LOI DE PENALISATION-PRESSE
« Le boomerang arménien » « Marianne » du 3 au 9 mars 2012 (n° 776)
Dans son numéro 776 (du 3 au 9 mars), l'hebdomadaire « Marianne »
revient sur le rejet par le Conseil constitutionnel de la loi de
pénalisation du négationnisme du génocide arménien. Sous le titre « le
boomerang arménien » signé par Eric Conan, le journal écrit qu'après
ce rejet « la loi Gayssot de 1990 pénalisant la négation de
l'extermination des juifs n'est plus à l'abri d'une censure au nom de
la « liberté d'expression » ». Mais « Marianne » fait mine de ne pas
comprendre l'objet même de la Loi de pénalisation en écrivant que
cette dernière devait sanctionner « toute discussion sur le génocide
des Arméniens » ! Comme si cette loi devait interdire la liberté de
parole. Car la discussion sur le génocide des Arméniens était bien
évidemment permise par cette loi, mais la minimisation ou le rejet du
caractère génocidaire du génocide arménien qui devait être sanctionné.
Ci-dessous l'intégralité de l'article.
« Nicolas Sarkozy et François Hollande ne polémiqueront pas à propos
de la censure par le Conseil constitutionnel de la loi pénalisant
toute discussion sur le génocide des Arméniens, votée le 23 janvier.
C'est un camouflet pour les deux : ils avaient soutenu ce texte,
cédant à un clientélisme communautaire dénoncé dans leurs propres
camps. On peut s'inquiéter de cet aveuglement commun tant
l'inconstitutionnalité du texte était annoncée comme certaine par les
juristes, dont Robert Badinter, ancien président du Conseil
constitutionnel. Les juges ont auditionné les motifs d'annulation d'un
texte violant grossièrement, selon eux « le principe d'égalité », « le
principe de séparation des pouvoirs », « la liberté de recherche », «
la liberté d'expression et de communication » ainsi que « la portée
normative » de la loi. Anticonstitutionnelle, cette loi était inutile
et dangereuse. Aujourd'hui, elle dessert la cause qu'elle entendait
servir, son annulation renforçant l'Etat turc, qui l'exploite avec un
cynisme prévisible pour minimiser la tragédie arménienne. Et elle
relance la concurrence des mémoires. Plus question pour ceux qui n'ont
pas obtenu leur texte dédié d'y songer à l'avenir, cette décision
mettant un coup d'arrêt aux législations antérieurs, ka question reste
ouverte. La loi Gayssot de 1990 pénalisant la négation de
l'extermination des juifs n'est plus à l'abri d'une censure au nom de
la « liberté d'expression ». Coïncidence, le grand rabbin de France,
Gilles Bernheim, publie cette semaine un livre (N'oublions pas de
penser la France, Stock) dans lequel il dit ce qu'il pense de la loi
Gayssot : « Les conséquences de l'intervention du législateur sont
plus préjudiciables qu'utiles ».
Krikor Amirzayan
Marianne (n° 776) Le boomerang arméniendimanche 11 mars 2012,
Krikor Amirzayan ©armenews.com
« Le boomerang arménien » « Marianne » du 3 au 9 mars 2012 (n° 776)
Dans son numéro 776 (du 3 au 9 mars), l'hebdomadaire « Marianne »
revient sur le rejet par le Conseil constitutionnel de la loi de
pénalisation du négationnisme du génocide arménien. Sous le titre « le
boomerang arménien » signé par Eric Conan, le journal écrit qu'après
ce rejet « la loi Gayssot de 1990 pénalisant la négation de
l'extermination des juifs n'est plus à l'abri d'une censure au nom de
la « liberté d'expression » ». Mais « Marianne » fait mine de ne pas
comprendre l'objet même de la Loi de pénalisation en écrivant que
cette dernière devait sanctionner « toute discussion sur le génocide
des Arméniens » ! Comme si cette loi devait interdire la liberté de
parole. Car la discussion sur le génocide des Arméniens était bien
évidemment permise par cette loi, mais la minimisation ou le rejet du
caractère génocidaire du génocide arménien qui devait être sanctionné.
Ci-dessous l'intégralité de l'article.
« Nicolas Sarkozy et François Hollande ne polémiqueront pas à propos
de la censure par le Conseil constitutionnel de la loi pénalisant
toute discussion sur le génocide des Arméniens, votée le 23 janvier.
C'est un camouflet pour les deux : ils avaient soutenu ce texte,
cédant à un clientélisme communautaire dénoncé dans leurs propres
camps. On peut s'inquiéter de cet aveuglement commun tant
l'inconstitutionnalité du texte était annoncée comme certaine par les
juristes, dont Robert Badinter, ancien président du Conseil
constitutionnel. Les juges ont auditionné les motifs d'annulation d'un
texte violant grossièrement, selon eux « le principe d'égalité », « le
principe de séparation des pouvoirs », « la liberté de recherche », «
la liberté d'expression et de communication » ainsi que « la portée
normative » de la loi. Anticonstitutionnelle, cette loi était inutile
et dangereuse. Aujourd'hui, elle dessert la cause qu'elle entendait
servir, son annulation renforçant l'Etat turc, qui l'exploite avec un
cynisme prévisible pour minimiser la tragédie arménienne. Et elle
relance la concurrence des mémoires. Plus question pour ceux qui n'ont
pas obtenu leur texte dédié d'y songer à l'avenir, cette décision
mettant un coup d'arrêt aux législations antérieurs, ka question reste
ouverte. La loi Gayssot de 1990 pénalisant la négation de
l'extermination des juifs n'est plus à l'abri d'une censure au nom de
la « liberté d'expression ». Coïncidence, le grand rabbin de France,
Gilles Bernheim, publie cette semaine un livre (N'oublions pas de
penser la France, Stock) dans lequel il dit ce qu'il pense de la loi
Gayssot : « Les conséquences de l'intervention du législateur sont
plus préjudiciables qu'utiles ».
Krikor Amirzayan
Marianne (n° 776) Le boomerang arméniendimanche 11 mars 2012,
Krikor Amirzayan ©armenews.com