ELECTION DE FRANCOIS HOLLANDE : UNE LECON DE DEMOCRATIE
Ara
armenews.com
lundi 7 mai 2012
Alors meme qu'en Armenie se comptaient les voix des cinquièmes
elections legislatives depuis l'independance, la France saluait
la victoire de Francois Hollande a la presidentielle du 6 mai. Et
c'est a nouveau une formidable lecon de democratie, de civisme
et de patriotisme qu'a donne le pays a l'occasion de ce grand
rendez-vous republicain. Le peuple francais s'est prononce et il a
choisi l'alternance. Sans drame, sans conflit, dans le respect des
règles du jeu. Le president sortant, Nicolas Sarkorzy a assume avec
une dignite exemplaire la responsabilite d'une defaite consentie
avec un score plus qu'honorable. Et le nouvel elu a rendu hommage a
l'action de son predecesseur. La passation de pouvoir se deroulera
conformement aux principes du pluralisme. Les deux rivaux ont accepte
sans broncher le verdict du scrutin populaire. Ici, on subordonne
naturellement ses interets particuliers a ceux plus eleves de la
nation et de ses institutions.
On se prend a rever que dans notre petite Armenie, un etat miracule
qui a survecu a tant de souffrances de malheurs et d'horreurs, nos
politiques fassent montre d'un sens comparable des responsabilites. Et
plus encore. Car davantage que toute autre entite collective, l'Armenie
a le droit et le devoir d'exiger de ses fils une vision superieure
du patriotisme, de l'abnegation, du devouement a la construction de
la souverainete nationale. Telle est la lecon de conduite que devrait
nous inspirer le genocide. Tel est le comportement que devrait imposer
a toutes nos composantes partisanes la situation extremement perilleuse
que connaît le pays.
En ce qui concerne en tout cas la France, il est juste de saluer
l'action de Nicolas Sarkozy qui, a defaut d'avoir pu legaliser dans
le cadre de son mandat la repression du negationnisme - comme il
s'y etait engage en 2007 - aura en tout cas permis l'integration
officielle de la commemoration du genocide des Armeniens dans le
calendrier des grands rendez-vous de la memoire francaise.
Après la reconnaissance du genocide en 2001, l'appropriation par la
Republique du " 24 avril " le mois dernier constitue une nouvelle
etape de franchie dans le long combat que nous menons pour la verite
et la justice. Seront egalement gravees dans le marbre ses paroles
extremement fortes prononcees a Erevan sur les liens fraternels
qui unissent l'Armenie et la France. Il en va de meme en ce qui
concerne son engagement a maintes reprises reaffirme, depuis ce voyage
initiatique, en faveur d'une loi penalisant la negation du genocide des
Armeniens. Et ce, en depit et contre l'avis du Conseil constitutionnel.
Si le president sortant laisse ce travail inacheve, ses fondations
demeurent. Elles devraient permettre a son successeur de concretiser
l'ouvrage. D'autant plus que Francois Hollande s'est lui-meme implique
depuis très longtemps dans cette entreprise. En 1998 avec la première
loi de reconnaissance du genocide votee au Parlement. En 2000 et 2001
avec la ratification et la promulgation definitive de ce texte. Idem
dans les deux chambres du Parlement en juin et en octobre 2006,
en avril et decembre 2011, en janvier 2012 .
Puisse cette constance très vite trouver un debouche, au debut de son
quinquennat, comme il l'a promis dans une interview accordee a NAM (
voir n° 185), ainsi qu'a l'occasion de la ceremonie du 24 avril 2012
a Paris. Une date qu'il s'est engage a commemorer officiellement tous
les ans de son mandat a venir.
Face a cette longue histoire de solidarite de la gauche avec le
peuple armenien, dont Jaurès represente la figure emblematique,
nous voulons croire que le message pour le moins ambigu que Francois
Hollande a adressee la veille de la presidentielle a Demir Onger,
porte-parole cynique de la manifestation turque nationaliste et
negationniste du 21 janvier 2012 a Paris, ne constitue qu'une erreur
d'aiguillage et non le signal d'un opportunisme politique auquel les
Armeniens ont ete plus souvent qu'a leur tour sacrifies dans l'histoire
(http://www.armenews.com/article.php3 ?id_article=79302).
Pourrait-il en etre autrement ? Nous ne saurions l'imaginer, en
depit de l'appartenance d'un certain nombre de dirigeants du PS a
l'institut du Bosphore et la suspicion legitime de permeabilite
a l'influence d'Ankara qui en decoule. En tout etat de cause la
communaute armenienne saura le cas echeant se montrer comme elle l'a
toujours ete, vigilante, combative et indefectiblement attachee a la
defense de ses droits imprescriptibles.
Un dernier constat s'impose. Si d'aventure Nicolas Sarkozy devait
se retirer de la politique, comme il l'a plus ou moins indique, il
en resulterait une perte fort dommageable pour la cause armenienne,
car il est l'un des rares leaders de la droite a en avoir integre
les enjeux. Et peu de responsables de l'UMP semblent aujourd'hui
susceptibles de prendre sa relève sur le sujet. En revanche,
nous devrions gagner avec lui un renfort de poids au Conseil
Constitutionnel, dont il devient membre de droit.
Quant au nouveau President, on lui souhaite sincèrement bonne chance
et reussite. Il y va de l'interet de la France, dont nous sommes
parti prenante, de la cause armenienne dont il a globalement toujours
compris et partage les combats et d'une certaine idee de la justice
dont il a fait la raison d'etre de son engagement.
Ara
armenews.com
lundi 7 mai 2012
Alors meme qu'en Armenie se comptaient les voix des cinquièmes
elections legislatives depuis l'independance, la France saluait
la victoire de Francois Hollande a la presidentielle du 6 mai. Et
c'est a nouveau une formidable lecon de democratie, de civisme
et de patriotisme qu'a donne le pays a l'occasion de ce grand
rendez-vous republicain. Le peuple francais s'est prononce et il a
choisi l'alternance. Sans drame, sans conflit, dans le respect des
règles du jeu. Le president sortant, Nicolas Sarkorzy a assume avec
une dignite exemplaire la responsabilite d'une defaite consentie
avec un score plus qu'honorable. Et le nouvel elu a rendu hommage a
l'action de son predecesseur. La passation de pouvoir se deroulera
conformement aux principes du pluralisme. Les deux rivaux ont accepte
sans broncher le verdict du scrutin populaire. Ici, on subordonne
naturellement ses interets particuliers a ceux plus eleves de la
nation et de ses institutions.
On se prend a rever que dans notre petite Armenie, un etat miracule
qui a survecu a tant de souffrances de malheurs et d'horreurs, nos
politiques fassent montre d'un sens comparable des responsabilites. Et
plus encore. Car davantage que toute autre entite collective, l'Armenie
a le droit et le devoir d'exiger de ses fils une vision superieure
du patriotisme, de l'abnegation, du devouement a la construction de
la souverainete nationale. Telle est la lecon de conduite que devrait
nous inspirer le genocide. Tel est le comportement que devrait imposer
a toutes nos composantes partisanes la situation extremement perilleuse
que connaît le pays.
En ce qui concerne en tout cas la France, il est juste de saluer
l'action de Nicolas Sarkozy qui, a defaut d'avoir pu legaliser dans
le cadre de son mandat la repression du negationnisme - comme il
s'y etait engage en 2007 - aura en tout cas permis l'integration
officielle de la commemoration du genocide des Armeniens dans le
calendrier des grands rendez-vous de la memoire francaise.
Après la reconnaissance du genocide en 2001, l'appropriation par la
Republique du " 24 avril " le mois dernier constitue une nouvelle
etape de franchie dans le long combat que nous menons pour la verite
et la justice. Seront egalement gravees dans le marbre ses paroles
extremement fortes prononcees a Erevan sur les liens fraternels
qui unissent l'Armenie et la France. Il en va de meme en ce qui
concerne son engagement a maintes reprises reaffirme, depuis ce voyage
initiatique, en faveur d'une loi penalisant la negation du genocide des
Armeniens. Et ce, en depit et contre l'avis du Conseil constitutionnel.
Si le president sortant laisse ce travail inacheve, ses fondations
demeurent. Elles devraient permettre a son successeur de concretiser
l'ouvrage. D'autant plus que Francois Hollande s'est lui-meme implique
depuis très longtemps dans cette entreprise. En 1998 avec la première
loi de reconnaissance du genocide votee au Parlement. En 2000 et 2001
avec la ratification et la promulgation definitive de ce texte. Idem
dans les deux chambres du Parlement en juin et en octobre 2006,
en avril et decembre 2011, en janvier 2012 .
Puisse cette constance très vite trouver un debouche, au debut de son
quinquennat, comme il l'a promis dans une interview accordee a NAM (
voir n° 185), ainsi qu'a l'occasion de la ceremonie du 24 avril 2012
a Paris. Une date qu'il s'est engage a commemorer officiellement tous
les ans de son mandat a venir.
Face a cette longue histoire de solidarite de la gauche avec le
peuple armenien, dont Jaurès represente la figure emblematique,
nous voulons croire que le message pour le moins ambigu que Francois
Hollande a adressee la veille de la presidentielle a Demir Onger,
porte-parole cynique de la manifestation turque nationaliste et
negationniste du 21 janvier 2012 a Paris, ne constitue qu'une erreur
d'aiguillage et non le signal d'un opportunisme politique auquel les
Armeniens ont ete plus souvent qu'a leur tour sacrifies dans l'histoire
(http://www.armenews.com/article.php3 ?id_article=79302).
Pourrait-il en etre autrement ? Nous ne saurions l'imaginer, en
depit de l'appartenance d'un certain nombre de dirigeants du PS a
l'institut du Bosphore et la suspicion legitime de permeabilite
a l'influence d'Ankara qui en decoule. En tout etat de cause la
communaute armenienne saura le cas echeant se montrer comme elle l'a
toujours ete, vigilante, combative et indefectiblement attachee a la
defense de ses droits imprescriptibles.
Un dernier constat s'impose. Si d'aventure Nicolas Sarkozy devait
se retirer de la politique, comme il l'a plus ou moins indique, il
en resulterait une perte fort dommageable pour la cause armenienne,
car il est l'un des rares leaders de la droite a en avoir integre
les enjeux. Et peu de responsables de l'UMP semblent aujourd'hui
susceptibles de prendre sa relève sur le sujet. En revanche,
nous devrions gagner avec lui un renfort de poids au Conseil
Constitutionnel, dont il devient membre de droit.
Quant au nouveau President, on lui souhaite sincèrement bonne chance
et reussite. Il y va de l'interet de la France, dont nous sommes
parti prenante, de la cause armenienne dont il a globalement toujours
compris et partage les combats et d'une certaine idee de la justice
dont il a fait la raison d'etre de son engagement.