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Dilemme Et Surenchere Sur Des Parts De L'aeroport D'Istanbul

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    DILEMME ET SURENCHERE SUR DES PARTS DE L'AEROPORT D'ISTANBUL
    Jean Eckian

    armenews.com
    lundi 5 mars 2012

    En censurant mardi le texte de loi reconnaissant le genocide armenien,
    le Conseil constitutionnel aurait pu, sans en etre probablement
    conscient, faciliter la tâche d'Aeroports de Paris (ADP). Las, dans la
    foulee Nicolas Sarkozy, a demande au gouvernement de refaire un texte
    au risque de s'attirer une nouvelle fois les foudres de la Turquie !

    Or l'entreprise publique est encore en lice pour acquerir un bloc
    minoritaire au capital du principal gestionnaire aeroportuaire turc,
    TAV Havalimanlari. Et cette vente devra etre validee par l'Etat turc...

    La croissance de plus de 5 % du PIB turc et la progression soutenue
    (+ 16 % en 2011) du trafic de l'aeroport d'Istanbul opere par TAV en
    fait une cible très convoitee... La societe cotee detient en outre un
    portefeuille d'une dizaine d'aeroports en Turquie et a l'international,
    meme si 70 % de sa valeur repose sur sa concession d'Istanbul. Ses deux
    grands actionnaires, Tepe et Akfen, sont prets a vendre une partie
    de leurs 52 % si les offres valorisent TAV a plus de 2 milliards
    de dollars (un peu moins de 3 milliards avec la dette), soit un peu
    plus que sa capitalisation boursière actuelle de 1,8 milliard. Les
    candidats n'ont pas manque lors de l'appel d'offres, avec parmi les
    noms cites rien moins que le Qatar, Carlyle et encore CVC.

    Malgre le calibre des concurrents, la France s'est retrouvee dans une
    position singulière. Les deux seuls candidats retenus a l'issue de
    l'avant-dernier tour il y a une dizaine de jours sont en effet francais
    puisque, outre ADP, Vinci est encore en lice. Les deux concurrents
    sont ainsi lances actuellement dans une surenchère franco-francaise
    pour l'emporter.

    Le groupe francais retenu ne serait que minoritaire dans le capital
    de TAV. Les negociations portent sur la taille d'un bloc de 40 % au
    maximum, voire moins, afin de ne pas obliger l'acheteur a lancer une
    OPA sur la societe cotee. Vinci pourrait ainsi se porter acquereur
    de 30 %, pour un montant de l'ordre de 500 millions d'euros. A
    condition, evidemment, qu'ADP ne fasse encore monter les enchères. A
    cet egard, le scenario ideal pour Vinci, mais peu probable, serait que
    l'actionnaire d'ADP, l'Agence des participations de l'Etat, s'inquiète
    d'une operation aussi onereuse et impose au groupe preside par Pierre
    Graff de se retirer d'ici a la remise de l'offre finale dans une
    dizaine de jours. Pour Vinci, l'operation est très importante. Ce
    serait la première concretisation de la priorite strategique donnee
    en mars 2011 par son PDG, Xavier Huillard, au developpement du groupe
    par rachat de concessions a l'international. Vinci, bien que leader
    mondial des concessions, n'a encore rien acquis depuis cette annonce.

    Il etait candidat sur le portefeuille de l'allemand Hochtief, mais ce
    dernier l'a retire de la vente. Le groupe n'a donc, a l'international,
    que les 3 aeroports du Cambodge, detenus de longue date. Vinci Airport
    ne represente encore que 150 millions d'euros de chiffre d'affaires,
    a comparer a 873 millions d'euros pour TAV l'an dernier.

    Quel que soit celui des deux groupes qui l'emportera, un autre problème
    demeure a l'horizon. La concession de l'aeroport d'Istanbul, la pepite
    de TAV, n'a plus qu'une duree de vie residuelle de neuf ans.

    Si le prochain texte promis par Nicolas Sarkozy etait adopte, ce
    nouvel affront diplomatique pourrait rester dans les memoires turques
    d'ici la et ne pas faciliter le renouvellement meme si l'actionnaire
    francaisdemeurait minoritaire... Vinci peut certes arguer que la moitie
    de son capital est aux mains d'etrangers. Chez ADP, on ne commente pas.

    MYRIAM CHAUVOT, Les Echos, 1er mars 2012

    Les deux derniers candidats en lice pour racheter un bloc du principal
    gestionnaire turc d'aeroport sont francais. Pour Vinci comme pour
    Aeroports de Paris (ADP), l'operation est strategique. En retoquant le
    texte sur le genocide armenien, le Conseil constitutionnel facilite la
    position d'ADP, groupe public, dans une vente de bloc qui necessite
    l'accord de l'Etat turc. Les offres finales seront remises dans une
    dizaine de jours.

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