Turquie : Il était une fois deux monuments
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Publié le : 28-05-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
livre cette information traduite par Georges Festa et publiée sur le
site Armenian Trends - Mes Arménies le 25 mai 2012.
Légende photo: Mehmet Aksoy, Statue de l'Humanité [Ä°nsanlık Anıtı],
Kars (Turquie), 19.04.2011
Armenian Trends - Mes Arménies
vendredi 25 mai 2012
Il était une fois deux monuments
Conte de Turquie
par Ayda Erbal
The Armenian Weekly, 18.05.2012
[Anatomie, certes tardive, de deux constructions totalement méconnues
et d'une destruction.]
Préambule
Le 8 janvier 2011 restera dans les annales du « rapprochement », de la
« réconciliation », de l' « initiative » et du « dialogue »
turco-arménien, comme le jour où le Premier ministre turc, Recep
Tayyip ErdoÄ?an, a qualifié le monument de « l'Humanité », dû à Mehmet
Aksoy à Kars, de monstre [ucube], éclipsant un lieu saint islamique
voisin, et a ordonné sa démolition. Laquelle position sera ensuite
soutenue par son ministre des Affaires Etrangères, Ahmet DavutoÄ?lu,
pour des raisons esthétiques : « Kars possède une tradition
architecturale héritée des Ottomans et des Seldjoukides. Ce monument
ne reflète pas cette architecture.
Il ne répond pas à ces esthétiques architecturales. Il convient donc
de bâtir des Å`uvres en rapport avec le patrimoine architectural de la
région. » (1) Le sculpteur, Mehmet Aksoy, salué par Yavuz Baydar,
éditorialiste à Today's Zaman, comme « un artiste célèbre et
profondément respecté dans les milieux européens » (2), estime que son
Å`uvre « est porteuse de messages d'opposition à la guerre et d'amitié
», ajoutant : « J'ai représenté la situation de quelqu'un qui est
divisé en deux. Cet individu sera à nouveau « lui-même », lorsque ces
deux pièces seront réunies. C'est cela que je veux exprimer. [¦]
Impossible d'appeler cela, tout de go, une « monstruosité ». C'est
honteux et injuste ! On devrait essayer de comprendre, tout d'abord,
ce que cela raconte. » Il a raison, en ce sens qu'on devrait
comprendre ce que le monument lui-même signifie, et même comment
l'histoire et la construction de ce monument ont évolué, dans le
contexte de la politique intérieure turque ou des rapports plus larges
turco-arméniens, avant de prendre position pour / contre.
Malheureusement, ce n'est guère le cas, tant de la presse turque, que
de son homologue arménienne, Ã ce propos.
D'après le maire de Kars, Nezat BozkuÅ?, « une commission du ministère
de la Culture et du Tourisme avait précédemment décidé de démolir le
monument, après qu'il fût apparu que la statue était construite
illégalement sur une zone protégée » (3). Chose étrange, le monument
avait été commandé par l'ancien maire de Kars en personne, Naif
AlibeyoÄ?lu, élu, Ã l'époque, sur une liste AKP (le parti Justice et
Développement au pouvoir), lors des élections municipales de 2004.
La semaine suivante, ErdoÄ?an réagit avec fermeté contre les
accusations selon lesquelles il n'était pas qualifié pour apprécier
les beaux-arts, sinon qu'il en serait l'ennemi, Ã l'instar des
Talibans qui, en 2001, dynamitèrent les antiques bouddhas de Bamyan,
en Afghanistan. ErdoÄ?an affirma qu'il avait « prévenu le maire,
lorsque la construction du monument débuta », que « l'Agence de la
Préservation du Patrimoine naturel et culturel avait décidé, elle
aussi, de détruire le monument », et qu' « il était de la
responsabilité du maire de mettre en Å`uvre cette décision » (4). Il
déclara aussi : « Il est pas nécessaire d'être diplômé des Beaux-Arts.
Nous savons ce qu'est un monument. J'ai Å`uvré en qualité de maire
durant quatre ans et demi et, en tant que Premier ministre, durant
sept ans et demi. Jamais je n'ai détruit la moindre statue ou Å`uvre
d'art ! » (5) Faisant écho aux préoccupations apparemment esthétiques
de DavutoÄ?lu, ErdoÄ?an ajouta que « [le] dôme de la mosquée [Seyyit
Hassan el Harkani] et le sommet qui accueille la statue sont d'une
égale hauteur. Vous avez donc une statue de 48 mètres de haut au
sommet. On ne saurait permettre à une construction de faire de l'ombre
à un tel édifice historique ! » (6)
Comme il en va habituellement des débats impliquant la sphère
politique turque ` laquelle, aujourd'hui, désinforme aussi
malheureusement son homologue publique arménienne par sa nature
binaire de raisonnement par l'absurde, dénué de tout fondement réel `,
le pays se divisa immédiatement entre « faucons nationalistes », «
conservateurs » (à qui ErdoÄ?an était censé réserver des sièges AKP Ã
Kars, lors des prochaines élections) (7) et « colombes progressistes
», « non nationalistes » (qui adoptèrent sans réserves le concept et
la mise en chantier de la statue).
Ces débats légitimèrent aussi, de façon problématique, toute une
batterie d'artistes conservateurs, politiquement national-socialistes,
y compris le sculpteur lui-même et Bedri Baykam (le premier, un ardent
défenseur de la ligne national-socialiste de DoÄ?u Perinçek ; le
second, un ardent kémaliste qui se brouilla avec Perinçek et se fendit
ensuite d'une lettre ouverte, dans laquelle il accusait Perinçek de «
gauchisme » et de « kémalisme ») (8). Cinq mois à débattre de «
monstre/monstruosité » et en pleine période électorale, le sculpteur «
épris de paix » baptisant la marche organisée en l'honneur de Talaat
Pacha par Perinçek ` un des suspect dans l'affaire Ergenekon et
négationniste du génocide arménien ` en Suisse, de saga héroïque, lors
d'une émission diffusée sur la chaîne de télévision Ulusal Kanal,
chaîne associée au Parti du Travail, d'inspiration
national-socialiste, de Perinçek. Lors d'un entretien avec Funda
Tosun, du journal Agos, Aksoy prétendit que le journal Aydınlık, du
Parti du Travail, avait déformé ses déclarations dans cette émission,
bien que Tosun le confondit, précisant qu'elle avait visionné
l'extrait télévisé d'origine (9). Aksoy va jusqu'Ã dire que son
monument est voulu par les Arméniens en Arménie, laissant entendre
qu'il serait légitime. Poussé dans ses retranchements, il déforme ses
propres dires, dans le style bien connu « Je suis pour toutes les
libertés », que l'on peut définir comme le plus connu des
signifiants-vides sans-rival-véritable qui soit en Turquie. Comme si
la question débattue sur ce programme télévisé revenait à chérir les
libertés et non à glorifier des massacreurs, Aksoy soutient : « Je
lutte pour les libertés, je participe aux défilés pour Dink et je me
bats pour DoÄ?u Perinçek. » Malheureusement, ce que les Arméniens en
Arménie et dans la diaspora savent ou ignorent de la politique du
sculpteur ou de la façon avec laquelle l'ancien maire et l'artiste ont
défendu leur projet, compte moins que le fait rebattu de marquer des
points contre la Turquie (et, dans le cas des « progressistes » turcs,
contre l'AKP).
Dans Responsabilité et Jugement, Hannah Arendt raconte comment les
débats au sujet d'Eichmann à Jérusalem finirent par devenir « une
controverse sur un livre qui ne fut jamais écrit » ; puis, elle se
réfère à ce trait d'humour autrichien : « Rien de plus amusant que
débattre d'un livre que personne n'a lu. » La polémique et les
campagnes dénuées de contenu, entourant le monument de « l'Humanité »,
sont exactement cela. Tel un rappel proverbial du
livre-que-personne-n'a-jamais-lu-mais-dont-tout le monde-parle, cerise
sur le gâteau, la coprésidente du Comité Parlementaire conjoint Union
Européenne-Turquie, Hélène Flautre, rencontra le sculpteur et
plaisanta : « Kars devrait être choisie comme capitale européenne de
la Culture, afin de sauver les sculptures ! » (10). Nous devrions tous
lui être reconnaissants du fait que sa proposition ` une blague bien
plus drôle que celle que Flautre réalisa probablement ` soit, de fait,
restée à l'état de plaisanterie. N'eût été ErdoÄ?an, qui poussa à la
mise en Å`uvre d'une décision antérieure du Directoire Régional des
Fondations Pieuses d'Erzurum, en vue d'un agenda politique apparemment
nationaliste, les Arméniens et les autres, avec les conseils
idéologiques de leurs amis turcs « progressistes », eussent baptisé le
sculpteur, qui applaudit les défilés en l'honneur de Talaat Pacha en
Suisse, d'enfant terrible de la paix et de la « ré-conciliation »
turco-arménienne¦
Excepté le réalisateur Sinan Ã?etin, pro-AKP, qui s'accorde avec le
choix esthétique d'ErdoÄ?an (11) et quelques chercheurs (12), bottant
en touche sur la valeur esthétique ou la signification politique de la
statue, un roulement de tambour soigneusement étudié, quoique
unidimensionnel, du genre « L'art ne peut être détruit », se fit Ã
nouveau entendre contre la destruction de la « statue » de «
l'Humanité », conduisant même à comparer la réaction d'ErdoÄ?an Ã
l'exposition « Entartate Kunst » [Art Dégénéré], sous le Troisième
Reich (13), une analogie récurrente que certains journalistes turcs
ressortent de temps à autre, nonchalamment, afin d'épicer leurs
outrances visant la politique autoritaire de l'AKP (14-15).
Avant d'aller plus avant, j'aimerais clore ce préambule par une
observation sur ce qui, selon moi, est devenu une régularité
circulaire des affaires turco-arméniennes, ces dix dernières années.
Depuis le colloque de l'université de Bilgi, intitulé « Les Arméniens
ottomans durant le déclin de l'empire », en 2005, dont la date fut
modifiée à plusieurs reprises, marquant finalement les pourparlers
Turquie-Union Européenne alors imminents, 16 personnalités politiques
de la société civile turco-arménienne mirent en Å`uvre une formule
imbécile et ahurissante ` mais qui néanmoins fonctionna -, laquelle
fut aussi à la base de la tragédie du Monument de « l'Humanité » : des
« progressistes » turcs préemptent/dictent une action, une campagne,
une commémoration, ou érigent un monument, tout cela sans
véritablement délibérer (17). Ce faisant, mise à part leur
indifférence la plus totale pour un débat avec un large socle
d'Arméniens représentatifs (18), ils ne parviennent même pas Ã
discuter entre eux ou avec les gens d'en bas, qu'ils pensent « éduquer
» d'en haut. C'est alors, comme on pouvait s'y attendre, que les
ultranationalistes les attaquent, soit directement, soit via l'AKP
(comme dans le cas d'Ucube).
Et les Arméniens de la diaspora et d'Arménie de publier un appel Ã
agir ou quelque déclaration politique, grisés par quelque
scandale-du-jour, où la partie turque fait triste figure. Vu de loin,
cela ressemble à une situation gagnant-gagnant, où les « progressistes
» turcs emportent le caractère invariable de leur position, car
désormais ils ne sont pas seulement les victimes de l'Etat turc, mais
aussi de la droite turque, et où la partie arménienne réussit Ã
montrer pour la énième fois que les élites turques sont connues pour
jouer hors-jeu. Voilà comment un réseau complexe de politique
problématique, de thèses intrinsèquement négationnistes, de lignes
idéologiques et d'intérêts personnels/politiques/nationaux se
réduisent à un ensemble absurde et vide d'éléments binaires, où il est
impossible de critiquer tout type de forme, texte, contenu, action,
travail collectif, personnage, ou esprit éminent, car il y a toujours
une crise, quelque « progrès » à la noix, qu'il convient de défendre
contre les ultranationalistes. Ni dans la sphère intellectuelle `
comme dans les débats sur le Monument de « l'Humanité » -, ni dans
celle politique, n'existent les paramètres d'un débat mis en place ou
partagé par les Arméniens avec des représentants du pouvoir ; au
contraire, ils sont totalement instrumentalisés dans une querelle
politique, entre la droite et la gauche d'un pays qui ne s'est pas
encore engagé vers un ordre institutionnel normatif post-génocidaire.
Imaginez une Allemagne de l'après Seconde Guerre mondiale, non engagée
au plan institutionnel, dont la gauche serait cadrée et définie par
une droite allemande implacable, ayant comme bilan le fait d'avoir usé
de la violence dans un conflit intra-ethnique.
Dans cette situation non engagée au plan normatif, le génocide
arménien est considéré, dans le discours politique tant intérieur
qu'extérieur, comme un obstacle qu'il s'agit d'éluder en amadouant
cÅ`urs et âmes grâce au leurre comme politique-du-jour (où que ce soit,
allant du « nous entendons/partageons votre souffrance » Ã « nous
mangeons les mêmes dolmas », à « ne parlons pas de reconnaissance »,
parlons de notre « humanité » commune »), au lieu de creuser en
direction d'une recherche intellectuelle sincère, en se demandant ce
que le génocide signifie pour le cadre institutionnel de l'Etat turc
et la grammaire des rapports ethniques en Turquie. Le caractère
circulaire gagnant-gagnant du jeu détourne du contenu de ce même jeu,
dont les limites sont déterminées, dépendant de l'humeur du jour, soit
des limites de la droite turque, soit des « réalités » de la situation
sur le terrain.
On nous a raconté maintes fois que le discours politique concernant le
génocide arménien nécessite d'être formulé, d'abord et avant tout, en
répondant à la sensibilité du peuple turc, si l'on veut enregistrer
quelque progrès. Entre parenthèses, les généraux adeptes du coup
d'Etat et leurs soutiens à travers le monde stigmatisèrent le fait,
étant donné « la situation particulière du pays » (19) par le passé,
afin de légitimer une restructuration institutionnelle, du haut vers
le bas, par les militaires, laissant entendre que le pays n'est pas
encore « prêt » pour la démocratie. Il est pour le moins intéressant
d'observer comment le discours des soi-disant libéraux du pays imite
celui des généraux à deux titres, au regard de « l'exception » turque,
que cristallise leur empressement à s'exprimer dans le langage d'une «
situation particulière » d'un côté et, de l'autre, à se réfugier dans
la thèse jacobine, du haut vers le bas, d'une immaturité ` soutenant
que les masses ne sont pas prêtes à affronter le génocide en tant que
tel, mais au contraire sont nourries soit de récits portant sur une
responsabilité symétrique, soit d'impasses dilatoires, comme dans le
cas du Monument de « l'Humanité ».
Comme s'en souviennent les esprits lucides, tant l'ancien maire Naif
AlibeyoÄ?lu que le sculpteur Mehmet Aksoy défendent le Monument de «
l'Humanité » en tant qu' « alternative à la fois au mémorial du
Génocide arménien à Dzidzernagapert, en Arménie, et au monument érigé
à IÄ?dir ` monument que les tenants du slogan « Des monuments ne
peuvent être détruits » ont prétendu ne pas exister lors des débats
sur le caractère non destructible des monuments -, tous deux «
encourageant de mauvaises relations et conçus pour diviser les deux
peuples » (20). Dans un entretien qui n'a pas été traduit par la
presse arménienne, le même AlibeyoÄ?lu ajoute qu'ils voulaient « avoir
un monument qui montre que le peuple turc n'a pas commis de génocide.
Telle une larme, haute de trente-cinq mètres, de la conscience. L'eau
devait s'écouler par opposition au feu [de Dzidzerganapert]. Nous
allions montrer que nous sommes pour la paix et l'humanité, que nous
n'avons pas commis de génocide. » (21)
C'est sans avoir connaissance de cet arrière-plan que les parties
arméniennes, dont le ministre arménien des Affaires Etrangères et
maintes organisations de la diaspora, ont réagi à ce qui est devenu le
Monument de « l'Humanité ». Nous poursuivrons, Ã l'aide de plusieurs
étapes clé, les cinq ans d'histoire du monument, tout en
problématisant le monument lui-même et le processus politique dans son
ensemble, d'un point de vue analytique, en prenant en compte les
problèmes esthétiques, spatiaux et politiques qui ont entaché non
seulement sa destruction, mais aussi sa conception et ses débuts.
Notes
1. Voir www.todayszaman.com/newsDetail_getNewsById.a
ction?load=detay&newsId=232071&link=232071
2. Voir www.todayszaman.com/columnistDet
ail_getNewsById.action?newsId=232204
3. Voir lien en Note 1
4. Voir www.armenianweekly.com/2011/01/27/not-even-a-handshake/
5. Voir www.todayszaman.com/news-2
32333-turkey-press-scan-on-january-13.html
6. Voir www.todayszaman.com/news-232
393-the-people-will-write-newconstitution-says-prime-minister.html
7. Baskın Oran ` voir lien en Note 4.
8. Voir www.turksolu.org/89/baykam89.htm
9. Voir http://arsiv.agos.com.tr/index.php?module=news&news_id=16331&cat_id=1
10. Voir http://www.todayszaman.com/mobile_detailn.action?newsId=233449
11. Voir www.radikal.com.tr/Radikal.aspx?aTyp
e=RadikalDetayV3&ArticleID=1036353&CategoryID=77
12. Voir www.radikal.com.tr/Radikal.aspx?aTyp
e=RadikalEklerDetayV3&ArticleID=1035819&CategoryID =41
13. Voir www.hurriyetdailynews.com/a-tale-of-two-cities`freaks-of-karsand
berlin.aspx?pageID=438&n=a-tale-
of-two-cities`freaks-of-karsand-berlin-2011-02-16
14. Cette analogie livre un exemple typique de leur ignorance quasi
totale de ce que fut le Troisième Reich, sinon, peut-être, le fait
d'avoir entendu la médiatique Naomi Klein comparer l'actuelle
politique intérieure des Etats-Unis au Troisième Reich¦
15. Voir www.radikal.com.tr/Radikal.aspx?aType=RadikalDetayV3&ArticleID=104096 4&CategoryID=82
16. Voir www.armeniapedia.org/index.p
p?title=Conference:_Ottoman_Armenians
_During_the_Decline_of_the_Empire
17. De lÃ, son caractère des plus problématique, de la conception à la
mise en Å`uvre.
18. Nous ne saurions trop souligner cette absence de représentation et
comment cette dernière dépend habituellement soit d'un choix
méticuleux, soit d'une formule tribule de représentation. Dans un tel
contexte, opérer un choix méticuleux, c'est choisir parmi des
Turco-arméniens non représentatifs lesquels, aux yeux des «
progressistes » turcs, sont susceptibles de représenter l'opinion
politique des Turco-arméniens. Il serait impensable de choisir les
journaux Taraf ou Radikal comme représentatifs de tous les Turcs,
alors que, s'agissant d'une posture orientaliste des plus
réductionniste, lorsqu'il est question des petits frères, il n'y a
aucune limite à instrumentaliser un parti autour de notre système de
commodité politique. Ce n'est pas ce que les Arméniens pensent de
leurs institutions qui compte ici ; bien plutôt, ce que leurs « frères
» turcs aiment voir/entendre. Il existe une méthode similaire, et
néanmoins légèrement différente, de choisir parmi ses amis (disons, la
méthode tribule) et de les baptiser Arméniens raisonnables, que le
monde devrait écouter. Pensez donc, tous ces gens devraient se
déclarer socialistes ; au cas où ils seraient des personnalités
pro-AKP, comme Etyen Mahçupyan, alors on devrait les combattre plus
durement que tel ou tel éditorialiste sunnite pro-AKP. Et pourtant ces
mêmes protagonistes estiment ne pas être racistes dans leur mépris, en
apparence équitable, à l'égard de Mahçupyan.
19. Voir, pour l'anecdote, Harold Pinter sur les conditions
spécifiques du discours in
www.haroldpinter.org/politics/politics_torture.shtml
20. Voir lien in Note 4
21. Voir lien in Note 11
[Note de l'Editeur : La seconde partie de cet article paraîtra dans
The Armenian Weekly en mai 2012.]
_____________
Source : http://www.armenianweekly.com/2012/05/18/erbal-a-tale-of-two-monuments/
Traduction : © Georges Festa ` 05.2012.
Avec l'aimable autorisation de Khatchig Mouradian rédacteur en chef de
The Armenian Weekly.
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Source/Lien : Armenian Trends - Mes Arménies
From: A. Papazian
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=64199
Publié le : 28-05-2012
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
livre cette information traduite par Georges Festa et publiée sur le
site Armenian Trends - Mes Arménies le 25 mai 2012.
Légende photo: Mehmet Aksoy, Statue de l'Humanité [Ä°nsanlık Anıtı],
Kars (Turquie), 19.04.2011
Armenian Trends - Mes Arménies
vendredi 25 mai 2012
Il était une fois deux monuments
Conte de Turquie
par Ayda Erbal
The Armenian Weekly, 18.05.2012
[Anatomie, certes tardive, de deux constructions totalement méconnues
et d'une destruction.]
Préambule
Le 8 janvier 2011 restera dans les annales du « rapprochement », de la
« réconciliation », de l' « initiative » et du « dialogue »
turco-arménien, comme le jour où le Premier ministre turc, Recep
Tayyip ErdoÄ?an, a qualifié le monument de « l'Humanité », dû à Mehmet
Aksoy à Kars, de monstre [ucube], éclipsant un lieu saint islamique
voisin, et a ordonné sa démolition. Laquelle position sera ensuite
soutenue par son ministre des Affaires Etrangères, Ahmet DavutoÄ?lu,
pour des raisons esthétiques : « Kars possède une tradition
architecturale héritée des Ottomans et des Seldjoukides. Ce monument
ne reflète pas cette architecture.
Il ne répond pas à ces esthétiques architecturales. Il convient donc
de bâtir des Å`uvres en rapport avec le patrimoine architectural de la
région. » (1) Le sculpteur, Mehmet Aksoy, salué par Yavuz Baydar,
éditorialiste à Today's Zaman, comme « un artiste célèbre et
profondément respecté dans les milieux européens » (2), estime que son
Å`uvre « est porteuse de messages d'opposition à la guerre et d'amitié
», ajoutant : « J'ai représenté la situation de quelqu'un qui est
divisé en deux. Cet individu sera à nouveau « lui-même », lorsque ces
deux pièces seront réunies. C'est cela que je veux exprimer. [¦]
Impossible d'appeler cela, tout de go, une « monstruosité ». C'est
honteux et injuste ! On devrait essayer de comprendre, tout d'abord,
ce que cela raconte. » Il a raison, en ce sens qu'on devrait
comprendre ce que le monument lui-même signifie, et même comment
l'histoire et la construction de ce monument ont évolué, dans le
contexte de la politique intérieure turque ou des rapports plus larges
turco-arméniens, avant de prendre position pour / contre.
Malheureusement, ce n'est guère le cas, tant de la presse turque, que
de son homologue arménienne, Ã ce propos.
D'après le maire de Kars, Nezat BozkuÅ?, « une commission du ministère
de la Culture et du Tourisme avait précédemment décidé de démolir le
monument, après qu'il fût apparu que la statue était construite
illégalement sur une zone protégée » (3). Chose étrange, le monument
avait été commandé par l'ancien maire de Kars en personne, Naif
AlibeyoÄ?lu, élu, Ã l'époque, sur une liste AKP (le parti Justice et
Développement au pouvoir), lors des élections municipales de 2004.
La semaine suivante, ErdoÄ?an réagit avec fermeté contre les
accusations selon lesquelles il n'était pas qualifié pour apprécier
les beaux-arts, sinon qu'il en serait l'ennemi, Ã l'instar des
Talibans qui, en 2001, dynamitèrent les antiques bouddhas de Bamyan,
en Afghanistan. ErdoÄ?an affirma qu'il avait « prévenu le maire,
lorsque la construction du monument débuta », que « l'Agence de la
Préservation du Patrimoine naturel et culturel avait décidé, elle
aussi, de détruire le monument », et qu' « il était de la
responsabilité du maire de mettre en Å`uvre cette décision » (4). Il
déclara aussi : « Il est pas nécessaire d'être diplômé des Beaux-Arts.
Nous savons ce qu'est un monument. J'ai Å`uvré en qualité de maire
durant quatre ans et demi et, en tant que Premier ministre, durant
sept ans et demi. Jamais je n'ai détruit la moindre statue ou Å`uvre
d'art ! » (5) Faisant écho aux préoccupations apparemment esthétiques
de DavutoÄ?lu, ErdoÄ?an ajouta que « [le] dôme de la mosquée [Seyyit
Hassan el Harkani] et le sommet qui accueille la statue sont d'une
égale hauteur. Vous avez donc une statue de 48 mètres de haut au
sommet. On ne saurait permettre à une construction de faire de l'ombre
à un tel édifice historique ! » (6)
Comme il en va habituellement des débats impliquant la sphère
politique turque ` laquelle, aujourd'hui, désinforme aussi
malheureusement son homologue publique arménienne par sa nature
binaire de raisonnement par l'absurde, dénué de tout fondement réel `,
le pays se divisa immédiatement entre « faucons nationalistes », «
conservateurs » (à qui ErdoÄ?an était censé réserver des sièges AKP Ã
Kars, lors des prochaines élections) (7) et « colombes progressistes
», « non nationalistes » (qui adoptèrent sans réserves le concept et
la mise en chantier de la statue).
Ces débats légitimèrent aussi, de façon problématique, toute une
batterie d'artistes conservateurs, politiquement national-socialistes,
y compris le sculpteur lui-même et Bedri Baykam (le premier, un ardent
défenseur de la ligne national-socialiste de DoÄ?u Perinçek ; le
second, un ardent kémaliste qui se brouilla avec Perinçek et se fendit
ensuite d'une lettre ouverte, dans laquelle il accusait Perinçek de «
gauchisme » et de « kémalisme ») (8). Cinq mois à débattre de «
monstre/monstruosité » et en pleine période électorale, le sculpteur «
épris de paix » baptisant la marche organisée en l'honneur de Talaat
Pacha par Perinçek ` un des suspect dans l'affaire Ergenekon et
négationniste du génocide arménien ` en Suisse, de saga héroïque, lors
d'une émission diffusée sur la chaîne de télévision Ulusal Kanal,
chaîne associée au Parti du Travail, d'inspiration
national-socialiste, de Perinçek. Lors d'un entretien avec Funda
Tosun, du journal Agos, Aksoy prétendit que le journal Aydınlık, du
Parti du Travail, avait déformé ses déclarations dans cette émission,
bien que Tosun le confondit, précisant qu'elle avait visionné
l'extrait télévisé d'origine (9). Aksoy va jusqu'Ã dire que son
monument est voulu par les Arméniens en Arménie, laissant entendre
qu'il serait légitime. Poussé dans ses retranchements, il déforme ses
propres dires, dans le style bien connu « Je suis pour toutes les
libertés », que l'on peut définir comme le plus connu des
signifiants-vides sans-rival-véritable qui soit en Turquie. Comme si
la question débattue sur ce programme télévisé revenait à chérir les
libertés et non à glorifier des massacreurs, Aksoy soutient : « Je
lutte pour les libertés, je participe aux défilés pour Dink et je me
bats pour DoÄ?u Perinçek. » Malheureusement, ce que les Arméniens en
Arménie et dans la diaspora savent ou ignorent de la politique du
sculpteur ou de la façon avec laquelle l'ancien maire et l'artiste ont
défendu leur projet, compte moins que le fait rebattu de marquer des
points contre la Turquie (et, dans le cas des « progressistes » turcs,
contre l'AKP).
Dans Responsabilité et Jugement, Hannah Arendt raconte comment les
débats au sujet d'Eichmann à Jérusalem finirent par devenir « une
controverse sur un livre qui ne fut jamais écrit » ; puis, elle se
réfère à ce trait d'humour autrichien : « Rien de plus amusant que
débattre d'un livre que personne n'a lu. » La polémique et les
campagnes dénuées de contenu, entourant le monument de « l'Humanité »,
sont exactement cela. Tel un rappel proverbial du
livre-que-personne-n'a-jamais-lu-mais-dont-tout le monde-parle, cerise
sur le gâteau, la coprésidente du Comité Parlementaire conjoint Union
Européenne-Turquie, Hélène Flautre, rencontra le sculpteur et
plaisanta : « Kars devrait être choisie comme capitale européenne de
la Culture, afin de sauver les sculptures ! » (10). Nous devrions tous
lui être reconnaissants du fait que sa proposition ` une blague bien
plus drôle que celle que Flautre réalisa probablement ` soit, de fait,
restée à l'état de plaisanterie. N'eût été ErdoÄ?an, qui poussa à la
mise en Å`uvre d'une décision antérieure du Directoire Régional des
Fondations Pieuses d'Erzurum, en vue d'un agenda politique apparemment
nationaliste, les Arméniens et les autres, avec les conseils
idéologiques de leurs amis turcs « progressistes », eussent baptisé le
sculpteur, qui applaudit les défilés en l'honneur de Talaat Pacha en
Suisse, d'enfant terrible de la paix et de la « ré-conciliation »
turco-arménienne¦
Excepté le réalisateur Sinan Ã?etin, pro-AKP, qui s'accorde avec le
choix esthétique d'ErdoÄ?an (11) et quelques chercheurs (12), bottant
en touche sur la valeur esthétique ou la signification politique de la
statue, un roulement de tambour soigneusement étudié, quoique
unidimensionnel, du genre « L'art ne peut être détruit », se fit Ã
nouveau entendre contre la destruction de la « statue » de «
l'Humanité », conduisant même à comparer la réaction d'ErdoÄ?an Ã
l'exposition « Entartate Kunst » [Art Dégénéré], sous le Troisième
Reich (13), une analogie récurrente que certains journalistes turcs
ressortent de temps à autre, nonchalamment, afin d'épicer leurs
outrances visant la politique autoritaire de l'AKP (14-15).
Avant d'aller plus avant, j'aimerais clore ce préambule par une
observation sur ce qui, selon moi, est devenu une régularité
circulaire des affaires turco-arméniennes, ces dix dernières années.
Depuis le colloque de l'université de Bilgi, intitulé « Les Arméniens
ottomans durant le déclin de l'empire », en 2005, dont la date fut
modifiée à plusieurs reprises, marquant finalement les pourparlers
Turquie-Union Européenne alors imminents, 16 personnalités politiques
de la société civile turco-arménienne mirent en Å`uvre une formule
imbécile et ahurissante ` mais qui néanmoins fonctionna -, laquelle
fut aussi à la base de la tragédie du Monument de « l'Humanité » : des
« progressistes » turcs préemptent/dictent une action, une campagne,
une commémoration, ou érigent un monument, tout cela sans
véritablement délibérer (17). Ce faisant, mise à part leur
indifférence la plus totale pour un débat avec un large socle
d'Arméniens représentatifs (18), ils ne parviennent même pas Ã
discuter entre eux ou avec les gens d'en bas, qu'ils pensent « éduquer
» d'en haut. C'est alors, comme on pouvait s'y attendre, que les
ultranationalistes les attaquent, soit directement, soit via l'AKP
(comme dans le cas d'Ucube).
Et les Arméniens de la diaspora et d'Arménie de publier un appel Ã
agir ou quelque déclaration politique, grisés par quelque
scandale-du-jour, où la partie turque fait triste figure. Vu de loin,
cela ressemble à une situation gagnant-gagnant, où les « progressistes
» turcs emportent le caractère invariable de leur position, car
désormais ils ne sont pas seulement les victimes de l'Etat turc, mais
aussi de la droite turque, et où la partie arménienne réussit Ã
montrer pour la énième fois que les élites turques sont connues pour
jouer hors-jeu. Voilà comment un réseau complexe de politique
problématique, de thèses intrinsèquement négationnistes, de lignes
idéologiques et d'intérêts personnels/politiques/nationaux se
réduisent à un ensemble absurde et vide d'éléments binaires, où il est
impossible de critiquer tout type de forme, texte, contenu, action,
travail collectif, personnage, ou esprit éminent, car il y a toujours
une crise, quelque « progrès » à la noix, qu'il convient de défendre
contre les ultranationalistes. Ni dans la sphère intellectuelle `
comme dans les débats sur le Monument de « l'Humanité » -, ni dans
celle politique, n'existent les paramètres d'un débat mis en place ou
partagé par les Arméniens avec des représentants du pouvoir ; au
contraire, ils sont totalement instrumentalisés dans une querelle
politique, entre la droite et la gauche d'un pays qui ne s'est pas
encore engagé vers un ordre institutionnel normatif post-génocidaire.
Imaginez une Allemagne de l'après Seconde Guerre mondiale, non engagée
au plan institutionnel, dont la gauche serait cadrée et définie par
une droite allemande implacable, ayant comme bilan le fait d'avoir usé
de la violence dans un conflit intra-ethnique.
Dans cette situation non engagée au plan normatif, le génocide
arménien est considéré, dans le discours politique tant intérieur
qu'extérieur, comme un obstacle qu'il s'agit d'éluder en amadouant
cÅ`urs et âmes grâce au leurre comme politique-du-jour (où que ce soit,
allant du « nous entendons/partageons votre souffrance » Ã « nous
mangeons les mêmes dolmas », à « ne parlons pas de reconnaissance »,
parlons de notre « humanité » commune »), au lieu de creuser en
direction d'une recherche intellectuelle sincère, en se demandant ce
que le génocide signifie pour le cadre institutionnel de l'Etat turc
et la grammaire des rapports ethniques en Turquie. Le caractère
circulaire gagnant-gagnant du jeu détourne du contenu de ce même jeu,
dont les limites sont déterminées, dépendant de l'humeur du jour, soit
des limites de la droite turque, soit des « réalités » de la situation
sur le terrain.
On nous a raconté maintes fois que le discours politique concernant le
génocide arménien nécessite d'être formulé, d'abord et avant tout, en
répondant à la sensibilité du peuple turc, si l'on veut enregistrer
quelque progrès. Entre parenthèses, les généraux adeptes du coup
d'Etat et leurs soutiens à travers le monde stigmatisèrent le fait,
étant donné « la situation particulière du pays » (19) par le passé,
afin de légitimer une restructuration institutionnelle, du haut vers
le bas, par les militaires, laissant entendre que le pays n'est pas
encore « prêt » pour la démocratie. Il est pour le moins intéressant
d'observer comment le discours des soi-disant libéraux du pays imite
celui des généraux à deux titres, au regard de « l'exception » turque,
que cristallise leur empressement à s'exprimer dans le langage d'une «
situation particulière » d'un côté et, de l'autre, à se réfugier dans
la thèse jacobine, du haut vers le bas, d'une immaturité ` soutenant
que les masses ne sont pas prêtes à affronter le génocide en tant que
tel, mais au contraire sont nourries soit de récits portant sur une
responsabilité symétrique, soit d'impasses dilatoires, comme dans le
cas du Monument de « l'Humanité ».
Comme s'en souviennent les esprits lucides, tant l'ancien maire Naif
AlibeyoÄ?lu que le sculpteur Mehmet Aksoy défendent le Monument de «
l'Humanité » en tant qu' « alternative à la fois au mémorial du
Génocide arménien à Dzidzernagapert, en Arménie, et au monument érigé
à IÄ?dir ` monument que les tenants du slogan « Des monuments ne
peuvent être détruits » ont prétendu ne pas exister lors des débats
sur le caractère non destructible des monuments -, tous deux «
encourageant de mauvaises relations et conçus pour diviser les deux
peuples » (20). Dans un entretien qui n'a pas été traduit par la
presse arménienne, le même AlibeyoÄ?lu ajoute qu'ils voulaient « avoir
un monument qui montre que le peuple turc n'a pas commis de génocide.
Telle une larme, haute de trente-cinq mètres, de la conscience. L'eau
devait s'écouler par opposition au feu [de Dzidzerganapert]. Nous
allions montrer que nous sommes pour la paix et l'humanité, que nous
n'avons pas commis de génocide. » (21)
C'est sans avoir connaissance de cet arrière-plan que les parties
arméniennes, dont le ministre arménien des Affaires Etrangères et
maintes organisations de la diaspora, ont réagi à ce qui est devenu le
Monument de « l'Humanité ». Nous poursuivrons, Ã l'aide de plusieurs
étapes clé, les cinq ans d'histoire du monument, tout en
problématisant le monument lui-même et le processus politique dans son
ensemble, d'un point de vue analytique, en prenant en compte les
problèmes esthétiques, spatiaux et politiques qui ont entaché non
seulement sa destruction, mais aussi sa conception et ses débuts.
Notes
1. Voir www.todayszaman.com/newsDetail_getNewsById.a
ction?load=detay&newsId=232071&link=232071
2. Voir www.todayszaman.com/columnistDet
ail_getNewsById.action?newsId=232204
3. Voir lien en Note 1
4. Voir www.armenianweekly.com/2011/01/27/not-even-a-handshake/
5. Voir www.todayszaman.com/news-2
32333-turkey-press-scan-on-january-13.html
6. Voir www.todayszaman.com/news-232
393-the-people-will-write-newconstitution-says-prime-minister.html
7. Baskın Oran ` voir lien en Note 4.
8. Voir www.turksolu.org/89/baykam89.htm
9. Voir http://arsiv.agos.com.tr/index.php?module=news&news_id=16331&cat_id=1
10. Voir http://www.todayszaman.com/mobile_detailn.action?newsId=233449
11. Voir www.radikal.com.tr/Radikal.aspx?aTyp
e=RadikalDetayV3&ArticleID=1036353&CategoryID=77
12. Voir www.radikal.com.tr/Radikal.aspx?aTyp
e=RadikalEklerDetayV3&ArticleID=1035819&CategoryID =41
13. Voir www.hurriyetdailynews.com/a-tale-of-two-cities`freaks-of-karsand
berlin.aspx?pageID=438&n=a-tale-
of-two-cities`freaks-of-karsand-berlin-2011-02-16
14. Cette analogie livre un exemple typique de leur ignorance quasi
totale de ce que fut le Troisième Reich, sinon, peut-être, le fait
d'avoir entendu la médiatique Naomi Klein comparer l'actuelle
politique intérieure des Etats-Unis au Troisième Reich¦
15. Voir www.radikal.com.tr/Radikal.aspx?aType=RadikalDetayV3&ArticleID=104096 4&CategoryID=82
16. Voir www.armeniapedia.org/index.p
p?title=Conference:_Ottoman_Armenians
_During_the_Decline_of_the_Empire
17. De lÃ, son caractère des plus problématique, de la conception à la
mise en Å`uvre.
18. Nous ne saurions trop souligner cette absence de représentation et
comment cette dernière dépend habituellement soit d'un choix
méticuleux, soit d'une formule tribule de représentation. Dans un tel
contexte, opérer un choix méticuleux, c'est choisir parmi des
Turco-arméniens non représentatifs lesquels, aux yeux des «
progressistes » turcs, sont susceptibles de représenter l'opinion
politique des Turco-arméniens. Il serait impensable de choisir les
journaux Taraf ou Radikal comme représentatifs de tous les Turcs,
alors que, s'agissant d'une posture orientaliste des plus
réductionniste, lorsqu'il est question des petits frères, il n'y a
aucune limite à instrumentaliser un parti autour de notre système de
commodité politique. Ce n'est pas ce que les Arméniens pensent de
leurs institutions qui compte ici ; bien plutôt, ce que leurs « frères
» turcs aiment voir/entendre. Il existe une méthode similaire, et
néanmoins légèrement différente, de choisir parmi ses amis (disons, la
méthode tribule) et de les baptiser Arméniens raisonnables, que le
monde devrait écouter. Pensez donc, tous ces gens devraient se
déclarer socialistes ; au cas où ils seraient des personnalités
pro-AKP, comme Etyen Mahçupyan, alors on devrait les combattre plus
durement que tel ou tel éditorialiste sunnite pro-AKP. Et pourtant ces
mêmes protagonistes estiment ne pas être racistes dans leur mépris, en
apparence équitable, à l'égard de Mahçupyan.
19. Voir, pour l'anecdote, Harold Pinter sur les conditions
spécifiques du discours in
www.haroldpinter.org/politics/politics_torture.shtml
20. Voir lien in Note 4
21. Voir lien in Note 11
[Note de l'Editeur : La seconde partie de cet article paraîtra dans
The Armenian Weekly en mai 2012.]
_____________
Source : http://www.armenianweekly.com/2012/05/18/erbal-a-tale-of-two-monuments/
Traduction : © Georges Festa ` 05.2012.
Avec l'aimable autorisation de Khatchig Mouradian rédacteur en chef de
The Armenian Weekly.
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Source/Lien : Armenian Trends - Mes Arménies
From: A. Papazian