GENOCIDES, MASSACRES, MUSIQUE ET POESIE AU THEATRE
Stephane
armenews.com
mercredi 16 mai 2012
Nous avons eu de grands moments d'emotions le samedi 5 mai a la
representation, a Quimper, au theâtre de Cornouaille, de " Le chene ou
le roseau ? ", dirige par A. Ehkirch. Il presente la scenographie de
la facon suivante " L'education et l'eveil de la conscience forment la
trame de ce spectacle, a travers l'histoire d'un homme repondant aux
interrogations de sa petite fille adolescente ". Une adolescente qui
se sent incomprise et en decalage avec les autres elèves de sa classe.
Pour mieux comprendre la trame du deroulement il convient de preciser
que l'arrière grand-mère de l'adolescente etait armenienne et sa
grand-mère juive, mariee a un allemand. Ce qui permet a l'auteur
d'evoquer, en premier lieu, le genocide armenien bien malmene par une
actualite recente. En effet des editorialistes, parfois de renom, ont
eu des propos indecents, voire injurieux, qui auraient ete condamnes
avec virulence s'ils avaient ete proferes a l'egard des juifs victimes
des nazis. Deux poids, deux mesures, qui apparaissent dans la pièce
qui nous rappelle, opportunement, que des paves de bronze sont apposes
dans les villes allemandes devant les maisons d'où les juifs ont
ete deportes.
Je note, a contrario, que l'Etat turc actuel, percoit des subsides
europeens (c'est rappele dans la pièce), honore son Hitler : Talât
Pacha, et, non content de nier, avec arrogance, le genocide armenien,
subventionne des menees negationnistes par l'intermediaire d'officines
nationalistes et de groupes de pression (Institut du Bosphore, et meme
La Sorbonne par exemple !). De plus, il sanctionne, et emprisonne,
ses intellectuels et journalistes qui decouvrent, peu a peu, l'horreur
sur laquelle s'est construite la Republique. Au passage il n'est pas
inutile de rappeler que le nationalisme c'est la haine de l'autre !
Ensuite, ce qui s'est passe a Srebrenica, sous les yeux des casques
bleus de l'ONU est evoque. On se rappelle, en effet, ce tri, face aux
cameras, entre hommes, femmes et enfants devant les autobus qui vont
conduire les hommes se faire fusiller a la sortie de la ville. Chacun
pourra faire la comparaison avec le deroulement, sans l'ONU, mais de
facon analogue, des deportations des armeniens entre 1915 et 1923.
Pour terminer le sort de Nadia Anjuman, poetesse et journaliste
afghane, assassinee en 2005, a 25 ans, par son mari est evoque. Morte
de l'intolerance, " suicidee " a conclu la " justice " locale, a cause
de son engagement pour la poesie, au 21ème siècle, illustration d'une
autre forme de haine, actuelle, qui pourrait bien se developper. Helas
!
La scenographie est agrementee de diapositives, parfois très dures,
mais parfaitement choisies, et entrecoupee de pièces musicales jouees
au piano par M.-A. Arnal, d'autres par le Quintette a vent de Bretagne
et des chants interpretes tant par l'ensemble choral Jean Golgevit
que l'atelier voix du Conservatoire. Les pièces musicales sont de A.
Aharonian, E. Bagdassarian, J. Kosma, Komitas, M. Theodorakis, A.
Zograbian. Le spectacle est aussi l'occasion d'honorer la memoire
d'Avedis Aharonian, Eva Golgevit, Nadia Anjuman, Hans et Sophie Scholl
createurs du groupe antinazi " La Rose Blanche " et Jacques Lusseyran.
Le grand-père est interprete par K. Koch acteur allemand dont l'accent
apporte une dimension supplementaire dans un tel contexte. Quant
a la jeune fille, A.-L. Riche-Beulz, claveciniste talentueuse, sa
fraicheur et sa jeunesse font merveille.
Pour ma part, je pense que les auteurs : Alain Ehkirch et Knut Koch,
egalement responsable d'une excellente mise en scène, ont atteint leur
objectif. Cette scenographie merite assurement une plus grande audience
particulièrement a notre epoque où l'ignorance de l'autre va croissant
et l'economie gouverne la pensee alors qu'elle devrait la servir.
Professeur Gerard Bossière
President de Menez Ararat
http://menezararat.fr/WordPress/ ?p=204
Vous trouverez ci-joint une copie d'une coupure de presse de
Ouest-France
From: A. Papazian
Stephane
armenews.com
mercredi 16 mai 2012
Nous avons eu de grands moments d'emotions le samedi 5 mai a la
representation, a Quimper, au theâtre de Cornouaille, de " Le chene ou
le roseau ? ", dirige par A. Ehkirch. Il presente la scenographie de
la facon suivante " L'education et l'eveil de la conscience forment la
trame de ce spectacle, a travers l'histoire d'un homme repondant aux
interrogations de sa petite fille adolescente ". Une adolescente qui
se sent incomprise et en decalage avec les autres elèves de sa classe.
Pour mieux comprendre la trame du deroulement il convient de preciser
que l'arrière grand-mère de l'adolescente etait armenienne et sa
grand-mère juive, mariee a un allemand. Ce qui permet a l'auteur
d'evoquer, en premier lieu, le genocide armenien bien malmene par une
actualite recente. En effet des editorialistes, parfois de renom, ont
eu des propos indecents, voire injurieux, qui auraient ete condamnes
avec virulence s'ils avaient ete proferes a l'egard des juifs victimes
des nazis. Deux poids, deux mesures, qui apparaissent dans la pièce
qui nous rappelle, opportunement, que des paves de bronze sont apposes
dans les villes allemandes devant les maisons d'où les juifs ont
ete deportes.
Je note, a contrario, que l'Etat turc actuel, percoit des subsides
europeens (c'est rappele dans la pièce), honore son Hitler : Talât
Pacha, et, non content de nier, avec arrogance, le genocide armenien,
subventionne des menees negationnistes par l'intermediaire d'officines
nationalistes et de groupes de pression (Institut du Bosphore, et meme
La Sorbonne par exemple !). De plus, il sanctionne, et emprisonne,
ses intellectuels et journalistes qui decouvrent, peu a peu, l'horreur
sur laquelle s'est construite la Republique. Au passage il n'est pas
inutile de rappeler que le nationalisme c'est la haine de l'autre !
Ensuite, ce qui s'est passe a Srebrenica, sous les yeux des casques
bleus de l'ONU est evoque. On se rappelle, en effet, ce tri, face aux
cameras, entre hommes, femmes et enfants devant les autobus qui vont
conduire les hommes se faire fusiller a la sortie de la ville. Chacun
pourra faire la comparaison avec le deroulement, sans l'ONU, mais de
facon analogue, des deportations des armeniens entre 1915 et 1923.
Pour terminer le sort de Nadia Anjuman, poetesse et journaliste
afghane, assassinee en 2005, a 25 ans, par son mari est evoque. Morte
de l'intolerance, " suicidee " a conclu la " justice " locale, a cause
de son engagement pour la poesie, au 21ème siècle, illustration d'une
autre forme de haine, actuelle, qui pourrait bien se developper. Helas
!
La scenographie est agrementee de diapositives, parfois très dures,
mais parfaitement choisies, et entrecoupee de pièces musicales jouees
au piano par M.-A. Arnal, d'autres par le Quintette a vent de Bretagne
et des chants interpretes tant par l'ensemble choral Jean Golgevit
que l'atelier voix du Conservatoire. Les pièces musicales sont de A.
Aharonian, E. Bagdassarian, J. Kosma, Komitas, M. Theodorakis, A.
Zograbian. Le spectacle est aussi l'occasion d'honorer la memoire
d'Avedis Aharonian, Eva Golgevit, Nadia Anjuman, Hans et Sophie Scholl
createurs du groupe antinazi " La Rose Blanche " et Jacques Lusseyran.
Le grand-père est interprete par K. Koch acteur allemand dont l'accent
apporte une dimension supplementaire dans un tel contexte. Quant
a la jeune fille, A.-L. Riche-Beulz, claveciniste talentueuse, sa
fraicheur et sa jeunesse font merveille.
Pour ma part, je pense que les auteurs : Alain Ehkirch et Knut Koch,
egalement responsable d'une excellente mise en scène, ont atteint leur
objectif. Cette scenographie merite assurement une plus grande audience
particulièrement a notre epoque où l'ignorance de l'autre va croissant
et l'economie gouverne la pensee alors qu'elle devrait la servir.
Professeur Gerard Bossière
President de Menez Ararat
http://menezararat.fr/WordPress/ ?p=204
Vous trouverez ci-joint une copie d'une coupure de presse de
Ouest-France
From: A. Papazian