Le Parisien, France
Jeudi 1 Novembre 2012
Le Mamelouk de Napoléon a fini sa vie à Dourdan
par Marion Kremp
«Roustam Raza ». Le parcours est désormais fléché afin que les
passionnés du Premier Empire (1804-1814) puissent retrouver la tombe
du fameux valet personnel de Napoléon Ier dans les allées du cimetière
de Dourdan. Les pancartes y ont été installées récemment, après que la
société historique de la ville eut publié « Roustam et son empereur,
de l'Egypte à Dourdan ».
L'album illustré relate l'histoire atypique de celui qui accompagna
Bonaparte dans chacune de ses campagnes, de l'Espagne à la Pologne
jusqu'à Austerlitz et Waterloo.
Roustam Raza fut offert en 1799 à Bonaparte par un seigneur ottoman
après la défaite d'Abu Qir, qui signa la fin de la bataille d'Egypte
de celui qui n'était pas encore empereur. Le mamelouk, du nom de ces
esclaves de la milice impériale de l'Empire ottoman, rentre alors en
France avec Napoléon. Dès lors, il suit le premier consul, puis
l'empereur durant près de quinze ans.
Un destin hors du commun pour le jeune Arménien par sa mère, né en
Géorgie en 1782. Raflé alors qu'il n'était qu'un enfant par les
Ottomans, il sera vendu sept fois avant d'arriver au service de
Napoléon. Tantôt valet de chambre et garde du corps, on raconte que
Roustam dormait en travers de la porte de son maître. C'est au retour
de la bataille d'Austerlitz en 1806, que le mamelouk lie son destin à
celui de Dourdan. Il épouse Alexandrine Douville, fille du premier
valet de chambre de l'impératrice Joséphine.
Lorsque Napoléon s'exile sur l'île d'Elbe en 1814, Roustam choisit de
ne pas le suivre. Ses beaux-parents habitant désormais Dourdan, il
obtient un emploi à la poste de la ville. Le couple loue alors, à
partir de 1834, un des appartements du premier étage d'une maison
bourgeoise qui abrite aujourd'hui l'école Georges-Lepltre. C'est là
qu'il s'éteint le 7 décembre 1845 après avoir écrit ses souvenirs qui
seront publiés quelques années après sa mort.
« C'est un personnage attachant. La grande histoire lui passait
au-dessus de la tête, mais il montre l'envers du décor tout en gardant
pour lui les secrets d'alcôve de Bonaparte », raconte Bruno Durand,
président de la société historique. Sur sa tombe, à côté de la
couronne de fleurs offerte par la ville de Dourdan, une gerbe flétrie
aux couleurs de l'Arménie habille la pierre claire. Devant, une plaque
signée de l'association des anciens combattants arméniens. « Pour les
Arméniens, Roustam est un des martyrs de l'Empire ottoman, un symbole
contre l'hégémonie turque », décrypte-t-il.
From: Baghdasarian
Jeudi 1 Novembre 2012
Le Mamelouk de Napoléon a fini sa vie à Dourdan
par Marion Kremp
«Roustam Raza ». Le parcours est désormais fléché afin que les
passionnés du Premier Empire (1804-1814) puissent retrouver la tombe
du fameux valet personnel de Napoléon Ier dans les allées du cimetière
de Dourdan. Les pancartes y ont été installées récemment, après que la
société historique de la ville eut publié « Roustam et son empereur,
de l'Egypte à Dourdan ».
L'album illustré relate l'histoire atypique de celui qui accompagna
Bonaparte dans chacune de ses campagnes, de l'Espagne à la Pologne
jusqu'à Austerlitz et Waterloo.
Roustam Raza fut offert en 1799 à Bonaparte par un seigneur ottoman
après la défaite d'Abu Qir, qui signa la fin de la bataille d'Egypte
de celui qui n'était pas encore empereur. Le mamelouk, du nom de ces
esclaves de la milice impériale de l'Empire ottoman, rentre alors en
France avec Napoléon. Dès lors, il suit le premier consul, puis
l'empereur durant près de quinze ans.
Un destin hors du commun pour le jeune Arménien par sa mère, né en
Géorgie en 1782. Raflé alors qu'il n'était qu'un enfant par les
Ottomans, il sera vendu sept fois avant d'arriver au service de
Napoléon. Tantôt valet de chambre et garde du corps, on raconte que
Roustam dormait en travers de la porte de son maître. C'est au retour
de la bataille d'Austerlitz en 1806, que le mamelouk lie son destin à
celui de Dourdan. Il épouse Alexandrine Douville, fille du premier
valet de chambre de l'impératrice Joséphine.
Lorsque Napoléon s'exile sur l'île d'Elbe en 1814, Roustam choisit de
ne pas le suivre. Ses beaux-parents habitant désormais Dourdan, il
obtient un emploi à la poste de la ville. Le couple loue alors, à
partir de 1834, un des appartements du premier étage d'une maison
bourgeoise qui abrite aujourd'hui l'école Georges-Lepltre. C'est là
qu'il s'éteint le 7 décembre 1845 après avoir écrit ses souvenirs qui
seront publiés quelques années après sa mort.
« C'est un personnage attachant. La grande histoire lui passait
au-dessus de la tête, mais il montre l'envers du décor tout en gardant
pour lui les secrets d'alcôve de Bonaparte », raconte Bruno Durand,
président de la société historique. Sur sa tombe, à côté de la
couronne de fleurs offerte par la ville de Dourdan, une gerbe flétrie
aux couleurs de l'Arménie habille la pierre claire. Devant, une plaque
signée de l'association des anciens combattants arméniens. « Pour les
Arméniens, Roustam est un des martyrs de l'Empire ottoman, un symbole
contre l'hégémonie turque », décrypte-t-il.
From: Baghdasarian