Ouest-France
vendredi 4 mai 2012
stlo Edition
Reflets d'Arménie au Scriptorial : derniers jours
Le 6mai au soir, Scriptorial ferme son exposition temporaire Reflets
d'Arménie. Une exposition cosignée Jean-Luc Leservoisier, sa dernière:
le conservateur du fonds ancien prend sa retraite.
Art, culture, foi, ici et en Arménie.Dans le cadre d'une journée
rencontre organisée par le service diocésain Art, culture, foi,
soixante personnes ont passé la journée à Avranches, mercredi. Une
journée studieuse. Au programme: dans le fonds ancien de la
bibliothèque, au 2e étage de l'hôtel de ville, une conférence sur
l'histoire des pères de l'Église, donnée par le père Nicolas Courtois,
prêtre du diocèse de Coutances et enseignant au Grand séminaire de
Caen. Et la visite guidée et commentée par Jean-Luc Leservoisier,
conservateur du fonds ancien, de l'exposition temporaire que
Scriptorial consacre aux manuscrits et à l'art religieux d'Arménie.
Le musée arménien de Paris fermé.Cette exposition, intitulée Reflets
d'Arménie, est unique en France. Elle permet aux visiteurs d'admirer
des manuscrits et des objets religieux prêtés par le musée arménien de
Paris. Ce musée privé est fermé au grand public. « Plus de 1 200
objets s'y entassent, a déploré Jean-Luc Leservoisier, que personne ne
peut voir. Une lettre va être envoyée au ministre de la Culture pour
qu'il oeuvre à la réouverture de ce musée. La France a tout fait pour
que le génocide arménien soit reconnu. Mais il y a une culture
arménienne et une Arménie vivantes qu'il faut aussi défendre et qui
doivent pouvoir s'exprimer. »
L'art vivant du manuscrit.L'Arménie, ce lointain et magnifique pays,
tête de pont entre l'Orient et l'Occident, est terre chrétienne depuis
17 siècles. Terre de foi, elle est aussi terre de culture et de
l'écrit, du manuscrit sur parchemin au manuscrit sur papier. Cet art
du manuscrit, l'Arménie le cultive depuis toujours et encore
aujourd'hui. Si les moines copistes du Mont-Saint-Michel ne sont plus
qu'un souvenir, si le scriptorium du même Mont a depuis longtemps
fermé ses portes, l'Arménie continue de « calligraphier et enluminer
des manuscrits qui sont de pures merveilles ».
François 1eret les manuscrits arméniens.Scriptorial expose une infime
partie de ces « merveilles ». Dix manuscrits sont prêtés par le musée
arménien de Paris et huit par la Bibliothèque nationale de France qui
en possède 350. Des manuscrits d'une grande valeur, y compris
financièrement. « Les huit manuscrits prêtés par la Bibliothèque
nationale de France ont une valeur d'assurance de 1 800 000 ¤.
»Premiers traducteurs de la Bible et des pères grecs, les Arméniens
ont, dès le Ve siècle, « sauvegardé, en les traduisant, les textes
essentiels, premiers et fondateurs de la pensée chrétienne. C'est pour
cette raison que François 1era acheté de ces manuscrits pour y puiser
des arguments dans la controverse qui l'opposait aux Protestants. »
« Des rouleaux prophylactiques ».Terre de foi, l'Arménie est aussi
terre de croyances. Scriptorial expose des« talismans, des amulettes
qui prennent la forme de rouleaux, de 2 à 20 m de long, que les
Arméniens portaient dans leur poche ou mettaient sous leur oreiller ».
L'un de ces rouleaux « prophylactiques » exposé à Scriptorial
représente « Jésus disputant à un diable les entrailles d'un
nouveau-né ».
Jusqu'au dimanche 6mai inclus, «Reflets d'Arménie», Scriptorial, place
d'Estouteville, Avranches, tél. 02 33 79 57 00. Ouvert de 10 h à 12 h
30 et de 14 h à 18 h vendredi, samedi et dimanche. Dimanche 6 mai à 10
h 30 : petit-déjeuner philosophique : « Sort-on toujours grandi des
revers de la vie ? »
vendredi 4 mai 2012
stlo Edition
Reflets d'Arménie au Scriptorial : derniers jours
Le 6mai au soir, Scriptorial ferme son exposition temporaire Reflets
d'Arménie. Une exposition cosignée Jean-Luc Leservoisier, sa dernière:
le conservateur du fonds ancien prend sa retraite.
Art, culture, foi, ici et en Arménie.Dans le cadre d'une journée
rencontre organisée par le service diocésain Art, culture, foi,
soixante personnes ont passé la journée à Avranches, mercredi. Une
journée studieuse. Au programme: dans le fonds ancien de la
bibliothèque, au 2e étage de l'hôtel de ville, une conférence sur
l'histoire des pères de l'Église, donnée par le père Nicolas Courtois,
prêtre du diocèse de Coutances et enseignant au Grand séminaire de
Caen. Et la visite guidée et commentée par Jean-Luc Leservoisier,
conservateur du fonds ancien, de l'exposition temporaire que
Scriptorial consacre aux manuscrits et à l'art religieux d'Arménie.
Le musée arménien de Paris fermé.Cette exposition, intitulée Reflets
d'Arménie, est unique en France. Elle permet aux visiteurs d'admirer
des manuscrits et des objets religieux prêtés par le musée arménien de
Paris. Ce musée privé est fermé au grand public. « Plus de 1 200
objets s'y entassent, a déploré Jean-Luc Leservoisier, que personne ne
peut voir. Une lettre va être envoyée au ministre de la Culture pour
qu'il oeuvre à la réouverture de ce musée. La France a tout fait pour
que le génocide arménien soit reconnu. Mais il y a une culture
arménienne et une Arménie vivantes qu'il faut aussi défendre et qui
doivent pouvoir s'exprimer. »
L'art vivant du manuscrit.L'Arménie, ce lointain et magnifique pays,
tête de pont entre l'Orient et l'Occident, est terre chrétienne depuis
17 siècles. Terre de foi, elle est aussi terre de culture et de
l'écrit, du manuscrit sur parchemin au manuscrit sur papier. Cet art
du manuscrit, l'Arménie le cultive depuis toujours et encore
aujourd'hui. Si les moines copistes du Mont-Saint-Michel ne sont plus
qu'un souvenir, si le scriptorium du même Mont a depuis longtemps
fermé ses portes, l'Arménie continue de « calligraphier et enluminer
des manuscrits qui sont de pures merveilles ».
François 1eret les manuscrits arméniens.Scriptorial expose une infime
partie de ces « merveilles ». Dix manuscrits sont prêtés par le musée
arménien de Paris et huit par la Bibliothèque nationale de France qui
en possède 350. Des manuscrits d'une grande valeur, y compris
financièrement. « Les huit manuscrits prêtés par la Bibliothèque
nationale de France ont une valeur d'assurance de 1 800 000 ¤.
»Premiers traducteurs de la Bible et des pères grecs, les Arméniens
ont, dès le Ve siècle, « sauvegardé, en les traduisant, les textes
essentiels, premiers et fondateurs de la pensée chrétienne. C'est pour
cette raison que François 1era acheté de ces manuscrits pour y puiser
des arguments dans la controverse qui l'opposait aux Protestants. »
« Des rouleaux prophylactiques ».Terre de foi, l'Arménie est aussi
terre de croyances. Scriptorial expose des« talismans, des amulettes
qui prennent la forme de rouleaux, de 2 à 20 m de long, que les
Arméniens portaient dans leur poche ou mettaient sous leur oreiller ».
L'un de ces rouleaux « prophylactiques » exposé à Scriptorial
représente « Jésus disputant à un diable les entrailles d'un
nouveau-né ».
Jusqu'au dimanche 6mai inclus, «Reflets d'Arménie», Scriptorial, place
d'Estouteville, Avranches, tél. 02 33 79 57 00. Ouvert de 10 h à 12 h
30 et de 14 h à 18 h vendredi, samedi et dimanche. Dimanche 6 mai à 10
h 30 : petit-déjeuner philosophique : « Sort-on toujours grandi des
revers de la vie ? »