Ouest-France
29 avril 2012
Un chapelet de génocides
L'homme est bon, parfois Saint et souvent Juste. Mais l'homme est
aussi un loup pour l'homme. Aujourd'hui dernier dimanche d'avril,
comme chaque année depuis 1954, se déroule la journée nationale du
souvenir de la déportation. Une journée pour se souvenir de l'horreur.
Et dire : plus jamais ça. Coïncidence du calendrier, ce dimanche est
cette année le 29 avril, jour dédié par les Nations Unies aux victimes
de la guerre chimique. Utilisées depuis 1915, les armes chimiques
n'ont été interdites que par la Convention du 29 avril 1997, bien
après la toute première résolution des Nations Unies qui appelle à
éliminer les armes atomiques comme toutes les armes de destruction
massive...
Alors aujourd'hui, entrons dans le musée des horreurs de l'humanité,
faisons oeuvre de mémoire en l'honneur de tous les humains victimes de
la haine érigée en système. Car notre histoire est un chapelet de
déportations, destructions massives, génocides : dès l'aube du XXe
siècle, en 1904, les Hereros ont été exterminés par les Allemands en
plein coeur d'Afrique. Puis les Arméniens l'ont été par l'Empire
Ottoman en 1915. Sept millions d'Ukrainiens sont morts de famine entre
1931 et 1933 sous la férule diabolique de Staline. Cette extermination
par la faim nous a légué le triste mot d'holodomor. Le même Staline a
ensuite ordonné la déportation des Tchétchènes en 1944. Le communisme
nous a alors augmenté le vocabulaire avec le Goulag soviétique et le
Laogaï chinois.
Trente millions de Chinois ont été affamés par Mao et son Grand Bond
en avant ! Six millions de Juifs et une foule de Tsiganes ont été
victimes de la solution finale nazie en Allemagne, en Pologne et en
France jusqu'en 1945 : la Shoah est devenue le symbole de l'humanité
victime de la barbarie, ses images sont gravées dans nos consciences.
La leçon n'a pourtant pas servi car Pol Pot et ses Khmers rouges ont
massacré 1,7 million de Cambodgiens entre 1975 et 1979 au nom d'une
idéologie perverse de l'uniformisation. Les Kurdes ont été éliminés
par Saddam Hussein entre 1988 et 1989 lors de l'opération Anfal.
On ne peut oublier non plus les 1,2 million de Tibétains victimes de
la Chine depuis l'invasion chinoise de 1950, ni les Azéris du
Haut-Karabagh déportés et massacrés par le gouvernement arménien, ni
le massacre du Darfour au Soudan, ni la mort de 100 000 Mayas tués par
l'armée du Guatemala, ni les 4,5 millions de Zaïrois massacrés pendant
la guerre du Congo des années 90... La liste semble sans fin : Tutsis
éliminés par les Hutus de l'extrémiste Habyarimana au Rwanda en 1994,
Bosniaques sacrifiés par milliers par des Serbes à Srebrenica en
1995...
Et avant tout cela, il y avait eu la traite négrière et l'esclavage :
la plus grande déportation de l'histoire de l'humanité que les
historiens comptent en centaines de millions de victimes.
Un instant de mémoire peut-il engager les enfants d'aujourd'hui à ne
pas ressembler aux monstres d'hier ? Ce moment d'émotion à l'évocation
des grandes oeuvres du mal ne peut que leur donner la détermination
d'écrire une meilleure histoire des hommes.
Hervé Bertho
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Un-chapelet-de-genocides_3632-2071665_actu.Htm?xtor=RSS-4&utm_source=RSS_MVI_ouest-france&utm_medium=RSS&utm_campaign=RSS
From: A. Papazian
29 avril 2012
Un chapelet de génocides
L'homme est bon, parfois Saint et souvent Juste. Mais l'homme est
aussi un loup pour l'homme. Aujourd'hui dernier dimanche d'avril,
comme chaque année depuis 1954, se déroule la journée nationale du
souvenir de la déportation. Une journée pour se souvenir de l'horreur.
Et dire : plus jamais ça. Coïncidence du calendrier, ce dimanche est
cette année le 29 avril, jour dédié par les Nations Unies aux victimes
de la guerre chimique. Utilisées depuis 1915, les armes chimiques
n'ont été interdites que par la Convention du 29 avril 1997, bien
après la toute première résolution des Nations Unies qui appelle à
éliminer les armes atomiques comme toutes les armes de destruction
massive...
Alors aujourd'hui, entrons dans le musée des horreurs de l'humanité,
faisons oeuvre de mémoire en l'honneur de tous les humains victimes de
la haine érigée en système. Car notre histoire est un chapelet de
déportations, destructions massives, génocides : dès l'aube du XXe
siècle, en 1904, les Hereros ont été exterminés par les Allemands en
plein coeur d'Afrique. Puis les Arméniens l'ont été par l'Empire
Ottoman en 1915. Sept millions d'Ukrainiens sont morts de famine entre
1931 et 1933 sous la férule diabolique de Staline. Cette extermination
par la faim nous a légué le triste mot d'holodomor. Le même Staline a
ensuite ordonné la déportation des Tchétchènes en 1944. Le communisme
nous a alors augmenté le vocabulaire avec le Goulag soviétique et le
Laogaï chinois.
Trente millions de Chinois ont été affamés par Mao et son Grand Bond
en avant ! Six millions de Juifs et une foule de Tsiganes ont été
victimes de la solution finale nazie en Allemagne, en Pologne et en
France jusqu'en 1945 : la Shoah est devenue le symbole de l'humanité
victime de la barbarie, ses images sont gravées dans nos consciences.
La leçon n'a pourtant pas servi car Pol Pot et ses Khmers rouges ont
massacré 1,7 million de Cambodgiens entre 1975 et 1979 au nom d'une
idéologie perverse de l'uniformisation. Les Kurdes ont été éliminés
par Saddam Hussein entre 1988 et 1989 lors de l'opération Anfal.
On ne peut oublier non plus les 1,2 million de Tibétains victimes de
la Chine depuis l'invasion chinoise de 1950, ni les Azéris du
Haut-Karabagh déportés et massacrés par le gouvernement arménien, ni
le massacre du Darfour au Soudan, ni la mort de 100 000 Mayas tués par
l'armée du Guatemala, ni les 4,5 millions de Zaïrois massacrés pendant
la guerre du Congo des années 90... La liste semble sans fin : Tutsis
éliminés par les Hutus de l'extrémiste Habyarimana au Rwanda en 1994,
Bosniaques sacrifiés par milliers par des Serbes à Srebrenica en
1995...
Et avant tout cela, il y avait eu la traite négrière et l'esclavage :
la plus grande déportation de l'histoire de l'humanité que les
historiens comptent en centaines de millions de victimes.
Un instant de mémoire peut-il engager les enfants d'aujourd'hui à ne
pas ressembler aux monstres d'hier ? Ce moment d'émotion à l'évocation
des grandes oeuvres du mal ne peut que leur donner la détermination
d'écrire une meilleure histoire des hommes.
Hervé Bertho
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Un-chapelet-de-genocides_3632-2071665_actu.Htm?xtor=RSS-4&utm_source=RSS_MVI_ouest-france&utm_medium=RSS&utm_campaign=RSS
From: A. Papazian