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Turquie: Vive Inquietude Pour Les Journalistes Incarceres En Greve D

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    TURQUIE: VIVE INQUIETUDE POUR LES JOURNALISTES INCARCERES EN GREVE DE LA FAIM

    http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=68766
    Publie le : 09-11-2012

    Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
    invite a lire ce Communique de presse des Reporters Sans Frontières
    publie sur leur site le 7 novembre 2012 et mis a jour le jeudi 8
    novembre 2012.

    (Photo : Erol Onderoglu / RSF)

    Reporters Sans Frontières

    Turquie

    Chronique du harcèlement judiciaire des medias en Turquie

    Reporters sans frontières a decide d'ouvrir un fil d'actualite
    pour rendre compte de la multiplication des poursuites judicaires a
    l'encontre des journalistes et des medias en Turquie. Malgre la loi
    6352 du 5 juillet 2012, la presse reste la cible d'un harcèlement
    judiciaire constant, dont les procès KCK et Ergenekon ne sont que
    les emanations les plus visibles.

    ************************************************** ******************

    Publie le mercredi 7 novembre 2012. Mis a jour le jeudi 8 novembre 2012

    07.11.2012 - Le calvaire sans fin des journalistes emprisonnes

    Reporters sans frontières fait part de sa profonde inquietude devant
    la degradation de l'etat de sante d'une dizaine de representants des
    medias pro-kurdes emprisonnes, en grève de la faim depuis plusieurs
    semaines.

    "La situation est très grave. Ces personnes se rapprochent
    progressivement de la mort. Nous en appelons instamment a toutes les
    parties prenantes pour qu'elles adoptent, avant qu'il ne soit trop
    tard, une attitude positive permettant de resoudre les differends
    qui poussent les detenus a faire grève. Les autorites doivent
    imperativement gerer cette situation avec humanite et responsabilite",
    a declare l'organisation.

    "La recherche d'une solution pacifique a la question kurde et
    l'amelioration de la situation de la liberte de la presse sont
    intrinsèquement lies. Nous reiterons notre appel en faveur de la
    liberation immediate de tous les journalistes et collaborateurs
    des medias actuellement emprisonnes du fait de leurs activites
    professionnelles."

    D'après le ministère de la Justice, 682 detenus de 67 etablissements
    penitentiaires sont actuellement en grève de la faim. Ils reclament
    notamment le droit d'utiliser la langue kurde dans les tribunaux
    et la levee de l'isolement impose au leader du PKK Abdullah Ocalan,
    emprisonne depuis treize ans sur l'île d'Imrali.

    Parmi eux, au moins neuf journalistes et collaborateurs de medias.

    L'etat de sante de Tayip Temel, ancien directeur de publication
    du quotidien en langue kurde Azadiya Welat, est particulièrement
    preoccupant. En grève de la faim depuis le 12 septembre dans sa prison
    de Diyarbakir, il souffrirait d'hemorragies internes et de pertes de
    perceptions. Il serait incapable de boire et de parler.

    Fatma Kocak, de l'agence de presse DIHA, et Ayse Oyman du quotidien
    Ozgur Gundem, toutes deux incarcerees a la prison pour femmes de
    Bakirkoy (Istanbul), ne s'alimentent plus depuis le 24 septembre.

    Pelvin Yerlikaya Babir (DIHA), emprisonnee a Bakirkoy et Faysal
    Tunc (DIHA), detenue a la prison de Kalkandere de Rize (Nord-Est),
    sont en grève de la faim depuis le 15 octobre. C'est aussi le cas de
    Selahattin Aslan (Demokratik Modernite), detenu a Kandira (region de
    Marmara), et de Sahabettin Demir (DIHA), a Giresun (Nord-Est). Mehmet
    Emin Yildirim (Azadiya Welat) et Omer Faruk Caliskan (Ozgur Halk),
    incarcere a Kandira, ont egalement rejoint le mouvement.

    Des intellectuels et journalistes de diverses tendances, dont Vedat
    Turkali, Garo Paylan, Aydin Engin, Ahmet Sik et Ertugrul Mavioglu,
    ont fait part de leur grande preoccupation pour leurs collègues.

    Rassemblement pour les journalistes emprisonnes

    Le 5 novembre 2012, une manifestation a rassemble environ 500 personnes
    sur l'avenue Istiklal d'Istanbul sous le slogan "Pas de societe libre
    sans presse libre", pour demander la liberation des journalistes et
    collaborateurs des medias emprisonnes en Turquie.

    Parmi eux, des journalistes recemment liberes, comme Ahmet Sik, Nedim
    Sener, Baris Pehlivan, Baris Terkoglu et Vedat Kursun, ont repondu
    a l'appel de la plate-forme "Liberte pour les journalistes" (GOP),
    qui rassemble la plupart des organisations professionnelles locales.

    Reporters sans frontières y etait egalement representee.

    "Toute personne qui critique le pouvoir est immediatement traduite en
    justice sur la base de la loi antiterroriste, ce qui a pour consequence
    de remplir les prisons de journalistes, a souligne Ahmet Abakay,
    president de l'Association contemporaire des journalistes (CGD), qui
    assume actuellement la direction tournante de la GOP. Les tribunaux
    dotes de pouvoirs speciaux ne rendent pas la justice mais l'injustice,
    qui les fait traîner toute notre profession devant eux."

    Nouveaux emprisonnements et remises en liberte conditionnelle dans
    l'enquete KCK Le 7 novembre 2012, Zeynep Kuris, reporter a Mersin de
    l'agence de presse DIHA, a ete placee en detention preventive a la
    prison pour femmes de Karatas (Adana, Est) après quatre jours de garde
    a vue. Elle est accusee d'"appartenance a l'Union des Communautes
    du Kurdistan (KCK)", le relais urbain du PKK. Deux collaborateurs
    du journal en langue kurde Azadiya Welat, Halime Parlak et Ergin
    Caglar, interpelles en meme temps que la journaliste, ont ete remis
    en liberte le 6 novembre. D'après DIHA, Zeynep Kuris, tout comme son
    collègue Ozlem Agus mis en examen dans la meme affaire, enquetait sur
    des mauvais traitements commis contre des adolescents a la prison de
    Pozanti (Adana).

    Le reporter de DIHA Sinan Aygul, incarcere le 23 janvier 2011 a la
    prison de Mus (Est), a ete libere le 6 novembre 2012 en attente de
    son jugement. Le meme jour, un autre journaliste d'Adana, incarcere
    le 9 mai 2011 a la prison de Kurkculer, Ahmet Akyol, a ete remis en
    liberte conditionnelle. Il etait accuse d'"appartenir au PKK'~R et
    de s'etre livre a de la "propagande en faveur de cette organisation'~R.

    Le 17 octobre 2012, Reyhan Capan, redacteur en chef du quotidien
    pro-kurde Ozgur Gundem, a ete condamne a 15 mois de prison pour la
    une du 21 mars 2012, intitulee "La voix de la revolte", qualifiee de
    "propagande d'une organisation terroriste". Ce titre ainsi que deux
    autres articles, "Manifestation sans interruption jusqu'a la liberte"
    et "Le Newroz des Kurdes a Amed et Istanbul", portaient sur les
    manifestations tenues a l'occasion de Newroz, le nouvel an kurde.

    Interdites, les celebrations traditionnelles kurdes avaient largement
    degenere en affrontements avec les forces de l'ordre. Le tribunal
    s'est oppose a un allègement de la peine, en estimant que l'accuse
    n'avait "pas exprime de remords" et qu'il "n'inspirait pas confiance
    quant a la reproduction d'un delit de meme nature a l'avenir".

    Lourdes requisitions contre les journalistes d'Atilim

    Le procureur de la 11e chambre de la cour d'Assises d'Ankara,
    Mehmet Ozgur, a requis 15 ans de prison contre le chroniqueur
    de l'hebdomadaire de gauche Atilim (Elan), Hasan Cosar, accuse
    d'"appartenance au Parti communiste marxiste-leniniste" (MLKP,
    interdit). Il a cependant demande a ce que les poursuites ouvertes
    contre le journaliste pour "propagande d'une organisation terroriste"
    soient suspendues, en vertu de la loi 6352 ("troisième paquet de
    reformes judiciaires" - voir ci-dessous). La cour avait remis Hasan
    Cosar en liberte conditionnelle en decembre 2011, tenant compte de
    "la duree deja passee en detention, de la nature de l'accusation et
    de l'etat des preuves'~R.

    Dans un autre dossier concernant le MLKP, le parquet en charge de
    la lutte antiterroriste a rendu son acte d'accusation a l'encontre
    d'Ibrahim Cicek, directeur de la publication d'Atilim. Le procureur
    a requis la prison a vie contre le journaliste et un conseiller du
    president du Parti socialiste des opprimes (ESP), accuses d'avoir
    "tente de renverser l'ordre constitutionnel, d'avoir fonde une
    organisation terroriste et la gerer". Ils avaient ete interpelles il
    y a six mois, puis liberes sur decision du juge. Un mandat d'arret
    vient a nouveau d'etre lance contre eux.

    Lire aussi:

    22.10.2012 - Quatre journalistes condamnes a des peines de prison en
    trois jours

    12.10.2012 - Malgre la reforme, le harcèlement judiciaire des
    journalistes se poursuit a un rythme effrene

    07.08.2012 - Le redacteur en chef d'un quotidien kurde relâche après
    deux ans de detention preventive

    27.07.2012 - Suivi des dernières audiences

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    Source/Lien : Reporters Sans Frontières

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