TURQUIE
Turquie : le gouvernement islamo-conservateur veut privatiser les thétres
Le gouvernement islamo-conservateur turc veut privatiser les thétres
nationaux, provoquant la colère d'une partie du monde du spectacle qui
dénonce un `arrêt de mort` des arts en Turquie.
`Dans presque tous les pays développés, les thétres ne sont pas entre
les mains de l'Etat`, a lancé le mois dernier le Premier ministre
Recep Tayyip Erdogan.
De nombreux artistes n'ont pas tardé à réagir, affirmant dans une
pétition que la privatisation des thétres équivaudrait à un `arrêt de
mort`.
`Il est difficile pour les thétres nationaux de survivre sans les
fonds publics`, a expliqué à l'AFP Sahin Erguney qui dirige
l'Association des artistes des thétres nationaux, un des groupes
signataires de la pétition.
`Si on retire les fonds publics aux thétres, ce pays va aller vers
une désertification culturelle`, a-t-il ajouté.
Les thétres subventionnés totalisent 5.000 ou 6.000 représentations
par an, touchant un large public sur l'ensemble du territoire, a-t-il
ajouté.
Il y a 58 thétres nationaux en Turquie et des dizaines de thétres
privés plus ou moins subventionnés, pour la plupart dans les grandes
villes telles qu'Ankara, Istanbul ou Izmir.
En 2012, le ministère a distribué près de 140 millions de livres (60
millions d'euros) aux thétres nationaux et en 2011, environ 3,5
millions de livres (1,5 million d'euros) aux thétres privés.
Ce conflit sur le financement des thétres est le dernier d'une longue
série entre le gouvernement et l'opposition laïque. La précédente
polémique avait trait à la décision des autorités d'introduire des
changements dans le système éducatif avec l'autorisation donnée aux
enfants de 10 ans, et non plus 14, d'entrer dans les écoles
religieuses.
La dispute concernant les thétres a démarré avec l'annonce par le
maire d'Istanbul, qui est membre du parti au pouvoir, de modifier le
règlement des thétres de la ville en nommant des fonctionnaires dans
leurs organes de direction. Une initiative interprétée par certains
comme une tentative d'ingérence.
M. Erdogan a défendu cette décision et s'en est pris aux artistes.
`Est-ce que les thétres vous appartiennent dans ce pays ? Est-ce que
les arts vous appartiennent ? a-t-il lancé aux intellectuels.
Des centaines d'acteurs et de personnels des thétres ont manifesté le
1er mai, à Istanbul et Ankara, derrière des banderoles telles que :
`Sultan ! Touche pas à mon thétre !`
`Nous sommes des créateurs, notre liberté ne peut pas être limitée`,
affirme Tamer Levent qui dirige la Fondation des personnels du
thétre-opéra-ballets.
`Le Premier ministre a lancé contre nous une campagne de lynchage`,
fustige-t-il.
M. Erdogan a fait monter encore un peu plus la pression en laissant
entendre que l'Etat pourrait donner de l'argent pour les oeuvres qui
lui conviennent.
`S'il y a besoin d'un soutien, alors nous, en tant que gouvernement,
nous pouvons aider les pièces que nous voulons`, a-t-il dit.
Pour les artistes contestataires, il est clair que le gouvernement
veut promouvoir un art `conservateur` conforme à l'idéologie du
régime.
Le ministre de la culture, Ertugrul Günay, un modéré, s'est pour
l'instant tenu à l'écart du conflit, se contenant d'affirmer que les
artistes restent protégés par la constitution.
`Je suis sûr que le ministre trouvera une solution... et qu'il
proposera une marche à suivre au Premier ministre qui lui permettra de
se réconcilier avec les acteurs et les amateurs de thétre`, a pour a
part souhaité l'éditorialiste Gungor Mengi, dans le journal Vatan.
dimanche 13 mai 2012,
Stéphane ©armenews.com
From: A. Papazian
Turquie : le gouvernement islamo-conservateur veut privatiser les thétres
Le gouvernement islamo-conservateur turc veut privatiser les thétres
nationaux, provoquant la colère d'une partie du monde du spectacle qui
dénonce un `arrêt de mort` des arts en Turquie.
`Dans presque tous les pays développés, les thétres ne sont pas entre
les mains de l'Etat`, a lancé le mois dernier le Premier ministre
Recep Tayyip Erdogan.
De nombreux artistes n'ont pas tardé à réagir, affirmant dans une
pétition que la privatisation des thétres équivaudrait à un `arrêt de
mort`.
`Il est difficile pour les thétres nationaux de survivre sans les
fonds publics`, a expliqué à l'AFP Sahin Erguney qui dirige
l'Association des artistes des thétres nationaux, un des groupes
signataires de la pétition.
`Si on retire les fonds publics aux thétres, ce pays va aller vers
une désertification culturelle`, a-t-il ajouté.
Les thétres subventionnés totalisent 5.000 ou 6.000 représentations
par an, touchant un large public sur l'ensemble du territoire, a-t-il
ajouté.
Il y a 58 thétres nationaux en Turquie et des dizaines de thétres
privés plus ou moins subventionnés, pour la plupart dans les grandes
villes telles qu'Ankara, Istanbul ou Izmir.
En 2012, le ministère a distribué près de 140 millions de livres (60
millions d'euros) aux thétres nationaux et en 2011, environ 3,5
millions de livres (1,5 million d'euros) aux thétres privés.
Ce conflit sur le financement des thétres est le dernier d'une longue
série entre le gouvernement et l'opposition laïque. La précédente
polémique avait trait à la décision des autorités d'introduire des
changements dans le système éducatif avec l'autorisation donnée aux
enfants de 10 ans, et non plus 14, d'entrer dans les écoles
religieuses.
La dispute concernant les thétres a démarré avec l'annonce par le
maire d'Istanbul, qui est membre du parti au pouvoir, de modifier le
règlement des thétres de la ville en nommant des fonctionnaires dans
leurs organes de direction. Une initiative interprétée par certains
comme une tentative d'ingérence.
M. Erdogan a défendu cette décision et s'en est pris aux artistes.
`Est-ce que les thétres vous appartiennent dans ce pays ? Est-ce que
les arts vous appartiennent ? a-t-il lancé aux intellectuels.
Des centaines d'acteurs et de personnels des thétres ont manifesté le
1er mai, à Istanbul et Ankara, derrière des banderoles telles que :
`Sultan ! Touche pas à mon thétre !`
`Nous sommes des créateurs, notre liberté ne peut pas être limitée`,
affirme Tamer Levent qui dirige la Fondation des personnels du
thétre-opéra-ballets.
`Le Premier ministre a lancé contre nous une campagne de lynchage`,
fustige-t-il.
M. Erdogan a fait monter encore un peu plus la pression en laissant
entendre que l'Etat pourrait donner de l'argent pour les oeuvres qui
lui conviennent.
`S'il y a besoin d'un soutien, alors nous, en tant que gouvernement,
nous pouvons aider les pièces que nous voulons`, a-t-il dit.
Pour les artistes contestataires, il est clair que le gouvernement
veut promouvoir un art `conservateur` conforme à l'idéologie du
régime.
Le ministre de la culture, Ertugrul Günay, un modéré, s'est pour
l'instant tenu à l'écart du conflit, se contenant d'affirmer que les
artistes restent protégés par la constitution.
`Je suis sûr que le ministre trouvera une solution... et qu'il
proposera une marche à suivre au Premier ministre qui lui permettra de
se réconcilier avec les acteurs et les amateurs de thétre`, a pour a
part souhaité l'éditorialiste Gungor Mengi, dans le journal Vatan.
dimanche 13 mai 2012,
Stéphane ©armenews.com
From: A. Papazian