ZARAKOLOU ET LES AUTRES
Ara
armenews.com
lundi 5 mars 2012
Un an jour pour jour après leur arrestation, Reporters sans frontières
exige a nouveau a la remise en liberte immediate des deux journalistes
d'investigation Ahmet Sik et Nedim Sener, et de leurs co-accuses
d'OdaTV. L'organisation se joint aux appels a manifester aujourd'hui a
Istanbul, a l'initiative de la plateforme " Liberte aux journalistes
" (GOP), des " Amis d'Ahmet et de Nedim " et des " Amis de Mustafa
Balbay et Tuncay Ozkan ", pour exiger la liberation des journalistes
emprisonnes.
" Un an de detention pour Ahmet Sik et Nedim Sener, un an a l'isolement
pour Mustafa Balbay et Tuncay Ozkan ! Et combien d'annees, pour
d'autres professionnels de la presse incarceres depuis plus longtemps
encore ? Il est grand temps que la criminalisation du journalisme
cesse en Turquie, a declare Reporters sans frontières.
Cela passe par des reformes legislatives et un changement d'attitude
de la part de l'appareil judiciaire. Mais le prealable est la fin du
cauchemar que vivent les journalistes emprisonnes. "
Le procès d'Ahmet Sik, Nedim Sener et des huit correspondants d'OdaTV
s'est ouvert le 22 novembre 2011 a Istanbul, en presence d'observateurs
de nombreuses organisations turques et internationales de defense de
la liberte de la presse, dont Reporters sans frontières.
Audience après audience, la vacuite du dossier d'accusation n'est
devenue que plus evidente, mais les demandes de liberation provisoire
ont systematiquement ete refusees sans qu'aucune justification precise
ne soit apportee.
Seul Dogan Yurdakul, directeur de l'information d'OdaTV âge de 66 ans,
a ete remis en liberte le 22 fevrier pour des raisons de sante. Il a
declare se sentir a demi soulage après une annee difficile, mais que
ce soulagement ne serait complet qu'une fois ses confrères liberes. La
prochaine audience du procès se tiendra le 12 mars 2012.
Le parquet de Silivri (nord d'Istanbul) vient enfin d'annoncer la fin
du maintien a l'isolement de Mustafa Balbay, journaliste de Cumhuriyet
arrete le 6 mars 2009, et de Tuncay Ozkan, proprietaire de la chaîne
Kanalturk et president d'un parti politique, arrete le 23 septembre
2008. Tous deux accuses d'" appartenance a l'organisation terroriste
presumee 'Ergenekon' ", ils etaient a l'isolement total depuis 369
jours a la prison de haute securite de Silivri. Ils partagent desormais
leur cellule avec des journalistes accuses dans le procès OdaTV.
La Cour europeenne des droits de l'homme (CEDH) a recemment adresse
deux questions au gouvernement turc concernant le traitement de
Tuncay Ozkan. Les autorites ont jusqu'au 10 avril 2012 pour expliquer
comment la duree de la detention provisoire du journaliste peut etre
compatible avec l'article 5 de la Convention europeenne des droits
de l'homme, qui prevoit un jugement dans un " delai raisonnable "
et la possibilite d'un recours contradictoire.
Dans un dossier separe, les avocats de l'editeur et journaliste Ragip
Zarakolu, emprisonne depuis plus de quatre mois, ont saisi la CEDH le
27 fevrier 2012. Me Ozcan Kilic a precise a Reporters sans frontières
que son cabinet avait saisi la Cour pour violation des articles
3, 5, 10 et 13 de la Convention par les autorites : d'après lui,
celles-ci ont expose le journaliste a des conditions d'interrogations
difficiles assimilables a de mauvais traitements, l'ont emprisonne
sans justification plausible, ont porte atteinte a son droit a la
liberte d'expression et l'ont prive de recourt efficace a la justice.
Aucun acte d'accusation formel n'a encore ete presente a Ragip
Zarakolu, arrete le 28 octobre 2011. Lors des premiers interrogatoires,
le journaliste s'est vu reprocher d'avoir signe des chroniques pour le
quotidien Ozgur Gundem, d'avoir assiste a l'inauguration de l'Academie
politique d'Istanbul, liee au parti legal pro-kurde BDP, et d'avoir
" trop " voyage a l'etranger, ce qui sous entendrait qu'il y a pris
part a des activites de soutien a la rebellion armee du PKK (Parti
des travailleurs du Kurdistan). Le journaliste partage desormais sa
cellule de la prison de haute securite de Kocaeli (sud d'Istanbul)
avec son fils Deniz Zarakolu, incarcere le 5 octobre 2011 dans le
cadre de la meme enquete, et avec d'autres detenus.
C'est dans la meme prison que se trouvent la plupart des hommes,
tels qu'Omer Celik, Ramazan Pekgoz et Sadik Topaloglu, parmi les
journalistes et employes de medias pro-kurdes arretes lors de la rafle
du 20 decembre 2011. Les femmes, dont Zeynep Kurtay, Nahide Ermis
et Semiha Alankus, sont quant a elles incarcerees dans la prison
de Bakirkoy (Istanbul). Après plus de deux mois passes en prison,
tous attendent de savoir enfin de quoi ils sont accuses.
http://fr.rsf.org/turquie-un-an-en-prison-pour-rien-03-03-2012,41990.html
Ara
armenews.com
lundi 5 mars 2012
Un an jour pour jour après leur arrestation, Reporters sans frontières
exige a nouveau a la remise en liberte immediate des deux journalistes
d'investigation Ahmet Sik et Nedim Sener, et de leurs co-accuses
d'OdaTV. L'organisation se joint aux appels a manifester aujourd'hui a
Istanbul, a l'initiative de la plateforme " Liberte aux journalistes
" (GOP), des " Amis d'Ahmet et de Nedim " et des " Amis de Mustafa
Balbay et Tuncay Ozkan ", pour exiger la liberation des journalistes
emprisonnes.
" Un an de detention pour Ahmet Sik et Nedim Sener, un an a l'isolement
pour Mustafa Balbay et Tuncay Ozkan ! Et combien d'annees, pour
d'autres professionnels de la presse incarceres depuis plus longtemps
encore ? Il est grand temps que la criminalisation du journalisme
cesse en Turquie, a declare Reporters sans frontières.
Cela passe par des reformes legislatives et un changement d'attitude
de la part de l'appareil judiciaire. Mais le prealable est la fin du
cauchemar que vivent les journalistes emprisonnes. "
Le procès d'Ahmet Sik, Nedim Sener et des huit correspondants d'OdaTV
s'est ouvert le 22 novembre 2011 a Istanbul, en presence d'observateurs
de nombreuses organisations turques et internationales de defense de
la liberte de la presse, dont Reporters sans frontières.
Audience après audience, la vacuite du dossier d'accusation n'est
devenue que plus evidente, mais les demandes de liberation provisoire
ont systematiquement ete refusees sans qu'aucune justification precise
ne soit apportee.
Seul Dogan Yurdakul, directeur de l'information d'OdaTV âge de 66 ans,
a ete remis en liberte le 22 fevrier pour des raisons de sante. Il a
declare se sentir a demi soulage après une annee difficile, mais que
ce soulagement ne serait complet qu'une fois ses confrères liberes. La
prochaine audience du procès se tiendra le 12 mars 2012.
Le parquet de Silivri (nord d'Istanbul) vient enfin d'annoncer la fin
du maintien a l'isolement de Mustafa Balbay, journaliste de Cumhuriyet
arrete le 6 mars 2009, et de Tuncay Ozkan, proprietaire de la chaîne
Kanalturk et president d'un parti politique, arrete le 23 septembre
2008. Tous deux accuses d'" appartenance a l'organisation terroriste
presumee 'Ergenekon' ", ils etaient a l'isolement total depuis 369
jours a la prison de haute securite de Silivri. Ils partagent desormais
leur cellule avec des journalistes accuses dans le procès OdaTV.
La Cour europeenne des droits de l'homme (CEDH) a recemment adresse
deux questions au gouvernement turc concernant le traitement de
Tuncay Ozkan. Les autorites ont jusqu'au 10 avril 2012 pour expliquer
comment la duree de la detention provisoire du journaliste peut etre
compatible avec l'article 5 de la Convention europeenne des droits
de l'homme, qui prevoit un jugement dans un " delai raisonnable "
et la possibilite d'un recours contradictoire.
Dans un dossier separe, les avocats de l'editeur et journaliste Ragip
Zarakolu, emprisonne depuis plus de quatre mois, ont saisi la CEDH le
27 fevrier 2012. Me Ozcan Kilic a precise a Reporters sans frontières
que son cabinet avait saisi la Cour pour violation des articles
3, 5, 10 et 13 de la Convention par les autorites : d'après lui,
celles-ci ont expose le journaliste a des conditions d'interrogations
difficiles assimilables a de mauvais traitements, l'ont emprisonne
sans justification plausible, ont porte atteinte a son droit a la
liberte d'expression et l'ont prive de recourt efficace a la justice.
Aucun acte d'accusation formel n'a encore ete presente a Ragip
Zarakolu, arrete le 28 octobre 2011. Lors des premiers interrogatoires,
le journaliste s'est vu reprocher d'avoir signe des chroniques pour le
quotidien Ozgur Gundem, d'avoir assiste a l'inauguration de l'Academie
politique d'Istanbul, liee au parti legal pro-kurde BDP, et d'avoir
" trop " voyage a l'etranger, ce qui sous entendrait qu'il y a pris
part a des activites de soutien a la rebellion armee du PKK (Parti
des travailleurs du Kurdistan). Le journaliste partage desormais sa
cellule de la prison de haute securite de Kocaeli (sud d'Istanbul)
avec son fils Deniz Zarakolu, incarcere le 5 octobre 2011 dans le
cadre de la meme enquete, et avec d'autres detenus.
C'est dans la meme prison que se trouvent la plupart des hommes,
tels qu'Omer Celik, Ramazan Pekgoz et Sadik Topaloglu, parmi les
journalistes et employes de medias pro-kurdes arretes lors de la rafle
du 20 decembre 2011. Les femmes, dont Zeynep Kurtay, Nahide Ermis
et Semiha Alankus, sont quant a elles incarcerees dans la prison
de Bakirkoy (Istanbul). Après plus de deux mois passes en prison,
tous attendent de savoir enfin de quoi ils sont accuses.
http://fr.rsf.org/turquie-un-an-en-prison-pour-rien-03-03-2012,41990.html