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Les élections sont un moyen avant d'être une fin

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  • Les élections sont un moyen avant d'être une fin

    TRUBUNE-ELECTIONS LEGISLATIVES EN ARMENIE
    Les élections sont un moyen avant d'être une fin : aux urnes citoyens
    arméniens !
    par Michèle Rivasi députée européenne EELV


    Ci-dessous une Tribune qui nous est confiée par la députée européenne
    Michèle Rivasi qui s'est rendue à plusieurs reprises en Arménie et au
    Haut Karabagh. Krikor Amirzayan

    `Alors que la France vit une période électorale trépidante, qui mènera
    sûrement à une alternance attendue depuis longtemps...d'autres
    élections bien loin d'ici revêtiront un caractère aussi important. En
    effet, le 6 mai alors qu'aura lieu le deuxième tour des élections
    présidentielles françaises, les Arméniens se rendront dans leurs
    bureaux de vote pour élire une nouvelle assemblée.

    La jeune démocratie arménienne a encore beaucoup de preuves à faire et
    tous les observateurs - arménophiles ou non - s'accordent à dire que
    ces élections n'auront pas seulement pour but d'élire des députés au
    Parlement. Non, il y a bien plus à espérer car l'avenir du pays, tout
    comme son intégrité, sont en jeu.

    Dans le fond comme dans la forme, ces élections reflèteront la
    position que l'Arménie souhaitera adopter tant dans ses affaires
    intérieures qu'à l'international. C'est pourquoi l'organisation de ce
    scrutin doit être irréprochable, afin de faire taire les mauvaises
    langues qui fustigent le manque de démocratie et la corruption en
    Arménie.

    Les progrès accomplis ces dernières années sont remarqués et
    remarquables, ils ne doivent pour autant être une simple façade du
    changement en cours dans la société arménienne. La crise politique de
    mars 2008 reste dans les mémoires de tout un chacun. En suivant les
    recommandations européennes, la pays a montré une responsabilité qui
    peut et doit faire plir ses voisins de honte. Amnisties, dialogue
    avec l'opposition extra-parlementaire, modification du code électoral,
    liberté de réunion sont autant de progrès qui seront gravés dans le
    marbre à l'issue des prochaines élections.

    Ces changements honorent l'Arménie et sa diaspora. Ils sont une
    double-récompense pour le peuple puisqu'ils aboutiront aussi à
    l'établissement d'un partenariat durable avec l'Union européenne.
    Preuves en sont la progression rapide des négociations en vue d'un
    accord de partenariat UE-Arménie, la future facilitation de
    l'attribution des visas mais aussi l'émergence d'un véritable accord
    de libre-échange. A terme, l'Arménie rejoindrait la Suisse, l'Islande
    et la Norvège dans le club prestigieux des pays démocratiques faisant
    partie de l'association européenne de libre-échange (AELE). Voilà pour
    les aspects économiques, fondamentaux même si ils ne sont que la
    partie d'un ensemble qui demande toujours plus de cohérence et de
    sérieux. Ces enjeux sont d'autant plus importants en période de crise
    car il est impératif de lutter contre l'isolement économique du pays.

    La politique étrangère de l'Arménie elle aussi démontre la maturité
    acquise au gré d'évènements tragiques. Les menaces de guerre avec
    l'Azerbaïdjan restent bien heureusement lettre morte dans les échanges
    de télégrammes diplomatiques. Les tensions constantes du conflit au
    Nagorno-Karabakh, où je me suis rendu en tant qu'observatrice en 2010,
    font grincer les dents du groupe de Minsk en charge de sa résolution.
    Pour autant ce conflit larvé peut et doit être résolu de manière
    pacifique, la France comme l'UE s'y emploieront. N'oublions pas que la
    guerre est synonyme de perte même lorsqu'elle mène à la victoire.
    L'Arménie a déjà assez souffert et les générations futures méritent un
    avenir apaisé sans quoi la haine et la ranc`ur seront leur seul
    horizon. Aussi, et malheureusement, les relations avec la Turquie ne
    s'améliorent pas vraiment, mais l'Arménie a fortement gagné en
    crédibilité en faisant les premiers pas : la balle est dorénavant dans
    le camp turc. C'est au regard de ces avancées que je tiens à rappeler
    une vérité aussi banale qu'importante : l'Union européenne favorisera
    toujours les pays qui justifient la confiance qu'elle leur a accordée.

    Vous l'avez compris, les défis sont nombreux. Et pour les dépasser
    avec succès, il faut élire ceux qui penseront à l'avenir du pays
    entier plutôt qu'à leur propre situation et à celle de leur famille,
    ceux qui auront les compétences nécessaires. Je ne fais pas de procès
    d'intention, je ne fais pas la morale : ces critiques je les adresse à
    l'ensemble des pays démocratiques, la France comprise. En tout cas,
    ceux qui ne voteront pas ou voteront mal n'auront plus d'excuses
    lorsqu'ils se lamenteront du délabrement de leur pays et de la
    corruption de leurs élites. Les bénéfices du vote n'existeront que
    s'ils sanctionnent les irresponsables et donnent leurs chances aux
    braves : seuls de bons élus parviendront à renforcer l'Arménie dans
    ses convictions démocratiques.

    Avec un peu de chance et beaucoup de diplomatie, la contagion
    s'étendra aux pays voisins et démontrera que la fatalité n'est ni
    cocasse, ni caucasienne. Cette chance aussi infime soit-elle, les
    Arméniens l'auront entre leurs mains : c'est leur bulletin de vote.`

    Michèle RIVASI, députée européenne EELV

    samedi 5 mai 2012,
    Krikor Amirzayan ©armenews.com

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