Crif - Conseil Représentatif des Institutions juives de France
27 avril 2012
La France a commémoré officiellement le génocide des Arméniens
Par Ara Toranian
déroulées dans le monde entier le 24 avril 2012, ont pris une
dimension particulière en France avec pour la première fois, la
participation à la cérémonie de la plus haute autorité de l'état.
Nicolas Sarkozy a en effet assisté en tant que président de la
République à la manifestation qui a eu lieu mardi 24 avril à 19h,
devant le mémorial arménien situé à Paris, place du Canada, sur le
cours Albert 1er. Mais il n'est pas venu seul. Son principal rival à
l'élection présidentielle, François Hollande, a également pris part à
la cérémonie, à laquelle ont assisté de nombreux ministres et
personnalités (Frédéric Lefèvre, Henri de Raincourt, Patrick
Devedjian, Pierre Lelouche, Christian Estrosi, André Santini, Richard
Prasquier (CRIF), François Pupponi, Philippe Kaltenbach, l'ambassadeur
d'Arménie en France Viguen Tchitetchian).
Devant une foule de 5000 personnes, le leader du Parti socialiste,
citant la célèbre phrase de Jean-Jaurès « On ne peut vivre avec dans
sa cave le cadavre d'un peuple assassiné » , a réaffirmé sa position
en faveur d'une proposition de loi visant à pénaliser la négation du
génocide arménien. Il a insisté sur la nécessité que la question soit
parfaitement étudiée afin qu'on ne se retrouve pas à nouveau dans la
situation qui a amené le Conseil constitutionnel à abroger fin février
la loi Boyer. « Car si nous échouons nous conforterons les
négationnistes dans leur action », devait-il marteler.
« Nous ne devons plus nous permettre je ne sais quelles imprécisions
qui nous mettraient une nouvelle fois devant l'impossibilité de faire
valider ce texte ». Ajoutant : « Quelles que soient les pressions qui
s'exercent, je tiendrai bon, votre histoire ne sera jamais oubliée
parce qu'elle ne pourra plus être contestée ». Le candidat socialiste
a également promis, s'il est élu Président de la République, de venir
chaque 24 avril à cette commémoration.
Dix minutes après avoir salué la foule et rencontré les diverses
personnalités de la communauté et des élus de la République, François
Hollande a regagné sa voiture sans croiser Nicolas Sarkozy.
Le Président de la République, présenté par Alexis Govciyan, Président
du Conseil national du CCAF, précédé par la Garde républicaine et les
choeurs de l'armée française, grave et visiblement ému, a rappelé son
bouleversant voyage à Erevan, lequel l'a conforté dans sa conviction
qu'il fallait absolument légiférer contre le négationnisme. Il a
rappelé que « la contestation d'une vérité qui est celle du génocide
est inacceptable sur le territoire de la République française » (...)
Ajoutant « Aurait-on l'idée de dire à nos compatriotes juifs que l'on
veut une commission d'historiens pour savoir malheureusement si cette
ignominie de la Shoah a existé en Europe ? Ce serait blessant, ce
serait inacceptable, ce serait intolérable. »
« Qui, par exemple, peut croire que l'interdiction d'un négationnisme
d'État ferait interdiction à des historiens ou à des intellectuels de
faire leur travail ? Qui peut penser une chose pareille ? Qui peut
imaginer qu'en France, on empêche un historien ou un chercheur de
chercher ou de travailler ? Faut-il être d'une singulière mauvaise foi
pour tenir des propos de la sorte ! »
Le président de la République s'est ensuite engagé à proposer dès le
mois de juin un nouveau texte pénalisant le négationnisme. « Pourquoi
faire cela ? » a-t-il lancé : « Pour une chose, parce que c'est juste,
et qu'on a toujours raison d'être juste. » Et de conclure en direction
de la Turquie : « On est un grand pays parce qu'en reconnaissant la
faute de nos ancêtres, on autorise le pardon de nos contemporains. »
Il a ensuite déposé une gerbe de fleurs au pied de la statue du
révérend Komitas, avant que ne soient entonnées la sonnerie aux morts,
puis la Marseillaise par le choeur de l'armée. La foule s'est ensuite
dirigée en manifestation vers les Champs Elysées ou le rassemblement
s'est conclu par des discours, juste en face de l'annexe de
l'ambassade de Turquie.
L'événement a été couvert par l'ensemble des médias français de presse
et de la radiotélévision.
http://www.crif.org/fr/tribune/la-france-comm%C3%A9mor%C3%A9-officiellement-le-g%C3%A9nocide-des-arm%C3%A9niens/30939
27 avril 2012
La France a commémoré officiellement le génocide des Arméniens
Par Ara Toranian
déroulées dans le monde entier le 24 avril 2012, ont pris une
dimension particulière en France avec pour la première fois, la
participation à la cérémonie de la plus haute autorité de l'état.
Nicolas Sarkozy a en effet assisté en tant que président de la
République à la manifestation qui a eu lieu mardi 24 avril à 19h,
devant le mémorial arménien situé à Paris, place du Canada, sur le
cours Albert 1er. Mais il n'est pas venu seul. Son principal rival à
l'élection présidentielle, François Hollande, a également pris part à
la cérémonie, à laquelle ont assisté de nombreux ministres et
personnalités (Frédéric Lefèvre, Henri de Raincourt, Patrick
Devedjian, Pierre Lelouche, Christian Estrosi, André Santini, Richard
Prasquier (CRIF), François Pupponi, Philippe Kaltenbach, l'ambassadeur
d'Arménie en France Viguen Tchitetchian).
Devant une foule de 5000 personnes, le leader du Parti socialiste,
citant la célèbre phrase de Jean-Jaurès « On ne peut vivre avec dans
sa cave le cadavre d'un peuple assassiné » , a réaffirmé sa position
en faveur d'une proposition de loi visant à pénaliser la négation du
génocide arménien. Il a insisté sur la nécessité que la question soit
parfaitement étudiée afin qu'on ne se retrouve pas à nouveau dans la
situation qui a amené le Conseil constitutionnel à abroger fin février
la loi Boyer. « Car si nous échouons nous conforterons les
négationnistes dans leur action », devait-il marteler.
« Nous ne devons plus nous permettre je ne sais quelles imprécisions
qui nous mettraient une nouvelle fois devant l'impossibilité de faire
valider ce texte ». Ajoutant : « Quelles que soient les pressions qui
s'exercent, je tiendrai bon, votre histoire ne sera jamais oubliée
parce qu'elle ne pourra plus être contestée ». Le candidat socialiste
a également promis, s'il est élu Président de la République, de venir
chaque 24 avril à cette commémoration.
Dix minutes après avoir salué la foule et rencontré les diverses
personnalités de la communauté et des élus de la République, François
Hollande a regagné sa voiture sans croiser Nicolas Sarkozy.
Le Président de la République, présenté par Alexis Govciyan, Président
du Conseil national du CCAF, précédé par la Garde républicaine et les
choeurs de l'armée française, grave et visiblement ému, a rappelé son
bouleversant voyage à Erevan, lequel l'a conforté dans sa conviction
qu'il fallait absolument légiférer contre le négationnisme. Il a
rappelé que « la contestation d'une vérité qui est celle du génocide
est inacceptable sur le territoire de la République française » (...)
Ajoutant « Aurait-on l'idée de dire à nos compatriotes juifs que l'on
veut une commission d'historiens pour savoir malheureusement si cette
ignominie de la Shoah a existé en Europe ? Ce serait blessant, ce
serait inacceptable, ce serait intolérable. »
« Qui, par exemple, peut croire que l'interdiction d'un négationnisme
d'État ferait interdiction à des historiens ou à des intellectuels de
faire leur travail ? Qui peut penser une chose pareille ? Qui peut
imaginer qu'en France, on empêche un historien ou un chercheur de
chercher ou de travailler ? Faut-il être d'une singulière mauvaise foi
pour tenir des propos de la sorte ! »
Le président de la République s'est ensuite engagé à proposer dès le
mois de juin un nouveau texte pénalisant le négationnisme. « Pourquoi
faire cela ? » a-t-il lancé : « Pour une chose, parce que c'est juste,
et qu'on a toujours raison d'être juste. » Et de conclure en direction
de la Turquie : « On est un grand pays parce qu'en reconnaissant la
faute de nos ancêtres, on autorise le pardon de nos contemporains. »
Il a ensuite déposé une gerbe de fleurs au pied de la statue du
révérend Komitas, avant que ne soient entonnées la sonnerie aux morts,
puis la Marseillaise par le choeur de l'armée. La foule s'est ensuite
dirigée en manifestation vers les Champs Elysées ou le rassemblement
s'est conclu par des discours, juste en face de l'annexe de
l'ambassade de Turquie.
L'événement a été couvert par l'ensemble des médias français de presse
et de la radiotélévision.
http://www.crif.org/fr/tribune/la-france-comm%C3%A9mor%C3%A9-officiellement-le-g%C3%A9nocide-des-arm%C3%A9niens/30939