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Question Armenienne : La Turquie Est-Elle Sincere Dans Sa Recherche

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    QUESTION ARMENIENNE : LA TURQUIE EST-ELLE SINCERE DANS SA RECHERCHE D'UNE SOLUTION ?

    http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=64273
    Publie le : 30-05-2012

    Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
    propose une traduction de Gilbert Beguian d'un article en anglais
    mise en ligne sur le site de NAM (Nouvelles d'Armenie Magazine)
    le 29 mai 2012.

    NAM

    La Turquie est-elle sincère dans sa recherche d'une solution juste
    de la Question Armenienne ?

    23 mai 2012

    par Appo Jabarian

    Responsable de l'Edition/ Directeur de Publication USA Armenian
    Life Magazine

    Pendant des decennies, peu de mois se sont ecoules sans que des
    Turcs ne se soucient des nouvelles actions que la Diaspora pourraient
    entreprendre. Aucune annee ne s'est passee sans que les dirigeants
    Turcs evoquent le cauchemar "que constitue la Diaspora armenienne."

    A la fin de 2010, a un moment où ils cherchaient les moyens de reduire
    la Diaspora armenienne a l'impuissance par leurs infâmes Protocoles
    avec l'Armenie, le ministre des affaires etrangères de Turquie Ahmet
    Davutoglu se lamentait que certaines des actions de la Diaspora etaient
    " une epee de Damoclès pendue au-dessus de nos tetes ".

    Les commentaires de M. Davutoglu etaient suivis de ceux du premier
    ministre Erdogan, mis dans l'embarras au Liban au cours d'une
    manifestation memorable montee contre lui par des Armeniens du Liban..

    Comme en beaucoup d'autres pays du monde, le Liban a accueilli
    des centaines de milliers d'Armeniens qui gardent en eux beaucoup
    d'animosite envers la Turquie, auteur du Genocide des Armeniens
    de 1915-1923, des depossessions massives qui l'ont suivi, et de
    l'occupation illegale de leur patrie ancestrale d'Armenie de l'Ouest
    et de Cilicie.

    Au cours de la visite d'Erdogan, plusieurs centaines de Libanais
    armeniens s'etaient heurtes a l'armee dans une manifestation a
    Beyrouth. Ils avaient arrache de panneaux d'affichage geants les
    portraits d'Erdogan, place des Martyrs, dans la capitale, pour denoncer
    sa presence.

    Au debut de 2010, Erdogan avait ete 'accueilli' avec le meme embarras
    'd'etat' en Argentine, supprimant purement et simplement le volet
    argentin de sa tournee en Amerique Latine, parce que les autorites de
    la ville de Buenos Aires avait renonce a une manifestation inaugurant
    un monument au fondateur 'revere' de la Turquie moderne, Mustafa
    Kemal Ataturk.

    En depit du fait qu'en diverses occasions, Erdogan avait appele au
    cours du premier forum des organisations des diaspora turques et
    azerbaïdjanaises a 'contrer les attaques intensifiees de la Diaspora
    armenienne', aucun resultat tangible n'etait atteint pour mettre au
    pas ou submerger les descendants des Armeniens martyrs et survivants.

    A present, dix huit mois plus tard, prelevant sur le temps precieux
    de son programme très fourni, le ministre Davutoglu a opte une fois
    encore "pour que soit initie un 'dialogue' personnel avec la Diaspora
    sur les questions armeno-turques. Au debut de ce mois, Davutoglu avait
    rencontre des Armeniens americains, dans le prolongement des reunions
    tenues a Washington en mars dernier. Au cours de leur conversation en
    mai, les interlocuteurs armeniens ont conseille franchement au ministre
    turc des affaires etrangères qu'il fallait qu'Ankara devait s'employer
    a repondre aux demandes armeniennes de reconnaissance du Genocide et de
    restitution avant qu'une reconciliation soit envisageable. La partie
    turque a fait etat d'une volonte de discuter ces sujets epineux avec
    les representants de la diaspora. En depit de l'ouverture apparente
    du ministre des affaires etrangères Davutoglu, les Armeniens ont
    des raisons bien fondees de se mefier de telles ouvertures, etant
    donnees les decennies de negation du Genocide des Armeniens et
    de ses politiques d'affrontement envers la diaspora, l'Armenie et
    l'Artsakh. Les Armeniens sont egalement suspicieux sur l'exploitation
    que les dirigeants turcs pourraient faire de ces rencontres avec la
    Diaspora pour marquer des points dans l'opinion publique mondiale,"
    a declare Harut Sassounian, editeur du California Courrier.

    Est-il possible qu'Ankara ait appris que la meilleure politique est
    d'etre honnete ; et que le courage politique est une vertu d'avenir ?

    Ces valeurs commandent elles la politique d"ouverture' vers la Diaspora
    armenienne ?

    Au cours de sa presidence, s'efforcant de regler des problèmes avec les
    Armeniens du monde, le president turc Turgut Ozal etait apparemment
    receptif a l'idee d'aborder la question armenienne de facon plus
    ouverte et plus juste.

    Selon un recent article du quotidien turc "ToDay's Zaman', " en secret,
    le president Ozal defendait l'idee d'engager des negociations aves
    les Armeniens pour resoudre un problème comportant un risque majeur
    de secouer serieusement les interets internationaux turcs. Les
    amis proches et ex collaborateurs d'Ozal ont parle de la politique
    du moment au journal. En 1980, l'Armenie faisait encore partie de
    l'Union Sovietique et Ozal voulait tenir des negociations avec la
    puissante Diaspora armenienne. Ses amis proches et conseillers disent
    que si Ozal etait vivant aujourd'hui, il se pourrait que le problème
    du Genocide des Armeniens soit deja resolu."

    " L'objectif du President Ozal etait de resoudre le problème avant
    qu'il ne soit trop tard, en faisant quelques concessions après la
    conclusion d'un accord avec les Armeniens... Ozal cherchait a savoir
    ce que les Armeniens attendaient de la Turquie... En 1984, il avait
    charge ses conseillers de travailler a differents scenarios sur le
    prix economique et politique que la Turquie aurait a payer au cas
    où la Turquie, repondant a la demande de la Diaspora, acceptait au
    prealable le terme 'genocide.' Un autre scenario etait aussi prepare.

    Ce plan consistait a evaluer le coût politique d'une reconnaissance
    dans les vingt ou trente annees si la Turquie est forcee de l'accepter
    un jour, " a declare a ToDay's Zaman Vehbi Dincerler, 71 ans, ex
    ministre de l'education et ministre d'etat du Cabinet Ozal.

    Ozal avait raison. Au cours des decennies qui ont suivi, conformement
    a ses predictions, la liste et l'etendue des victoires politiques
    armeniennes dans les principaux pays du monde s'est averee
    impressionnante. La Turquie enchaînait les defaites politiques.

    Il est juste de dire que dans des segments de plus en plus nombreux de
    la societe turque, beaucoup de voix lucides et courageuses de Turquie
    se sont exprimees contre la politique de longue date de la Turquie,
    cachant ou deformant la realite du Genocide et les demandes legitimes
    armeniennes de restitution.

    Les Justes turcs ont reconnu le Genocide au risque de perdre leur
    liberte et leur vie. J'aimerais en citer quelques uns : le laureat
    [du Prix des Editeurs Internationaux] et editeur turc Ragip Zarakolu
    et son fils Deniz ; les ecrivains et journalistes turcs : Elif Safak,
    Ayse Gunaysu, Ahmet Insel, Baskin Oran, Cengiz Aktar, Ali Bayramoglu,
    Erol Ozkoray, Kemal Yalcin, le laureat du prix Nobel Orhan Pamuk,
    Dogan Akhanli, Sait Cetinoglu, Ahmet Altan ; les universitaires turcs :
    Yyse Nur Zarakolu, Omer Asan, et Taner Akcam.

    Dans un article du 6 mars 2010, sous le titre " Genocide, " l'ecrivain
    populaire turc Ahmet Altan avait ecrit dans le journal turc Taraf :
    " Quand une commission du Congrès des USA vote sur le "genocide, nous
    sommes humilies. Savez-vous ce qu'est l'humiliation ? L'Humiliation ce
    sont des millions de personnes retenant leur respiration en l'attente
    du resultat du vote dans le parlement de quelqu'un d'autre. C'est cela
    l'humiliation, ... La Turquie est humiliee parce qu'elle n'est pas
    capable elle-meme de faire la lumière sur son histoire, parce qu'elle
    doit deleguer cette question a d'autres, parce qu'elle a peur comme du
    diable de son propre passe, parce qu'elle doit se contorsionner pour
    cacher la verite. " M. Altan a ensuite dit sa desapprobation envers les
    dirigeants turcs pour leur politique de negation de presque un siècle.

    Les officiels turcs ne peuvent s'en prendre qu'a leur politique
    defunte de negation si la reaction internationale ne cesse de croître.

    Au debut de 2010, j'avais ecrit : 'peut-etre est-il grand temps pour
    Ankara d'envisager de suivre l'approche de M. Altan, parce que le
    temps prouvera qu'il est un authentique patriote et un pragmatique. Sa
    pensee claire vis-a-vis des pages sombres de l'histoire turque, peut
    sans aucun doute ouvrir et revaloriser le chemin de la Turquie vers
    un avenir brillant".

    Le president turc Gul, le premier ministre Erdogan et le ministre des
    affaires etrangères Davutoglu sont-ils sincères lorsqu'ils s'efforcent
    de rejoindre M. Altan et d'autres Turcs courageux dans leur sagesse ?

    MM Gul, Erdogan et Davutoglu veulent-ils vraiment rivaliser avec le
    defunt president Ozal ?

    Tôt ou tard, leurs veritables intentions seront revelees.

    Entre temps, a mon humble avis, pour tous les Armeniens, prudence et
    vigilance sont a l'ordre du jour.

    mardi 29 mai 2012, Jean Eckian ©armenews.com

    Traduction Gilbert Beguian pour Armenews

    Article en anglais :

    Is Turkey Sincere in its 'Efforts' to Find a Just Solution to the
    Armenian Question?

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    Source/Lien : NAM

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