LA LIGNE SARKOZY A FAIT SORTIR LA FRANCE DU RELATIVISME ET DE SES LECHETES
Stephane
armenews.com
samedi 17 mars 2012
par Yves Roucaute, agrege de philosophie et de science politique,
professeur a Paris-Ouest-Nanterre
La France est de retour sur la scène internationale, faudrait-il bouder
notre plaisir sous l'etonnant pretexte qu'il est donne par le president
Nicolas Sarkozy ? "Il y a un pacte vingt fois seculaire entre la
grandeur de la France et la liberte dans le monde", disait le general
de Gaulle. Marianne distingue moins les coqs par leur couleur que par
leur fidelite a ses valeurs. Las !, nous le savons : le pacte a trop
souvent ete rompu. Aujourd'hui encore, les idolâtres du marche tentent
de conduire le pays chez "Mondial and Co", insensibles aux souffrances
de leurs frères en humanite tyrannises. Et les demagogues idolâtres de
l'Etat s'acoquinent avec l'extreme droite ou l'extreme gauche, prets
a toutes les concessions pour l'emporter, renoncant, ici, a denoncer
le genocide armenien, la, a soutenir des interventions militaires.
Dès 2008, la Georgie m'a convaincu : Nicolas Sarkozy ne serait pas le
prisonnier du relativisme et de ses lâchetes. Rassemblant l'Europe, il
sauva cette nation du knout russe, passant outre les tergiversations
americaines. Un style volontariste qui se retrouva dans sa gestion
des crises où la France joua le premier rôle, comme le reconnut Barack
Obama. Resultat : la debâcle humanitaire internationale de 1929 n'aura
pas lieu.
Tout son quinquennat fut marque de ce sceau. Ecoutez-les, ces opprimes
de Côte d'Ivoire, remercier le pays qui envoya les petits-fils des
soldats de l'an II a leur secours ! Ecoutez-les, ces enfants de Libye,
qui virent soudain dans leur ciel surgir les avions de la patrie des
droits de l'homme ! Ils en revent tous, ces peuples tyrannises, de
cette France de la puissance d'humanite et de ses "French doctors" aux
doigts de fee. De cette France qui a retrouve le chemin de sa grandeur
en ne cedant pas sur son devoir d'assistance aux peuples en danger.
Aujourd'hui encore, les Syriens se tournent vers la France de Nicolas
Sarkozy qui se bat pour eux. Se pourrait-il qu'il reussisse une fois
encore ? Et s'il ne le peut, qui le pourrait ?
Je sais les maladresses du president : paradoxalement, elles m'ont
plus encore rapproche de lui. En 2009, il voulut dedier l'Annee du
Mexique en France a Florence Cassez, une Francaise enfermee pour
soixante ans. Le Mexique rompit l'accord, les festivites se feraient
sans eux. Une vie ne valait pas une fete ? Je crois tout le contraire
: l'avenir appartient a ceux qui mettent l'humain au centre, au lieu
du dollar, du yuan ou du yen.
Il se trouve pourtant des consciences pour prôner l'indifference,
pourvu qu'elles ne soient pas elles-memes menacees. Que des soldats
tombent en Afghanistan sous les tirs des talibans, et voila le
retrait demande. Que 100 millions de femmes soient infibulees dans
la Corne d'Afrique, et chacun devrait cultiver son seul jardin dans
le respect des civilisations. Qu'une Turquie persiste a refuser la
reconnaissance du genocide armenien et differencie droits de l'homme
et de la femme, et il faudrait neanmoins suivre les Etats-Unis en
acceptant son adhesion a l'Union. Au pays de Nicolas Sarkozy, cela
ne se peut. Et si cela se pouvait, je ne le soutiendrais pas.
Dit-on la France denuee des moyens de son ambition, puissance
de seconde zone ? Le temps n'est-il pas venu d'en finir avec ce
denigrement systematique qui n'existe nulle part ailleurs ? Deuxième
zone economique exclusive du monde avec onze millions de km2,
presente sur les cinq oceans et tous les continents, troisième
puissance militaire nucleaire, membre du Conseil de securite des
Nations unies, premier contributeur militaire de l'Union... la France
n'est pas l'île de Nauru. Tenir son rang, cela se peut et cela se
doit eu egard a ses valeurs de liberte, d'egalite, de fraternite.
Dit-on, au contraire, que la France ne fait pas assez ? Quelle que
soit la couleur politique, difficile de rompre avec la Chine pour
le Tibet, de ne pas recevoir les Hosni Moubarak en exercice. Plus
difficile encore, quand le prix humain se mesure parfois au baril de
brent ou a la balance commerciale, de convaincre nos amis americains.
Mais cette France bouge les lignes, entraîne ses allies, bouscule
l'ONU trop souvent soumise a des jeux immoraux - tels ceux de la Chine
qui protège la dictature syrienne ou patronna, en 2008, une dictature
birmane qui preferait laisser mourir 130 000 humains sous un cyclone
a l'aide alimentaire, par crainte d'une insurrection. Sur l'Iran meme,
convaincue par Nicolas Sarkozy, la Russie commence a saisir le danger
d'un feu nucleaire tourne contre Israël.
Nouvel imperialisme francais ? Nenni. Partout, la "ligne Sarkozy"
associe les forces democratiques a partir de l'Elysee, sans
s'embarrasser des positions politiques ou religieuses, mais seulement
du partage des valeurs de dignite humaine. Une facon de traduire
l'appel de Benoît XVI pour aller au-dela du juste, vers le pardon,
en sortant de la vengeance, de la defiance, de l'epuration qui firent
le lit des forces obscures a Bagdad. Compassion, pardon et finalement
don, car le chemin de la fraternite ne se peut sans eteindre la haine
et celle-ci exige des vainqueurs d'aller vers les vaincus, de donner
sans contre-don.
La strategie de Nicolas Sarkozy ? Une facon pour la France de rappeler
au monde que le temps de gagner les guerres est termine : il s'agit,
a present, de gagner la paix, la paix d'humanite. Une facon pour la
France des valeurs universelles d'etre elle-meme.
Stephane
armenews.com
samedi 17 mars 2012
par Yves Roucaute, agrege de philosophie et de science politique,
professeur a Paris-Ouest-Nanterre
La France est de retour sur la scène internationale, faudrait-il bouder
notre plaisir sous l'etonnant pretexte qu'il est donne par le president
Nicolas Sarkozy ? "Il y a un pacte vingt fois seculaire entre la
grandeur de la France et la liberte dans le monde", disait le general
de Gaulle. Marianne distingue moins les coqs par leur couleur que par
leur fidelite a ses valeurs. Las !, nous le savons : le pacte a trop
souvent ete rompu. Aujourd'hui encore, les idolâtres du marche tentent
de conduire le pays chez "Mondial and Co", insensibles aux souffrances
de leurs frères en humanite tyrannises. Et les demagogues idolâtres de
l'Etat s'acoquinent avec l'extreme droite ou l'extreme gauche, prets
a toutes les concessions pour l'emporter, renoncant, ici, a denoncer
le genocide armenien, la, a soutenir des interventions militaires.
Dès 2008, la Georgie m'a convaincu : Nicolas Sarkozy ne serait pas le
prisonnier du relativisme et de ses lâchetes. Rassemblant l'Europe, il
sauva cette nation du knout russe, passant outre les tergiversations
americaines. Un style volontariste qui se retrouva dans sa gestion
des crises où la France joua le premier rôle, comme le reconnut Barack
Obama. Resultat : la debâcle humanitaire internationale de 1929 n'aura
pas lieu.
Tout son quinquennat fut marque de ce sceau. Ecoutez-les, ces opprimes
de Côte d'Ivoire, remercier le pays qui envoya les petits-fils des
soldats de l'an II a leur secours ! Ecoutez-les, ces enfants de Libye,
qui virent soudain dans leur ciel surgir les avions de la patrie des
droits de l'homme ! Ils en revent tous, ces peuples tyrannises, de
cette France de la puissance d'humanite et de ses "French doctors" aux
doigts de fee. De cette France qui a retrouve le chemin de sa grandeur
en ne cedant pas sur son devoir d'assistance aux peuples en danger.
Aujourd'hui encore, les Syriens se tournent vers la France de Nicolas
Sarkozy qui se bat pour eux. Se pourrait-il qu'il reussisse une fois
encore ? Et s'il ne le peut, qui le pourrait ?
Je sais les maladresses du president : paradoxalement, elles m'ont
plus encore rapproche de lui. En 2009, il voulut dedier l'Annee du
Mexique en France a Florence Cassez, une Francaise enfermee pour
soixante ans. Le Mexique rompit l'accord, les festivites se feraient
sans eux. Une vie ne valait pas une fete ? Je crois tout le contraire
: l'avenir appartient a ceux qui mettent l'humain au centre, au lieu
du dollar, du yuan ou du yen.
Il se trouve pourtant des consciences pour prôner l'indifference,
pourvu qu'elles ne soient pas elles-memes menacees. Que des soldats
tombent en Afghanistan sous les tirs des talibans, et voila le
retrait demande. Que 100 millions de femmes soient infibulees dans
la Corne d'Afrique, et chacun devrait cultiver son seul jardin dans
le respect des civilisations. Qu'une Turquie persiste a refuser la
reconnaissance du genocide armenien et differencie droits de l'homme
et de la femme, et il faudrait neanmoins suivre les Etats-Unis en
acceptant son adhesion a l'Union. Au pays de Nicolas Sarkozy, cela
ne se peut. Et si cela se pouvait, je ne le soutiendrais pas.
Dit-on la France denuee des moyens de son ambition, puissance
de seconde zone ? Le temps n'est-il pas venu d'en finir avec ce
denigrement systematique qui n'existe nulle part ailleurs ? Deuxième
zone economique exclusive du monde avec onze millions de km2,
presente sur les cinq oceans et tous les continents, troisième
puissance militaire nucleaire, membre du Conseil de securite des
Nations unies, premier contributeur militaire de l'Union... la France
n'est pas l'île de Nauru. Tenir son rang, cela se peut et cela se
doit eu egard a ses valeurs de liberte, d'egalite, de fraternite.
Dit-on, au contraire, que la France ne fait pas assez ? Quelle que
soit la couleur politique, difficile de rompre avec la Chine pour
le Tibet, de ne pas recevoir les Hosni Moubarak en exercice. Plus
difficile encore, quand le prix humain se mesure parfois au baril de
brent ou a la balance commerciale, de convaincre nos amis americains.
Mais cette France bouge les lignes, entraîne ses allies, bouscule
l'ONU trop souvent soumise a des jeux immoraux - tels ceux de la Chine
qui protège la dictature syrienne ou patronna, en 2008, une dictature
birmane qui preferait laisser mourir 130 000 humains sous un cyclone
a l'aide alimentaire, par crainte d'une insurrection. Sur l'Iran meme,
convaincue par Nicolas Sarkozy, la Russie commence a saisir le danger
d'un feu nucleaire tourne contre Israël.
Nouvel imperialisme francais ? Nenni. Partout, la "ligne Sarkozy"
associe les forces democratiques a partir de l'Elysee, sans
s'embarrasser des positions politiques ou religieuses, mais seulement
du partage des valeurs de dignite humaine. Une facon de traduire
l'appel de Benoît XVI pour aller au-dela du juste, vers le pardon,
en sortant de la vengeance, de la defiance, de l'epuration qui firent
le lit des forces obscures a Bagdad. Compassion, pardon et finalement
don, car le chemin de la fraternite ne se peut sans eteindre la haine
et celle-ci exige des vainqueurs d'aller vers les vaincus, de donner
sans contre-don.
La strategie de Nicolas Sarkozy ? Une facon pour la France de rappeler
au monde que le temps de gagner les guerres est termine : il s'agit,
a present, de gagner la paix, la paix d'humanite. Une facon pour la
France des valeurs universelles d'etre elle-meme.