LA DECISION DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL FRANCAIS DECOIT LA PRESSE ARMENIENNE
Stephane
armenews.com
mercredi 7 mars 2012
Celle-ci ne cache pas sa deception, bien qu'elle fasse preuve de
retenue manifeste, a la suite du rejet par le Conseil constitutionnel
de la loi reprimant la contestation des genocides, dont celui des
Armeniens, qu'il a jugee contraire a la liberte d'expression. La
presse rend largement compte de la reaction du President Sarkozy qui
a charge le gouvernement de preparer un nouveau texte, ainsi que de
la declaration de l'Elysee, selon laquelle " le President Sarkozy
mesure l'immense deception et la profonde tristesse de tous ceux qui
avaient accueilli avec reconnaissance et espoir l'adoption de cette
loi destinee a les proteger contre le negationnisme (...) menace
contre notre communaute nationale ".
Jamanak estime dans son editorial que " la decision du Conseil
constitutionnel a eu un effet de douche froide pour le peuple
armenien qui, depuis deux ou trois mois, remerciait la France avec un
enthousiasme inouï, deposait des fleurs devant l'Ambassade de France,
se mettait a genoux devant l'Ambassadeur de France et faisait des
declarations d'amour au President Sarkozy ". Et de poursuivre ainsi :
" toute cette histoire est, certes, triste, mais instructive pour le
peuple armenien, ainsi que ses autorites qui poussaient les mouvements
des jeunes a manifester leur amour fou envers la France. En realite, la
France a donne une bonne lecon a notre societe, expliquant a celle-ci
que la politique ne se base pas sur l'amour ou la haine. La France a
resolu ses problèmes avec la Turquie, imposant a celle-ci les règles de
son jeu geopolitique ". Enfin, l'editorialiste estime qu'" il fallait
comprendre dès le debut qu'il s'agissait des interets politiques et non
d'un concours de beaute où la France etait membre du jury et l'Armenie
une candidate qui aurait gagne face a sa concurrente turque. Alors
que les Armeniens se felicitaient dans la rue et deposaient des fleurs
[devant l'Ambassade de France], les autres acteurs menaient leur jeu
politique. Que l'Armenie en tire cette fois-ci des lecons ! ".
Aravot donne la parole au turcologue Rouben Safrastian, directeur de
l'Institut de l'Orientalogie de l'Academie des sciences, qui se dit "
decu et choque " par la decision du Conseil constitutionnel. Il dit
toutefois ne pas vouloir croire que la loi adoptee par le Senat en
janvier etait une menace a l'encontre de la Turquie concue par les
autorites francaises. " Compte tenu du parcours du President Sarkozy
et de son professionnalisme en tant qu'homme d'Etat, je ne veux pas
croire qu'il s'agissait d'un scenario premedite ", dit-il. D'après
ce turcologue, cette decision est le fruit des menaces de la Turquie
qui a reussi a susciter une ambiance de crainte. Il se dit en outre
convaincu, que si le President Sarkozy est reelu, il tiendra sa
promesse et que s'il est battu, le dossier sera oublie.
Le quotidien Joxovurd estime, quant a lui, dans son editorial,
qu'une des puissances mondiales a une nouvelle fois joue avec la Cause
armenienne. " Ce comportement n'est pas digne de la France. Une telle
decision est honteuse ", ecrit le journal.
Le pro-gouvernemental Hayots Achkhar rend compte de la reaction "
enthousiaste " d'Ankara " qui saisit cette opportunite pour declarer
cyniquement que la Turquie n'a commis aucun crime ". Le quotidien
rappelle toutefois qu'aucun homme politique ou parlementaire francais
se prononcant contre cette loi n'a mis en question la realite du
genocide et que l'appel du President Sarkozy a la Turquie a reconnaître
le genocide armenien vaut toujours. Ce quotidien fait aussi etat de
la determination de la communaute armenienne a poursuivre la lutte
et estime que cette fois-ci, celle-ci risque d'etre plus dure.
Stephane
armenews.com
mercredi 7 mars 2012
Celle-ci ne cache pas sa deception, bien qu'elle fasse preuve de
retenue manifeste, a la suite du rejet par le Conseil constitutionnel
de la loi reprimant la contestation des genocides, dont celui des
Armeniens, qu'il a jugee contraire a la liberte d'expression. La
presse rend largement compte de la reaction du President Sarkozy qui
a charge le gouvernement de preparer un nouveau texte, ainsi que de
la declaration de l'Elysee, selon laquelle " le President Sarkozy
mesure l'immense deception et la profonde tristesse de tous ceux qui
avaient accueilli avec reconnaissance et espoir l'adoption de cette
loi destinee a les proteger contre le negationnisme (...) menace
contre notre communaute nationale ".
Jamanak estime dans son editorial que " la decision du Conseil
constitutionnel a eu un effet de douche froide pour le peuple
armenien qui, depuis deux ou trois mois, remerciait la France avec un
enthousiasme inouï, deposait des fleurs devant l'Ambassade de France,
se mettait a genoux devant l'Ambassadeur de France et faisait des
declarations d'amour au President Sarkozy ". Et de poursuivre ainsi :
" toute cette histoire est, certes, triste, mais instructive pour le
peuple armenien, ainsi que ses autorites qui poussaient les mouvements
des jeunes a manifester leur amour fou envers la France. En realite, la
France a donne une bonne lecon a notre societe, expliquant a celle-ci
que la politique ne se base pas sur l'amour ou la haine. La France a
resolu ses problèmes avec la Turquie, imposant a celle-ci les règles de
son jeu geopolitique ". Enfin, l'editorialiste estime qu'" il fallait
comprendre dès le debut qu'il s'agissait des interets politiques et non
d'un concours de beaute où la France etait membre du jury et l'Armenie
une candidate qui aurait gagne face a sa concurrente turque. Alors
que les Armeniens se felicitaient dans la rue et deposaient des fleurs
[devant l'Ambassade de France], les autres acteurs menaient leur jeu
politique. Que l'Armenie en tire cette fois-ci des lecons ! ".
Aravot donne la parole au turcologue Rouben Safrastian, directeur de
l'Institut de l'Orientalogie de l'Academie des sciences, qui se dit "
decu et choque " par la decision du Conseil constitutionnel. Il dit
toutefois ne pas vouloir croire que la loi adoptee par le Senat en
janvier etait une menace a l'encontre de la Turquie concue par les
autorites francaises. " Compte tenu du parcours du President Sarkozy
et de son professionnalisme en tant qu'homme d'Etat, je ne veux pas
croire qu'il s'agissait d'un scenario premedite ", dit-il. D'après
ce turcologue, cette decision est le fruit des menaces de la Turquie
qui a reussi a susciter une ambiance de crainte. Il se dit en outre
convaincu, que si le President Sarkozy est reelu, il tiendra sa
promesse et que s'il est battu, le dossier sera oublie.
Le quotidien Joxovurd estime, quant a lui, dans son editorial,
qu'une des puissances mondiales a une nouvelle fois joue avec la Cause
armenienne. " Ce comportement n'est pas digne de la France. Une telle
decision est honteuse ", ecrit le journal.
Le pro-gouvernemental Hayots Achkhar rend compte de la reaction "
enthousiaste " d'Ankara " qui saisit cette opportunite pour declarer
cyniquement que la Turquie n'a commis aucun crime ". Le quotidien
rappelle toutefois qu'aucun homme politique ou parlementaire francais
se prononcant contre cette loi n'a mis en question la realite du
genocide et que l'appel du President Sarkozy a la Turquie a reconnaître
le genocide armenien vaut toujours. Ce quotidien fait aussi etat de
la determination de la communaute armenienne a poursuivre la lutte
et estime que cette fois-ci, celle-ci risque d'etre plus dure.