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    ANDREW TARSY : LA VERITE EN FACE SUR LE GENOCIDE
    Jean Eckian

    armenews.com
    lundi 7 mai 2012

    Tarsy : la Verite en Face sur le Genocide

    Par Andrew Tarsy/ editorialiste invite

    Metro West Daily News

    Publie le 29 avril 2012

    Les Armeniens de l'Empire Ottoman ont ete victimes d'un genocide
    : l'extermination deliberee d'une culture et d'un peuple. Leurs
    communautes du monde entier commemorent ce mois-ci ces evenements, pour
    rappeler ce qui a ete perdu et placer ces evenements dans la lumière de
    la verite historique. Dans les occasions telles que celles-la (et il y
    en a trop dans le monde), nous cherchons un chemin pour tout a la fois,
    honorer les morts et progresser dans la securite des vivants. Il y a
    cinq ans, j'etais directeur executif de l'Anti-Defamation League de
    la Nouvelle Angleterre. Dans une suite d'evenements qui commencèrent
    a Watertown et finirent par interesser des communautes a travers
    tout le Massachusetts et au-dela, j'ai recu une lecon douloureuse
    sur la puissance des mots. J'ai passe l'annee 2007 a lutter pour
    comprendre pourquoi ceux qui m'employaient refusaient de reconnaître
    avec probite les evenements historiques factuels que nous pleurons et
    les commemorer en tant que Genocide des Armeniens. Les details n'ont
    pas d'importance. Il suffit de dire qu'etant donnee sa position sur
    ce point, l'aptitude de l'ADL comme partenaire entre communautes a
    suscite des interrogations dans nombre de cites et de villes. Après
    beaucoup d'auditions, de lectures et le soutien de ma famille et de
    mes amis, et du conseil d'administration regional, j'ai rompu avec
    l'ADL et declare publiquement ce qui m'etait devenu insupportable
    dans la position de mon organisation. J'ai dit alors a la communaute
    et je pense toujours que nous devons nous comporter envers l'histoire
    avec probite, deshonorant les morts et mettant en danger les vivants
    si nous n'en etions pas capables.

    S'interdire d'employer le mot genocide pour caracteriser la guerre
    faite au peuple armenien dans l'Empire ottoman est un calcul delibere
    qui privilegie la stabilite a court terme au lieu de la verite. Faire
    ce marchandage une fois ou deux, dans quelques rares situations
    extremes, cela permet peut etre de se tirer provisoirement d'affaire
    ; mais avant qu'il ne soit longtemps, cela ruinera le fondement de
    tout ce en quoi nous croyons par ailleurs. Lorsque nous en serons
    arrive a ce point la, il ne faudra plus compter sur ce qui pour nous
    a de l'importance.

    Le monde savait que ce qui arrivait aux Armeniens au moment où le
    Genocide a eu lieu. Ne serait-ce qu'en 1915, il n'y a eu pas moins de
    145 articles dans le "New York Times" sur la politique des campagnes
    de deportation et de massacres de masse. Le regime turc ottoman,
    sous couvert de la guerre, a intentionnellement et systematiquement
    annihile plus d'un million de ses propres citoyens, il a fracasse la
    culture armenienne et eparpille les survivants dans une diaspora. Des
    annees d'efforts du gouvernement turc et la volonte de ses allies
    d'entrer dans le jeu a mis le doute et la confusion sur ces evenements,
    longtemps après qu'ils se soient produits.

    Ce coup de projecteur de l'ADL me vaut une occasion et un privilège
    dont je lui sais gre. La comprehension qui est la mienne des raisons
    qui ont fait que ce genocide a eu lieu est tout aussi limitee que
    celle de n'importe qui. Mais mon attention sur sa longevite et sur son
    impact a travers les generations en a ete accrue. Au cours des cinq
    dernières annees, j'ai eu le privilège de rendre visite aux diverses
    communautes armeniennes a travers les Etats Unis, et au Canada et en
    Israël. Je leur ai raconte mon histoire et participe aux discussions
    sur le pouvoir des mots et sur le legs du Genocide des Armeniens, dans
    les campus d' universites, dans les synagogues, dans les programmes
    de formation et au sein de la famille et des amis. J'ai rencontre le
    patriarche armenien de Jerusalem et sa Saintete le Catholicos de Tous
    les Armeniens lorsqu'il est venu a Boston. J'ai meme eu l'occasion de
    partager mes experiences a la Cour Penale Internationale de la Haye,
    où j'ai passe deux mois a suivre les procès de crimes de guerre et
    entendus des avocats et des juges debattre sur l'application de ce
    meme mot - genocide - a la destruction du peuple du Darfour au Soudan.

    Cette annee, la commemoration annuelle m'a donne une occasion
    d'exprimer a la communaute Armenienne-Americaine du Massachusetts
    mes profondes condoleances et mon respect pour les pertes et les
    insultes qu'elle a subies. Ensemble, nous appelons nos gouvernements
    et nos institutions ethniques, religieuses et culturelles a tous les
    niveaux a se joindre a nous pour dire a haute voix que nous savons
    ce qui s'est passe et que nous savons que notre travail pour aborder
    la question des dommages intergenerationnels ne fait que commencer.

    Pendant plus de 200 ans, la Chambre des representants du Parlement du
    Massachusetts a ete un lieu où les ideaux democratiques ont pris la
    forme d'actions prises au nom du peuple du Massachusetts. Nous sommes
    aujourd'hui pleins d'admiration pour sa beaute physique et pour la
    vaste etendue des questions debattues en ce lieu et resolues le plus
    souvent pour l'amelioration de notre societe. Je suis reconnaissant
    envers le gouvernement du Commonwealth [c'est ainsi qu'est designe
    l'Etat du Massachusetts, avec quelques autres etats des USA] parce
    qu'il a reconnu et parce qu'il commemore le Genocide ensemble avec
    ses citoyens dans un lieu aussi approprie.

    Il nous faut aussi nous rappeler qu'une proclamation ou la decision
    d'un gouvernement n'est qu'une petite partie de l'equation lorsqu'il
    s'agit de se souvenir et de prevenir. Je me souviens de ce que le
    President Truman avait dit un jour : "la charge la plus haut placee de
    la terre est celle de citoyen." Je pense que la mesure de la sante
    d'une communaute, d'un etat ou d'une nation n'est pas seulement
    [d'accepter] que des choses douloureuses ou laides arrivent, mais
    c'est la facon dont ils y repondent.

    Nous avons une obligation de vigilance et de diligence qui nous fait
    honorer ceux que nous avons perdus, une obligation de proteger ceux
    avec qui nous vivons mais aussi ceux qui nous suivront.

    Andrew H. Tarsy, ex president de l'ADL de la Nouvelle Angleterre,
    est president de l'Alliance for Business Leadership [Alliance pour
    la Promotion du Commerce], au Parlement de l'Etat du Massachusetts.


    From: Baghdasarian
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