AFFAIRES ÉTRANGÈRES
Khodjalou : Établissement de l'indubitable Vérité
Document présenté par le ministère des Affaires étrangères d'Arménie.
Chers Compatriotes,
Les autorités azéries essaient de présenter les événements de
Khodjalou lors du conflit du Karabagh comme un génocide commis par les
forces armées arméniennes. Elles entreprennent maintenant des actions
diplomatiques au travers d'intenses initiatives internationales, et
elles pourraient utiliser leur siège actuel à l'ONU pour porter les
enjeux à un niveau encore plus élevé.
Il est de notre devoir à tous de connaître le point de vue des
Arméniens et de le faire savoir dans l'opinion.
POUR BAKOU, KHODJALOU EST UN FONDS DE COMMERCE SPECULATIF ET POLITICIEN
L'Azerbaïdjan a commencé son habituelle campagne anti-arménienne basée
sur les événements de 1992 dans la localité de Khodjalou - un village
du territoire du Haut-Karabagh, qui avait été, en 1988-1990
intensivement peuplé par les autorités de la République Socialiste
Soviétique d'Azerbaïdjan, en particulier de Turcs Meskhètes venus de
la vallée de Fergana d'Ouzbékistan, pour lui permettre d'atteindre le
statut administratif d'une ville. Sa propagande officielle ne recule
devant aucun moyen pour accuser la partie arménienne d'être
responsable de la tragédie et instiller des nouvelles doses de haine
envers les Arméniens dans le conscient public international et dans
les croyances de son propre peuple.
Les 25 et 26 février 1992, les autorités de la République du
Haut-Karabagh ont organisé une opération militaire pour lever le
blocus de l'aéroport près de la localité de Khodjalou et pour
neutraliser les postes de tirs ennemis installés à Khodjalou même. De
ces postes, depuis le printemps 1991, les localités de la RHK étaient
périodiquement attaquées par les groupes Omon azerbaïdjanais
(détachements spéciaux de miliciens) et systématiquement pilonnées par
des tirs de roquettes Alazan, Crystal et Grad. Jusqu'au moment de la
neutralisation des postes de tir de Khodjalou, plus de 20 civils
arméniens avaient été tués, des centaines avaient été enlevés, des
milliers de têtes de bétail avaient été dispersées des fermes
collectives et privées avoisinantes.
A cause du long blocus, du grand nombre de réfugiés, du manque de
carburant, de l'arrêt forcé des activités, du siège des routes
interrégionales et autres, la situation de la RHK, et spécialement
dans sa capitale Stépanakert, empirait de jour en jour, les vivres,
les médicaments et le carburant étaient épuisés, faisant de la levée
du blocus de l'aéroport et de la neutralisation des postes de tirs
ennemis de Khodjalou un enjeu extrêmement important pour la survie
physique de la population du Haut-Karabagh, que l'Azerbaïdjan vouait à
la mort.
La nécessité de neutraliser la base militaire à Khodjalou était
motivée en particulier, par la forte concentration en troupes et en
armes offensives en ce lieu. Les autorités azerbaïdjanaises avaient
déployé de nombreuses unités Omon à Khodjalou ; en outre, des
combattants du Front Populaire Azerbaïdjanais y étaient installés. Les
dirigeants de la RHK devaient anticiper sur l'attaque des forces
armées azerbaïdjanaises sur la localité régionale d'Askéran et de là,
sur Stépanakert.
Les opérations militaires de la libération de Khodjalou et le
déblocage de l'aéroport commencèrent le 25 février 1992 à 21:30 heure
et se sont terminées le 26 février à 03:00 heure. Les unités des
forces d'autodéfense de la RHK laissèrent un corridor pour les civils
afin de pouvoir quitter en sécurité les zones d'opérations militaires,
ce dont la partie azérie avait préalablement été informée. Le corridor
était formé depuis les faubourgs est de Khodjalou en direction du
nord-est, longeant la rivière Karkar et depuis le faubourg nord de la
localité en direction du nord-est. Mais les autorités azerbaïdjanaises
n'ont rien fait pour conduire les populations civiles en dehors des
zones d'activité militaire.
Pendant les opérations militaires à Khodjalou, les forces
d'autodéfense de la RHK ont libéré 13 Arméniens otages, dont un enfant
et six femmes, et se sont emparées de deux installation de tir Grad
MM-21, quatre installations Alazan, un obusier de 100 mm, et trois
véhicules blindés. Le Service Infirmier Artsakh a découvert onze corps
de civils à Khodjalou et dans les faubourgs. La zone où des images de
nombreux corps de civils tués seront prises plus tard, est située à
trois kilomètres de la ville d'Aghdam et à onze kilomètres de
Khodjalou ; et elle avait été sous le contrôle ininterrompu des unités
azerbaïdjanaises jusqu'à la chute d'Aghdam à l'été 1993, ce qui
excluait toute possibilité d'accès à cette zone par les unités de
l'Armée du Karabagh.
Les autorités de la RHK avaient informé la partie azerbaïdjanaise des
opérations prévues pour la neutralisation des postes de tirs à
Khodjalou, deux mois avant qu'elles ne soient commencées. Cela a été
confirmé à plusieurs reprises par des officiels azerbaïdjanais, et
spécialement par le président d'alors, Ayaz Mutalibov. Mais la colonne
de civils, comme on l'a déjà mentionné plus haut, a été prise sous le
feu à proximité de la région d'Aghdam, ce qui a été confirmé plus tard
par Mutalibov qui a interprété cet acte criminel comme une tentative
de l'opposition pour le pousser à démissionner, ce qui le ferait
apparaître comme le responsable de tout ce qui s'était passé.
Plus tard, les images faites par le cameraman azerbaïdjanais Chingiz
Mustafaev, à qui l'accès à l'endroit de l'échange des corps des
Arméniens et Azerbaïdjanais décédés avait été autorisé, ont été
diffusées. On sait que Mustafaev a filmé à deux reprises les lieux à
deux jours d'intervalle. Le film atteste que quelques uns des corps
apparaissent défigurés sur la seconde prise de vues.
Au cours de la seconde visite des lieux de la tuerie de masse de
personnes, le 2 mars 1992, les journalistes on relevé que la position
des corps sur le sol et l'étendue des blessures et des plaies avait
changé de façon frappante. Et cela se déroulait sur un territoire
totalement contrôlé par le Front Populaire Azerbaïdjanais jusqu'à
l'été 1993. Ce point précis est totalement occulté par les
propagandistes azerbaïdjanais. Il est tout à fait manifeste que la
position des corps avait été changée pour faire endosser aux Arméniens
la responsabilité de ces actes, pour faire croire que les citoyens de
Khodjalou avaient été abattus par la partie arménienne.
Ce fait était à ce point choquant pour Mustafaev qu'il l'avait
rapporté au président Mutalibov, lequel avait instantanément deviné
les raisons de cette tragédie. Mutalibov lui avait répondu par des
mots prophétiques, `Chingiz, ne parle à personne de ce que tu as
observé. Tu seras tué autrement`.
Doutant que cela ait été commis par la partie arménienne, Mustafaev
ouvrit une enquête indépendante. Mais après qu'il ait passé
l'information à l'agence de presse DR-Press de Moscou selon laquelle
la partie azerbaïdjanaise aurait participé au crime contre les
habitants de Khodjalou, le journaliste fut tué non loin d'Aghdam dans
des circonstances douteuses.
Par ailleurs, son sort a été partagé par l'officier supérieur Ala
Yakub qui avait imprudemment déclaré qu' `...il pourrait faire la
lumière sur le massacre près de Nakhijevanik ( un village arménien
proche de Khodjalou), et donner des détails sur la chute récente de
l'hélicoptère alors qu'il survolait le Karabagh, avec des hommes
d'état à bord`, ce qui lui valu d'être arrêté par le Front Populaire
Azerbaïdjanais, arrivé au pouvoir à l'été 1992, et mis à mort dans sa
cellule...
La journaliste tchèque Yana Mazalova, qui, du fait d'une négligence
des azerbaïdjanais, se trouvait dans les deux groupes de représentant
des media, à la vue desquels les `corps défigurés par les Arméniens`
étaient exposés, releva une différence considérable dans l'état des
corps. Ayant visité les lieux immédiatement après les événements,
Mazalova n'avait relevé nulle trace de barbarie sur les corps. Et deux
jours plus tard, on montra aux journalistes les corps défigurés déjà
`préparés` pour les prises de vues.
Quelques détails des opérations militaires de neutralisation des
postes de tirs ennemis de Khodjalou ne sont pas connus, ce que Bakou
officiel met à profit pour servir ses desseins politiciens. Le sujet
de `Khodjalou` est toujours la clef de voûte de l'information
intérieure et extérieure de l'Azerbaïdjan, ou plutôt de sa politique
de désinformation sur la question du Karabagh. Entre temps, les
déclarations et les suppositions sur les événements de Khodjalou
faites par quelques personnages de haut-rang d'Azerbaïdjan, des
militants des droits de l'homme, des journalistes, et des habitants de
Khodjalou réfutent complètement les thèses fausses de Bakou.
C'est ainsi que Arif Yunusov, militant des droits de l'homme
azerbaïdjanais écrit : `la ville et ses citoyens ont été délibérément
sacrifiés à des fins politiques` (Zercalo, journal azerbaïdjanais,
juillet 1992).
Ce qui suit est le témoignage de Tamerlan Karaev, à l'époque président
du Soviet Suprême de la République Soviétique d'Azerbaïdjan : ` la
tragédie a été commise par les autorités azerbaïdjanaises,
spécifiquement par un officiel de très haut rang` (Mukhalifat Journal
Azerbaïdjanais, 28 avril 1992).
Et même Heidar Aliyev a admis que `les dirigeants précédents
d'Azerbaïdjan sont eux aussi coupables` des événements de Khodjalou.
Selon l'Agence Bilik-Dunyasi, en avril 1992, il exprima une idée
extrêmement cynique, ` le sang répandu nous profitera. Laissons libre
cours aux événements`.
Plus tard, lorsque les représentants du Front Populaire accédèrent au
pouvoir, l'ancien Ministre de la Sécurité Nationale Vagif Guseynov
déclara peu de temps avant d'être arrêté que 'les événements de
janvier 1990 à Bakou et les événements de Khodjalou sont le fait des
mêmes personnes`, faisant allusion à certains personnages politiques
du Front Populaire Azerbaïdjanais.
Les faits mentionnés dans ce qui précède prouve sans aucun doute que
la partie azerbaïdjanaise est coupable de l'assassinat de civils à
Khodjalou, ayant commis un crime monstrueux contre son propre peuple
dans le cadre d'intrigues politiques et de lutte pour le pouvoir.
Il est utile de noter que le nombre de victimes déclarées par la
partie azerbaïdjanaise s'accroît d'année en année. Quelques jours
après la neutralisation des postes de tir de Khodjalou, le nombre des
pertes déclaré par les officiels azerbaïdjanais était de 100, il
augmentait en une semaine jusqu'à 1234 ; selon la 'spécification' de
la commission parlementaire, il s'élevait à 450, et dans le décret
d'Heidar Aliyev `Sur le Génocide Azerbaïdjanais` les pertes étaient
évaluées en milliers.
Entre temps, au moment où débutait l'opération militaire à Khodjalou,
la localité ne comprenait pas un tel nombre de citoyens, ce qui est
confirmé, à propos, par les sources officielles azerbaïdjanaises. La
majorité des 2 000 à 2 500 habitants environ de Khodjalou, ceux qui
ont vraiment vécu là et qui n'étaient pas simplement enregistrés lors
de son intensive construction pour lui donner le statut de ville,
avaient quitté le village auparavant.
Ainsi, à la fin avril 1993, à la conférence de la CSCE à Prague, le
document AR MFA n° 249 sous le titre `La liste des villages peuplés
d'Azerbaïdjanais et mixtes occupés par les forces armées arméniennes`
était diffusé. Dans ce document, le nombre 855 était écrit dans la
colonne `population' en face du nom 'Khodjalou'.
Au début de mars 1992, les journalistes Ilya Balakhanov et Vugar
Khalivov apportèrent au bureau du Mémorial Human Rights Center une
vidéocassette avec l'enregistrement des habitants de Khodjalou tués
fait par des reporters de télévision Bakou TV à bord d'un hélicoptère
militaire qui venait d'arriver. En réalité, tous les observateurs
admettaient que le nombre de pertes dans la vidéo n'excédait pas 50 à
60 personnes.
Il faut aussi relever que le ministre des Affaires Etrangères de la
RHK a rendu publique une photo truquée apparaissant sur quelques sites
Internet, dont l'honorable page du Fond Heidar Aliyev, qui atteste,
sans les prouver, de tueries de masse à Khodjalou. En fait, la photo a
un lien direct avec les événements du Kosovo. La propagande
azerbaïdjanaise emploie également des documents falsifiés, en
particulier des photos des victimes du pogrom des kurdes en Turquie,
pour induire en erreur ceux qui ne sont pas prévenus.
Un mois après sa démission, Mutalibov avait accordé à la journaliste
tchèque Dana Mazalova, un entretien qui a été publié dans la
Nezavisimaya Gazeta. Parlant de Khodjalou, Mutalibov avait déclaré `
Selon des habitants rescapés de Khodjalou, tout cela a été organisé
pour me pousser à démissionner. Certaines forces ont `uvré pour
discréditer le président. Je ne pense pas que les Arméniens, qui
gèrent de telles situations avec rigueur et professionnalisme,
pourraient laisser les azerbaïdjanais accéder à aucun document
démontrant de leur part des agissements fascistes...Le raisonnement
général est qu'un corridor avait réellement été ouvert par les
Arméniens pour permettre aux gens de quitter les lieux. Pourquoi alors
auraient-ils tiré ? Spécialement dans la zone d'Aghdam, où des forces
suffisantes pour venir en aide aux gens étaient disponibles`.
Près de dix ans plus tard, l'es-président azerbaïdjanais confirmait sa
propre opinion dans un entretien avec le magazine Novomie Vremia, 'Le
massacre des habitats de Khodjalou était à l'évidence organisé par
quelqu'un pour obtenir la démission du pouvoir en Azerbaïdjan`.
En février 2005, le journaliste azerbaïdjanais Eynulla Fatullaev du
magazine indépendant Monitor séjourna pendant dix jours en RHK,
décrivant sa visite dans ses enregistrements et entretiens. Il osa
également douter de la vérité de la version officielle de Bakou sur la
mort de quelques uns des habitants de Khodjalou,` Un jour, il y a dix
ans, j'ai rencontré des réfugiés de Khodjalou, vivant temporairement à
Naftalan, qui m'ont dit franchement...que peu de jours avant
l'attaque, les Arméniens, à l'aide de haut-parleurs, n'ont cessé
d'avertir la population sur l'imminence de l'attaque, suggérant aux
civils de quitter la localité et de se soustraire à l'encerclement par
un corridor humanitaire longeant la rivière Karkar. D'après les gens
de Khodjalou eux-mêmes, ils se sont engagés dans le corridor et les
Arméniens de l'autre côté du corridor n'ont pas tiré sur eux... Etant
familier des zones géographiques, je peux dire avec confiance que les
inventions sur l'inexistence du corridor arménien ne sont pas fondées.
Le corridor existait vraiment ; autrement, les gens de Khodjalou,
complètement encerclés et isolés du monde extérieur, n'auraient pas pu
emprunter la ceinture et briser l'encerclement. Mais ayant parcouru
l'endroit sur la rivière Karkar, les réfugiés se sont divisés en
groupe, et pour une raison inconnue, une partie d'entre eux ont
parcouru leur route vers Nakhijevanik. Apparemment, les bataillons du
Front Populaire Azerbaïdjanais voulaient que plus de sang soit versé
pour provoquer la démission de Mutalibov, et non la libération des
habitants de Khodjalou`.
Peu de jours après la publication dans Monitor du premier rapport
d'Eynulla Fatullaev depuis le Karabagh, l'éditeur du magazine Elmar
Guseynov fut abattu le 2 mars 2005, à l'entrée de sa maison à Bakou
par un étranger. Et Eynulla Fatullaev faisait l'objet d'une série
d'accusations, dont celle de haute trahison...
L'ex-ministre de la défense de la République d'Azerbaïdjan Ragim
Gaziev confirme lui aussi qu'un `piège avait été tendu à Mutalibov à
Khodjalou`. En ce sens, les organisateurs du massacre de masse des
habitants de Khodjalou ont atteint deux objectifs en même temps...
d'une part, la démission de Mutalibov, devenu inutile après la chute
de l'URSS, et trouvé d'autre part une raison pour commencer une
bruyante campagne accusant les Arméniens de méthodes de guerre
inhumaines. Le fait que depuis le 13 février, l'armée azerbaïdjanaise
avait systématiquement détruit la ville de 55 mille habitants de
Stépanakert et d'autres localités à proximité depuis des stations de
tir Grad est passée au second plan.
Une femme de Khodjalou disait dans un entretien à Helsinki Watch le 28
avril 1992 `les Arméniens ont lancé un ultimatum...selon lequel, pour
les habitants de Khodjalou, il valait mieux quitter la ville avec un
drapeau blanc. Alif Gajiev (le chef de la défense de Khodjalou) nous
en a informé le 15 février (10 jours avant l'attaque), mais cela
n'effraya ni les autres, ni moi. Nous ne pensions pas du tout qu'ils
seraient capables de capturer Khodjalou`.
Cependant, à la suite de ces avertissements, la majorité de la
population civile de Khodjalou, étant informée de l'opération prévue,
avait gagné un endroit sûr auparavant. La migration de masse de la
population de Khodjalou était largement couverte par la radio et la TV
azerbaïdjanaise. Les mass media azerbaïdjanais ont délibérément adopté
une attitude négative vis-à-vis de ceux qui quittaient Khodjalou et
les critiquaient en permanence. Nous devons noter que Khodjalou, après
avoir reçu le statut administratif de ville, avait été abandonnée par
les gens qu'on avait amenés de force ici, principalement les Turcs
Meskhètes, même si on les en empêchait constamment. En outre,
l'administration municipale de Khodjalou, qui avait été alertée par la
partie arménienne, avait demandé assistance pour l'évacuation de sa
population., mais en vain. Le maire de Khodjalou relevait dans un
entretien à Megapolis-Express, un journal de Moscou qu'ayant eu
l'information qu'un assaut pour s'emparer de la ville était préparé,
il avait demandé à Aghdam d'envoyer des hélicoptères pour l'évacuation
des vieux, des femmes et des enfants. ` On nous a assurés qu'une
opération de dé-encerclement était en préparation. Mais aucune
assistance n' a été fournie`. Et un membre du bureau du Front
Populaire Azerbaïdjanais d'Aghdam, Gajuev, a déclaré : `nous aurions
pu venir en aide à la population de Khodjalou, ayant les forces et les
capacités nécessaires pour le faire. Mais les dirigeants républicains
voulaient faire une démonstration à la population qu'ils n'avaient
aucune force, souhaitant obtenir l'intervention de l'armée de la CEI
pour aider en en même temps, avec son soutien, supprimer l'opposition.
Comme nous le voyons, les habitants de Khodjalou étaient plus ou moins
abandonnés à leur sort ; et de plus voués à devenir des victimes de
combats pour le pouvoir.
Cependant, vers le début des opérations militaires, une partie de la
population civile de Khodjalou avait quitté la localité et vers la fin
février 1992, selon diverses sources, entre 1000 et 2500 personnes
étaient restées là, la majorité d'entre elles procurant des soldats
aux forces armées azerbaïdjanaises. Enquêtant sur les destructions de
Khodjalou, les observateurs du Centre des Droits de l'Homme Memorial
confirmèrent les tirs d'artillerie, non des batailles de rues
soutenues, qui auraient pu résulter en de nombreuses victimes. Il faut
aussi noter que l'ordre avait été donné, pour contenir le comportement
des forces d'auto-défense de la RHK, interdisait strictement l'usage
de la force contre les civils de l'ennemi.
Tous les civils restés à Khodjalou furent déplacés à Stépanakert, et
quelques jours plus tard, conformément à leur volonté et sans aucune
condition, ils furent remis à la partie azerbaïdjanaise. Après une
enquête approfondie, le fait de remettre volontairement les citoyens
de Khodjalou à l'Azerbaïdjan a été confirmé dans les conclusions du
Centre Memorial des Droits de l'Homme de Moscou, et aussi comme
l'atteste le film documentaire de la journaliste de Saint Petersbourg
Svetlana Kulchitskaya.
Après l'opération, les équipes du Service des Secours de la République
d'Artsakh, à côté de membres de détachements de l'armée en tenue
militaire, ont trouvé les corps de onze civils, parmi lesquels un
enfant et quatre femmes, à Khodjalou et dans les faubourgs. Ainsi,
l'assertion de la partie azerbaïdjanaise sur le massacre allégué de
civils azerbaïdjanais à Khodjalou est contredite. Cela est aussi
démontré par des interceptions de messages radio des militaires
azerbaïdjanais à Aghdam, publiés par la suite même dans les media
azerbaïdjanais.
Il est relevé dans le rapport du Centre Memoriel des Droits de l'Homme
de Moscou que les examens médico-légaux de 181 corps (130 hommes, 51
femmes, dont 13 enfants), ont été faits à Aghdam, où sont arrivés tous
les réfugiés. Les conclusions de l'expert attestent que la mort de 151
d'entre elles était due aux blessures par balles, 20 d'entre elles
étaient mortes des suites de blessures faites par des tirs de
missiles, 10 personnes frappées par un objet contondant. Les
structures officielles de la RHK ont informé avoir remis à Aghdam 130
corps (tous ceux tués à Khodjalou et près de Nakhijevanik), dont 96
ont été enterrés à Aghdam, et les corps des autres pris en charge par
leurs familles.
La comparaison des informations de diverses sources, y compris celles
de sources azerbaïdjanaises, démontrent de façon convaincante que les
forces d'auto-défense de la RHK n'ont pas prévu et n'ont entrepris
aucune action de massacre de masse de civils dans la localité de
Khodjalou.
Il faut aussi noter que le 26 février, 47 Arméniens étaient détenus en
otage dans Khodjalou, mais qu'il n'en restait que 13 seulement après
l'opération (dont 6 femmes et un enfant) ; les autres 34 restant ont
été emmenés par les Azerbaïdjanais en un lieu inconnu et nous n'avons
aucune information confirmant qu'ils soient restés dans les prisons
azerbaïdjanaises.
Pour résumer ce qui précède, nous pouvons déclarer que les habitants
de Khodjalou sont devenus les otages d'un jeu trouble des autorités de
Bakou qui ont par la suite transformé cette tragédie en un fonds de
commerce politicien spéculatif. Les dirigeants de Bakou essaient de
présenter la trahison des habitants de Khodjalou par les autorités
azerbaïdjanaises en une vengeance de la bacchanale sanglante de
Soumgaït. Et la totalité de cette propagande est construite sur des
insinuations destinées à aggraver l'intolérance et la haine envers les
Arméniens. Relançant régulièrement la question de `Khodjalou`, les
dirigeants de Bakou essaient d'attirer l'attention de la communauté
internationale loin des massacres de Soumgaït, Bakou, Kirovabad,
Khanlar et d'autres localités d'Azerbaïdjan, sur tout son territoire
où ouvertement, l'extermination des Arméniens était ouvertement
entreprise. De tels actes se sont déroulés aussi dans les localités à
l'intérieur des frontières de la RHK, en particulier à Maragha, un
village où, en avril 1992, les unités d'invasion de l'armée régulière
azerbaïdjanaise ont sauvagement tué 100 civils.
Malheureusement, les crimes commis par l'Azerbaïdjan n'ont toujours
pas reçu de la communauté internationale leur juste qualification.
Département de l'Information du MAE de la RHK
Le Ministère des Affaires Etrangères d'Arménie demande une large
diffusion de ce document
dimanche 11 mars 2012,
Jean Eckian ©armenews.com
Khodjalou : Établissement de l'indubitable Vérité
Document présenté par le ministère des Affaires étrangères d'Arménie.
Chers Compatriotes,
Les autorités azéries essaient de présenter les événements de
Khodjalou lors du conflit du Karabagh comme un génocide commis par les
forces armées arméniennes. Elles entreprennent maintenant des actions
diplomatiques au travers d'intenses initiatives internationales, et
elles pourraient utiliser leur siège actuel à l'ONU pour porter les
enjeux à un niveau encore plus élevé.
Il est de notre devoir à tous de connaître le point de vue des
Arméniens et de le faire savoir dans l'opinion.
POUR BAKOU, KHODJALOU EST UN FONDS DE COMMERCE SPECULATIF ET POLITICIEN
L'Azerbaïdjan a commencé son habituelle campagne anti-arménienne basée
sur les événements de 1992 dans la localité de Khodjalou - un village
du territoire du Haut-Karabagh, qui avait été, en 1988-1990
intensivement peuplé par les autorités de la République Socialiste
Soviétique d'Azerbaïdjan, en particulier de Turcs Meskhètes venus de
la vallée de Fergana d'Ouzbékistan, pour lui permettre d'atteindre le
statut administratif d'une ville. Sa propagande officielle ne recule
devant aucun moyen pour accuser la partie arménienne d'être
responsable de la tragédie et instiller des nouvelles doses de haine
envers les Arméniens dans le conscient public international et dans
les croyances de son propre peuple.
Les 25 et 26 février 1992, les autorités de la République du
Haut-Karabagh ont organisé une opération militaire pour lever le
blocus de l'aéroport près de la localité de Khodjalou et pour
neutraliser les postes de tirs ennemis installés à Khodjalou même. De
ces postes, depuis le printemps 1991, les localités de la RHK étaient
périodiquement attaquées par les groupes Omon azerbaïdjanais
(détachements spéciaux de miliciens) et systématiquement pilonnées par
des tirs de roquettes Alazan, Crystal et Grad. Jusqu'au moment de la
neutralisation des postes de tir de Khodjalou, plus de 20 civils
arméniens avaient été tués, des centaines avaient été enlevés, des
milliers de têtes de bétail avaient été dispersées des fermes
collectives et privées avoisinantes.
A cause du long blocus, du grand nombre de réfugiés, du manque de
carburant, de l'arrêt forcé des activités, du siège des routes
interrégionales et autres, la situation de la RHK, et spécialement
dans sa capitale Stépanakert, empirait de jour en jour, les vivres,
les médicaments et le carburant étaient épuisés, faisant de la levée
du blocus de l'aéroport et de la neutralisation des postes de tirs
ennemis de Khodjalou un enjeu extrêmement important pour la survie
physique de la population du Haut-Karabagh, que l'Azerbaïdjan vouait à
la mort.
La nécessité de neutraliser la base militaire à Khodjalou était
motivée en particulier, par la forte concentration en troupes et en
armes offensives en ce lieu. Les autorités azerbaïdjanaises avaient
déployé de nombreuses unités Omon à Khodjalou ; en outre, des
combattants du Front Populaire Azerbaïdjanais y étaient installés. Les
dirigeants de la RHK devaient anticiper sur l'attaque des forces
armées azerbaïdjanaises sur la localité régionale d'Askéran et de là,
sur Stépanakert.
Les opérations militaires de la libération de Khodjalou et le
déblocage de l'aéroport commencèrent le 25 février 1992 à 21:30 heure
et se sont terminées le 26 février à 03:00 heure. Les unités des
forces d'autodéfense de la RHK laissèrent un corridor pour les civils
afin de pouvoir quitter en sécurité les zones d'opérations militaires,
ce dont la partie azérie avait préalablement été informée. Le corridor
était formé depuis les faubourgs est de Khodjalou en direction du
nord-est, longeant la rivière Karkar et depuis le faubourg nord de la
localité en direction du nord-est. Mais les autorités azerbaïdjanaises
n'ont rien fait pour conduire les populations civiles en dehors des
zones d'activité militaire.
Pendant les opérations militaires à Khodjalou, les forces
d'autodéfense de la RHK ont libéré 13 Arméniens otages, dont un enfant
et six femmes, et se sont emparées de deux installation de tir Grad
MM-21, quatre installations Alazan, un obusier de 100 mm, et trois
véhicules blindés. Le Service Infirmier Artsakh a découvert onze corps
de civils à Khodjalou et dans les faubourgs. La zone où des images de
nombreux corps de civils tués seront prises plus tard, est située à
trois kilomètres de la ville d'Aghdam et à onze kilomètres de
Khodjalou ; et elle avait été sous le contrôle ininterrompu des unités
azerbaïdjanaises jusqu'à la chute d'Aghdam à l'été 1993, ce qui
excluait toute possibilité d'accès à cette zone par les unités de
l'Armée du Karabagh.
Les autorités de la RHK avaient informé la partie azerbaïdjanaise des
opérations prévues pour la neutralisation des postes de tirs à
Khodjalou, deux mois avant qu'elles ne soient commencées. Cela a été
confirmé à plusieurs reprises par des officiels azerbaïdjanais, et
spécialement par le président d'alors, Ayaz Mutalibov. Mais la colonne
de civils, comme on l'a déjà mentionné plus haut, a été prise sous le
feu à proximité de la région d'Aghdam, ce qui a été confirmé plus tard
par Mutalibov qui a interprété cet acte criminel comme une tentative
de l'opposition pour le pousser à démissionner, ce qui le ferait
apparaître comme le responsable de tout ce qui s'était passé.
Plus tard, les images faites par le cameraman azerbaïdjanais Chingiz
Mustafaev, à qui l'accès à l'endroit de l'échange des corps des
Arméniens et Azerbaïdjanais décédés avait été autorisé, ont été
diffusées. On sait que Mustafaev a filmé à deux reprises les lieux à
deux jours d'intervalle. Le film atteste que quelques uns des corps
apparaissent défigurés sur la seconde prise de vues.
Au cours de la seconde visite des lieux de la tuerie de masse de
personnes, le 2 mars 1992, les journalistes on relevé que la position
des corps sur le sol et l'étendue des blessures et des plaies avait
changé de façon frappante. Et cela se déroulait sur un territoire
totalement contrôlé par le Front Populaire Azerbaïdjanais jusqu'à
l'été 1993. Ce point précis est totalement occulté par les
propagandistes azerbaïdjanais. Il est tout à fait manifeste que la
position des corps avait été changée pour faire endosser aux Arméniens
la responsabilité de ces actes, pour faire croire que les citoyens de
Khodjalou avaient été abattus par la partie arménienne.
Ce fait était à ce point choquant pour Mustafaev qu'il l'avait
rapporté au président Mutalibov, lequel avait instantanément deviné
les raisons de cette tragédie. Mutalibov lui avait répondu par des
mots prophétiques, `Chingiz, ne parle à personne de ce que tu as
observé. Tu seras tué autrement`.
Doutant que cela ait été commis par la partie arménienne, Mustafaev
ouvrit une enquête indépendante. Mais après qu'il ait passé
l'information à l'agence de presse DR-Press de Moscou selon laquelle
la partie azerbaïdjanaise aurait participé au crime contre les
habitants de Khodjalou, le journaliste fut tué non loin d'Aghdam dans
des circonstances douteuses.
Par ailleurs, son sort a été partagé par l'officier supérieur Ala
Yakub qui avait imprudemment déclaré qu' `...il pourrait faire la
lumière sur le massacre près de Nakhijevanik ( un village arménien
proche de Khodjalou), et donner des détails sur la chute récente de
l'hélicoptère alors qu'il survolait le Karabagh, avec des hommes
d'état à bord`, ce qui lui valu d'être arrêté par le Front Populaire
Azerbaïdjanais, arrivé au pouvoir à l'été 1992, et mis à mort dans sa
cellule...
La journaliste tchèque Yana Mazalova, qui, du fait d'une négligence
des azerbaïdjanais, se trouvait dans les deux groupes de représentant
des media, à la vue desquels les `corps défigurés par les Arméniens`
étaient exposés, releva une différence considérable dans l'état des
corps. Ayant visité les lieux immédiatement après les événements,
Mazalova n'avait relevé nulle trace de barbarie sur les corps. Et deux
jours plus tard, on montra aux journalistes les corps défigurés déjà
`préparés` pour les prises de vues.
Quelques détails des opérations militaires de neutralisation des
postes de tirs ennemis de Khodjalou ne sont pas connus, ce que Bakou
officiel met à profit pour servir ses desseins politiciens. Le sujet
de `Khodjalou` est toujours la clef de voûte de l'information
intérieure et extérieure de l'Azerbaïdjan, ou plutôt de sa politique
de désinformation sur la question du Karabagh. Entre temps, les
déclarations et les suppositions sur les événements de Khodjalou
faites par quelques personnages de haut-rang d'Azerbaïdjan, des
militants des droits de l'homme, des journalistes, et des habitants de
Khodjalou réfutent complètement les thèses fausses de Bakou.
C'est ainsi que Arif Yunusov, militant des droits de l'homme
azerbaïdjanais écrit : `la ville et ses citoyens ont été délibérément
sacrifiés à des fins politiques` (Zercalo, journal azerbaïdjanais,
juillet 1992).
Ce qui suit est le témoignage de Tamerlan Karaev, à l'époque président
du Soviet Suprême de la République Soviétique d'Azerbaïdjan : ` la
tragédie a été commise par les autorités azerbaïdjanaises,
spécifiquement par un officiel de très haut rang` (Mukhalifat Journal
Azerbaïdjanais, 28 avril 1992).
Et même Heidar Aliyev a admis que `les dirigeants précédents
d'Azerbaïdjan sont eux aussi coupables` des événements de Khodjalou.
Selon l'Agence Bilik-Dunyasi, en avril 1992, il exprima une idée
extrêmement cynique, ` le sang répandu nous profitera. Laissons libre
cours aux événements`.
Plus tard, lorsque les représentants du Front Populaire accédèrent au
pouvoir, l'ancien Ministre de la Sécurité Nationale Vagif Guseynov
déclara peu de temps avant d'être arrêté que 'les événements de
janvier 1990 à Bakou et les événements de Khodjalou sont le fait des
mêmes personnes`, faisant allusion à certains personnages politiques
du Front Populaire Azerbaïdjanais.
Les faits mentionnés dans ce qui précède prouve sans aucun doute que
la partie azerbaïdjanaise est coupable de l'assassinat de civils à
Khodjalou, ayant commis un crime monstrueux contre son propre peuple
dans le cadre d'intrigues politiques et de lutte pour le pouvoir.
Il est utile de noter que le nombre de victimes déclarées par la
partie azerbaïdjanaise s'accroît d'année en année. Quelques jours
après la neutralisation des postes de tir de Khodjalou, le nombre des
pertes déclaré par les officiels azerbaïdjanais était de 100, il
augmentait en une semaine jusqu'à 1234 ; selon la 'spécification' de
la commission parlementaire, il s'élevait à 450, et dans le décret
d'Heidar Aliyev `Sur le Génocide Azerbaïdjanais` les pertes étaient
évaluées en milliers.
Entre temps, au moment où débutait l'opération militaire à Khodjalou,
la localité ne comprenait pas un tel nombre de citoyens, ce qui est
confirmé, à propos, par les sources officielles azerbaïdjanaises. La
majorité des 2 000 à 2 500 habitants environ de Khodjalou, ceux qui
ont vraiment vécu là et qui n'étaient pas simplement enregistrés lors
de son intensive construction pour lui donner le statut de ville,
avaient quitté le village auparavant.
Ainsi, à la fin avril 1993, à la conférence de la CSCE à Prague, le
document AR MFA n° 249 sous le titre `La liste des villages peuplés
d'Azerbaïdjanais et mixtes occupés par les forces armées arméniennes`
était diffusé. Dans ce document, le nombre 855 était écrit dans la
colonne `population' en face du nom 'Khodjalou'.
Au début de mars 1992, les journalistes Ilya Balakhanov et Vugar
Khalivov apportèrent au bureau du Mémorial Human Rights Center une
vidéocassette avec l'enregistrement des habitants de Khodjalou tués
fait par des reporters de télévision Bakou TV à bord d'un hélicoptère
militaire qui venait d'arriver. En réalité, tous les observateurs
admettaient que le nombre de pertes dans la vidéo n'excédait pas 50 à
60 personnes.
Il faut aussi relever que le ministre des Affaires Etrangères de la
RHK a rendu publique une photo truquée apparaissant sur quelques sites
Internet, dont l'honorable page du Fond Heidar Aliyev, qui atteste,
sans les prouver, de tueries de masse à Khodjalou. En fait, la photo a
un lien direct avec les événements du Kosovo. La propagande
azerbaïdjanaise emploie également des documents falsifiés, en
particulier des photos des victimes du pogrom des kurdes en Turquie,
pour induire en erreur ceux qui ne sont pas prévenus.
Un mois après sa démission, Mutalibov avait accordé à la journaliste
tchèque Dana Mazalova, un entretien qui a été publié dans la
Nezavisimaya Gazeta. Parlant de Khodjalou, Mutalibov avait déclaré `
Selon des habitants rescapés de Khodjalou, tout cela a été organisé
pour me pousser à démissionner. Certaines forces ont `uvré pour
discréditer le président. Je ne pense pas que les Arméniens, qui
gèrent de telles situations avec rigueur et professionnalisme,
pourraient laisser les azerbaïdjanais accéder à aucun document
démontrant de leur part des agissements fascistes...Le raisonnement
général est qu'un corridor avait réellement été ouvert par les
Arméniens pour permettre aux gens de quitter les lieux. Pourquoi alors
auraient-ils tiré ? Spécialement dans la zone d'Aghdam, où des forces
suffisantes pour venir en aide aux gens étaient disponibles`.
Près de dix ans plus tard, l'es-président azerbaïdjanais confirmait sa
propre opinion dans un entretien avec le magazine Novomie Vremia, 'Le
massacre des habitats de Khodjalou était à l'évidence organisé par
quelqu'un pour obtenir la démission du pouvoir en Azerbaïdjan`.
En février 2005, le journaliste azerbaïdjanais Eynulla Fatullaev du
magazine indépendant Monitor séjourna pendant dix jours en RHK,
décrivant sa visite dans ses enregistrements et entretiens. Il osa
également douter de la vérité de la version officielle de Bakou sur la
mort de quelques uns des habitants de Khodjalou,` Un jour, il y a dix
ans, j'ai rencontré des réfugiés de Khodjalou, vivant temporairement à
Naftalan, qui m'ont dit franchement...que peu de jours avant
l'attaque, les Arméniens, à l'aide de haut-parleurs, n'ont cessé
d'avertir la population sur l'imminence de l'attaque, suggérant aux
civils de quitter la localité et de se soustraire à l'encerclement par
un corridor humanitaire longeant la rivière Karkar. D'après les gens
de Khodjalou eux-mêmes, ils se sont engagés dans le corridor et les
Arméniens de l'autre côté du corridor n'ont pas tiré sur eux... Etant
familier des zones géographiques, je peux dire avec confiance que les
inventions sur l'inexistence du corridor arménien ne sont pas fondées.
Le corridor existait vraiment ; autrement, les gens de Khodjalou,
complètement encerclés et isolés du monde extérieur, n'auraient pas pu
emprunter la ceinture et briser l'encerclement. Mais ayant parcouru
l'endroit sur la rivière Karkar, les réfugiés se sont divisés en
groupe, et pour une raison inconnue, une partie d'entre eux ont
parcouru leur route vers Nakhijevanik. Apparemment, les bataillons du
Front Populaire Azerbaïdjanais voulaient que plus de sang soit versé
pour provoquer la démission de Mutalibov, et non la libération des
habitants de Khodjalou`.
Peu de jours après la publication dans Monitor du premier rapport
d'Eynulla Fatullaev depuis le Karabagh, l'éditeur du magazine Elmar
Guseynov fut abattu le 2 mars 2005, à l'entrée de sa maison à Bakou
par un étranger. Et Eynulla Fatullaev faisait l'objet d'une série
d'accusations, dont celle de haute trahison...
L'ex-ministre de la défense de la République d'Azerbaïdjan Ragim
Gaziev confirme lui aussi qu'un `piège avait été tendu à Mutalibov à
Khodjalou`. En ce sens, les organisateurs du massacre de masse des
habitants de Khodjalou ont atteint deux objectifs en même temps...
d'une part, la démission de Mutalibov, devenu inutile après la chute
de l'URSS, et trouvé d'autre part une raison pour commencer une
bruyante campagne accusant les Arméniens de méthodes de guerre
inhumaines. Le fait que depuis le 13 février, l'armée azerbaïdjanaise
avait systématiquement détruit la ville de 55 mille habitants de
Stépanakert et d'autres localités à proximité depuis des stations de
tir Grad est passée au second plan.
Une femme de Khodjalou disait dans un entretien à Helsinki Watch le 28
avril 1992 `les Arméniens ont lancé un ultimatum...selon lequel, pour
les habitants de Khodjalou, il valait mieux quitter la ville avec un
drapeau blanc. Alif Gajiev (le chef de la défense de Khodjalou) nous
en a informé le 15 février (10 jours avant l'attaque), mais cela
n'effraya ni les autres, ni moi. Nous ne pensions pas du tout qu'ils
seraient capables de capturer Khodjalou`.
Cependant, à la suite de ces avertissements, la majorité de la
population civile de Khodjalou, étant informée de l'opération prévue,
avait gagné un endroit sûr auparavant. La migration de masse de la
population de Khodjalou était largement couverte par la radio et la TV
azerbaïdjanaise. Les mass media azerbaïdjanais ont délibérément adopté
une attitude négative vis-à-vis de ceux qui quittaient Khodjalou et
les critiquaient en permanence. Nous devons noter que Khodjalou, après
avoir reçu le statut administratif de ville, avait été abandonnée par
les gens qu'on avait amenés de force ici, principalement les Turcs
Meskhètes, même si on les en empêchait constamment. En outre,
l'administration municipale de Khodjalou, qui avait été alertée par la
partie arménienne, avait demandé assistance pour l'évacuation de sa
population., mais en vain. Le maire de Khodjalou relevait dans un
entretien à Megapolis-Express, un journal de Moscou qu'ayant eu
l'information qu'un assaut pour s'emparer de la ville était préparé,
il avait demandé à Aghdam d'envoyer des hélicoptères pour l'évacuation
des vieux, des femmes et des enfants. ` On nous a assurés qu'une
opération de dé-encerclement était en préparation. Mais aucune
assistance n' a été fournie`. Et un membre du bureau du Front
Populaire Azerbaïdjanais d'Aghdam, Gajuev, a déclaré : `nous aurions
pu venir en aide à la population de Khodjalou, ayant les forces et les
capacités nécessaires pour le faire. Mais les dirigeants républicains
voulaient faire une démonstration à la population qu'ils n'avaient
aucune force, souhaitant obtenir l'intervention de l'armée de la CEI
pour aider en en même temps, avec son soutien, supprimer l'opposition.
Comme nous le voyons, les habitants de Khodjalou étaient plus ou moins
abandonnés à leur sort ; et de plus voués à devenir des victimes de
combats pour le pouvoir.
Cependant, vers le début des opérations militaires, une partie de la
population civile de Khodjalou avait quitté la localité et vers la fin
février 1992, selon diverses sources, entre 1000 et 2500 personnes
étaient restées là, la majorité d'entre elles procurant des soldats
aux forces armées azerbaïdjanaises. Enquêtant sur les destructions de
Khodjalou, les observateurs du Centre des Droits de l'Homme Memorial
confirmèrent les tirs d'artillerie, non des batailles de rues
soutenues, qui auraient pu résulter en de nombreuses victimes. Il faut
aussi noter que l'ordre avait été donné, pour contenir le comportement
des forces d'auto-défense de la RHK, interdisait strictement l'usage
de la force contre les civils de l'ennemi.
Tous les civils restés à Khodjalou furent déplacés à Stépanakert, et
quelques jours plus tard, conformément à leur volonté et sans aucune
condition, ils furent remis à la partie azerbaïdjanaise. Après une
enquête approfondie, le fait de remettre volontairement les citoyens
de Khodjalou à l'Azerbaïdjan a été confirmé dans les conclusions du
Centre Memorial des Droits de l'Homme de Moscou, et aussi comme
l'atteste le film documentaire de la journaliste de Saint Petersbourg
Svetlana Kulchitskaya.
Après l'opération, les équipes du Service des Secours de la République
d'Artsakh, à côté de membres de détachements de l'armée en tenue
militaire, ont trouvé les corps de onze civils, parmi lesquels un
enfant et quatre femmes, à Khodjalou et dans les faubourgs. Ainsi,
l'assertion de la partie azerbaïdjanaise sur le massacre allégué de
civils azerbaïdjanais à Khodjalou est contredite. Cela est aussi
démontré par des interceptions de messages radio des militaires
azerbaïdjanais à Aghdam, publiés par la suite même dans les media
azerbaïdjanais.
Il est relevé dans le rapport du Centre Memoriel des Droits de l'Homme
de Moscou que les examens médico-légaux de 181 corps (130 hommes, 51
femmes, dont 13 enfants), ont été faits à Aghdam, où sont arrivés tous
les réfugiés. Les conclusions de l'expert attestent que la mort de 151
d'entre elles était due aux blessures par balles, 20 d'entre elles
étaient mortes des suites de blessures faites par des tirs de
missiles, 10 personnes frappées par un objet contondant. Les
structures officielles de la RHK ont informé avoir remis à Aghdam 130
corps (tous ceux tués à Khodjalou et près de Nakhijevanik), dont 96
ont été enterrés à Aghdam, et les corps des autres pris en charge par
leurs familles.
La comparaison des informations de diverses sources, y compris celles
de sources azerbaïdjanaises, démontrent de façon convaincante que les
forces d'auto-défense de la RHK n'ont pas prévu et n'ont entrepris
aucune action de massacre de masse de civils dans la localité de
Khodjalou.
Il faut aussi noter que le 26 février, 47 Arméniens étaient détenus en
otage dans Khodjalou, mais qu'il n'en restait que 13 seulement après
l'opération (dont 6 femmes et un enfant) ; les autres 34 restant ont
été emmenés par les Azerbaïdjanais en un lieu inconnu et nous n'avons
aucune information confirmant qu'ils soient restés dans les prisons
azerbaïdjanaises.
Pour résumer ce qui précède, nous pouvons déclarer que les habitants
de Khodjalou sont devenus les otages d'un jeu trouble des autorités de
Bakou qui ont par la suite transformé cette tragédie en un fonds de
commerce politicien spéculatif. Les dirigeants de Bakou essaient de
présenter la trahison des habitants de Khodjalou par les autorités
azerbaïdjanaises en une vengeance de la bacchanale sanglante de
Soumgaït. Et la totalité de cette propagande est construite sur des
insinuations destinées à aggraver l'intolérance et la haine envers les
Arméniens. Relançant régulièrement la question de `Khodjalou`, les
dirigeants de Bakou essaient d'attirer l'attention de la communauté
internationale loin des massacres de Soumgaït, Bakou, Kirovabad,
Khanlar et d'autres localités d'Azerbaïdjan, sur tout son territoire
où ouvertement, l'extermination des Arméniens était ouvertement
entreprise. De tels actes se sont déroulés aussi dans les localités à
l'intérieur des frontières de la RHK, en particulier à Maragha, un
village où, en avril 1992, les unités d'invasion de l'armée régulière
azerbaïdjanaise ont sauvagement tué 100 civils.
Malheureusement, les crimes commis par l'Azerbaïdjan n'ont toujours
pas reçu de la communauté internationale leur juste qualification.
Département de l'Information du MAE de la RHK
Le Ministère des Affaires Etrangères d'Arménie demande une large
diffusion de ce document
dimanche 11 mars 2012,
Jean Eckian ©armenews.com