où ont grandi les descendants de ce genocide." Mais
pour Mustafa Akyol, "Si a propos d'une opinion sur l'Histoire, vous
la definissez telle une insulte, alors vous aurez un nombre sans fin
de lois interdisant la liberte d'expression et de pensee."
Robert Aydabirian, quelle est votre impression au sortir de ce debat ?
R.A - " Je n'ai pas eu d'impression de surprise car les equipes
d'Al Jazeera preparent bien leurs emissions. Mais aussi parce que
mes deux interlocuteurs, journaliste turc et conferencier francais,
ont repete les memes arguments, approximatifs, entendus ou lus depuis
plus de trois mois. Ceci pour "expliquer", par exemple, la supposee
difference entre la loi Gayssot et la loi Boyer ou l'evolution de la
societe turque envers l'Armenie et la question du genocide. Toutes
choses qu'il ne faudrait pas perturber repètent-ils a qui veut bien
les croire.
Mais leur rethorique subtile cache mal la motivation des opposants a
la loi : faire tout ce qu'il faut pour rapprocher la Turquie de l'UE,
economie exige, et releguer les evènements de 1915 a la rubrique
Histoire. Pour ce faire ils continuent a stigmatiser la France son
President de la Republique et sa communaute armenienne.
A contrario j'ai ressenti que mes interpellations sur le pourquoi du
fiasco des Protocoles, du maintien de la loi 301 et de la necessaire
resolution globale de la question armenienne ramenait le debat
dans le champs du politique et de l'actualite. Ce qui surprend
nos interlocuteurs et embarassent nos opposants. A poursuivre et
a approfondir..."